Revue de presse Le Philosophe, le prêtre et le peintre

Revue de presse
Le Philosophe, le prêtre et le peintre
STEVEN NADLER
Presse écrite
LesEtudes
,février2016
« Descartes, c’est la France ». Or, comme le rappelle l’auteur, Descartes, c’est bien
plutôt la Hollande. Il y a en effet vécu 29 ans et a détesté chacun de ces courts
séjours en France, où régnaient frivolité et vaine curiosité. Spécialiste du XVIIe
siècle, auteur d’une biographie de référence sur Spinoza et de nombreux travaux sur
Malebranche, Nadler propose ici une introduction à la philosophie de Descartes, à
partir de son portrait conservé au Louvre et exécuté d’après Frans Hais : le peintre
«nous a donné un portrait intimiste d’un grand penseur. J’entends moi aussi
présenter Descartes et ses idées sous la forme d’un portrait intimiste ». Il s’agit en
réalité davantage d’une restitution du climat intellectuel et politique de la Hollande du
Siècle d’or, avec de précieuses précisions concernant la tolérance religieuse limitée
qui y prévalait à l’égard des catholiques, l’enseignement du cartésianisme dans les
universités, rapidement interdit, les amitiés que Descartes put y nouer, notamment
avec la figure iconoclaste d’un prêtre, Augustin Bloemaert  qui, selon l’auteur
commandaàHalsceportraitduphilosophe.
À ces rappels historiques s’en ajoutent d’autres, que l’on peut saluer, tant le
Descartes fantasmé reste éloigné du Descartes réel: il est ainsi faux de parler de
dualisme entre l’âme et le corps, la préoccupation cartésienne ayant été d’étudier, en
médecin autant qu’en métaphysicien, l’union étroite entre l’esprit, le corps, les nerfs,
le sang et le cerveau. Il est également important de souligner que le but de
Descartes était d’instaurer une nouvelle scolastique où la théologie ne s’appuierait
plussurAristotemaissur...Descartes.
LaurenceDevillairs
Ucly – Revue de l’Université catholique de Lyon
, septembre 2015
Nadler exprime une grande honnêteté intellectuelle. Il témoigne d'une grande culture sur le XVII
e
siècle. Il est peut-être un des meilleurs spécialistes de la vie intellectuelle du XVII
esiècle. Sa
démarche originale nous donne un regard neuf sur Descartes. Nadler exprime une grande
honnêteté intellectuelle. Il témoigne d'une grande culture sur le XVII
esiècle. Il est peut-être un
des meilleurs spécialistes de la vie intellectuelle du XVII
esiècle. Sa démarche originale nous
donne un regard neuf sur Descartes.
Après un texte sur Spinoza en 2003, et un travail sur Leibniz, Malebranche et Arnauld en 2011,
puisse Nadler nous proposer des lectures aussi novatrices sur les autres grands auteurs classiques.
Emmanuel Boissieu
Les Affiches de Normandie
, 15 juillet 2015
Au milieu du XVII
esiècle, le peintre Franz Hais esquissa un portrait de René Descartes. Il est
célébrissime, et inlassablement repris. C'est le point de départ d'une étude très originale, Le
philosophe, le prêtre et le peintre. Portrait de Descartes au Siècle d'or de Steven Nadler,
philosophe, professeur à l'université du Wisconsin. Le prêtre, c'est Augustin Bloemaert, jésuite
érudit et ombrageux, en rupture de ban, qui a su réunir autour de lui un cercle intellectuel brillant.
Au moment du grand basculement religieux - le mot est de Pierre Chaunu -, ce cénacle est au
cœur de la quête de Descartes. Et du fameux cogito «Mais qu'est-ce donc que je suis ? Une chose
qui pense ? Mais qu'est-ce qu'une chose qui pense ? C'est une chose qui doute, qui entend, qui
conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent» Par le biais
d’un portrait intimiste et de l'évocation d'un cocon intellectuel et artistique fécond, l'auteur
aborde de manière très vivante et accessible à tous ce qui constitue le fond du Discours de la
méthode et des Méditations philosophiques enfin débarrassés des sèches qui en ont rebuté
beaucoup (Éd Alma, 336 pages, ill.).
Pierre Aubé
Lire
, juillet/août 2015
Construit autour d’une enquête pour savoir si le portrait de Descartes attribué à Frans Hals - et
conservé aujourd'hui au Statens Museum de Copenhague - auquel nous devons l'image familière
du philosophe reproduite dans les manuels, a bien été peint par lui et dans quelles circonstances,
Le Philosophe, le prêtre et le peintre
de Steven Nadler est un livre singulier, susceptible d'être lu de
multiples manières.
La toile de fond en est la Hollande, ou Descartes, en quête de tranquillité, a passé vingt ans de sa
vie, écrit la plus grande partie de son œuvre et où, selon le Discours de la méthode, «
parmi la foule
d'un grand peuple fort actif, et plus soigneux de ses propres affaires que curieux de celles d'autrui,
sans manquer d'aucune des commodités qui sont dans les villes les plus fréquentées », il a « pu
vivre aussi solitaire et retiré que dans les déserts les plus écartés».
Mais le Descartes qui nous est ici présenté n'est pas ce génie solitaire et misanthrope que l'on a
parfois décrit. Loin de vivre reclus, il se lie ainsi d'amitié à cette époque avec deux prêtres
catholiques, dont les soirées musicales et la compagnie l'aident à supporter les rigueurs de l'hiver
hollandais. Et l'un d'eux, le jésuite Augustin Bloemaert, désirant garder un souvenir de Descartes,
prend, semble-t-il, l'initiative de faire exécuter son portrait, lorsque le philosophe, en 1649, quitte
la Hollande pour la Suède ou il devait mourir quelques mois plus tard. Amateur d'art et lui-même
collectionneur, Bloemaert s'adresse alors à Frans Hals, artiste génial et extravagant, dont la
manière quasi impressionniste de peindre ses portraits a coups de pinceau brusques et par taches
de couleurs vives - tranche si résolument sur le style lisse de ses contemporains.
Au-delà de la seule énigme, en elle-même passionnante, du portrait de Descartes par Frans Hals,
Steven Nadler, spécialiste américain de la philosophie du XVII
esiècle, nous livre tout à la fois un
portrait peu conventionnel du philosophe, une excellente introduction à sa philosophie et un
tableau du Siècle d'or hollandais, s'entrelacent avec bonheur histoire intellectuelle, histoire de
la peinture et histoire politique et religieuse.
Jean Blain
Le Monde diplomatique
, 26 mai 2015
René Descartes a une trentaine d'années quand, en 1629, il choisit de s'installer aux Pays-Bas pour
y travailler tranquillement A l'exception de brefs voyages, il y restera vingt ans. Professeur de
philosophie, Steven Nadler décrit ici non seulement la vie intellectuelle et artistique des
Provinces-Unies, alors en pleine effervescence - comme leur économie -, mais aussi la genèse et
l'accueil de la pensée cartésienne. Descartes se fait des amis, en particulier un prêtre, Augustijn
Bloemaert, lié à un cercle de savants et de musiciens. Bloemaert commandera à Frans Hais le
portrait de Descartes quand celui-ci partira pour Stockholm, l'appelle la reine Christine. Mais
le calme que recherchait le philosophe finira par être troublé, car la tolérance et la liberté
d'expression, grandes caractéristiques du pays si l'on en croît le cliché, ont des limites. S'il y a
bien - plus ou moins acceptation du pluralisme religieux, les catholiques sont discriminés. La
pensée même de Descartes, en particulier celle des Méditations métaphysiques,
fort peu
aristotélicienne, va susciter de vives polémiques, ainsi que l'interdiction de l'enseignement de sa
philosophie dans deux universités.
Evelyne Pieiller
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