Compositeur : Modest Petrovich Moussorgski
Librettiste : Modest Petrovich Moussorgski
Année de création : 1869
Lieu de création : Russie
Langue originale : Russe
Durée : 2h15 sans entracte
Opéra en 7 tableaux
Livret d'après la pièce d'Alexandre POUCHKINE et l'Histoire de l’État russe de Nikolaï
Mikhaïlovitch KARAMZIN, basé sur la version de 1869, révision Michael ROT
Dernière représentation à l'Opéra de Marseille, le 25 octobre 1987 PRODUCTION OPÉRA ROYAL
DE WALLONIE
D i s t r i b u t i o n
Direction musicale Paolo ARRIVABENI
Mise en scène / Décors Petrika IONESCO
Lumières Patrick MÉEÜS
Xénia Ludivine GOMBERT
Fiodor Caroline MENG
La Nourrice / L'Hôtesse Marie-Ange TODOROVITCH
Boris Godounov Alexey TIKHOMIROV
Pimène Nicolas COURJAL
Grégori / Dimitri Jean-Pierre FURLAN
Chouisky Luca LOMBARDO
Varlaam Wenwei ZHANG
L'Innocent Christophe BERRY
Andrei Tchelkalov Ventseslav ANASTASOV
Missail Marc LARCHER
Nikitch / Officier de Police Julien VÉRONÈSE
Mityukha Jean-Marie DELPAS
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Marseille
Maîtrise des Bouches-du-Rhône
D e s c r i p t i o n d e l ' Œ u v r e
Si un seul opéra devait symboliser la Russie, ce serait à coup sur Boris Godounov. Non seulement
la partition résume admirablement le style de Modest Moussorgski, avec ses carillons, son
orchestre aux diaprures sauvages et ses scènes chorales flamboyantes, mais elle tire sa force de
la juxtaposition de deux plans qui se répondent et s’interpénètrent magistralement : d’un côté le
portrait imposant, terrifiant et pitoyable de Boris, tsar usurpateur dévoré par une toute puissance
autodestructrice ; de l’autre le peuple russe, vrai héros de l’opéra, qui apparaît dès les premières
scènes, et revient, à intervalle régulier, commenter l’action et la précipiter. Sur cette toile de fond,
en partie véridique, brossée par Pouchkine, Moussorgski tire les fils d’un drame national qui, par la
magie d’une langue aussi vraie que belle, se mue en grandiose tragédie universelle.
Source : Opéra Online : https://www.opera-online.com/fr/items/works/boris-godunov-moussorgski-moussorgski-1874
L a v e r s i o n o r i g i n a l e d e B o r i s G o d o u n o v
1 8 6 9 - M o d e s t e M o u s s o r g s k i
Boris Godounov de Modeste Moussorgski (1839-1881) est l’un des plus grands chefs-d’œuvre de
l’histoire du théâtre lyrique. Il est aussi l’un des plus sombres. Puisant dans l’histoire de la Russie,
le compositeur a fait du peuple le héros de son opéra. Comme lui, il puise également dans le
folklore russe et les chants orthodoxes. Sa doctrine, traduire la vérité dans une langue musicale
sincère, allait inspirer des compositeurs comme Leoš Janek (1854-1928) et Alban Berg (1885-
1935).
A l’instar de Richard Wagner (1813-1883), son aîné d’un quart de siècle, Modeste Moussorgski
signe dans le deuxième de ses quatre opéras, mais le seul complet, à la fois le livret et la musique.
Prenant ses sources dans l’histoire de son pays et de ses propres ancêtres, le compositeur russe
s’inspire librement de la tragédie historique éponyme d’Alexandre Pouchkine (1799-1837) et de
l’Histoire de l’empire de Russie de Nikolai Karamzine (1766-1826). Comme le roi Macbeth chez
Shakespeare, Boris Godounov (v.1551-1605) est réputé être devenu tsar en 1598 après avoir
assassiné le tsarévitch Dimitri, le plus jeune des fils d’Ivan IV dit « le Terrible », alors que celui-ci
se serait en vérité tue lui-même accidentellement d’un coup de couteau lors d’une crise
d’épilepsie.
La genèse de Boris Godounov est longue et difficile. En 1863, le plus novateur des membres du
Groupe des Cinq russe* entreprend la composition de Salammbô, opéra d’après Gustave
Flaubert (1821-1880) dont il écrit lui-même le livret. Laissant cet ouvrage inachevé, il en reprendra
des éléments dans Boris Godounov. En 1868, après avoir renoncé à l’opéra le Mariage tire de
l’œuvre de son compatriote Nicolas Gogol (1809-1852), il entreprend Boris dont il achève la
première version en sept scènes en décembre 1869. Il présente aussitôt la partition à la direction
des Théâtres impériaux en vue de représentations, mais une fin de non-recevoir l’attend par
courrier du 17 février 1871. « Pour ce qui est des bonshommes dans Boris, écrit-il à Rimski-
Korsakov le 23 juillet 1870, les uns ont trouvé que c’était une bouffonnerie (!), tandis que d’autres
en ont perçu le tragique. […] La scène de l’auberge en a déconcerté plus d’un. » Moussorgski
décide alors d’entreprendre sans attendre une seconde version, cette fois en un prologue et quatre
actes, qu’il achève l’année suivante, tenant compte des recommandations du comite de lecture. Il
se lance ensuite dans une série de démarches pour faire connaître son opéra, auditions privées,
exécution en concert le 3 avril de la Polonaise extraite du troisième acte, dépôt de la nouvelle
partition au comité de lecture le 29 avril. Le 5 février 1873, trois tableaux de Boris Godounov sont
portés à la scène au Théâtre Marie de Saint-Petersbourg, qui donne la création de l’intégralité de
l’opéra le 27 janvier 1874.
C’est non pas la version de 1872 de Boris Godounov ni l’une des deux révisions de Nikolai Rimski-
Korsakov ni-même celle de Dimitri Chostakovitch que présente l’Opéra de Marseille, mais l’original
de 1869, récit sombre et serre de la grandeur et de la décadence du tsar Boris Godounov, sans
digressions ni ambiguïtés, et plaidant non pas la culpabilité de Boris mais lui laissant le bénéfice
du doute. Tandis que la version de 1872 se conclut sur la plainte de l’innocent, celle de 1869 se
termine sur la mort du tsar.
Bruno SERROU
* L e G r o u p e d e s C i n q r u s s e
Le Groupe des Cinq ou « puissant petit groupe », désigne un groupe de musiciens russes,
romantiques, actifs à l'époque de l'abolition du servage par Alexandre II en 1861 :
Mili Balakirevc (1837-1910) ;
Nikolai Rimski- Korsakov(1844-1908) ;
Alexandre Borodine (1833-1887) ;
Modeste Moussorgski (1839-1881) ;
César Cui (1835-1918).
Le groupe prônait une musique spécifiquement nationale basée avant tout sur les traditions
populaires russes et détachée des standards occidentaux.
Rimski-Korsakov reste le membre le plus influent et le plus connu du groupe, et orchestre
plusieurs œuvres d'autres membres après leur mort. Il en formera les successeurs (Glazounov,
Porkofiev ou Stravinski) via son poste de professeur au Conservatoire de Saint-Pétersbourg.
Source : wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_des_Cinq
R é s u m é
L’action se déroule en Russie entre 1598 et 1605 et relate l’arrivée au trône, le règne puis la chute
du tsar Boris Godounov. Pour parvenir au pouvoir, ce dernier a été mêlé au meurtre du petit
Dimitri, l’héritier légitime de la couronne ; toutefois, les circonstances de la disparition du tsarévitch
restent troubles.
Dans le monastère de Novodievitchi à Moscou il fait retraite, Boris refuse la couronne
impériale que la foule, manœuvrée par les boyards et par la police, le conjure d’accepter. Sur la
place des cathédrales, Boris est couronné sous les acclamations du peuple.
Dans le couvent de Tchoudovo, à quatre-vingts kilomètres de Novgorod, pendant que le vieux
moine Pimène rédige une chronique évoquant l’assassinat du tsarévitch, le jeune moine Grégori
s’éveille et exprime ses p retentions au trône impérial en se prétendant le tsarévitch Dimitri réputé
assassiné.
Dans une auberge à la frontière lituanienne, la police recherche Grégori, qui s’est échappé du
couvent de Tchoudovo et qui se trouve précisement en ce lieu en compagnie de deux moines
vagabonds et ivrognes, Varlaam et Missail. Au Kremlin, dans ses appartements, Boris est en
compagnie de ses enfants Xania et Fiodor. Le prince Vassili Chouïski l’avertit de l’entreprise de
Grégori, ce qui provoque chez le tsar appréhensions et remords.
Sur le parvis de la cathédrale Saint-Basile, au milieu d’une foule criant misère, Boris rencontre
l’Innocent, qui chante sa solitude et son désespoir. Dans l’enceinte de la Douma, les boyards,
convoqués par Boris, tiennent une assemblée tumultueuse habilement contrôlée par Chouïski. Au
comble de l’angoisse après le récit de Pimène, Boris fait ses adieux et meurt.
La noirceur, la concision et la violence du propos est soulignée par l’orchestration
intentionnellement mal dégrossie de Moussorgski que d’aucuns considèrent comme un mélange
de génie et d’amateurisme, alors-même que les singularités harmoniques et la verdeur cuivrée
donnent a l’ouvrage sa parure a la fois sauvage et flamboyante.
Bruno SERROU
L e s p e r s o n n a g e s
Xénia, fille de Boris
soprano
Fiodor, fils de Boris
mezzo-soprano
La nourrice / l’hôtesse
mezzo-soprano
Boris Godounov, tsar
basse
Pimène, vieux moine
basse
Grégori / Dimitri,
héritier légitime
ténor
Vassili Chouisky, prince
ténor
Varlam,
basse
et
Missail
ténor
moines ivrognes
L’innocent
ténor
Andrei Tchelkalov
baryton
Nikitch
Officier de Police
basse
Mityukha
baryton
Boris Godounov est un tsar qui gouverne humainement son peuple, mais le pays sombre dans le
chaos et la pauvreté.
Il est un personnage ambivalent : il est un homme de pouvoir, mais il est surtout un homme
malheureux.
Cette tragédie conduit à la perte de la puissance et de la mort. Le compositeur Modeste
Moussorgski définissait lui-même Boris Godounov non comme un opéra, mais comme un « drame
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