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Module 6.3.1. Prévention des maladies infectieuses COURS 2
UC6 - CONSEIL ET VENTE
Sous-UC 6.3. PREVENTION DES MALADIES CONTAGIEUSES
MODULE 6.3.1.
PREVENTION DES MALADIES INFECTIEUSES
COURS 2
A - LES PRINCIPALES MALADIES INFECTIEUSES DU CHAT : SIGNES D’APPEL,
FACTEURS DE RISQUE ET PREVENTION
B - PROTOCOLES DE VACCINATION DU CHAT
C- L’ASV ET LA VACCINATION
A - LES PRINCIPALES MALADIES INFECTIEUSES DU CHAT :
SIGNES D’APPEL, FACTEURS DE RISQUE ET PREVENTION
Les principales maladies infectieuses du chat sont dues à des bactéries et/ou à des virus :
Virus Rage
Panleucopénie infectieuse ou typhus
FeLV (Feline Leukemia virus ou Leucose)
FIV (Feline immunodeficience virus)
PIF (péritonite infectieuse féline)
Bactéries Chlamydiose
Tetanos
Bactérie + virus Coryza
1. LA PANLEUCOPENIE INFECTIEUSE FELINE OU TYPHUS
1.1. A quoi est due la panleucopénie ?
A un virus très proche du parvovirus canin
Résistance très importante dans le milieu extérieur : le virus survit plusieurs mois dans
les selles, les tissus (ex : paniers), la litière…
La maladie se transmet principalement de façon indirecte. La transmission directe est bien
sûr possible.
1.2. Comment un chat peut-il attraper la panleucopénie ?
Par contact avec un support souillé : inhalation ou ingestion du virus.
Par contact avec un animal infecté : inhalation ou ingestion du virus.
Pendant la gestation (transmission de la chatte gestante à ses petits).
L’incubation dure 2 à 5 jours puis les symptômes spécifiques de la maladie apparaissent
(= phase clinique ou phase d’état)
1.3. Quels sont les signes d’appel de la panleucopénie ?
Le virus se multiplie dans les cellules de l’intestin, de la moelle osseuse (d’où la chute des
globules blancs, ou leucopénie, qui donne le nom à la maladie) et le tissu nerveux des fœtus.
Les principaux signes d’appel sont :
Fièvre, abattement intense (ou tuphos, d’où le nom typhus souvent donné à la maladie)
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Troubles digestifs : gastro-entérite, vomissements (risque important de déshydratation)
Troubles nerveux chez le jeune : troubles de l’équilibre.
Le vétérinaire peut mettre en évidence la leucopénie en effectuant une analyse de la formule
sanguine.
Dès les premiers signes d’appels, vous devez proposer une consultation.
1.4. Quel est le risque ?
1.4.1. Risques pour l’animal infecté
L’évolution pour un animal infecté dépend de sa sensibilité au virus.
Animaux sensibles : Evolution plus ou moins rapide vers la mort (20 à 40% des adultes,
70 à 80% des chatons de moins de 6 mois)
Animaux moins sensibles : guérison après une dizaine de jours
Animaux peu sensibles : l’infection peut passer inaperçue.
Comme pour toute maladie virale, il n’existe aucun traitement spécifique de la panleucopénie.
Le vétérinaire peut uniquement soulager l’animal en luttant contre les surinfections
bactériennes, la déshydratation, les inflammations…
1.4.2. Risques pour les autres animaux
Les animaux sont contagieux pendant toute la phase clinique et restent excréteurs durant
plusieurs semaines, même après régression des symptômes (animaux infectés
inapparents).
Matières virulentes : déjections (urine, selles diarrhéiques, vomissements)
Le risque de contagion de la panleucopénie est maximal pour :
o les jeunes ( ! période critique)
o les animaux non vaccinés
o les animaux vivant en collectivité
La panleucopénie peut toucher tous les félidés (chats, félins sauvages…). Malgré la
parenté du parvovirus responsable de la maladie avec le parvovirus canin, la
panleucopénie infectieuse féline n’est pas transmissible au chien.
1.4.3. Risques et conséquences pour l’Homme ?
La panleucopénie n’est pas transmissible à l’Homme
La panleucopénie est un vice rédhibitoire : garantie pour l’acheteur si le chat déclare la
maladie, sous réserve que :
- La maladie ait été suspectée par un vétérinaire dans un délai maximal de 5 jours à
dater de la livraison de l’animal et qu’un certificat ait été rédigé. Pour rappel, le délai
de rédhibition (délai de l’action en justice) est de 30 jours après la livraison.
- des examens complémentaires soient réalisés pour confirmer le diagnostic (prise de
sang obligatoire pour confirmer la leucopénie + mise en évidence du virus).
1.5. Comment protéger un animal contre la panleucopénie ?
1.5.1. Prévention médicale : Vaccination
Vaccin vivant atténué (Valence P ou T, selon les fabricants)
Primovaccination dès 6-8 semaines en 2 à 3 injections espacées de 3-4 semaines (la
dernière injection doit avoir lieu après 12 semaines). Pour les animaux plus âgé, 1 seule
injection peut suffire.
1
er
rappel au bout de 1 an
Rappels suivants : annuels ou bisannuels
! Vaccin formellement déconseillé chez la chatte gestante
En cas d’épidémie, renouveler la vaccination
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1.5.2. Prévention sanitaire
En clinique : appliquer, en plus des mesures usuelles, des mesures de prévention
renforcées étant donné la résistance du virus :
- utilisation d’un désinfectant virucide actif (ex : javel concentrée) pour désinfecter
tout ce qui a été en contact avec l’animal (salle de consultation, chaise…)
- réserver une blouse et du matériel spécifique pour l’animal atteint
En collectivité, prévoir en plus une quarantaine (2 semaines) des nouveaux arrivants et le
ramassage suivi de la destruction des déjections
1.6. Synthèse : quels animaux protéger en priorité et quand ?
La panleucopénie est une maladie peu fréquente mais très grave, souvent mortelle. Il ne faut
donc pas négliger l’importance de la protection.
Tous les animaux peuvent être touchés. Le risque est particulièrement important pour :
les chatons
les animaux vivant en collectivité
les chats incorrectement vaccinés
2. LE CORYZA
2.1. A quoi est dû le coryza ?
Le coryza désigne un ensemble de symptômes dus à plusieurs germes agissant seuls ou en
association.
Les principaux germes sont :
o Un herpès virus (40% des cas) (agent de la rhinotrachéïte infectieuse)
o Un calicivirus (40% des cas)
o Une bactérie Chlamydia (20% des cas)
o Autres (pour information) : réovirus, bactéries de surinfection
La résistance est variable en fonction des germes. Par exemple, l’Herpès virus est fragile
(survie inférieure à 24 h dans le milieu extérieur). Calicivirus et Chlamydia sont
moyennement résistants (1 semaine dans le milieu extérieur). Réovirus est plus résistant
(plusieurs semaines).
La transmission peut être directe ou indirecte (voie indirecte plus ou moins importante
en fonction de la résistance des germes en cause).
2.2. Comment un chat peut-il attraper le coryza ?
Par la proximité avec un animal infecté : inhalation des aérosols infectants produits par
la toux et les éternuements
La maladie se développe après une incubation de 2 à 10 jours (parfois davantage), selon les
germes en cause
2.3. Quels sont les signes d’appel du coryza ?
Les germes se multiplient dans les voies respiratoires et oculaires, entraînant :
Des troubles respiratoires : jetage, toux, éternuements
Des troubles oculaires : larmoiement, conjonctivite
Des lésions buccales (ulcérations) accompagnées d’hypersalivation
en présence de ces signes, vous devez immédiatement proposer une consultation
2.4. Quel est le risque ?
2.4.1. Risques pour l’animal infecté
Tout dépend de la sensibilité des animaux
La plupart des adultes guérissent. Mais les formes chroniques et les formes
inapparentes sont fréquentes (donc risque de contagion).
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La maladie est grave pour les jeunes : 55% de mortalité pour les chatons.
Le traitement consiste à lutter contre les manifestations de la maladie (nettoyage des yeux
et du nez…) et les surinfections bactériennes (antibiotiques). La chlamydiose bénéficie d’un
traitement spécifique car la bactérie est sensible à certains antibiotiques.
2.4.2. Risques pour les autres animaux
Les animaux malades et les infectés inapparents (infectés chroniques en phase de
rémission, porteurs sains…) peuvent excréter les germes.
Matières virulentes : sécrétions nasales, orales, oculaires
Le coryza est très contagieux et se transmet facilement en cas de promiscuité. Le risque
est maximal pour les chatons ( ! période critique). Le stress est également un facteur
favorisant.
Le coryza est une maladie principalement féline. Chlamydia peut cependant infecter les
oiseaux.
2.4.3. Risques et conséquences pour l’Homme
Seule Chlamydia peut, de façon exceptionnelle, infecter l’Homme. Les troubles restent
cependant très bénins (simple conjonctivite). Il faut éviter de se frotter les yeux après
avoir manipulé un chat suspect.
Ce n’est pas une maladie réglementée
Pertes économiques dans les élevages (frais vétérinaires, méventes…)
2.5. Comment protéger un chat contre le coryza ?
2.5.1. Prévention médicale : vaccination
Il existe plusieurs vaccins disponibles : vaccins inactivés, vaccins inactivés adjuvés,
vaccins vivants.
Ils permettent de protéger la majorité des chats contre herpès virus (valence R) et
calicivirus (valence C). La valence chlamydia (Ch) est également incorporée à plusieurs
spécialités.
Tous ces vaccins s’administrent par voie injectable (pas de vaccin nasal). Le protocole est
celui des vaccins inactivés (vaccins peu immunogènes).
Primovaccination : dès 7/9 semaines (selon les spécialités) : 2 à 3 injections espacées de
3-4 semaines jusqu’à l’âge de 12 semaines (dernière injection après 12 semaines). Pour les
chats de plus de 3 mois : 2 injections de primovaccination.
Rappels annuels, voire semestriels, en cas de reproduction.
Remarques
Les vaccins vivants sont contre-indiqués en cas de gestation
La protection n’est pas de 100%. Mais les animaux vaccinés, s’ils contractent la maladie,
développent une forme atténuée de la maladie.
En cas d’épidémie et lors d’entrée des animaux en collectivité, il est conseillé de
renouveler la vaccination
2.5.2. Prévention sanitaire
Mesures de prévention usuelles
Mesures spécifiques :
o protection physique pour limiter la dissémination des aérosols (ex : linge humide
fixé contre la grille de la cage)
o Aération des locaux
o Vide sanitaire (5 jours) en collectivité
o Quarantaine de 15 jours avant l’entrée en collectivité
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2.6. Synthèse : quels animaux protéger en priorité et quand ?
les jeunes durant la période critique (dès 5 semaines => symptômes au moment du
sevrage)
les chats vivant en collectivité, qui participent à des regroupements
les chats vivant en milieu confiné : manque d’aération, humidité (animaleries,
chatteries…)
les chats dont les défenses sont affaiblies par un stress (hospitalisation, déménagement…),
chats infectés par le FeLV ou le FIV (affaiblissement des défenses immunitaires)
3. LA LEUCOSE FELINE (FeLV OU FELINE LEUKEMIA VIRUS)
3.1. A quoi est due la leucose féline ?
à un virus leucémogène de la famille des rétrovirus [même famille que le virus du sida
(Homme) et du FIV (chat)]. Ce virus a la capacité de s’intégrer à l’ADN des cellules, ce
qui lui permet de rester caché et donc d’être protégé vis-à-vis des défenses de l’organisme.
Un chat FeLV peut rester infecté latent toute sa vie
Le virus de la leucose est très fragile : il est rapidement détruit dans le milieu extérieur.
La transmission est donc principalement directe. Elle peut néanmoins être indirecte
(transfusion, réalisation d’injections avec une aiguille ayant servi sur un chat infecté, chats
mangeant dans la même gamelle…)
3.2. Comment un chat peut-il attraper la leucose féline ?
Au contact d’un chat infecté : inhalation ou ingestion du virus (= principal mode de
contagion), griffure ou morsure par un chat infecté.
Au cours de la gestation (de la chatte gestante à ses fœtus).
L’incubation est longue et de durée très variable: de 3 mois à plusieurs années.
3.3. Quels sont les signes d’appel de la leucose féline ?
Le virus se multiplie dans tous les tissus où les cellules se divisent activement : moelle
osseuse, muqueuse digestive, fœtus… Il possède également des propriétés oncogènes
(cancérisation des cellules, d’où l’apparition de tumeurs). Les signes d’appels les plus
fréquents sont :
Infections chroniques et récidivantes, dues à la diminution des défenses immunitaires :
gingivites, abcès, maladies infectieuses conjointes…
Apparition de tumeurs ganglionnaires (lymphosarcomes), de la moelle et du sang
(leucémies : prolifération des globules blancs)
Autres signes : anémie (due à la diminution des cellules sanguines), mortalité
embryonnaire
Dès les premiers signes d’appel (le plus souvent : infections à répétition), vous devez
proposer une consultation. Le vétérinaire pourra alors effectuer un test de dépistage
afin de détecter la présence du virus.
3.4. Quel est le risque ?
3.4.1. Risques pour l’animal infecté
Le risque dépend des défenses immunitaires de l’animal infecté :
chats naturellement résistants au virus (environ 40% des chats) : ils rejettent le virus dès
son entrée dans l’organisme. Ces chats ne sont jamais positifs au test de dépistage, ni
contagieux.
chats ayant une virémie persistante (virus présent dans le sang : environ 30% des chats).
Les signes cliniques de la maladie apparaissent au bout de 3 mois à 3-4 ans. Deux tests à 3
mois d’intervalle seront positifs et l’animal est contagieux, même en l’absence de
symptômes.
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