c. Feuerbach
« Puisque le positif, l’essentiel dans l’intuition ou la détermination de l’être divin n’est que l’humain,
l’intuition de l’homme en tant qu’il est objet de la conscience, ne peut être que négative, misanthrope. Pour
enrichir Dieu, l’homme doit s’appauvrir; pour que Dieu soit tout, l’homme doit n’être rien... L’homme – tel
est le mystère de la religion – objective son essence, puis à nouveau fait de lui-même l’objet de cet être
objectivé, métamorphosé en un sujet, une personne. » (Feuerbach, L’essence du christianisme)
« Le cours du développement de la religion signalé plus haut dans ses lignes générales consiste donc plus
précisément en ceci : l’homme refuse toujours plus à Dieu pour s’accorder plus à lui-même. Au début
l’homme pose tout sans distinction hors de lui. On le voit particulièrement dans la croyance à la Révélation...
» (Feuerbach, op. cit., p. 122)
d. Marx
« La religion est la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme
populaire, son point d’honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale... Elle est la réalisation
fantastique de l’être humain, parce que l’être humain ne possède pas de vraie réalité. La détresse religieuse
est, pour une part, l’expression de la détresse réelle, et pour une autre, la protestation contre la détresse
réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit
de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple... La religion n’est que le soleil
illusoire qui gravite autour de l’homme tant que l’homme ne gravite pas autour de lui-même. » (Marx,
Critique de la philosophie du droit de Hegel)
e. Freud
Chap. IV. L’histoire [TES]
Question :
L'histoire peut-elle être scientifique ?
1. L’ambiguïté du mot « histoire »
2. La critique historique
3. Les philosophies de l’histoire
« Là, un immense déploiement de forces ne donne que des résultats mesquins, tandis qu’ailleurs, des causes
insignifiantes produisent d’énormes résultats. Partout, c’est une mêlée bigarrée qui nous emporte, et dès qu’une chose
disparaît, une autre aussitôt prend sa place. » (Hegel, La Raison dans l’histoire)
« La seule idée qu’apporte la philosophie est la simple idée de la Raison, l’idée que la Raison gouverne le monde et
que, par conséquent, l’histoire universelle s’est, elle aussi, déroulée rationnellement. Cette conviction, cette idée est
une présomption par rapport à l’histoire en tant que telle. Ce n’en est pas une pour la philosophie. Il y est démontré par
la connaissance spéculative que la Raison... est sa substance, la puissance infinie, la matière infinie de toute vie
naturelle ou spirituelle. » (Hegel, op. cit.)
« L’Idée est le vrai, l’éternel, la puissance absolue. Elle se manifeste dans le monde et rien ne s’y manifeste qui ne soit
elle, sa majesté et sa magnificence: voilà ce que la philosophie démontre. » (Hegel, op. cit.)
« L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la lutte de classes. Homme libre et esclave,
patricien et plébéien, baron et serf, en un mot, oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre
ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée. » (K. Marx – F. Engels, Le manifeste communiste)
« Les puissances étrangères objectives, qui jusqu’ici dominaient l’histoire, passent sous le contrôle des hommes eux-
mêmes... C’est le saut de l’humanité du règne de la nécessité dans le règne de la liberté. » (F. Engels, Anti-Dühring)
[Le communisme] « est la véritable fin de la querelle entre l’homme et la nature et entre l’homme et l’homme... Il
résout le mystère de l’histoire, et il sait qu’il le résout. » (K. Marx)
« La fin de l'histoire n’est pas une valeur d’exemple et de perfectionnement. Elle est un principe d’arbitraire et de
terreur. » (A. Camus, L’homme révolté)