conférence 5 Fichier - moodle@paris

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Comprendre les causes du
vieillissement
Désirer prolonger la vie
René Descartes et Francis Bacon
Introduction
1. Il est légitime de chercher à dominer la
nature
2. La fin du progrès des connaissances est
d’œuvrer à l’amélioration des conditions de
vie des hommes sur terre. Rôle de la
médecine.
3. Projet est indissociable d’une visée morale
(prochaine séance)
1. Prolongation de la vie et domination de
la nature
- Dimension spéculative de la philosophie /
dimension opérative et pratique.
- Descartes. Discours de la méthode pour bien
conduire sa raison et chercher la vérité dans
les sciences. Parution Leyde en 1637.
« Ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le
principal est de l’appliquer bien » (Discours, 1e
partie, p. 29-30 éd. GF).
Bacon : œuvrer à un savoir utile
préface à la Grande restauration, 1620 : Travailler
au savoir pour le « bénéfice et l’usage de la vie ».
Comprendre les causes du vieillissement et
examiner la longévité des êtres vivants. Historia
Vitae et Mortis.
« Produire la rénovation ou le rajeunissement des
corps vieillis ».
Formule inscrite au début du Novum Organum :
« Plurimi pertransibunt et multiplex erit scientia :
beaucoup iront de ci de là et la science
augmentera ».
Conditions éthiques à la maîtrise de la
nature
« Quoique la vie de l’homme ne soit autre chose qu’une
masse et une accumulation de péchés et de misères, et que
ceux qui aspirent à l’éternité e donnent à la vie que peu de
prix, elle ne doit cependant pas être méprisée ; de plus nous,
Chrétiens, devons y voir le moyen d’accomplir une suite
d’œuvres de charité ».
« Quoique nous autres Chrétiens tendions perpétuellement
nos aspirations vers la terre promise et l’appelions de tous nos
vœux, ce nous est cependant un signe de la faveur divine que
nous usions moins nos vêtements et nos chaussures (càd
notre corps fragile) au cours de ce voyage à travers le désert
du monde ». Historia Vitae et Mortis, Epitre dédicatoire.
Utopie de Bacon, New Atlantis, 1623.
2. Mécanisation du corps. Descartes
« Mais sitôt que j’ai eu acquis quelques notions
générales touchant la physique, et que,
commençant à les éprouver en diverses difficultés
particulières, j’ai remarqué jusques où elles peuvent
conduire, et combien elles diffèrent des principes
dont on s’est servi jusques à présent, j’ai cru que je
ne pouvais les tenir cachées, sans pécher
grandement contre la loi qui nous oblige à procurer,
autant qu’il est en nous, le bien général de tous les
hommes ». Discours de la Méthode, 6e partie.
Discours de la méthode, 6e partie
« Car elles m’ont fait voir qu’il est possible de parvenir à
des connaissances qui soient fort utiles à la vie, et qu’au
lieu de cette philosophie spéculative, qu’on enseigne
dans les écoles, on en peut trouver une pratique, par
laquelle connaissant la force et les actions du feu, de
l’eau, de l’air, des astres, des cieux et de tous les autres
corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous
connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les
pourrions employer en même façon à tous les usages
auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre COMME
maîtres et possesseurs de la nature ».
Discours de la Méthode, 6e partie
« Il est vrai que celle qui est maintenant en usage,
contient peu de choses dont l’utilité soit
remarquable ; mais sans que j’aie aucun dessein de
la mépriser, je m’assure qu’il n’y a personne, même
de ceux qui en font profession, qui n’avoue que tout
ce qu’on y sait n’est presque rien, à comparaison de
ce qui reste à y savoir, et qu’on se pourrait
exempter d’une infinité de maladies, tant du corps
que de l’esprit, et même aussi peut-être de la
vieillesse, si on avait assez de connaissance de leurs
causes, et de tous les remèdes dont la nature nous
a pourvus ».
3. Prolonger la vie ou conserver la
santé ?
La « conservation de la santé, laquelle est sans
doute le premier bien et le fondement de tous les
autres biens de cette vie ». Discours méthode, 6e
partie.
« La conservation de la santé a esté de tout temps
le principal but de mes études & je ne doute point
qu’il n’y ait moyen d’acquérir beaucoup de
connaissances, touchant la Médecine, qui ont été
ignorées jusqu’à présent ».
A Newcastle, octobre 1645, AT IV, 329
4. Mécanisme du vieillissement et
médecine de soi
« […] à mesure qu’on vieillit, les petits filets qui
composent les parties solides, se serrent et
s’attachent de plus en plus les uns aux autres, ils
parviennent enfin à un tel degré de dureté, que
le corps cesse entièrement de croître, et même
aussi qu’il ne peut plus se nourrir, en sorte qu’il
arrive tant de disproportion entre les parties
solides et les fluides, que la vieillesse seule ôte
la vie ». Description du corps humain, AT XI, 250
Descartes à Newcastle, octobre 1645,
AT IV, 329-330.
« Mais le traité des animaux que je médite, & que je n’ai
encore su achever, n’estant qu’une entrée pour parvenir à
ces connaissances, je n’ai garde de me vanter de les
avoir ; et tout ce que j’en puis dire à présent est que je
suis de l’opinion de Tibère, qui voulait que ceux qui sont
atteint l’âge de trente ans, eussent assez d’expériences
des choses qui leur peuvent nuire ou profiter, pour estre
eux-mêmes leurs médecins. En effet, il me semble qu’il
n’y a personne, qui ait un peu d’esprit, qui ne puisse
mieux remarquer ce qui est utile à sa santé, pourvu qu’il y
veuille un peu prendre garde, que les plus savants
docteurs ne lui sauraient enseigner ».
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