GÉOMÉTRIE DE L’ESPACE-TEMPS ET NATURE DE LA PHYSIQUE 33
questions ont vraisemblablement la même origine et elles se ramènent à
la connaissance de la nature de l’espace et de l’espace-temps.
En effet, une nouvelle théorie développée ces dernières années,
la théorie des cordes cosmiques2, semblerait apte à expliquer le type de
relation qui existe entre les lois physiques gouvernant les phénomènes à
l’échelle quantique (ou de l’ “infiniment petit”, comme on le disait
autrefois) et la physique des phénomènes cosmologiques (ou de
“l’infiniment grand”). Si les idées acceptées à l’heure actuelle concer-
nant l’unification des forces fondamentale et le Big Bang sont correctes,
alors l’Univers aurait connu, dans la première fraction d’une seconde
après sa naissance, une série de transitions de phases. De même que
pour ce qui s’est passé dans le cas mieux connu des transitions de
phases dans les systèmes de matière condensée, ces transitions
quantiques pourraient être à l’origine de défauts topologiques d’un
certain type comme, par exemple, les cordes ou les vortex, ou bien les
monopoles, ou bien encore une combinaison de certains d’entre eux.
Dans quelques cas, ces défauts sont stables pour des raisons relatives à
la topologie de l’espace-temps, et certains d’entre eux ont par
conséquent pu survivre jusqu’à nos jours. S’ils existaient réellement, il
serait possible de mieux comprendre ce qui a pu se passer dans la
première phase, hautement énergétique, de formation de notre univers.
Les cordes cosmiques auraient des propriétés qui pourraient se révéler
intéressantes en particulier pour expliquer d’autres éventuels types
d’interactions ou les rapports entre la gravitation et les autres forces
connues. Ce sont des objets très massifs, qui pourraient avoir eu un
rôle important dans la formation de certaines structures de notre
Univers comme les galaxies.
2 Un excellent exposé de ce sujet se trouve dans M.B. Hindmarsh et
T.W.B. Kibble, “Cosmic strings”, Reports on Progress in Physics, vol. 58, n. 5
(1995), pp. 477-562.
Manuscrito, 2000. XXIII(1), pp. 31-97, April.