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Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux 1
Énoncé
La Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux
(SCPH) se consacre aux soins des paents en favorisant
l’avancement de l’ulisaon sécuritaire et ecace des
médicaments et en encourageant les meilleures praques
et la collaboraon interprofessionnelle. La Cour suprême du
Canada a rendu une décision dans l’aaire Carter c. Canada
qui décriminalise l’aide au suicide et l’euthanasie volontaire
(aide médicale à mourir) au Canada. Conformément aux
lois et codes déontologiques qui régissent et guident les
pharmaciens dans toutes les provinces et territoires du
Canada, la SCPH se prononce en faveur du respect des droits
et de l’autonomie du paent. La SCPH recommande aussi
la mise en place de protecons en vertu de la loi fédérale
pour tous les pharmaciens qui choisissent de parciper aux
acvités liées à l’aide médicale à mourir, tout en défendant
le droit à l’objecon de conscience de tout professionnel de
la santé, du moment que la connuité des soins n’est pas
réduite.
An de protéger les paents et la société dans son
ensemble, la SCPH recommande que les condions
essenelles suivantes soient respectées au sein du système
de santé :
• la disponibilité et la prestaon de soins palliafs et
psychosociaux conformes aux meilleures praques
actuelles;
• la disponibilité d’une équipe interdisciplinaire, comptant
un pharmacien, consacrée à l’évaluaon de chaque cas
et à la possible prestaon d’une aide médicale à mourir
(aide au suicide et euthanasie volontaire);
• dans tous les cas d’aide médicale à mourir, l’accès
direct du pharmacien à diérents documents, tels que
le consentement écrit du paent et l’évaluaon du
médecin indiquant que le paent est en mesure de
décider et qu’il répond à toutes les autres exigences,
ainsi que l’accès à tout autre renseignement concernant
le paent et qui serait nécessaire pour évaluer la
pernence de la prescripon;
• la protecon constante des personnes vulnérables
contre la coercion.
Le 6 février 2015, la Cour suprême du Canada a rendu sa
décision dans l’aaire Carter c. Canada1. Dans son arrêt, la
Cour déclare que deux disposions du Code criminel sont
nulles « dans la mesure où [elles] prohibent l’aide d’un
médecin pour mourir à une personne adulte capable qui
(1) consent clairement à mere n à sa vie; et qui (2) est
aectée de problèmes de santé graves et irrémédiables
(y compris une aecon, une maladie ou un handicap) lui
causant des sourances persistantes qui lui sont intolérables
au regard de sa condion »1. Au départ, la Cour a suspendu
pendant douze mois la prise d’eet de sa déclaraon, ce qui
a mené l’entrée en vigueur de cee dernière au 6 février
2016, date à laquelle l’aide médicale à mourir ne serait plus
illégale au Canada1,2. Le 15 janvier 2016, la Cour a prolongé
la suspension de la déclaraon d’invalidité de quatre mois
à parr de la date d’échéance prévue5. La province de
Québec a été soustraite à la prorogaon de quatre mois5. De
plus, la Cour a déclaré que les Canadiens de l’extérieur de
cee province, qui cherchent à obtenir de l’aide médicale
à mourir, peuvent s’adresser à la Cour supérieure de leur
province pour solliciter une ordonnance5.
Conformément à la décision de la Cour, toute personne qui
« a des problèmes de santé graves et irrémédiables »1 doit
se voir orir toutes les opons appropriées et disponibles,
notamment des soins psychosociaux et palliafs fondés
sur les meilleures praques en cours, et ce, tôt dans le
processus morbide. Cee praque serait conforme au
premier principe déontologique, qui est de ne pas nuire
aux paents (non-malfaisance). De plus, les personnes qui
cherchent à obtenir l’aide médicale à mourir ne doivent
pas subir de pressions extérieures (coercion), leur
consentement doit être enèrement libre, et des documents
doivent montrer que leur intenon est constante depuis le
départ.
Dans son jugement, la Cour reconnaît qu’il y a des risques à
permere l’aide médicale à mourir, mais qu’ils peuvent être
limités à l’aide d’un « système de garanes soigneusement
conçu et surveillé »1. Un tel système est nécessaire et doit
être élaboré « avec bonté, sagesse et intégrité »3 [traducon
libre]. Dans cee opque, la SCPH milite pour l’adopon des
protecons suivantes :
• la créaon d’un groupe naonal interdisciplinaire,
comptant au moins un pharmacien, qui relève du
gouvernement fédéral et qui fournit une orientaon
stratégique an d’assurer le recours aux meilleurs
processus actuels;
• la mise en place d’équipes interdisciplinaires locales,
comptant chacune un pharmacien, pour servir les
paents qui demandent l’aide médicale à mourir;
• la présence d’un médecin lors de l’accomplissement de
l’acte d’aide médicale à mourir, pour prendre en charge
le parcours du paent vers la mort (par exemple, pour
s’occuper des eets indésirables, pour assurer son
ecacité en foncon de l’objecf recherché et pour
orir des traitements symptomaques);