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Association GLOBAL COMPACT FRANCE
11, rue Carrier-Belleuse, 75015 Paris Tél. : +33(0)1 40 65 05 39
Compte-rendu du déjeuner de l’Assemblée Générale
« Le Global Compact France, un atout pour la COP 21 »
Le mardi 20 mai 2014 à CAP 15
A l’occasion de la neuvième Assemblée Générale de l’association Global Compact France, un déjeuner débat s’est tenu
autour des enjeux de la prochaine conférence climatique qui se tiendra à Paris en 2015.
Jean-Pascal Tricoire, Président du Global Compact France depuis mai 2013 a introduit ce débat
Jean-Pascal Tricoire a exposé sa volonté de poursuivre l’œuvre de ses prédécesseurs, en continuant à faire connaitre le
Global Compact et l’association française.
Parti d’une idée du Secrétaire Général de l’ONU en 2000, le Global Compact compte en 2014 plus de 9000 participants
entreprises dans le monde avec pour objectif d’atteindre 13000 en 2016.
La France a été l’un des pays pionniers dans le soutien de cette initiative et le réseau français est aujourd’hui le
deuxième réseau en nombre de participants après l’Espagne, avec plus de 1000 participants dont plus de 900
entreprises.
Nous avons accueilli plus de 100 participants en 2014, et nous comptons amplifier cette dynamique d’ici la COP 21 de
décembre 2015, dans laquelle notre association compte jouer un rôle déterminant dans la mobilisation des entreprises.
Les entreprises doivent être plus responsables pour être plus performantes et le Global Compact, initiative universelle
et en lien avec les Nations-Unies, peut les aider en leur apportant un cadre de repère simple et structurant.
La mise en place d’une démarche RSE correspond aujourd’hui à une attente grandissante des parties prenantes mais
est aussi un facteur essentiel de la motivation des collaborateurs et de l’adhésion des clients. C’est un moteur puissant
d’innovation et de performance globale.
Néanmoins, l’adhésion au Global Compact ne suffit pas, elle doit s’accompagner de la mise en place d’une démarche et
d’une dynamique de progrès.
Pour accompagner nos adhérents dans cette amélioration continue et permettre un échange entre adhérents voulant
atteindre le niveau d’excellence, nous avons mis en place cette année le club « GC Advanced ». Ces meilleures
pratiques, par leur mise en ligne, aident ensuite l’ensemble des membres à progresser.
Pour l’année 2014, l’association a trois ambitions :
- Continuer à promouvoir le Global Compact des Nations-Unies et à faire adhérer les entreprises françaises
- Augmenter le nombre d’adhérents à l’association Global Compact France en proposant des services et des
événements attractifs
- Faire du Global Compact France un acteur majeur de la RSE en France
DEBAT
Animé par le journaliste Gérard Bonos, le débat a réuni :
- Brice Lalonde, Conseiller spécial du Directeur Général du Global Compact des Nations-Unies
- Frédéric Lippi, Président Directeur Général du Groupe Lippi
- Jacques Moineville, Directeur Général Adjoint de l’Agence Française de Développement
- Jean-Pascal Tricoire, Président Directeur Général de Schneider Electric, Président du Global Compact
France
La volonté affichée de la France à l’occasion de la prochaine conférence climatique est d’élargir les réflexions autour
des problèmes d’emploi, de croissance, de modes de production et de consommation. Mais comment agir dans un
contexte de crise ? Où en est-on des discussions concernant la préparation de cette conférence climatique ?
Brice Lalonde : La France place cette rencontre sous le signe de l’exemplarité. Elle est déjà avec la Suède le pays qui
émet le moins de gaz à effet de serre par habitant mais il faudrait arriver à zéro émission à partir de 2050. La gravité de
la situation est réelle. Tous les jours dans l’atmosphère s’accumule l’énergie équivalent à 100 000 bombes d’Hiroshima
et un accord politique intégrant les entreprises est donc indispensable.
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Pour la première fois, les américains et les chinois sont favorables à un accord qui ne sera peut-être pas aussi ambitieux
qu’il le faudrait mais qui succèdera au protocole de Kyoto qui s’achèvera en 2020. A l’époque de ce protocole, les 2/3
des émissions provenaient des pays « riches » mais aujourd’hui, on assiste à une inversion des chiffres puisque les 2/3
des émissions proviennent des pays en développement. Le nouvel accord qui sera conclu en 2015 pour être appliqué en
2020, doit donc intégrer tous les pays contrairement à celui de Kyoto.
Quel est l’apport de l’Agence Française de Développement (AFD) dans ce contexte ?
Jacques Moineville : L’AFD est l’opérateur de l’Etat pour la mise en œuvre de sa politique de développement et d’aide
au développement des pays les plus pauvres. Les rapprochements sont très forts entre les sujets climatiques et le
développement.
Le développement historique des pays du Nord a provoqué le dérèglement climatique et celui-ci handicape les pays du
Sud. Les négociations de la Conférence des Parties sur le climat ont oppo des groupes de pays sur ces sujets de
développement. Pour l’AFD, l’intégration des sujets climatiques est donc un des axes stratégiques majeurs et nous
avons décidé de consacrer 50% de notre activité au financement de projets qui ont un co-bénéfice climatique
(financement de projets de transport urbain, d’infrastructures de production d’énergie verte, de réorganisation de
territoires…)
La négociation climatique est une chose très complexe mais parallèlement à cela, il y a une mobilisation effective des
gouvernements, des territoires, des entreprises et des citoyens. Le chemin parcouru dans les différents pays est déjà
considérable depuis la récente prise de conscience.
Avec la crise, les PME françaises n’ont-elles pas d’autres préoccupations ?
Frédéric Lippi : Le climat pour notre entreprise est une conviction et un engagement depuis plusieurs années mais il est
difficile pour les équipes de faire le lien entre leurs contraintes quotidiennes et le climat dans 10 ans. Nous sommes
contre la contrainte et nous avons opté pour la pédagogie qui pousse davantage les actions quotidiennes des
collaborateurs.
Une partie significative de notre production va aujourd’hui à l’exportation mais nous avons décidé de faire évoluer
notre modèle économique vers un modèle d’ingénierie, de gestion de projet et de marketing. Nous avons ajouté un
moteur de type tertiaire à notre moteur secondaire.
En quoi le dérèglement climatique concerne-t-il les entreprises ?
Jean-pascal Tricoire : L’ensemble des domaines du Global Compact concerne les entreprises. Si l’on parle de
changement climatique, la notion de risque est présente compte tenu des désastres dus au changement climatique.
Ensuite, nous avons une responsabilité sociale et d’engagement vis-à-vis des collaborateurs et le Global Compact
participe à l’amélioration des conditions sociales et environnementales.
Aujourd’hui, ces problématiques sont au cœur de la stratégie de Schneider. L’énergie est l’une des causes principales du
réchauffement climatique mais tous les habitants de la planète ont le droit d’accéder au même niveau d’énergie. Il faut
donc changer le modèle de développement puisqu’on atteint les limites du modèle actuel.
Ce changement passera par plus d’efficacité, par plus de technologie. Notre entreprise est devenue l’un des leaders
mondiaux de la smart city, des smart buildings, de la smart home…Ces nouveaux systèmes permettent d’optimiser
l’utilisation énergétique.
En interne, nous réalisons un bilan carbone et nous cherchons à réduire notre consommation d’énergie et notre
empreinte carbone. Pour ce faire, l’ingénierie de la logistique est un élément clé de notre stratégie.
Les villes vont avoir une responsabilité de plus en plus importante, est-ce une chose positive ?
Jean-Pascal Tricoire : Le travail des maires est très difficile mais il est essentiel de donner plus de pouvoir d’action aux
personnes qui se mobilisent sur le terrain.
Les villes ont été développées pour accueillir le maximum de capacité mais nous devons apprendre à mieux partager
l’énergie. Les technologies de l’information ont un rôle fondamental à jouer, notamment au travers de l’Internet des
machines.
Jacques Moineville : Il serait absurde d’opposer la responsabilité des gouvernements centraux à celle des collectivités
mais l’action de la collectivité est productive parce que ce réseau est extrêmement vivant. Partout dans le monde, les
maires des villes parlent des mêmes sujets et ont les mêmes préoccupations. Et même si le réchauffement climatique
n’est pas le sujet des maires, ceux des transports urbains, de la sécurité, de la gestion des bidonvilles, de l’efficacité
énergétique des bâtiments et de l’organisation territoriale le sont. A la préoccupation financière se mêle la
préoccupation environnementale.
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L’échec des derrières négociations n’a-t-il pas été de vouloir trouver une seule solution globale plutôt que de trouver
des solutions locales ?
Brice Lalonde : Au sein des Nations-Unies, on assiste depuis quelque temps à la montée du rôle des entreprises et des
collectivités locales.
Les entreprises, à la différence des gouvernements, ont une vision plus internationale et bien souvent à plus long terme
puisque leur perspective n’est pas limitée à la prochaine élection.
Depuis quelque temps, les entreprises se sont appropriées ce sujet du changement climatique en raison des coûts
engendrés par le dérèglement mais également en raison des risques règlementaires. Les entreprises ont compris
qu’elles devaient conseiller et rassurer les gouvernements, tout en attendant que ces derniers mettent en place des
mesures afin d’avoir une compétition plus juste.
Aujourd’hui, on assiste à la montée des marchés locaux de quotas qui mettent un prix au carbone, autour de la Banque
Mondiale, des marchés chinois… Mais la question la plus importante est comment peut-on unifier tous ces marchés
ensemble afin d’avoir une vision planétaire pour savoir si nous avançons dans la bonne direction.
Qu’attendez-vous de ce type de négociation ?
Jean-Pascal Tricoire : J’attends que le débat progresse et que les choses avancent. Ce qui changerait les choses serait
d’arriver à un accord sur le prix du carbone et sur quelques standards.
La RSE est-elle une bonne source de progrès ? Quelle est le rôle des collaborateurs ?
Brice Lalonde : Les entreprises, en bonnes citoyennes, se rendent bien compte qu’elles ne peuvent se développer que
dans une société qui se porte bien. Les entreprises sont des partenaires de plus en plus importants et prendre en
compte ces problématiques constitue un avantage compétitif.
Frédéric Lippi : Une entreprise porte localement sa part de responsabilité et on constate que les salariés deviennent de
plus en plus des parties prenantes qui s’intéressent aux autres parties prenantes.
Jean-Pascal Tricoire : Ce qui fait une entreprise, ce sont les collaborateurs et leur engagement est très important.
Lorsqu’une liaison est opérée entre la mission de l’entreprise et sa responsabilité sociale, le niveau d’engagement et de
fierté des collaborateurs devient très important.
De plus, un nombre croissant de clients demande des détails sur les politiques RSE, sur la durabilité des produits et il est
également possible de générer une adhésion très forte de ces parties prenantes.
Il ne faut pas non plus négliger le facteur d’innovation que l’intégration de la RSE implique.
Dans un contexte de crise, comment les pays les plus riches peuvent-ils venir en aide aux pays en développement ?
Jacques Moineville : Il faut aider les PME locales à prendre des risques sur des sujets tels que le réchauffement
climatique, que les bailleurs locaux ne connaissent pas bien. C’est une chose que la finance internationale peut faire.
L’AFD peut y prendre sa part.
→ Quels seront les signes qui indiqueront que la COP 21 sera une réussite ?
Frédérique Lippi : Il s’agira dêtre entendu sur le fait de mettre autant d’incitations que de contraintes.
Jacques Moineville : Cela passera par la mise en place de mécanismes financiers.
Brice Lalonde : Il faudra qu’il y ait un accord des gouvernements mais également la mise en place d’actions sectorielles
concrètes faisant l’objet de partenariats. L’enjeu en 2015 sera très important.
Avec le Global Compact, le Shift Projet, le Comité 21, EPE et de Collège des Directeurs du développement durable, nous
nous organisons collectivement afin d'établir une liste de l’ensemble des évènements qui se tiendront d’ici à décembre
2015. Le but est de montrer au gouvernement quelles sont les priorités des entreprises.
Jean-Pascal Tricoire : Cette conférence organisée en France devra mettre en avant une France exemplaire. L’impact sur
l’opinion publique en serait renforcé. Ensuite, si l’on pouvait choisir une ou deux percées sur certains axes de progrès
les plus légitimes et si l’on pouvait s’y tenir, cela serait plus utile que de refaire le monde.
Les prix de la meilleure communication 2013 ont ensuite été remis par Brice Lalonde et Marine de Carné.
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