Supplément n°2 à la Lettre de La Viale n°129
« … Je porte en moi, je ressens, je souffre d’un scandale et d’une fièvre. Le scandale de la faillite
de l’Eglise par rapport à la pauvreté évangélique, par rapport à un être disciple de Jésus de
Nazareth, le fils de Dieu, qui n’est pas démontrable autrement que par la pratique… Et une fièvre,
une jalousie pour l’Eglise, sa beauté et sa fidélité… C’est cette fièvre-là qui me pousse à l’Islam. Je
ne me convertis pas à l’Islam car la conversion est à Dieu. Mais la relation à l’Islam produit en moi
une crise et me propose un défi que je sens être dans le prolongement de ce scandale ressenti.
L’Islam a ainsi créé un mur face au totalitarisme intégriste de l’Europe chrétienne et constitue
également une critique du sécularisme laïc occidental. En disant cela, je ne voudrais pas consacrer
une vision idéalisée de l’Islam car, il faut bien l’avouer, l’histoire de l’Islam est faite de contradictions
graves et de souffrances. Je crois beaucoup plus aux fonctions réciproques de critiques et
d’inspirations des différents corps religieux civilisationnels les uns envers les autres. Il est tout de
même essentiel de reconnaître que dans l’histoire de l’Islam, il y a eu une tolérance substantielle
envers les juifs et les chrétiens (…).
Il y a eu également dans l’histoire musulmane des dérives de pouvoir terribles et il est très sain que
des historiens musulmans en dressent la liste … »
Tiré du livre « Amoureux de l'Islam, croyant en Jésus », Paolo Dall'Oglio, Ed. L’Atelier, 2009, p. 44