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Association GLOBAL COMPACT FRANCE
11, rue Carrier-Belleuse, 75015 Paris Tél. : +33(0)1 40 65 05 39
Pour la première fois, les américains et les chinois sont favorables à un accord qui ne sera peut-être pas aussi ambitieux
qu’il le faudrait mais qui succèdera au protocole de Kyoto qui s’achèvera en 2020. A l’époque de ce protocole, les 2/3
des émissions provenaient des pays « riches » mais aujourd’hui, on assiste à une inversion des chiffres puisque les 2/3
des émissions proviennent des pays en développement. Le nouvel accord qui sera conclu en 2015 pour être appliqué en
2020, doit donc intégrer tous les pays contrairement à celui de Kyoto.
→ Quel est l’apport de l’Agence Française de Développement (AFD) dans ce contexte ?
Jacques Moineville : L’AFD est l’opérateur de l’Etat pour la mise en œuvre de sa politique de développement et d’aide
au développement des pays les plus pauvres. Les rapprochements sont très forts entre les sujets climatiques et le
développement.
Le développement historique des pays du Nord a provoqué le dérèglement climatique et celui-ci handicape les pays du
Sud. Les négociations de la Conférence des Parties sur le climat ont opposé des groupes de pays sur ces sujets de
développement. Pour l’AFD, l’intégration des sujets climatiques est donc un des axes stratégiques majeurs et nous
avons décidé de consacrer 50% de notre activité au financement de projets qui ont un co-bénéfice climatique
(financement de projets de transport urbain, d’infrastructures de production d’énergie verte, de réorganisation de
territoires…)
La négociation climatique est une chose très complexe mais parallèlement à cela, il y a une mobilisation effective des
gouvernements, des territoires, des entreprises et des citoyens. Le chemin parcouru dans les différents pays est déjà
considérable depuis la récente prise de conscience.
→ Avec la crise, les PME françaises n’ont-elles pas d’autres préoccupations ?
Frédéric Lippi : Le climat pour notre entreprise est une conviction et un engagement depuis plusieurs années mais il est
difficile pour les équipes de faire le lien entre leurs contraintes quotidiennes et le climat dans 10 ans. Nous sommes
contre la contrainte et nous avons opté pour la pédagogie qui pousse davantage les actions quotidiennes des
collaborateurs.
Une partie significative de notre production va aujourd’hui à l’exportation mais nous avons décidé de faire évoluer
notre modèle économique vers un modèle d’ingénierie, de gestion de projet et de marketing. Nous avons ajouté un
moteur de type tertiaire à notre moteur secondaire.
→ En quoi le dérèglement climatique concerne-t-il les entreprises ?
Jean-pascal Tricoire : L’ensemble des domaines du Global Compact concerne les entreprises. Si l’on parle de
changement climatique, la notion de risque est présente compte tenu des désastres dus au changement climatique.
Ensuite, nous avons une responsabilité sociale et d’engagement vis-à-vis des collaborateurs et le Global Compact
participe à l’amélioration des conditions sociales et environnementales.
Aujourd’hui, ces problématiques sont au cœur de la stratégie de Schneider. L’énergie est l’une des causes principales du
réchauffement climatique mais tous les habitants de la planète ont le droit d’accéder au même niveau d’énergie. Il faut
donc changer le modèle de développement puisqu’on atteint les limites du modèle actuel.
Ce changement passera par plus d’efficacité, par plus de technologie. Notre entreprise est devenue l’un des leaders
mondiaux de la smart city, des smart buildings, de la smart home…Ces nouveaux systèmes permettent d’optimiser
l’utilisation énergétique.
En interne, nous réalisons un bilan carbone et nous cherchons à réduire notre consommation d’énergie et notre
empreinte carbone. Pour ce faire, l’ingénierie de la logistique est un élément clé de notre stratégie.
→ Les villes vont avoir une responsabilité de plus en plus importante, est-ce une chose positive ?
Jean-Pascal Tricoire : Le travail des maires est très difficile mais il est essentiel de donner plus de pouvoir d’action aux
personnes qui se mobilisent sur le terrain.
Les villes ont été développées pour accueillir le maximum de capacité mais nous devons apprendre à mieux partager
l’énergie. Les technologies de l’information ont un rôle fondamental à jouer, notamment au travers de l’Internet des
machines.
Jacques Moineville : Il serait absurde d’opposer la responsabilité des gouvernements centraux à celle des collectivités
mais l’action de la collectivité est productive parce que ce réseau est extrêmement vivant. Partout dans le monde, les
maires des villes parlent des mêmes sujets et ont les mêmes préoccupations. Et même si le réchauffement climatique
n’est pas le sujet des maires, ceux des transports urbains, de la sécurité, de la gestion des bidonvilles, de l’efficacité
énergétique des bâtiments et de l’organisation territoriale le sont. A la préoccupation financière se mêle la
préoccupation environnementale.