Le suivi COPART révèle que 43% des malades avec AMI ont au moins deux territoires
artériels pathologiques ; ceci est la source d’accidents coronariens et vasculaires cérébraux. La
mortalité par cancer à un an d’évolution d’après le Réseau Français des Registres des Cancers
(5) s’exprime par les valeurs de survie suivantes : cancer du sein 95%, de l’utérus 87%, de la
prostate 88%, colo-rectal 75%. La survie à un an de certains patients cancéreux est meilleure
que celle des artériopathes.
STADES DE GRAVITE DES DEUX PATHOLOGIES
Selon le consensus TASC II, la survie des artériopathes est d’autant plus diminuée
que l’artériopathie est sévère ; à 5 ans d’évolution, la survie qui est de 75% chez le claudicant,
est réduite à 45% au stade d’ischémie permanente.
Les résultats du registre COPART montrent qu’à un an de suivi, la survie est de 96,3% chez
les claudicants, mais seulement de 72,3% au stade d’ischémie permanente.
Tout comme pour le cancer, la survie de l’artériopathe est fonction du stade de gravité initial
auquel la maladie est prise en charge.
PRATIQUE A CALQUER SUR CELLE DE LA LUTTE CONTRE LE CANCER
- Le dépistage de l’AMI doit être intensifié. Il doit consister à mesurer la pression
artérielle distale chez tout patient présentant un ou plusieurs facteurs de risque, suivant les
recommandations de l’HAS. Ceci a pour conséquence de pratiquer une prévention primaire
rigoureuse pour éviter ou retarder l’apparition d’une AMI, ainsi qu’une prévention secondaire
rigoureuse, afin de freiner l’évolution de l’AMI vers les stades de gravité.
Le rôle du médecin généraliste est fondamental. La mesure de la pression distale en routine
chez les malades à risque est d’autant plus importante que 2/3 des ces AMI sont
asymptomatiques.
- Des stratégies spécifiques doivent être adaptées aux formes évoluées de l’AMI
(ischémie permanente) ainsi qu’aux formes généralisées (atteinte polyvasculaire). Ces
discussions thérapeutiques doivent avoir lieu dans un contexte d’Unité de Concertation
Pluridisciplinaire tel qu’il existe dans les Centres Vasculaires.
- Face à toute forme clinique d’AMI, une poly-chimiothérapie doit être instituée,
associant un anti-agrégant plaquettaire, une statine, un inhibiteur de l’enzyme de conversion,
et dans certains cas un bêtabloqueur.
REFERENCES
1- TASC II, Europ. J. Endovasc. Surg. (2006)
2- VAYSSE N., COPART I – Ann-Cardiol-Angeiol (2007)
3- RESNICK H.E. Strong Heart Study, Circulation (2004)
4- REACH Study, JAMA (2006)
5- BOSSARD N., Réseau FRANCIM, Europ. J. Cancer (2007)