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n° 174
Novembre 2012 - 1,60 €
La Lettre
de Justice & Paix
58, avenue de Breteuil, 75007 Paris. Tél. : 01 72 36 69 05 - [email protected]
Leçons d’un conflit
La tragédie que connaît le peuple syrien n’est, hélas, pas terminée. Il convient pourtant, d’ores et déjà, d’en tirer quelques
leçons majeures susceptibles d’aider les acteurs de paix à y voir plus clair.
Si elle n’est pas nouvelle, la première de ces leçons n’en est pas moins sévère pour les Occidentaux, si prompts à se donner en
exemple. N’est-ce pas dans cette région riche en pétrole que nos démocraties ont noué, pour leurs seuls intérêts particuliers,
des amitiés dangereuses avec des dictatures sanglantes ? N’est-ce pas au berceau même des trois monothéismes qu’une
aussi terrible cruauté a vu le jour ? Certes, ni les uns ni les autres ne sont directement responsables d’un tel enchaînement
de violence. Qu’au moins ils acceptent de s’interroger sur leur peu d’empressement à sortir du silence. Il leur faudra bien,
de toute façon, prendre acte de la fin d’une époque.
Car, si elle a été en partie détournée de son objectif premier, d’abord
par le régime syrien lui-même, puis par des forces extrémistes bien
rôdées, la révolution syrienne pour le respect de la dignité de chacun et
l’établissement d’une justice égale pour tous n’en demeure pas moins une
révolution citoyenne qui habite les profondeurs du pays. Ses leaders ont,
certes, été pourchassés, parfois tués. Mais elle demeure le terreau d’un
changement d’autant plus désiré par tout un peuple qu’il ne cesse d’en
payer le prix.
Il est vrai – troisième leçon – que rien ne sera simple. Au-delà du conflit
syrien proprement dit, c’est en effet l’affrontement jusqu’ici latent entre
Perses et Arabes et entre sunnites et chiites qui apparaît au plein jour. La
déstabilisation de toute la région risque demain d’être d’autant plus grave
que l’ONU, bloquée par les Russes et les Chinois, s’est montrée jusqu’ici
totalement impuissante. Et que la résolution du conflit israélo-palestinien,
clé majeure de toute solution durable, n’est pas pour demain.
Repères
Lors de sa forte implication dans le Proche et le
Moyen Orient qui l’avait conduit à organiser un
important colloque sur l’avenir des chrétiens
dans cette région et à suggérer la création
d’un Observatoire des libertés fondamentales,
Régis Debray n’avait pas craint de dire : « La
question chrétienne dans les pays arabes est
comparable aujourd’hui à la question juive
au XIXème et XXème siècle. Notre devoir est
de faire de la question chrétienne la pierre de
touche de la politique au Proche Orient. »
Dans ce contexte, on comprend mieux que les chrétiens syriens et, au-delà d’eux, leurs frères du monde arabe, vivent dans
une situation de plus en plus chaotique et s’inquiètent pour leur avenir. Au-delà de ce douloureux constat et de la solidarité
qu’il devrait nous inspirer, on mesure à quel point la présence chrétienne dans l’ensemble du Proche et du Moyen Orient est
aujourd’hui menacée.
Avec une double conséquence, religieuse et géopolitique. L’exil de ses héritiers couperait le christianisme de ses racines et
le verrait disparaître de la terre où il a grandi. Sa disparition entrainerait celle du message d’égalité de tous les hommes et
de fraternité universelle porté par les chrétiens arabes. Elle laisserait alors face à face les communautarismes montants et
leurs extrémismes. Il s’agirait là d’un vrai risque pour la paix du monde. On comprend dès lors que l’avenir de la paix passe
aussi par l’accès des chrétiens arabes à une pleine citoyenneté. A nous d’y travailler en solidarité avec eux.
Jean-Claude Petit,
Président du réseau
Chrétiens de la Méditerranée
La Lettre de Justice & Paix ■ N° 174 - novembre 2012
La Lettre de Justice & Paix
Les chrétiens ont un rôle à jouer au Moyen-Orient
■ Qui sont les chrétiens d’Orient ?
Les chrétiens d’Orient sont
majoritairement “orthodoxes”, c’est à
dire indépendants de Rome, ils peuvent
aussi être protestants ou catholiques.
Les catholiques peuvent appartenir
à l’Église latine, née de l’envoi de
missionnaires européens. Ils peuvent
aussi être orientaux et catholiques car
unis, comme les latins, à Rome. Je vais
surtout évoquer ces derniers.
Les chrétiens du Moyen-Orient existent
depuis la Pentecôte, à une époque où
les Gaulois étaient encore dans leurs
arbres avec leurs druides. La première
Église est, bien sûr à Jérusalem ; puis, à
cause de persécutions, les disciples de
Jésus quittent la ville. Vers l’est, ils vont
à Damas où Saül voudra les rattraper, où
il sera catéchisé et baptisé en devenant
Paul. De Damas, il est possible d’aller à
Antioche, où les disciples sont pour la
première fois appelés “chrétiens” ; là,
Pierre fondera une Église. Il est aussi
possible d’aller à Babylone où demeure
une communauté juive importante. Les
chrétiens y formeront la future Église de
Perse de culture syro-orientale, appelée
par la suite assyro-chaldéenne, qui
évangélisera le Kerala en Inde, donnant
naissance à deux Églises encore
vivantes aujourd’hui, les malabars et
les malankars.
Mais il était possible aussi de quitter
Jérusalem vers l’ouest. On arrive alors
à Alexandrie, grand centre culturel
méditerranéen où se rencontrent la
pensée grecque et la pensée sémitique.
Déjà, la bible hébraïque y avait été
traduite en grec, ce qu’on appelle la
Septante. Poursuivant son voyage,
on parviendra à Cyrène, dans la Libye
d’aujourd’hui, où se trouvait une
importante colonie juive et d’où Simon
est parti en pèlerinage à Jérusalem ; il y
portera la croix du Christ.
Il est possible aussi de prendre le
bateau pour rejoindre Chypre, Ephèse
et l’Asie mineure, puis Rome. D’Orient
viendront des missionnaires, comme
Saint Irénée, le grand théologien, qui
soutiendra la communauté de Lyon
éprouvée au deuxième siècle par le
martyre de Pothin, Blandine et de leurs
compagnons. Irénée était disciple de
Polycarpe de Smyrne, lui-même disciple
de Saint Jean. On mesure donc la
rapidité et l’intensité de nos liens avec
les chrétiens d’Orient. Comme pour
toute la chrétienté, les trois premiers
siècles seront traversés par des vagues
de persécution, mais seront aussi une
période d’intense activité apostolique
et théologique. Au début du quatrième
siècle, l’Empereur Constantin, qui
attribue au Christ une victoire sur ses
adversaires, donnera toute liberté aux
chrétiens et transportera sa capitale à
Byzance qui deviendra Constantinople.
Il pourra mieux lutter contre les
barbares et contre l’Empire Perse,
l’ennemi séculaire. Il laissera toutefois
le Pape à Rome : ce dualisme sera lourd
de conséquences, même si Rome et
Constantinople, latins et grecs resteront
unis, au moins formellement, jusqu’au
onzième siècle.
■ Conciles et multiplicité
des Eglises
Sortis des persécutions, les évêques
auront à cœur de préciser la Foi. A
Nicée, en 325, ils affirmeront, contre
Arius, la divinité du Verbe, et en 381, à
Constantinople, la divinité de l’Esprit
Saint. Cela donnera le “Symbole” (ce qui
unit) de Nicée-Constantinople, toujours
proclamé dans nos célébrations
eucharistiques. Après les affirmations
trinitaires, il convient d’apporter des
précisions christologiques, c’est-à-dire
d’exprimer le lien entre le Verbe divin
et l’homme Jésus. En 431, le Concile
d’Ephèse condamnera Nestorius qui
refusait de dire de Marie qu’elle était
“théotokos”, mère de Dieu. Le Verbe
et Jésus sont donc bien la même
“personne”. L’Église de Perse refusera
ce concile et donc se coupera de l’Église
indivise. En 451, à Chalcédoine, un
nouveau Concile affirmera distinguer,
sans séparer, deux “natures” dans
le Christ. Une “personne” en deux
“natures”. Cependant ces deux vocables
grecs ne sont pas traduits de manière
adéquate dans les langues du sud
méditerranéen. Les deux natures ont
donné l’impression d’affirmer deux êtres
dans le Christ, revenant à la vieille erreur
de Nestorius. A part les communautés
grecques fidèles à l’Empereur, les
Églises refuseront Chalcédoine : on les
appelle monophysites. Cela donnera en
Égypte l’Église copte et, dans la grande
Syrie (Syrie, Jordanie, Liban), l’Église
syriaque, de culture syro- orientale.
Dans cette période se créeront une
Église en Éthiopie, étroitement
dépendante de l’Église copte, une Église
dans le royaume d’Arménie. Dans
les montagnes du Liban, des moines
créeront une Église originale, toujours
unie à Rome, les maronites.
A l’époque moderne, des missionnaires
européens créeront une Église
latine et détacheront une partie des
communautés de chacune des Églises
orientales, désormais dédoublées,
pour susciter des Églises unies à Rome.
On comprend dès lors l’importance
des relations œcuméniques, puisque
ces catholiques possèdent la même
tradition spirituelle, théologique et
liturgique. Dans sa récente exhortation
post-synodale, après le synode qui
s’est réuni à Rome il y a deux ans,
Benoît XVI souligne l’importance
d’harmoniser un œcuménisme dans la
vie et un œcuménisme des théologiens.
Il souligne que, dans certains cas,
l’intercommunion “est non seulement
possible mais souhaitable”.
■ Irruption de l’islam
Les relations entre les chrétiens du sud de
la Méditerranée et l’Empereur byzantin
seront de plus en plus détériorées.
Lorsqu’au septième/huitième siècle les
Arabes musulmans envahiront leurs
pays, ils seront plutôt bien accueillis, car
reconnus dans une culture sémitique
commune. Les princes musulmans, les
Omeyyades, s’installeront d’abord à
Damas, puis créeront Bagdad avec les
Abbassides. Au cours des siècles les
relations deviendront plus difficiles. A
certaines périodes les chrétiens seront
les conseillers du Prince, à d’autres il y
aura une coexistence plus ou moins
pacifique, à d’autres encore une
franche persécution. La plupart du
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Novembre 2012
temps, il s’agira d’une discrimination
allant jusqu’à la tenue vestimentaire,
le refus de l’accès à certaines fonctions,
un statut de “protégé”, moyennant un
impôt spécial, qui fait du chrétien un
être toléré sur sa propre terre. La venue,
puis le départ des Croisés contribueront
à faire considérer les chrétiens comme
des étrangers dans leur propre pays.
■ Quelle coexistence aujourd’hui?
Cette présence islamique fait problème
jusqu’à nos jours. Nous ne croyons
pas actuellement à l’existence d’une
persécution anti-chrétienne, massive,
réfléchie, systématique, même si de
petits groupes extrémistes veulent
faire disparaître les chrétiens du Moyen
Orient. Notons que ces groupes sont
aussi d’une violence inouïe contre leurs
coreligionnaires. Dans leur immense
majorité les musulmans souhaitent le
maintien d’une présence chrétienne.
Mais il n’est jamais facile d’être une
minorité face à une majorité. Il est
vrai aussi qu’il est difficile d’être “nonmusulman” dans une société islamique,
en partie parce que l’islam est une
religion fortement sociale, qui marque
en profondeur la vie concrète. Il est
vrai que l’islam connaît ses propres
difficultés. Privé depuis le début du
vingtième siècle d’un pouvoir unifiant,
celui du calife, il est brutalement
confronté à la modernité et à ce que les
spécialistes appellent la postmodernité,
à l’importance du travail de la raison
critique et à la quête de la reconnaissance
individuelle personnelle. Ces difficultés,
associées à des difficultés politiques
et économiques, contribuent à durcir
tel ou tel groupe. Il convient aussi de
relever des maladresses occidentales,
comme un soutien unilatéral à Israël,
un refus de prendre en compte les
aspirations légitimes des Palestiniens,
ou encore l’intervention en Irak au
cours de laquelle le Président américain
affirma représenter « les nouveaux
croisés ».
■ Dialogue et rencontre :
vivre ensemble
Malgré les tensions, on aurait tort
de sous-estimer le poids du dialogue
interreligieux islamo-chrétien, dont
Benoit XVI rappelait l’importance
et auquel il apporte son soutien.
L’université Saint- Joseph au Liban, la
bibliothèque islamique des dominicains
du Caire, le futur centre de recherches
en sciences humaines de Bagdad,
le rayonnement de tel évêque, de
tel religieux, de tel mouvement ou
communauté sont autant de lieux
d’échange et de reconnaissance
mutuelle. Il serait important que ces
démarches soient mieux connues en
Europe, spécialement en France où on
interprète et parfois on instrumentalise
la situation des chrétiens d’Orient selon
les problématiques hexagonales.
De plus, les nombreuses œuvres
chrétiennes au Moyen Orient, soutenues
souvent par l’Œuvre d’Orient, servent
l’ensemble de la population, chrétienne
et musulmane, et constituent autant de
lieux de rencontre.
Cela pose la question du vivre ensemble
au Moyen-Orient. Prenant un peu de
recul historique on se souviendra que
le monde arabe a été sous occupation
ottomane, et a dû s’en libérer : c’est
toute l’histoire de Lawrence d’Arabie.
Loin cependant de retrouver leur
indépendance, les nations arabes ont
été amenées à se soulever contre les
puissances européennes mandataires.
Les chrétiens ont joué un rôle important
dans ce réveil de l”arabité”, de même
que les Frères Musulmans, créés
dans ce contexte. Les mouvements
d’aujourd’hui représentent un
“troisième printemps”, cette fois-ci
interne au monde arabe.
Les nations arabes sont toutes jeunes
et ne peuvent trouver leur équilibre
trop vite et trop facilement dans ce
monde en crise. Les dictatures mises
en place étaient généralement des
dictatures militaires, parfois appuyées
sur des minorités. La longue durée de
leur pouvoir a facilité la corruption
profonde des différents cadres. La crise
économique, l’élévation du niveau de
formation des nouvelles générations
ont constitué des éléments explosifs.
On ne peut se lamenter devant la
chute d’une dictature. Mais, par
définition, une dictature ne facilite
pas la création d’une classe politique.
Il est plus facile de renverser un tyran
que de le remplacer. En outre la chute
d’un pouvoir autoritaire entraîne la
disparition des structures sécuritaires
de justice et de police, ainsi que des
difficultés économiques accrues. Les
minorités deviennent donc vulnérables.
La communauté chrétienne n’a
ni territoire propre, ni gouverneur
spécifique, ni milice armée pour la
protéger. Dans les pays livrés à la
violence, on comprend l’angoisse des
familles chrétiennes. Si le présent est
lourd des difficultés et de menaces, cela
vient aussi de ce que ces changements
de régime facilitent la montée des
extrémistes, seules forces organisées,
qui ont la popularité de ceux qui n’ont
jamais gouverné et donc qui n’ont
jamais eu le temps de déplaire.
Il est possible cependant de souligner
des signes d’espérance. Des sociétés
nouvelles sont en cours de construction.
Dans leur immense majorité, les
musulmans ne veulent pas d’un
pouvoir fondamentaliste, et ne veulent
pas de situation conflictuelle violente.
Peu à peu une pensée politique se
forme, des partis s’organisent. Les
récentes révolutions ont permis aux
peuples de prendre conscience de leur
force. On peut penser que désormais
des dictatures longues, policières,
corrompues, anti-démocratiques ne
seront plus possibles. Les chrétiens ont
un rôle à jouer. Surmontant leur peur, ils
peuvent contribuer à créer des nations
modernes capables d’être reconnues
dans la vie internationale.
Pour ce faire il convient d’être vigilant
sur le respect des normes juridiques
et la reconnaissance d’une pleine
citoyenneté pour tous. Les chrétiens
ne veulent plus être une minorité
plus ou moins protégée et tolérée.
Il n’y a pas de raison que les nations
arabes que nous devons considérer
avec respect, n’entrent pas dans la
modernité. Puissions-nous les aider
avec discernement et délicatesse !
Mgr Pascal Gollnisch
Directeur général de l’Œuvre d’Orient
n° 174
Adieu, Père Daloz
Mgr Lucien Daloz est mort le 31
juillet dernier. Ancien archevêque de
Besançon, il avait présidé Justice et Paix
de décembre 1999 à novembre 2003.
Cette mort attriste tous ceux qui, à
Justice et Paix, ont collaboré avec lui.
Ils gardent le souvenir d’un homme
souriant, chaleureux, profondément
bienveillant, qui savait faire confiance.
Un homme courageux aussi. Dès qu’il
s’agissait d’enjeux importants pour
la paix et la justice, il n’hésitait pas à
s’engager publiquement. Je ne pense
pas ici à son opposition à la guerre
américaine en Irak, puisqu’il était sur
ce point en accord total avec l’opinion
française et avec le pape. Mais il était
moins consensuel quand, en 2002, dans
le livre Asile en France, état d’urgence, il
cosignait avec ses confrères Brunin et de
Berranger une lucide protestation contre
la dégradation du droit d’asile dans
notre pays. Plus courageuse encore fut la
lettre ouverte qu’il adressa au président
Chirac, en janvier 2001, exprimant en
termes mesurés, mais fermes, le souhait
que la France cesse de soutenir en
Afrique des gouvernements corrompus
bafouant les droits de l’homme et
s’engage plus efficacement en faveur
d’une stricte régulation des transferts
d’armement et d’une forte réduction
de la dette des pays les plus pauvres.
Publiée dans La Croix, cette lettre eut
un certain retentissement, et on sait
que cela déplut à l’Elysée, à la veille du
sommet France-Afrique.
Celui que nous appelions familièrement
« le père Daloz » avait choisi comme titre
de son dernier éditorial de la Lettre de
Gabriel Marc
Il faut aimer l’Eglise, nom de Dieu !
C’était le titre du livre autobiographique
de Gabriel Marc qui vient de nous
quitter, 50 ans après l’ouverture du
concile Vatican II qu’il avait, jeune
administrateur à l’INSEE à l’époque,
suivi et commenté avec passion. Comme
il le fera pour l’encyclique Populorum
Progressio qu’il jugeait essentielle. Il avait
été président de l’Action catholique des
milieux indépendants, puis président du
CCFD de 1982 à 1988. A l’époque, il avait
été attaqué avec une violence incroyable
par certains qui critiquaient les actions
du comité et il en était resté durement
marqué. Membre de Justice et Paix
et président de Justice et Paix Europe
pendant de très longues années, bon
nombre de travaux de la commission
portent les traces de ses engagements
et de sa réflexion économique, sociale
et religieuse. Il avait donné à son
autobiographie le titre Il faut aimer
l’Eglise, nom de Dieu ! parce qu’il était
très inquiet de la brutalité du monde
et de sa financiarisation croissante.
Il pensait qu’il fallait y introduire de
l’humain fraternel et que c’était pour
cela qu’il fallait aimer l’Eglise, fraternité
universelle des baptisés croyants.
Marc de Montalembert
Membre de Justice et Paix
Nominations
Mgr Yves Boivineau, président de Justice
et Paix France, a été nommé membre
du Conseil pontifical Justice et Paix par
Benoît XVI. Selon les textes officiels du
Vatican, « le Conseil s’emploie à ce que,
dans le monde, soient promues la justice
et la paix selon l’Evangile et la doctrine
sociale de l’Eglise.
Il approfondit la doctrine sociale de
l’Eglise, faisant en sorte qu’elle soit
largement diffusée et mise en pratique
par les individus et les communautés,
en particulier en ce qui concerne les
relations entre ouvriers et employeurs,
relations qui doivent être imprégnées
toujours davantage de l’esprit de
l’Evangile. Il rassemble et évalue les
informations et les résultats d’enquête
sur la justice et la paix, le progrès des
peuples et les violations des droits de
l’homme et, à l’occasion, fait part aux
assemblées d’évêques des conclusions
qu’il en a tirées ; il favorise les relations
avec les organisations internationales
catholiques et les autres institutions
existantes, y compris en dehors de
l’Eglise catholique, qui s’engagent
sincèrement à instaurer les valeurs de
justice et de paix dans le monde».
Denis Viénot a été, par arrêté du
Premier ministre, nommé membre de la
Commission nationale consultative des
droits de l’homme, comme représentant
du Secours catholique.
■ ACTIVITÉS
Conférence à Paris avec Justice et Paix,
« Chrétiens en forum » et le « Comité
chrétien de solidarité avec les chômeurs
et les précaires » sur le livre Facteur 12.
Pourquoi il faut plafonner les revenus,
Carnets Nord 2012, avec les auteurs,
Cécile Renouard et Gaël Giraud.
Interventions d’Elena Lasida à Nevers
sur le développement durable, lors de la
journée des responsables diocésains de
Diaconia 2013, à Grenoble sur l’économie
solidaire lors du colloque organisé par
Solid’action, et conférence à Montpellier,
“Quand l’économie interroge le sens
de la vie”, organisée par le Centre de
Formation du diocèse.
Interviews de Denis Viénot à Radio
Vatican sur le plafonnement des revenus,
Facteur 12, et sur « L’immigration et le
vivre ensemble » à RCF / Troyes.
Justice et Paix une formule qui exprimait
une de ses convictions profondes : « La
justice et la paix, essentielles pour les
chrétiens ». Pour lui, l’engagement pour
la justice et la paix n’était pas réservé
aux membres de la commission qu’il
aimait présider, mais constituait un
impératif pour quiconque veut vivre
selon l’Evangile.
Christian Mellon sj
Ancien secrétaire de Justice et Paix
(1997-2004)
Justice & Paix
est un service de la
Conférence Episcopale.
Président : Mgr Yves Boivineau
Membres : J.-Y. Baziou - A. Brigot - S. Bukhari de Pontual L. Champagne - J. Chaudouet - L. d’Ersu - M. Drain - P. Dufour B. Guillou - P. Hénault - S. Laplane - J.C. Lavigne - J.-B. Marie M. de Montalembert - C. Renouard - A. Talbot - D. Verger - D. Viénot.
Secrétaire général : Denis Viénot
Secrétariat : Elena Lasida, chargée de Mission, Jacqueline Madinier, assistante.
Directeur de la publication : Denis Viénot
58 avenue de Breteuil, 75007 Paris
Tél. : 01 72 36 69 05 - Fax : 01 73 72 97 03
E-mail : [email protected] - http://www.justice-paix.cef.fr
La lettre de Justice & Paix parait 11 fois par an.
ABO NNE M E NT
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Règlement par chèque bancaire ou postal à l’ordre de Justice & Paix.
ISSN 1148-4705 - Dépôt légal : novembre 2012
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