
nombreuses années de maladie, les trois quarts des pati-
ents restent encore autonomes et capables de vivre sans
aides. Moins de 50% des personnes atteintes auront besoin
d’un fauteuil roulant au cours de leur maladie.
Causes et hérédité
Malgré des recherches intensives, on ne connaît pas encore
précisément les causes de la sclérose en plaques. On suppo-
se que la réactivité accrue du système immunitaire est due
à l’exposition à certains facteurs environnementaux (virus,
bactéries, etc.) de sujets ayant un terrain génétique prédis-
posé. Il arrive, très rarement, que les cas de sclérose en
plaques soient nombreux au sein d’une même famille. La
SEP n’est pas une maladie héréditaire au sens strict, puisque
seule la prédisposition est transmise. Les enfants et les
frères et sœurs des sujets atteints de sclérose en plaques ont
un faible risque (2-5%). De ce fait, aucun argument médi-
cal ne s’oppose en principe à ce que les patients atteints de
sclérose en plaques aient des enfants.
Qui peut avoir la sclérose en plaques?
La maladie débute généralement chez le jeune adulte, entre
20 et 40 ans, et rarement dans l’enfance ou à un âge avancé.
Les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes,
sans qu’on sache encore pourquoi. Des facteurs hormo-
naux sont actuellement à l’étude. La sclérose en plaques est
plus fréquente dans le Nord de l’Europe et en Europe Cen-
trale, et plus rare dans le Sud de l’Europe et en Afrique. On
ne s’explique pas non plus cette diérence. En Suisse, on
recense 1 ou 2 personnes sur 1‘000 et un nouveau cas est
diagnostiqué chaque jour.
La sclérose en plaques est-elle guérissable?
Aujourd‘hui, il n’existe malheureusement pas de traitement
pouvant guérir la sclérose en plaques mais il existe tout de
même des médicaments capables d’en freiner l’évolution
chez certains patients. Les traitements par l’interféron bêta
(Avonex®, Betaferon®, Rebif®) et l’acétate de glatiramère (Co-
paxone®) permettent de réguler ou de freiner les phénomènes
inammatoires dans la SEP. Le Gilenya® et le Tysabri® repré-
sentent une possibilité de traitement à disposition avec un
autre mécanisme d’action. De nouveaux médicaments sont
arrivés comme l’Aubgio®, Tecdera® et le Lemtrada®. Dans la
sclérose en plaques rémittente, ces préparations peuvent ré-
duire le nombre de nouvelles poussées et ralentir la progres-
sion du handicap. Des études ont démontré l’utilité d’avoir
recours très précocement à un traitement dès la première
poussée de sclérose en plaques. L’adéquation du traitement
sera dénie par le neurologue et décidée en accord avec la
personne, en fonction de l’évolution de sa maladie.
Traitement de la phase aiguë
Le traitement standard des poussées aiguës de sclérose en
plaques fait appel à la cortisone pour accélérer la régression
des foyers inammatoires et l’atténuation des troubles. La
cortisone est administrée pendant seulement quelques
jours mais à forte dose individuelle, soit en perfusions (en
cabinet médical ou à l’hôpital), soit en comprimés. Ce
mode de traitement évite les si redoutés eets à long terme
de la cortisone et il est généralement bien toléré. Le méde-
cin décide, en concertation avec le patient, si une poussée
ou une dégradation de l’état doit vraiment être traitée à la
cortisone. Si le patient supporte bien les troubles physiques
et psychiques et ne se sent pas trop handicapé dans sa vie
de tous les jours, la corticothérapie n’est pas indispensable.
Traitement des symptômes
Certains troubles cèdent parfois très bien au traitement. Il
est intéressant d’explorer patiemment toutes les possibili-
tés thérapeutiques, jusqu’à ce que l’on ait trouvé celle qui
convient à son cas particulier. Dans le cas, par exemple, de
la spasticité (contractions des muscles), des problèmes de
vessie et des troubles intestinaux, de la dépression ou en-
core de la douleur, le médecin de famille est généralement
le meilleur interlocuteur. À lui de décider ensuite si son
patient doit être adressé à un centre spécialisé.
Réadaptation
La réadaptation est indispensable à une prise en charge
globale de la sclérose en plaques. Cette réadaptation peut
se faire en milieu hospitalier, par exemple au cours d’un
séjour de plusieurs semaines en clinique ou en ambulatoire
SEP en quelques mots clés
• Une maladie inammatoire du système nerveux
central (cerveau et moelle épinière)
• Le système immunitaire attaque la gaine de
myéline et l’axone
• L’évolution peut être par poussées et/ou de
manière progressive
• Le diagnostic est en général posé entre 20 et 40
ans
• Est plus fréquente chez les femmes (environ
60%)
• Avec des symptômes très variés
• Ce n’est pas une maladie psychique
• N’est pas encore guérissable
• Des médicaments permettent d’inuencer
l’évolution