SENSIBILISATION ENVIRONNEMENT - Février 2015 La processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa), Une chenille invasive aux dangereux poils urticants et allergisants Problématique Tout le Grand Sud est infesté de chenilles processionnaires aux dangereux poils urticants et très allergisants. Deux phénomènes se conjuguent. C'est un écosystème qui fonctionne par cycles. La population de chenilles explose environ tous les dix ans. Cet hiver, les ennemis naturels de la chenille (insectes qui s'attaquent aux œufs, aux larves, oiseaux, virus, bactéries et champignons) n'ont pas réussi à endiguer la prolifération actuelle. Elle est en passe de conquérir la presque totalité du territoire français à l’exception des zones froides d’altitudes très élevées ou au nord. Remontant du sud vers le nord à la faveur du changement climatique, cette espèce invasive constitue un véritable sujet de préoccupation sociétale. A l'entrée de l'hiver, chaque colonie tisse un nid à double paroi de fils de soie, sans orifice. Il y fait 20 °C de plus qu'à l'extérieur. En février, elles cheminent les unes derrière les autres jusqu'au sol, avant de s'enfouir en terre. C'est là, entre 5 et 20 cm sous la surface, que chacune des chenilles va tisser son cocon pour démarrer sa métamorphose. Pourquoi lutter contre les chenilles processionnaires ? Lors de leur descente des arbres, elles projettent en l'air de minuscules poils urticants pouvant provoquer, chez l'homme, d'importantes réactions allergiques, œdèmes, troubles oculaires ou respiratoires. Le danger est également important pour les animaux de compagnie (surtout les chiens) car le contact avec les chenilles peut causer une nécrose de la langue, qui, si elle n’est pas soignée à temps, peut conduire à l’euthanasie de l’animal) Un risque d'autant plus élevé que les chenilles processionnaires sont présentes dans la campagne, en centre-ville ou dans les jardins. La chenille processionnaire du pin est un insecte dont les larves consomment les aiguilles de différentes espèces de pins et de cèdres. En cas d'infestation massive, elles peuvent provoquer un affaiblissement important des arbres et ouvrir ainsi la voie à d'autres ravageurs. Que faire en curatif ? La méthode la plus évidente, consiste tout simplement à détruire manuellement les nids, et à incinérer (sous réserve d’autorisation de brûlage) les chenilles récoltées. Ceci n’est possible que pour des petites surfaces et pour des arbres ne dépassant pas les 3 ou 4 mètres de hauteur. Un équipement de protection est indispensable pour se protéger du courroux des chenilles attaquées ! SENSIBILISATION ENVIRONNEMENT - Février 2015 L’art de la séduction est une arme très efficace contre les papillons. En effet, grâce à des pièges diffusant des phéromones de synthèse imitant celle des femelles, on peut attirer et éliminer une part importante des mâles d’un terrain donné. Ceci réduira d’autant le nombre de fécondations, et donc de pontes et de nids de processionnaires. L’unité expérimentale Entomologie et forêt méditerranéenne de l’INRA, a mis au point un modèle de piège performant et particulièrement bien adapté aux arbres et aux espaces verts. Le moment de la procession (février-mars) est le moment idéal pour capturer toutes les chenilles d’un arbre. Il suffit d’y installer un piège à chenilles tout simple : une collerette entourant le tronc de l’arbre, percé d’un trou débouchant dans un sac plastique. Pour commander des pièges : Ces éco-pièges sont particulièrement recommandés pour les particuliers qui voient leur jardin infesté. http ://lyonchenilles.com/ index.htm Piège à phéromones Eco pièges Que faire en préventif ? Mettre à profit la biodiversité La mésange est un important prédateur de la processionnaire du pin. Les chercheurs de l’Inra tentent d’utiliser d’autres espèces végétales ou animales pour minimiser l’impact de la processionnaire. Le but n’est pas son éradication, mais de maintenir sa population dans des limites acceptables et donc de prévenir leur pullulations. L’une de ces méthodes consiste à poser, en ville ou en forêt, des nichoirs à mésanges. Ces gracieux oiseaux insectivores peuvent en une seule journée dévorer une quarantaine de chenilles, prélevées directement dans l'abri de soie. Planter une haie de feuillus à la lisière d’une forêt de pins peut protéger cette dernière des attaques de la processionnaire. En effet, les chercheurs ont remarqué que certaines essences, en particulier le bouleau, ont la faculté de cacher la vue des pins pour les processionnaires, voire de les éloigner grâce à des odeurs répulsives. L’application Inra « AGIIR » - Alerter & Gérer les Insectes Invasifs et/ou Ravageurs, permet de déclarer avec son mobile des insectes introduits ou des espèces invasives : la chenille processionnaire du pin et le frelon asiatique à pattes jaunes. Elle est téléchargeable gratuitement sur la plateforme Google play® et sera mise à jour très bientôt pour permettre de participer au suivi de ces insectes invasifs et/ou ravageurs. Pour plus d’efficacité dans la lutte contre ces nuisibles, les lierguois possédant des pins infestés sont vivement encouragés à lutter de façon concomitante avec la commune. Des éco-pièges, des pièges à phéromones et des nichoirs à mésanges sont en vente dans les magasins spécialisés et les jardineries.