EN PRATIQUE Quatre précautions à prendre avant le gel
Protéger le pot et sa surface
Pots ou bacs doivent être emballés avec
du feutre de coco, un voile textile ou
plastique à bulles. La surface de terreau
sera elle aussi protégée, mais il convient
d’y ménager une ouverture permettant
l’arrosage. La protection des pots,
bien qu'essentielles, est toutefois moins
importante que celle du feuillage.
Isoler le pot du sol
Deux lattes, quelques morceaux de céra-
mique, une plaque de matériel d'isolation
ou des briques pour surélever les pots du
sol afin que l’air puisse circuler dessous:
cela permet d’isoler les plantes du froid.
Il est possible de laisser les soucoupes, à
condition de les surveiller pour éviter tout
excès d’eau stagnante.
Attacher les feuilles
C’est surtout valable pour les palmiers.
Leurs feuilles doivent être redressées et
liées délicatement afin de protéger le
cœur de la plante qui est la partie la plus
sensible au gel. Mais cela permet aussi
d'éviter que les branches ne ploient sous
le poids de la neige, par exemple, et qu'elles
ne se déforment ou se cassent.
Fixer les voiles isolants
Des liens de coco, des rubans ou de la ficelle
permettent de fixer les voiles isolant autour
du tronc et de la ramure des arbustes
fragiles. Cela limite la prise au vent et
protège les plantes si le pot vient à tomber.
Stéphane Krebs recommande aussi d’immo-
biliser les pots à roulettes et de sécuriser
ceux qui pourraient se renverser.
Jardin
29 NOVEMBRE 2012 5
LES CONSEILS DE Terre&NaTure
Comment protéger
ses plantes en hiver
Oliviers, palmiers, laurelles ou lau-
riers-roses ont beaucoup souert
des températures polaires de février
dernier, notamment les plantes se trouvant
dans des bacs ou des pots. «Les hivers précé-
dents ayant été relativement cléments, la
vigilance des jardiniers s’était un peu at-
nuée, constate Stéphane Krebs, paysagiste à
Blonay (VD), président de la section vau-
doise de JardinSuisse. Bien des végétaux
sensibles n’étaient pas assez protégés pour
aronter une telle baisse du mercure.» Baisse
dont les conséquences peuvent être de trois
types. Premièrement, le froid entraîne des
dégâts sur les plantes dites non rustiques,
par exemple les espèces méditerranéennes
ou exotiques. «Contrairement à nos plantes
indigènes dont la sève descend ou change de
composition pour produire une sorte d’anti-
gel dès la chute des feuilles en automne, leur
bois éclate par manque de résistances natu-
relles.» Le spécialiste souligne en deuxième
lieu les dégâts dus à un dégel trop rapide:
«Une période de redoux ou simplement des
températures diurnes positives peuvent pro-
voquer une montée de sève, avec le risque
que le bois éclate aussi, dès le retour du gel.»
Le troisième danger est lié au manque d’eau,
plus qu’au froid (voir encadré ci-dessous).
Malgré cela, en prenant quelques précau-
tions, il est possible de faire passer l’hiver
à ses protégées, même les plus fragiles.
«Idéalement, il faudrait anticiper dès la
conception de l’aménagement paysager,
avant la plantation, relève Stéphane Krebs.
Selon leur poids et leur volume, certaines
plantes en pot seront diciles à emballer
voire à déplacer.» Dès l’automne, il convient
donc de protéger les plantes en pot fragiles
dans un lieu abrité que ce soit un avant-
toit, un auvent ou contre la façade. Eviter,
si possible l’exposition à l’est pour limiter
les trop brusques contrastes thermiques au
lever du soleil. Isolés du sol, les pots seront
ensuite emballés tout comme le tronc et
le feuillage (voir en pratique ci-dessous). Et
rien n’empêche d’en remettre une couche si
les températures s’annoncent sibériennes!
Marjorie Siegrist n
+ D’INFOS JardinSuisse-Vaud: www.js-vd.ch
C’est le dernier moment pour emballer les
plantes fragiles et abriter les pots des rigueurs
hivernales pour éviter les dégâts de l’an dernier.
Les protections doivent non seulement être ecaces contre le gel, mais également esthétiques.
© PHOTOS OLIVIER BORN
BON À SAVOIR
Même en hiver, l’arrosage est indispensable
Les conifères et les arbustes au feuillage persistant, qu’ils soient en pot ou en pleine terre,
ont particulièrement souerts lors des grands froids de février 2012. En cause: le manque
d’eau, plus souvent que le gel. «C’était très flagrant, souligne Stéphane Krebs. Ces plantes
semblaient avoir résisté. Elles étaient encore vertes. Ce nest qu’au printemps que leur
feuillage a séché et bruni.» Lorsque ce type de plantes soure de la soif, cela ne se voit pas
tout de suite. Or, même en hiver, les feuilles continuent à faire de la photosynthèse et à
évaporer de l’eau. Si le sol est gelé, les racines ne trouvent plus de quoi hydrater la plante,
qui finit par se dessécher. Ainsi, en pot, la motte racinaire étant confinée, il est encore plus
important d’arroser régulièrement, en milieu de journée si possible, lorsque les températures
remontent au-dessus de zéro degré. Pour des végétaux en pot, plantés dans les règles de
l'art, mieux vaut trop arroser que pas assez! Les bacs de rétention orent une alternative
intéressante, si un bon drainage a été installé au fond du pot, lors de la plantation.
L’AVIS DE L’EXPERT
Est-ce que maladies et ravageurs se multiplient sous les
protections hivernales?
«Si la plante nest pas saine en automne, il est important d’intervenir
avant de l’emballer, sinon, maladies ou parasites pourraient proliférer.
En revanche, il est rare que des problèmes apparaissent durant l’hiver»,
relève Stéphane Krebs (notre photo), paysagiste à Blonay (VD).
Doit-on apporter de l’engrais aux plantes en pot, en hiver?
«Non, surtout pas. Il faut même éviter d’utiliser des engrais retard ou
d’apporter de l’azote, en septembre, car les plantes continueraient à
grandir, au risque que les dernières jeunes pousses naient pas le temps de s’endurcir avant
la saison froide. C’est notamment le cas pour les rosiers.»
Quand peut-on déballer les plantes en pot en toute sécurité?
«Il est conseillé de le faire progressivement, en commençant par entrouvrir le voile autour du
feuillage aux heures les plus chaudes. On peut ensuite l’ôter la journée et le remettre la nuit. Il n’y
a aucune urgence à enlever la protection autour du pot. De même, on ne déménagera les plantes
vers un emplacement moins abrité quen dernier lieu, lorsque le printemps sera installé.»
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