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Le vaccin est utilisé dans le cadre de la vaccination antirabique par voie orale du renard. Le dépôt du vaccin se
fait par largage aérien au-dessus des zones à vacciner. L'appât vaccinal est composé d'une matière organique
appétente pour le renard, dans laquelle est dissimulée une capsule contenant le virus vaccinal. Le renard croque
la capsule en mastiquant l'appât, permettant au virus d'infecter le pharynx et les amygdales. Le vaccin contient de
la tétracycline qui sert de marqueur indirect de la vaccination. La tétracycline vient se déposer dans les couches
appositionnelles des os. Chez les cadavres de renards, elle est recherchée sur des coupes de mandibules par
examen au microscope sous lumière ultraviolette.
Les avantages principaux de ce vaccin sont d’une part l’ingestion par voie orale et d’autre part la très grande
résistance du vecteur vaccine qui permet au vaccin de rester actif quelles que soient les conditions
météorologiques (soleil ou gel). Cette méthode a permis, après plusieurs campagnes de vaccination, d'éradiquer
la rage en Belgique et en France.
Virus de la variole du canari
Le développement le plus récent dans le domaine des vecteurs poxvirus est la mise au point de vecteurs non
réplicatifs. Le virus vecteur infecte l'organisme, pénètre dans les cellules où il initie un cycle de multiplication.
Ce cycle est abortif et ne mène pas à la production de virus de nouvelle génération. Ils sont donc
particulièrement inoffensifs puisque le virus ne se dissémine pas et ne peut pas se transmettre à d'autres
individus. Néanmoins, de tels vecteurs sont capables d'immuniser l'animal.
Il existe un vaccin pour le chat contre le virus de la leucose féline dont le vecteur vaccinal est le poxvirus du
canari (variole du canari ; canarypoxvirus). Ce virus est capable d’infecter des cellules félines, mais il ne se
multiplie pas complètement chez le chat. Cette propriété lui confère une grande sécurité d’emploi. Le gène
« gag » codant pour les protéines de capside et de matrice et le gène « pro » codant pour la protéase du FeLV
sont insérés dans le locus C3 de l’avipoxvirus. Le gène « env », codant pour la glycoprotéine d’enveloppe et la
protéine transmembranaire du FeLV, est inséré dans le locus C5. Ces deux loci, C3 et C5, sont situés dans les
répétitions terminales inversées du génome du poxvirus, et sont des zones non essentielles au poxvirus. Le
vecteur code donc pour les protéines de capside, de matrice et d’enveloppe qui sont les immunogènes du FeLV.
Il code aussi pour la protéase virale qui sera capable de cliver les polyprotéines en ces protéines individuelles. De
plus, ce vecteur est inoffensif pour l’homme.
Conclusions
Dans son arsenal thérapeutique, la médecine vétérinaire possède un nombre croissant de vaccins issus de la
biotechnologie. Ces vaccins sont exclusivement enregistrés au niveau européen et non au niveau national. Ils
sont particulièrement étudiés, de manière à ce que leur innocuité soit élevée et leur efficacité meilleure que les
produits actuels. Un des intérêts de ces vaccins est leur parfaite définition tant du point de vue chimique que
biologique. Ils sont spécialement indiqués lorsque leurs caractéristiques leur confèrent un avantage dans la
protection: par exemple, une stabilité augmentée dans les conditions extérieures comme pour le virus
recombinant contre la rage. Ces vaccins constituent aussi un bel exemple de l’intérêt des biotechnologies,
lorsqu’elles sont utilisées dans le but d’améliorer la santé et le bien-être des animaux domestiques.