2 ème
partie :
La culture
Le langage [TES]
Le travail et la technique – L’art – La religion
L’histoire [TES]
Chap. 0. Le langage [TES]
Questions :
Parlons-nous toujours trop ?
Le mot est-il quelque chose ?
Les mots ont-ils un pouvoir ?
Quelle est l'origine des langues ?
A quoi sert le langage ?
Qu'est-ce qu'un symbole ?
Qu'est-ce qu'une idée ?
Les idées sont-elles réelles ?
Qu'est-ce qu'un concept ?
Chap. I. Le travail
Question :
Qu'est-ce que travailler ?
1. Spécificité du travail humain
« Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l’homme et la nature. L’homme y joue lui-même vis-à-vis de
la nature le rôle d’une puissance naturelle. Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met
en mouvement, afin de s’assimiler des matières en leur donnant une forme utile à la vie... Notre point de départ, c’est
le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l’homme. Une araignée fait des opérations qui ressemblent à
celles du tisserand, et l’abeille confond, par la structure de ses cellules de cire, l’habileté de plus d’un architecte. Mais
ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il construit la cellule dans
sa tête avant de la construire dans la ruche. » (Marx, Le Capital, L. I, section III, chap. VII)
« Je pose en principe un fait peu contestable : que l’homme est l’animal qui n’accepte pas simplement le donné
naturel, qui le nie. Il change ainsi le monde extérieur naturel, il en tire des outils et des objets fabriqués qui composent
un monde nouveau, le monde humain. L’homme, parallèlement, se nie lui-même, il s’éduque, il refuse par exemple de
donner à la satisfaction de ses besoins animaux ce cours libre, auquel l’animal n’apportait pas de réserve. » (G.
Bataille, L’érotisme)
« Il est inconcevable à quel point l’homme est naturellement paresseux. On dirait qu’il ne vit que pour dormir, végéter,
rester immobile, à peine peut-il se résoudre à se donner les mouvements nécessaires pour s’empêcher de mourir de
faim. Rien ne maintient tant les sauvages dans l’amour de leur état que cette délicieuse indolence. Les passions qui
rendent l’homme inquiet, prévoyant, actif, ne naissent que dans la société. Ne rien faire est la première et la plus forte
passion de l’homme après celle de se conserver. Si l’on y regardait bien, l’on verrait que, même parmi nous, c’est pour
parvenir au repos que chacun travaille; c’est encore la paresse qui nous rend laborieux. » (Rousseau, Discours sur
l’origine des langues)
« Dans la glorification du « travail »; dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même
arrière-pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous : à savoir la peur de tout ce qui
est individuel. Au fond, on sent aujourd’hui, à la vue du travail on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin
au soir qu’un tel travail constitue la meilleure des polices, qu’il tient chacun en bride et s’entend à entraver
puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car il consume une extraordinaire
quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l’amour et à la haine,
il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société
l’on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité; et l’on adore aujourd’hui la sécurité comme la divinité
suprême... » (Nietzsche, Aurore)
2. Travail et liberté
a. Aliénation et exploitation du travail
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« Le travail aliéné renverse le rapport de telle façon que l’homme, du fait qu’il est un être conscient, ne fait
précisément de son activité vitale, de son essence, qu’un moyen de son existence. » (K. Marx, Manuscrits de
1844, Éditions Sociales, pp. 63 sqq.)
b. La dialectique hégélienne de la maîtrise et de la servitude
« C’est en servant un autre, c’est en s’extériorisant, c’est en se solidarisant avec les autres qu’on s’affranchit
de la terreur asservissante qu’inspire l’idée de la mort». (A. Kojève, Introduction à la lecture de Hegel)
3. Travail et loisir
« L’aliénation et l’enrégimentement débordent du temps de travail sur le temps libre. Une telle coordination ne doit
pas être imposée de l’extérieur par les agences de la société et, formellement, elle ne l’est pas. C’est la longueur de la
journée de travail elle-même, la routine lassante et mécanique du travail aliéné qui accomplit ce contrôle sur les loisirs.
Cette longueur et cette routine exigent que les loisirs soient une détente passive et une re-création de l’énergie en vue
du travail futur. » (H. Marcuse, Eros et civilisation)
Chap. II. L’art et la technique
Questions :
Qu'est-ce qu'un outil ?
L'art a-t-il un sens ?
Qu'est-ce que le beau ?
1. De l’homo faber au technicien moderne
« Si nous pouvions nous dépouiller de tout orgueil, si, pour définir notre espèce, nous nous en tenions strictement à ce
que l’histoire et la préhistoire nous présentent comme la caractéristique constante de l’homme et de l’intelligence,
nous ne dirions peut-être pas Homo sapiens, mais Homo faber. En définitive, l’intelligence, envisagée dans ce qui en
paraît être la démarche originelle, est la faculté de fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des
outils, et, d’en varier indéfiniment la fabrication. » (Bergson, L'évolution créatrice)
2. L’art aux sens ancien et moderne
a. Art et imitation
« Quel but se propose la peinture relativement à chaque objet ? Est-ce de représenter ce qui est tel qu’il est,
ou ce qui paraît tel qu’il paraît; est-ce l’imitation de l’apparence ou de la réalité ? De l’apparence... L’art
d’imiter est donc bien éloigné du vrai. » (Platon, La République)
« L’art est la belle représentation d’une chose et non la représentation d’une belle chose » (Kant, Critique de
la faculté de juger, I, § 48)
« Si la peinture, la sculpture représentent des objets qui paraissent ressembler aux objets naturels ou dont le
type est essentiellement emprunté à la nature, on accordera par contre qu’on ne peut pas dire que
l’architecture, qui pourtant fait partie aussi des Beaux-Arts, ni que les créations de la poésie, dans la mesure
où elles ne sont pas strictement descriptions, imitent quoi que ce soit de la nature...
L’art doit donc se proposer une autre fin que l’imitation purement formelle de la nature; dans tous les cas,
l’imitation ne peut produire que des chefs-d’œuvre de la technique, jamais des œuvres d’art. » (Hegel,
Esthétique)
b. La création artistique
« C’est chose légère que le poète, ailée, sacrée; il n’est pas en état de créer avant d’être inspiré par un dieu,
hors de lui, et de n’avoir plus sa raison; tant qu’il garde cette faculté, tout être humain est incapable de faire
œuvre poétique. » (Platon, Ion)
« Tout ce qui est fini, parfait, excite l’étonnement, tout ce qui est en train de se faire est déprécié. Or
personne ne peut voir dans l’œuvre de l'artiste comment elle s’est faite; c’est son avantage, car partout
l’on peut assister à la formation, on est un peu refroidi. » (Nietzsche, Humain, trop humain)
2
3. Le beau et le jugement de goût
« Le goût est la faculté de juger un objet ou un mode de représentation par la satisfaction ou le déplaisir d’une façon
toute désintéressée. On appelle beau l’objet de cette satisfaction. » (Kant, Critique du jugement)
« Est beau ce qui plaît universellement sans concept. » (Kant, op. cit.)
« La beauté est la forme de la finalité d’un objet en tant qu’elle y est perçue sans la représentation d’une fin. » (Kant,
op. cit.)
« Est beau ce qui est reconnu sans concept comme l’objet d’une satisfaction nécessaire. » (Kant, op. cit.)
« Lorsque le vrai apparaît seulement à la conscience dans la réalité extérieure et que l’idée reste unie et identifiée à son
apparence extérieure, alors l’idée n’est pas seulement vraie, mais belle. Le beau se définit donc comme la
manifestation sensible de l’idée. » (Hegel, op. cit.)
Chap. III. La religion
Questions :
Qu'est-ce qu'une superstition ?
Qu'est-ce que le sacré ?
Qu'est-ce qu'une religion ?
Comment penser Dieu ?
Qu'est-ce qu'être tolérant ?
Foi et raison sont-elles incompatibles ?
Le mal existe-t-il ?
1. Les deux formes de la religion
a. Religion et société – Une société sans religion est-elle possible ?
« Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c’est-à-
dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée
Église, tous ceux qui y adhèrent. » (Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse)
« Le domaine du profane se présente comme celui de l’usage commun, celui des gestes qui ne nécessitent
aucune précaution et qui se tiennent dans la marge souvent étroite laissée à l’homme pour exercer sans
contrainte son activité. Le monde du sacré, au contraire, apparaît comme celui du dangereux et défendu :
l’individu ne peut s’en approcher sans mettre en branle des forces dont il n’est pas le maître et devant
lesquelles sa faiblesse se sent désarmée. » (R. Caillois, L’homme et le sacré)
b. Religion statique et religion dynamique ; le mysticisme
[la religion statique] « C’est une réaction défensive de la nature contre ce qu’il pourrait y avoir de déprimant
pour l’individu, et de dissolvant pour la société, dans l’exercice de l’intelligence. » (Bergson, Les deux
sources de la morale et de la religion)
« Ébranlée dans ses profondeurs par le courant qui l’entraînera, l’âme cesse de tourner sur elle-même,
échappant un instant à la loi qui veut que l’espèce et l’individu se conditionnent l’un l’autre, circulairement.
Elle s’arrête, comme si elle écoutait une voix qui l’appelle. Puis elle se laisse porter, droit en avant. Elle ne
perçoit pas directement la force qui la meut, mais elle en sent l’indéfinissable présence, ou la devine à
travers une vision symbolique. Vient alors une immensité de joie, extase elle s’absorbe, ravissement
qu'elle subit : Dieu est là, et elle est en lui. » (Bergson, op. cit.)
2. Les critiques de la religion
a. Religion et superstition
b. Lucrèce
« Ô race infortunée des hommes d’avoir attribué aux dieux de tels effets, et de leur avoir prêté en outre des
colères cruelles ! » (Lucrèce, De la nature, L. V)
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c. Feuerbach
« Puisque le positif, l’essentiel dans l’intuition ou la détermination de l’être divin n’est que l’humain,
l’intuition de l’homme en tant qu’il est objet de la conscience, ne peut être que négative, misanthrope. Pour
enrichir Dieu, l’homme doit s’appauvrir; pour que Dieu soit tout, l’homme doit n’être rien... L’homme tel
est le mystère de la religion objective son essence, puis à nouveau fait de lui-même l’objet de cet être
objectivé, métamorphosé en un sujet, une personne. » (Feuerbach, L’essence du christianisme)
« Le cours du développement de la religion signalé plus haut dans ses lignes générales consiste donc plus
précisément en ceci : l’homme refuse toujours plus à Dieu pour s’accorder plus à lui-même. Au début
l’homme pose tout sans distinction hors de lui. On le voit particulièrement dans la croyance à la Révélation...
» (Feuerbach, op. cit., p. 122)
d. Marx
« La religion est la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme
populaire, son point d’honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale... Elle est la réalisation
fantastique de l’être humain, parce que l’être humain ne possède pas de vraie réalité. La détresse religieuse
est, pour une part, l’expression de la détresse réelle, et pour une autre, la protestation contre la détresse
réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit
de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple... La religion n’est que le soleil
illusoire qui gravite autour de l’homme tant que l’homme ne gravite pas autour de lui-même. » (Marx,
Critique de la philosophie du droit de Hegel)
e. Freud
Chap. IV. L’histoire [TES]
Question :
L'histoire peut-elle être scientifique ?
1. L’ambiguïté du mot « histoire »
2. La critique historique
3. Les philosophies de l’histoire
« Là, un immense déploiement de forces ne donne que des résultats mesquins, tandis qu’ailleurs, des causes
insignifiantes produisent d’énormes résultats. Partout, c’est une mêlée bigarrée qui nous emporte, et dès qu’une chose
disparaît, une autre aussitôt prend sa place. » (Hegel, La Raison dans l’histoire)
« La seule idée qu’apporte la philosophie est la simple idée de la Raison, l’idée que la Raison gouverne le monde et
que, par conséquent, l’histoire universelle s’est, elle aussi, déroulée rationnellement. Cette conviction, cette idée est
une présomption par rapport à l’histoire en tant que telle. Ce n’en est pas une pour la philosophie. Il y est démontré par
la connaissance spéculative que la Raison... est sa substance, la puissance infinie, la matière infinie de toute vie
naturelle ou spirituelle. » (Hegel, op. cit.)
« L’Idée est le vrai, l’éternel, la puissance absolue. Elle se manifeste dans le monde et rien ne s’y manifeste qui ne soit
elle, sa majesté et sa magnificence: voilà ce que la philosophie démontre. » (Hegel, op. cit.)
« L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la lutte de classes. Homme libre et esclave,
patricien et plébéien, baron et serf, en un mot, oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre
ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée. » (K. Marx – F. Engels, Le manifeste communiste)
« Les puissances étrangères objectives, qui jusqu’ici dominaient l’histoire, passent sous le contrôle des hommes eux-
mêmes... C’est le saut de l’humanité du règne de la nécessité dans le règne de la liberté. » (F. Engels, Anti-Dühring)
[Le communisme] « est la véritable fin de la querelle entre l’homme et la nature et entre l’homme et l’homme... Il
résout le mystère de l’histoire, et il sait qu’il le résout. » (K. Marx)
« La fin de l'histoire n’est pas une valeur d’exemple et de perfectionnement. Elle est un principe d’arbitraire et de
terreur. » (A. Camus, L’homme révolté)
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