Accidents vasculaires cérébraux

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« Accidents vasculaires cérébraux :
mettre toutes les chances de son côté.
> SOMMAIRE
»
Pourquoi des Journées de la
Fondation Recherche Médicale ?
p. 2
Comment éviter l’accident [AVC] ?
p. 3
Premiers symptômes…
et la course contre la montre commence !
p. 4
Optimiser la récupération
des fonctions perdues
p. 5
Débat animé par Laurent Romejko, journaliste de
France 2.
Quels médicaments pour demain ?
p. 6
Document disponible sur le site web de la Fondation
Recherche Médicale www.frm.org
Les réponses à vos questions
p. 8
Publication : novembre 2005
À propos de la Fondation
p. 15
Crédits photographiques : Fondation pour la
Recherche Médicale.
Propos recueillis à l’occasion de la 4è édition des
Journées de la Fondation Recherche Médicale, sur le
thème « Sommes-nous malades de notre
environnement ? ». Le présent débat s’est déroulé le 12
septembre 2005, à l’auditorium du Musée des BeauxArts de Caen.
Avec la participation de :
> Dr Eric T. MacKenzie
Directeur de recherche dans l'UMR 6185 Université de Caen - CNRS "Neurodégénérescence : modèles et
stratégies thérapeutiques", au sein du GIP Cyceron de Caen.
> Dr France Woimant
Praticien hospitalier dans le service de neurologie de l’hôpital Lariboisière Fernand Widal, Paris (Assistance
Publique - Hôpitaux de Paris), et Présidente de la Société française neurovasculaire.
> Pr Alain Yelnik
Chef du service de médecine physique et de réadaptation à l’hôpital Lariboisière Fernand Widal, Paris
(Assistance Publique - Hôpitaux de Paris).
> Pr Alain Buisson
Co-responsable de l'équipe de recherche "Pathologie de la neurotransmission" à l'UMR 6185 Université de Caen
- CNRS "Neurodégénérescence : modèles et stratégies thérapeutiques", au sein du GIP Cyceron de Caen.
La Fondation pour la Recherche Médicale a été créée en 1947 pour apporter une aide rapide et décisive aux chercheurs
dans tous les domaines de la recherche médicale. La Fondation a ainsi participé à toutes les grandes découvertes
médicales françaises. Grâce uniquement aux dons et legs privés, elle soutient chaque année 1 chercheur sur 3 et finance
environ 700 programmes de recherche. La Fondation Recherche Médicale remplit également une mission d’information
pour favoriser le dialogue entre les Français et les chercheurs. À ce titre, elle s’est vue attribuer par le gouvernement le
label « campagne d’intérêt général 2005 ».
Pour faire un don :
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À retourner à :
Fondation pour la Recherche Médicale
54, rue de Varenne - 75335 Paris cedex 07
Tél. : 01 44 39 75 75 - Fax : 01 44 39 75 99
ou sur sur www.frm.org (rubrique "aidez la recherche")
Accidents vasculaires cérébraux : mettre toutes les chances de son côté y www.frm.org
1
Pourquoi
des « Journées de la Fondation Recherche Médicale »
?
Plus que jamais, les liens entre environnement et santé sont aujourd’hui au
cœur des inquiétudes des Français. Pollution de l’air et de l’eau, risques
alimentaires, contamination microbiologique et chimique, rayonnements,
stress et bruit… sont autant de facteurs incriminés dans nombre de maladies
et auxquels nous sommes tous potentiellement exposés. En outre, les
maladies liées directement ou indirectement à notre environnement et à nos
modes de vie sont en constante augmentation : cancers, maladies
cardiovasculaires, allergies, obésité, stérilité… À titre d’exemple, on estime
que 7 à 20 % des cancers seraient imputables à des facteurs
environnementaux ! Pourtant, aujourd’hui encore, nombre de questions
restent en suspens…
Devant le besoin d’information que vous nous manifestez chaque jour, la Fondation Recherche
Médicale a décidé en septembre 2005 d’ouvrir ce débat avec vous, en présence des meilleurs
experts. La 4e édition des Journées de la Fondation Recherche Médicale1 a posé, en effet, la
question « Sommes-nous malades de notre environnement ? ». Au cours de six débats sur six
thématiques différentes et dans six villes de France, un public venu nombreux a pu dialoguer avec les
chercheurs et trouver réponses à ses questions. Face à ce questionnement, la Fondation Recherche
Médicale a également choisi de lancer, dès 2004, le programme « Défis de la recherche en
allergologie2 ». C’est une réelle incitation au développement de recherches sur les origines
moléculaires et cellulaires des allergies et sur les pistes de traitements. C’est également une initiative
ambitieuse qui n’aurait pu voir le jour sans la générosité et la confiance de ses donateurs - peut-être
vous ? -. Cette nouvelle édition des Journées de la Fondation Recherche Médicale est finalement
l’occasion de mieux comprendre les enjeux de la recherche et de mesurer le rôle essentiel de la
Fondation Recherche Médicale.
Joëlle Finidori,
Directrice des affaires scientifiques
de la Fondation Recherche Médicale
1
visitez le site consacré à l’événement http://www.jfrm.org
pour plus d’infos, consultez la page http://www.frm.org/demandez/dem_specifiques_allergie.php
2
Journées de la Fondation Recherche Médicale y Accidents vasculaires cérébraux y www.frm.org
2
Comment éviter l’accident ?
Dr France Woimant
Praticien hospitalier dans le service de
neurologie de l’hôpital Lariboisière Fernand
Widal, Paris (Assistance Publique - Hôpitaux
de Paris), et Présidente de la Société française
neurovasculaire.
Dr Eric T. MacKenzie
Directeur de recherche dans l'UMR 6185
Université de Caen - CNRS
"Neurodégénérescence : modèles et stratégies
thérapeutiques", au sein du GIP Cyceron de
Caen.
Pr Alain Buisson
Co-responsable de l'équipe de recherche
"Pathologie de la neurotransmission" à l'UMR
6185 Université de Caen - CNRS
"Neurodégénérescence : modèles et stratégies
thérapeutiques", au sein du GIP Cyceron de
Caen
> L’accident vasculaire cérébral
Dr France Woimant – L’accident vasculaire
cérébral est complexe et très varié. Il peut se
traduire par un mal de tête brutal et fort, suivi
d’une paralysie du côté gauche, d’un coma et
d’un décès dans les 24 ou 48 heures. Il peut
également se
traduire par une
brutale paralysie
de la moitié du
corps et des
difficultés
d’expression, avec
parfois des
séquelles. Enfin,
l’accident
vasculaire cérébral
peut se traduire
par des troubles
visuels légers. Un accident vasculaire cérébral
correspond à la survenue brutale d’une lésion
du cerveau, secondaire à une lésion
vasculaire. Les troubles seront proportionnels
à la taille de la lésion. Selon que la zone du
cerveau touchée est celle de la motricité, du
langage ou de la vision, les personnes
présentent une paralysie brutale, des
difficultés à s’exprimer et à comprendre ce
qu’on leur dit, ou encore des troubles visuels.
Ce qui rend la lésion vasculaire complexe –
comparée par exemple à un infarctus du
myocarde –, est qu’elle peut être de deux
types : le vaisseau peut se rompre et entraîner
une hémorragie cérébrale, ou bien se boucher
et provoquer un infarctus cérébral. Il y a quatre
fois plus d’infarctus cérébraux que
d’hémorragies cérébrales.
> Qui est concerné ?
L’accident vasculaire cérébral est une
pathologie très fréquente : on estime qu’il y a
chaque année 130 à 150 000 cas d’accidents
vasculaires cérébraux en France, davantage
que d’infarctus du myocarde. En d’autres
termes, un accident vasculaire cérébral
survient toutes les quatre minutes en France.
Cette pathologie touche préférentiellement les
sujets âgés de 70 ans et plus. Elle peut
toutefois toucher des sujets plus jeunes : 5 %
des personnes ayant un accident vasculaire
cérébral sont âgées de moins de 40 ans.
> Les facteurs de risque et de protection
Les facteurs de risque lèsent progressivement
les artères. L’hypertension artérielle est un
facteur de risque majeur des accidents
vasculaires cérébraux. Le tabac, le diabète et
le cholestérol sont également des facteurs de
risque. Si l’on traite son hypertension artérielle
et que l’on arrête de fumer, le risque d’accident
vasculaire cérébral diminue de manière
importante. Parallèlement à cela, il existe des
facteurs protecteurs, comme la pratique
quotidienne d’exercice physique. Le rôle de
l’alcool est plus ambigu : boire en moyenne un
verre par jour pour les femmes et deux verres
par jour pour les hommes protège de l’accident
vasculaire cérébral. Par contre, une
consommation plus importante augmente le
risque. Le fait d’avoir une alimentation
équilibrée, sans trop de sel ni de graisses
protège également de l’accident vasculaire
cérébral.
Pour éviter cet accident, il faut respecter ces
règles d’hygiène de vie mais également faire
dépister une éventuelle hypertension artérielle.
En France, une personne sur deux ne sait pas
qu’elle est hypertendue. Parmi les personnes
hypertendues, une sur deux ne se traite pas,
et parmi celles qui sont traitées, une sur deux
est mal traitée. L’hypertension multiplie par dix
le risque de faire un accident vasculaire
cérébral : ceci démontre l’importance de se
faire prendre sa tension artérielle, de se faire
dépister et de se faire traiter.
Journées de la Fondation Recherche Médicale y Accidents vasculaires cérébraux y www.frm.org
3
> Notre mode de vie augmente-t-il le risque
d’accident vasculaire cérébral ?
Dr Eric T. Mackenzie – Oui et non ! Le
nombre d’accidents vasculaires cérébraux
chez les jeunes de pays industrialisés diminue,
mais il augmente chez les populations toujours
plus âgées. Il est peu probable que la vie
d’une personne âgée de 80 ans sera modifiée.
Un quart des
personnes qui
subissent un
accident vasculaire
cérébral va mourir,
un quart sera
tellement handicapé
qu’il sera
entièrement
dépendant de leur
entourage, un quart
présentera un net
dysfonctionnement mais pourra vivre de
manière indépendante, et le dernier quart
récupérera (notamment les sujets jeunes). Le
coût socio-économique de cette maladie est
énorme, mais l’impact médiatique et sociétal
est peu important, car elle concerne
essentiellement une population très âgée.
Pr Alain Buisson – Nous savons que la
population des pays industrialisés vieillit de
plus en plus. Cette pathologie deviendra donc
extrêmement fréquente. Il sera nécessaire de
la prendre en charge de manière peut-être
plus efficace.
Premiers symptômes…
et la course contre la montre
commence !
Dr France Woimant
Praticien hospitalier dans le service de
neurologie de l’hôpital Lariboisière Fernand
Widal, Paris (Assistance Publique - Hôpitaux
de Paris), et Présidente de la Société française
neurovasculaire
Les symptômes qui doivent alerter
Une paralysie brutale d’un hémicorps (bras,
jambe, visage), un trouble brutal de la parole
(plus de parole ou confusion de mots), un
trouble visuel brutal ou encore la survenue
simultanée des trois, qu’il y ait ou non des
maux de tête associés, doivent faire évoquer
l’accident vasculaire cérébral et faire appeler le
15 pour être amené à l’hôpital. Chaque minute
compte : lorsqu’un vaisseau se bouche ou
s’occlut, l’oxygène transporté par le sang,
n’arrive plus jusqu’aux cellules cérébrales, qui
s’asphyxient et meurent.
> La prise en charge médicale :
chaque minute compte
Les médecins ont peu de temps pour limiter
l’expansion de cet infarctus cérébral. Il existe
des thérapeutiques simples pour limiter
l’extension de l’infarctus : apporter de
l’oxygène, éviter que le taux de sucre sanguin
ne soit trop élevé, éviter la fièvre. Si le malade
arrive précocement à l’hôpital, on peut lui
administrer un traitement thrombolytique (par
exemple la fibrinolyse, utilisée pour l’infarctus
du myocarde) qui liquéfie le caillot et rétablit la
circulation dans l’artère. Ce traitement doit être
administré dans les trois heures qui suivent
l’accident vasculaire : cela signifie que les
patients ou leur entourage doivent reconnaître
les symptômes et arriver rapidement à
l’hôpital. De plus, les symptômes sont les
mêmes, qu’il s’agisse d’un infarctus ou d’une
hémorragie. Pour les différencier, il est donc
nécessaire de faire des radios, par imagerie
(scanner) ou résonance magnétique (IRM). Le
délai est donc court. Au-delà de ces trois
heures, les risques sont très importants, et ce
traitement aggrave l’état du patient. Il s’agit
véritablement d’une course contre la montre. Il
est donc impératif d’appeler rapidement le 15
afin d’être amené dans un hôpital qui compte
un service de neurologie ou une unité
neurovasculaire (qui sont encore peu
nombreuses).
> Les unités neurovasculaires spécialisées
La majorité des patients arrivent à l’hôpital plus
de trois heures après l’accident vasculaire
cérébral et, de ce fait, ne peuvent pas
bénéficier du traitement thrombolytique. La
prise en charge par l’unité neurovasculaire
spécialisée reste toutefois très efficace, car
elle repose sur une équipe dédiée et formée à
l’accident vasculaire cérébral. Les infirmières
qui connaissent la pathologie prennent mieux
en charge les patients et sauront qu’il faut être
vigilant lors de l’alimentation d’un patient qui
vient de faire un accident vasculaire cérébral,
car les muscles de sa gorge peuvent être
paralysés et il peut s’étrangler en avalant. Les
kinésithérapeutes débutent immédiatement la
rééducation et positionnent correctement le
membre paralysé afin d’éviter la survenue
d’attitude vicieuse. Des orthophonistes
Journées de la Fondation Recherche Médicale y Accidents vasculaires cérébraux y www.frm.org
4
réapprennent aux patients à parler. Des
psychologues peuvent également intervenir
auprès des patients et de leur famille. Enfin,
les médecins prescrivent des traitements en
fonction de la cause de l’accident et
coordonnent la prise en charge. Ils
déterminent, après la phase aiguë, dans quel
service de rééducation envoyer leurs patients.
> L’inégalité des équipements
des hôpitaux en France
Il n’y a actuellement qu’une trentaine d’unités
neurovasculaire en France, spécialisées dans
la prise en charge des accidents vasculaires
cérébraux. La situation est toutefois en train de
s’améliorer : le Ministère a demandé
l’élaboration d’un plan d’organisation des
soins. Actuellement, chaque région mène une
réflexion sur l’organisation de la neurologie au
sein de ses hôpitaux, afin que les patients
arrivent directement dans ces unités
spécialisées. En Ile-de-France, ces unités
neurovasculaires passeront de cinq à onze
dans les mois qui viennent. En Normandie,
une unité neurovasculaire ouvrira
prochainement au CHU de Caen. Les choses
se mettent progressivement en place. Il faut
espérer que la prise en charge deviendra
rapidement la même que celle de l’infarctus du
myocarde, dans laquelle un malade souffrant
d’une douleur dans la poitrine est directement
amené par le SAMU dans une unité de soins
intensifs cardiologiques.
Optimiser la récupération
des fonctions perdues
Pr Alain Yelnik
Chef du service de médecine physique et de
réadaptation à l’hôpital Lariboisière Fernand
Widal, Paris (Assistance Publique - Hôpitaux
de Paris)
> Les trois aspects
de la rééducation fonctionnelle
La rééducation s’adresse à tous les
symptômes de l’accident vasculaire, avec plus
ou moins de succès : paralysie, aphasie
(trouble de la parole), trouble de la sensibilité
ou de la vision, troubles urinaires, et quelle
que soit la cause de l’accident (hémorragie ou
infarctus).
Le premier aspect de la rééducation, très
important, consiste à éviter l’apparition de
complications supplémentaires. Si l’on ne
s’occupe pas d’un patient hémiplégique
victime d’un accident cérébral, il souffrira
rapidement d’un raidissement progressif des
membres, qui peut survenir dès les premiers
jours qui suivent l’accident. Cette complication
n’est pas systématique et peut être évitée.
Dans ces cas, la rééducation (essentiellement
la kinésithérapie) doit intervenir très
précocement. Dans
certaines aphasies,
les personnes
peuvent prendre un
tic de la parole
(répétition de mots) :
dès les premiers
jours, il est important
de les empêcher
d’acquérir ce tic et de
s’enfermer dans un
stéréotype.
Grâce aux systèmes
d’imagerie et notamment d’IRM, on sait que la
rééducation joue un véritable rôle sur
l’amélioration neurologique et la récupération
du cerveau. La rééducation va ainsi aider le
cerveau à mettre en œuvre des phénomènes
de plasticité cérébrale. Il s’agit de la capacité
qu’a le cerveau de modifier le fonctionnement
des neurones. Si les neurones responsables
de la mobilité de la main sont abîmés, ses
voisins, qui jouaient un autre rôle, sont
capables de modifier leur fonctionnement, pour
peu qu’on le leur demande en les sollicitant et
en les « bousculant » ! On sait à présent qu’en
plus des complications précédemment citées,
un patient ayant subi un accident vasculaire et
qui est laissé tranquillement sans rien faire ne
sollicite pas son cerveau. Il faut donc solliciter
le cerveau de multiples manières, avec des
exercices très différents, pour l’obliger à
trouver le moyen de récupérer ce qui ne
fonctionne plus bien.
La troisième partie de la rééducation consiste,
lorsque malheureusement les parties de
cerveau abîmées sont trop importantes et que
le patient ne peut plus bouger la main ou le
pied, à apprendre à vivre malgré cela. Même si
tout n’est pas revenu, on peut marcher,
manger, s’habiller, écrire, conduire sa voiture.
Cet aspect de la rééducation, qui consiste à
retrouver la fonction d’une autre manière, est
différent.
> Le moment de la prise en charge
par la rééducation
Il est capital que la rééducation intervienne dès
le premier jour, afin d’empêcher les
Journées de la Fondation Recherche Médicale y Accidents vasculaires cérébraux y www.frm.org
5
complications. Toutes les unités de médecine
neurologique doivent avoir la possibilité de
proposer de la kinésithérapie et de la
rééducation orthophonique, au moins sur cet
aspect préventif. Le travail consistant à
réveiller le cerveau ne débute pas dans les
premiers jours et peut être différé sur les
semaines qui suivent, car les patients sont
souvent fatigués à la suite de leur accident
vasculaire. Il y a donc une période de
rééducation « passive », pendant laquelle ce
sont davantage l’orthophoniste, le
kinésithérapeute et l’infirmière que le patient
qui travailleront. Au fur et à mesure où l’état
général du patient s’améliore (bonne tension,
bonne vigilance), on lui demandera une
participation forte, qui permettra d’engager le
travail sur la plasticité du cerveau.
> Les risques d’une rééducation
trop précoce
Si un patient souffrant d’une importante
hémiplégie est mis debout trop rapidement
alors que sa tension artérielle n’est pas encore
bien régulée, son cerveau sera mis en
souffrance. Il n’est pas bon de demander trop
d’efforts à une personne trop fatiguée. Il y a
une phase de progression au cours de laquelle
l’équipe médicale doit s’adapter à ce que peut
supporter le patient. La rééducation des
premiers jours n’est pas intensive, mais doit
être quotidienne et avoir parfois lieu plusieurs
fois par jour. La rééducation prend place dans
l’unité neurovasculaire et dans le service de
médecine où le patient est éventuellement
placé. La suite de la rééducation doit se faire
dans une unité spécialisée de médecine
physique et de réadaptation, spécialisée pour
les patients souffrant de pathologies
neurologiques (vasculaires ou autres), afin de
leur proposer l’éventail de récupérations dont
elle dispose.
> Rééducation et recherche
La rééducation a sa place dans la recherche,
même si celle-ci est plus récente que la
recherche sur les médicaments. Depuis une
quinzaine d’années, on sait établir des
protocoles afin de valider les techniques
utilisées en rééducation. Il y a donc une
véritable recherche en médecine physique et
réadaptation : la courbe des publications
internationales sur le sujet est exponentielle.
Toutes les recherches sont complémentaires,
et il n’est plus question de parler de recherche
dans le cadre de l’accident vasculaire cérébral
sans y inclure la recherche en rééducation.
Quels médicaments
pour demain ?
Dr Eric T. MacKenzie
Directeur de recherche dans l'UMR 6185
Université de Caen - CNRS
"Neurodégénérescence : modèles et stratégies
thérapeutiques", au sein du GIP Cyceron de
Caen.
Pr Alain Buisson
Co-responsable de l'équipe de recherche
"Pathologie de la neurotransmission" à l'UMR
6185 Université de Caen - CNRS
"Neurodégénérescence : modèles et stratégies
thérapeutiques", au sein du GIP Cyceron de
Caen.
> Trois pistes de recherche
Dr Alain Buisson – Lorsque la pathologie est
reproduite chez l’animal, les caractéristiques
sont les mêmes que celles qui existent chez
l’homme. La course contre la montre existe
aussi, et les traitements sont d’autant moins
efficaces qu’ils sont appliqués tardivement.
Les modèles animaux ont permis de bien
comprendre le mécanisme à l’origine d’un
phénomène spécifique au cerveau : celui de
l’expansion de la
lésion, qui va
atteindre des
zones
potentiellement
saines du cerveau
et qui ne
devraient pas
mourir.
La première
approche consiste
à agir sur le
comportement vasculaire : le r-tPA, une
molécule testée et acceptée en essai clinique,
semble produire des effets potentiellement
bénéfiques sur les patients traités. Une équipe
de Cyceron travaille sur le développement
d’une nouvelle molécule, la desmotéplase (un
fibrinolytique existant dans la salive des
chauves-souris vampires), qui aurait des
propriétés favorables sur le traitement des
accidents vasculaires cérébraux. Il existe une
interaction entre fibrinolytique (destruction des
caillots) et fonctionnement cérébral.
La deuxième approche consiste à faire en
sorte que le cerveau soit plus résistant à
l’asphyxie provoquée par l’accident. On sait
Journées de la Fondation Recherche Médicale y Accidents vasculaires cérébraux y www.frm.org
6
que les neurones se mettent à fonctionner
anormalement : en intervenant sur ce
dysfonctionnement, on peut leur permettre de
survivre plus longtemps au stress lié à la perte
de circulation cérébrale. Ces pistes de
stratégie de neuroprotection sont très
importantes.
La troisième approche étudie l’hypothèse
consistant à améliorer la rééducation par une
intervention pharmacologique, voire de
remplacer ces cellules mortes par de nouvelles
cellules. Cette thématique des cellules
souches est abordée dans le cadre des
recherches de la structure Cyceron.
> Traitements contre
les hémorragies cérébrales
Dr Alain Buisson - Actuellement, le traitement
des hémorragies cérébrales fait
essentiellement appel à l’intervention de
neurochirurgiens qui travaillent dans l’urgence.
Chez l’animal, on étudie si l’injection de petites
quantités de sang (hématomes) au niveau du
cerveau perturbe les neurones. Le sang,
lorsqu’il n’est plus dans un vaisseau suite à la
rupture de ce dernier, tue les neurones avec
lesquels il est en contact direct. Le mécanisme
de ce processus est connu. A l’avenir, il sera
peut-être possible de donner des molécules
empêchant les neurones de subir cette
agression par le sang. Là encore, la
neuroprotection est applicable sur les
hémorragies cérébrales.
> L’avenir de la recherche
sur les accidents vasculaires cérébraux
Dr Eric T. MacKenzie - Il y a une extension
progressive de la lésion du cerveau. Peut-être
faut-il étudier les accidents vasculaires
cérébraux de la même façon que l’on étudie
les cancers, c'est-à-dire selon la méthode du
fast track, où toutes les études des étapes de
l’évaluation clinique sont accélérées.
Aujourd’hui, pour savoir si un médicament a un
effet bénéfique pour les accidents vasculaires
cérébraux, il faut recruter environ 2 000
malades, ce qui implique un nombre très
important de centres spécialisés et des IRM
pour chaque malade, et en conséquence
présente un coût très élevé.
Dr Alain Buisson - La recherche prend du
temps et évolue : le contact permanent entre
les cliniciens et les chercheurs a amené ces
derniers à réfléchir sur leur recherche au vu
des évènements cliniques. Lorsqu’un facteur
aggravant a été identifié, les industries
pharmaceutiques ont produit des molécules
qui semblaient avoir le profil le plus efficace
possible. Confrontées aux essais cliniques,
ces molécules n’ont rien donné. La déception
a été forte, et les chercheurs ont décidé de
revoir leur stratégie. Il y a eu une période de
flou, au cours de laquelle ils se sont aperçus
qu’ils ne discutaient pas avec les cliniciens.
Aujourd’hui, l’espoir revient et les chercheurs
prennent en compte les éléments cliniques
(facteurs de risques, fenêtre d’opportunité
thérapeutique, quand traiter, quel type
d’animal tester…). Ces dernières années, la
recherche est ainsi devenue plus efficace et
plus proche des préoccupations cliniques. A
moyen terme, ceci conduira à l’apparition de
nouvelles molécules qui auront des effets
bénéfiques.
Laurent Romejko –
En quoi la Fondation
pour la Recherche
Médicale a-t-elle
contribué à vos
travaux ?
Dr Eric T.
MacKenzie –
Depuis des années,
la FRM aide des
étudiants postdoctorants avant
qu’ils n’entrent dans les grands organismes, et
en nous attribuant des subventions non
fléchées, c’est-à-dire permettant d’acheter des
équipements, de financer le fonctionnement de
routine, et d’être compétitif sur le plan
international. Les seules subventions d’Etat ne
permettent pas de mener une véritable
recherche de qualité. Les institutions telles que
la FRM sont donc d’une importance majeure.
Pr Alain Buisson – La FRM est un partenaire
permanent ! Effectivement, elle a subventionné
des étudiants qui avaient un besoin de
financement, mais elle m’a également aidé, en
m’attribuant une bourse de soudure à la fin de
ma thèse et avant mon départ aux Etats-Unis.
Actuellement, nos étudiants partent facilement
faire des recherches à l’étranger, mais leur
retour devient de plus en plus difficile. Il est
souvent rendu possible grâce à la Fondation
pour la Recherche Médicale.
Journées de la Fondation Recherche Médicale y Accidents vasculaires cérébraux y www.frm.org
7
Les réponses
à vos questions
« Une prise quotidienne d’aspirine en
complément d’un traitement hypotenseur
est-elle efficace pour prévenir l’accident
vasculaire cérébral ? »
« Existe-t-il un dépistage préventif de
l’accident vasculaire cérébral ? »
Dr France Woimant – En prenant des doses
quotidiennes d’aspirine, des médecins
américains ont évité l’infarctus cérébral, mais
ont accru leur risque d’hémorragie cérébrale.
Une étude publiée récemment montre que
l’aspirine, chez la femme, prévient l’infarctus
cérébral sans augmenter de manière
importante le risque d’hémorragie cérébrale.
Dr France Woimant – Le dépistage préventif
correspond en fait au dépistage des facteurs
de risque (hypertension artérielle, cholestérol,
diabète) et également des signes
prémonitoires des accidents vasculaires
cérébraux. En effet, une personne peut
présenter des signes brefs (accidents
transitoires) qui annoncent l’accident
vasculaire cérébral. Par exemple, il peut s’agir
de la survenue très brutale d’un trouble visuel,
comme un rideau qui descendrait devant un
œil et remonterait après deux minutes, ou
encore d’une paralysie transitoire de la main.
Ces symptômes signifient que le risque de
faire un accident vasculaire cérébral avec des
séquelles, est important. Environ 20 % des
personnes hospitalisées pour hémiplégie ont
présenté ces symptômes transitoires au cours
des jours précédant l’accident. Une personne
doit s’inquiéter si brutalement elle ne peut plus
parler, bouger un côté du corps, ou si elle a un
trouble visuel brutal qui disparaît au bout de
quelques minutes. Il faut donc être très attentif
à ces symptômes et en parler immédiatement
à son médecin, afin d’en comprendre la cause
et d’éviter une récidive.
« Plusieurs flashs lumineux pendant
plusieurs jours peuvent-ils signaler un
début d’hypertension ? »
Dr France Woimant – Les manifestations
d’infarctus transitoires correspondent plutôt à
des signes déficitaires : il s’agirait donc
d’assombrissements plutôt que de flash
lumineux.
« L’utilisation des statines est-elle efficace
dans la prévention des accidents
vasculaires ? »
Dr France Woimant – Des études ont
clairement montré que les personnes qui ont
fait un infarctus du myocarde et qui par la suite
prennent des statines diminuent leur risque de
faire un accident vasculaire cérébral, qu’elles
présentent ou non un taux de cholestérol trop
élevé.
« L’absorption répétée de cortisone
favorise t’elle les accidents vasculaires
cérébraux ? »
Dr France Woimant – Les corticoïdes
augmentent de façon très modérée le risque
d’accident vasculaire cérébral.
« Quels sont les risques de récidive
d’accident vasculaire cérébral ? »
Dr France Woimant – Ces risques existent
mais sont différents en fonction de chacun, car
ils dépendent de la cause de l’accident
vasculaire cérébral. Si une personne présente
une insuffisance cardiaque, un cœur dilaté,
une hypertension artérielle, ou un diabète, elle
a un risque important de faire une récidive. Par
contre, une personne dont l’accident
vasculaire cérébral est dû à un rétrécissement
de la carotide, et qui a été opérée de cette
dernière, présentera un risque de récidive
faible. La récidive des accidents vasculaires
cérébraux se traite donc au cas par cas et
selon qu’il s’agit d’un infarctus ou
d’hémorragies.
« Les migraines ophtalmiques
sont-elles un facteur de risque ? »
Dr France Woimant – La migraine
ophtalmique (migraine avec aura) a été
reconnue comme facteur de risque d’accident
vasculaire cérébral chez les gens jeunes et
notamment les femmes de moins de 45 ans,
qui associent d’autres facteurs de risque tels le
tabac et la contraception orale.
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« Existe-t-il un facteur héréditaire aux
accidents vasculaires cérébraux ? »
Dr France Woimant – L’hérédité a une
influence sur les accidents vasculaires
cérébraux par le biais de l’hypertension
artérielle ou du diabète qui, eux, peuvent être
héréditaires.
« Quelle est l’importance du risque par
rapport au traitement hormonal
substitutif ? »
Dr France Woimant – Pendant longtemps, on
a pensé que le traitement hormonal substitutif
était un protecteur vasculaire. Des études
américaines récentes ont toutefois montré qu’il
était en fait un facteur de risque vasculaire,
notamment au cours des six premiers mois du
traitement. Il faut toutefois signaler que les
Américains n’utilisent pas le traitement
hormonal substitutif de la même manière que
les Européens : les doses d’œstrogènes et de
progestatifs sont très supérieures à celles
employées en Europe.
« Dans la revue Recherche & Santé [la revue
de la Fondation pour la Recherche Médicale,
ndlr], le Dr Denis Vivien a pointé les effets
délétères du t-PA : les médicaments
classiquement donnés contre les affections
cardio-vasculaires contiennent-ils du tPA ? »
Dr Denis Vivien [présent dans la salle] – Les
traitements et la prise en charge dans les
unités neuro-vasculaires sont forcément
bénéfiques. Des travaux réalisés au centre
Cyceron de Caen ont montré qu’un des
facteurs permettant la thrombolyse est
également susceptible de faire sur-fonctionner
les neurones, qui dans ce cas ont besoin de
davantage d’oxygène. Lorsqu’un vaisseau
cérébral se bouche, les neurones sont privés
d’oxygène : s’ils en ont encore plus besoin, on
peut arriver à une « surchauffe» puis une mort
neuronale. Dans la mesure du possible, il faut
essayer d’arriver très tôt dans l’unité neurovasculaire pour permettre la thrombolyse dans
un délai tel que cette même molécule ne
pourra pas atteindre les neurones.
Actuellement, plusieurs sociétés
pharmaceutiques développent des
thrombolytiques de deuxième ou troisième
génération qui n’auront que des effets
bénéfiques et n’entraîneront pas de surchauffe
neuronale. Il s’agit de résultats de travaux de
recherche visant à améliorer le traitement des
accidents vasculaires cérébraux :
actuellement, le traitement avéré et efficace
est bien celui de la thrombolyse.
Dr France Woimant – Effectivement, ce
traitement thrombolytique est dangereux s’il
n’est pas administré dans les bonnes
conditions et par des équipes spécialisées.
L’infarctus cérébral peut en effet risquer d’être
transformé en hémorragie cérébrale, avec des
conséquences graves. Le r-tPA est une
molécule très efficace pour déboucher le
vaisseau, mais elle entraîne un risque
d’hémorragie cérébrale, et elle ne peut pas
être administrée par les urgences d’un hôpital
lambda. Seuls des neurologues spécialistes
des pathologies neuro-vasculaires peuvent la
manipuler, avec un faible risque d’hémorragie
si les contre-indications au traitement sont
parfaitement respectées. Ces molécules ne
peuvent être administrées au domicile du
patient car il est nécessaire, au préalable, de
réaliser un examen d’imagerie (scanner ou
IRM). Lorsqu’une personne présente une
douleur dans la poitrine, elle appelle le SAMU
qui réalise un électrocardiogramme et
diagnostique un infarctus du myocarde : le
traitement thrombolytique peut être administré
directement dans le camion du SAMU. En cas
d’accident vasculaire cérébral, le patient doit
d’abord arriver à l’hôpital, passer une imagerie
qui confirme s’il s’agit bien d’une artère
bouchée, et peut ensuite bénéficier de ce
traitement, qui a beaucoup plus de
complications lorsqu’il est administré pour le
cerveau que pour le cœur. En cas d’accident
vasculaire cérébral, la fenêtre thérapeutique
est très brève.
« Y a-t-il une relation de cause à effet entre
le ronflement, l’apnée du sommeil,
l’hypertension et l’accident vasculaire
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cérébral ? »
Dr France Woimant – Des études actuelles
semblent montrer que l’apnée du sommeil et
certains ronflements seraient effectivement un
facteur de risque de l’accident vasculaire
cérébral.
« L’aspirine a-t-elle un effet sur les
accidents vasculaires cérébraux ? »
Dr France Woimant – En cas d’infarctus
cérébral, une majorité de patients ne peut pas
suivre le traitement de la thrombolyse. Aux
Etats-unis, où la thrombolyse est autorisée
depuis 10 ans, 5 % des patients sont
thrombolysés. En Europe, la thrombolyse est
autorisée depuis seulement 2 ans, et ce
pourcentage est encore plus faible. Lorsqu’il
n’y a pas de thrombolyse, c’est l’aspirine qui
est donnée en cas d’infarctus : son efficacité
est modérée mais intervient dès la phase
aiguë et prévient le risque de refaire un
infarctus cérébral.
« Les hôpitaux ne sont pas toujours à
proximité : comment se comporter avec la
personne qui présente un accident
vasculaire cérébral ? »
Dr France Woimant – Il faut impérativement
laisser la personne allongée, afin que le sang
arrive au cerveau, jusqu’à ce qu’elle soit prise
en charge à l’hôpital ou par le médecin. Il faut
essayer d’aller le plus rapidement possible à
l’hôpital : le schéma d’organisation de soins a
pour objectif de réaliser un maillage sur les
différentes régions afin que malades puissent
rapidement se rendre dans un hôpital de
proximité. Actuellement, une formation
spécialisée sur cette pathologie vasculaire
cérébrale existe pour les médecins, pour qu’ils
soient plus nombreux à pouvoir répondre à
cette pathologie. En cas d’accident vasculaire
cérébral, la tension artérielle a tendance à
s’élever : il faut impérativement la laisser
s’élever. Si vous arrosez votre jardin avec un
tuyau rétréci, le débit sera faible. Pour
augmenter ce débit, vous allez augmenter la
pression. Le processus est le même pour un
accident vasculaire cérébral : le sang circule
mal et arrive difficilement au cerveau.
L’organisme réagit en augmentant la pression
artérielle.
Dr Eric T. MacKenzie – Très souvent, le
conjoint pense que la personne fait une grasse
matinée ! Il téléphone ensuite au généraliste,
qui se déplace à domicile. Le patient est
ensuite transporté à l’hôpital, où il n’y a pas
toujours de neurologue. Dans de nombreux
pays, les patients n’arrivent jamais dans une
unité spécialisée dans le délai critique. La
France est mieux lotie que d’autres pays : en
Grande-Bretagne, il y a un seul centre
d’urgence pour les accidents vasculaires
cérébraux, pour une population équivalente à
celle de la France.
Dr France Woimant – Effectivement, les
accidents vasculaires cérébraux qui
surviennent la nuit posent problème. Ils ne
sont pas toujours accompagnés d’une douleur
à la tête, et une paralysie qui survient pendant
le sommeil peut passer inaperçue jusqu’au
réveil. L’heure de survenue de l’accident ne
peut pas être datée, et le traitement
thrombolytique ne peut pas être administré. Au
contraire, la douleur associée à un infarctus du
myocarde réveille le malade. Toutefois, même
si le patient arrive tardivement dans une unité
neuro-vasculaire, il peut en tirer profit.
« Vous avez beaucoup parlé d’artères
obstruées. Que faut-il faire en cas
d’hémorragie ? »
Dr France Woimant – En cas d’hémorragie
cérébrale, il faut également réagir très vite, et
laisser un taux d’oxygène normal voire élevé,
ne pas faire monter le taux sanguin de
glycémie, et prévenir la fièvre. Ces facteurs
évitent l’accroissement de l’hémorragie
cérébrale. Il n’y a pas actuellement de
traitement spécifique de l’hémorragie
cérébrale. Une étude internationale en cours
examine les effets d’un traitement qui tente de
limiter la taille de l’hémorragie.
« Lorsque l’on fait appel au 15, l’on peut
parfois attendre plusieurs heures aux
urgences, au bout desquelles on peut
éventuellement passer un scanner mais
pas d’IRM, qui fonctionne uniquement en
journée et ponctuellement. N’y a-t-il pas
moyen d’arriver directement en
neurologie ? »
Dr France Woimant – En 1999, une enquête
a montré que 50% des patients victimes
d’accidents vasculaires cérébraux arrivaient en
trois heures aux urgences, mais y restaient
ensuite longtemps et n’étaient pas toujours
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hospitalisés dans un service de neurologie. Le
schéma régional d’organisation des soins qui
est en train d’être mis en place a pour objectif
de remédier à ce problème. Ainsi, l’infirmière
d’accueil aux urgences orientera
immédiatement le patient vers un neurologue.
Une fois que cette organisation sera mise en
place, des moyens humains seront
nécessaires afin de faire fonctionner ces unités
24 heures sur 24.
« Quelle solution trouver pour un patient
victime d’un accident vasculaire cérébral
lorsque tous les centres de rééducation
régionaux sont saturés ? »
Pr Alain Yelnik – Il n’y a pas suffisamment de
structures spécialisées. Au cours des dix
dernières années, il y a toutefois eu
d’importantes créations d’unités de
rééducation neurologique. Cette rééducation
n’est pas à huit jours près, si un
kinésithérapeute de l’unité dans laquelle se
trouve le patient vérifie régulièrement qu’il ne
prend pas de mauvaise position.
« Une personne sur deux souffrant
d’hypertension est mal traitée. Où peut-on
être bien traité ? »
Dr France Woimant – Les patients qui
prennent un traitement anti-hypertenseur n’ont
pas toujours un bon suivi, et leur tension
artérielle est mal équilibrée. Ce problème est
important car il augmente le risque d’accident
vasculaire cérébral. Lorsqu’une personne est
hypertendue, il est très important qu’elle fasse
suivre son hypertension artérielle, soit par son
médecin traitant, soit elle-même grâce à des
appareils d’auto-mesure. Tous ces appareils
ne sont pas efficaces : le site internet de
l’agence du médicament liste les appareils
homologués et référencés.
« Quels sont les rôles respectifs du
neuropsychologue et de l’orthophoniste au
cours de la rééducation ? »
Pr Alain Yelnik – Initialement, l’orthophonie
rééduque la parole, puis le langage.
Aujourd’hui, les orthophonistes ont élargi leur
domaine de rééducation à des troubles visuels
et de mémoire. Le neuropsychologue agit sur
un domaine beaucoup plus large, qui va
jusqu’à l’efficience intellectuelle. Les
neuropsychologues font très peu de
rééducation : ils font le plus souvent des bilans
ou des états des lieux. Ce sont
essentiellement les orthophonistes qui se
chargent de la rééducation.
« Quelle est la différence entre une rupture
d’anévrisme et un accident vasculaire
cérébral ? »
Dr France Woimant – La rupture d’anévrisme
entraîne le plus souvent une hémorragie
méningée, différente de l’hémorragie
cérébrale. L’hémorragie cérébrale est un
hématome dans le cerveau qui détruit une
zone cérébrale. L’hémorragie méningée
résulte d’une rupture d’anévrisme sur un
vaisseau qui court entre le cerveau et la boîte
crânienne. Il y aura du sang autour du
cerveau, ce qui produira des maux de tête
importants, une raideur de la nuque, des
troubles de la vigilance et parfois un coma,
mais plus rarement une paralysie comme c’est
le cas au cours d’un accident vasculaire
cérébral. L’hémorragie méningée concerne
souvent l’adulte jeune (16 à 30 ans) et résulte
fréquemment de la rupture d’une malformation
congénitale. Les hémorragies cérébrales sont
le plus souvent dues à l’hypertension artérielle,
et également à des malformations vasculaires
artério-veineuses ou à des prises de traitement
liquéfiant le sang (traitements anticoagulants
suite à des phlébites sur les jambes, à des
embolies pulmonaires, ou à une arythmie
cardiaque).
« La création de néo-vaisseaux derrière la
rétine peut-elle être la conséquence d’un
accident vasculaire cérébral ou est-ce la
conséquence d’un simple accident
hémorragique local ? »
Dr France Woimant – Les néo-vaisseaux
derrière la rétine sont souvent liés à des
occlusions veineuses.
« Depuis 2000, je suis porteur d’une valve
de dérivation à la suite d’une hydrocéphalie
consécutive à une hémorragie méningée.
Quelle est la durée de vie de cette valve, et
quelles sont les mesures à prendre ? »
Pr Alain Yelnik – Une valve de dérivation est
en effet une des complications qui peuvent
survenir. Elle peut être gardée très longtemps.
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Dr France Woimant – En cas d’hémorragie
méningée, il y a un saignement au niveau des
méninges. Dans le cerveau, le liquide
céphalorachidien circule et est résorbé au
niveau de ces méninges. A la suite d’une
hémorragie méningée, ce liquide est souvent
mal résorbé et est présent en trop grande
quantité, ce qui fait gonfler les ventricules du
cerveau. Des valves permettent ainsi à ce
liquide de partir vers le ventre ou le cœur. Ces
valves peuvent être conservées très
longtemps. Les valves posent problème
surtout chez les enfants, car elles doivent être
changées au fur et à mesure de leur
croissance. Chez un adulte, elles ne posent
pas de problème particulier et sont
régulièrement surveillées par le
neurochirurgien.
« Si elles existent, de quelle nature sont les
séquelles d’une hémorragie méningée ?
Quels sont les possibilités et les moyens
de récupération ? »
Dr France Woimant – Il est difficile de
répondre à cette question : il y a toute sorte de
gravité dans l’hémorragie méningée, du mal de
tête brutal et violent sans conséquence au
coma duquel le patient conservera des
séquelles.
« En cas de lésion avérée, quelles sont les
chances de récupération ? »
Dr France Woimant – En cas de lésion
avérée, environ deux tiers des patients
conserveront des séquelles plus ou moins
importantes, et un tiers récupérera ses
fonctions sans séquelles. Les séquelles
peuvent être très importantes et rendre le
patient totalement dépendant d’un tiers. La
rééducation précoce prend toute son
importance, car elle permet de diminuer ces
séquelles. Mais, même si elle est réalisée plus
tardivement, elle reste néanmoins efficace.
entendant parler, vous semblez avoir bien
récupéré !
« Après un accident vasculaire cérébral,
existe-t-il une rééducation de la mémoire
perdue et de la faculté de calculer ? »
Pr Alain Yelnik – Les troubles de mémoire à
la suite d’un seul accident sont peu fréquents.
La rééducation du langage, de la mémoire et
du calcul fait partie de la rééducation
orthophonique.
Dr Eric T. MacKenzie – Il y a une petite zone
du cerveau qui sous-tend les fonctions de
calcul. Une équipe de Caen travaille sur ce
sujet. Si c’est cette zone qui est touchée, les
possibilités de récupérer les fonctions de
calcul sont relativement limitées.
Pr Alain Yelnik – L’acalculie est un symptôme
très particulier, et de nombreuses raisons
peuvent l’expliquer. Il faut faire un bilan et
comprendre pour quelles raisons il y a un
trouble du calcul, qui est rarement isolé.
« J’ai subi deux accidents vasculaires
cérébraux successifs. Je n’ai pas de
troubles physiques mais une importante
fatigue, avec des difficultés d’expression,
des difficultés de préhension, et des
problèmes de mémoire. J’ai été très bien
pris en charge par l’hôpital de Caen mais
on ne m’a jamais parlé de rééducation. Que
pourrai-je faire ? »
Pr Alain Yelnik – Je ne peux pas répondre sur
l’aspect de la maladie. En ce qui concerne le
symptôme, il s’agit de savoir de quel trouble
vous souffrez et pour cela faire rapidement un
bilan neuropsychologique complet avec votre
neurologue. A partir de là, un plan de travail
définira les aspects sur lesquels la rééducation
peut vous aider et ceux sur lesquels il sera
plus difficile de travailler.
« Victime d’un accident vasculaire cérébral
ischémique en juin 2004, j’ai été aphasique.
Quelles sont les conséquences éventuelles
et les possibilités de récupération ? »
« Après une attaque vasculaire cérébrale,
une de mes mains est douloureuse et
froide. Le neurologue a suggéré de
remplacer le traitement au propanolol pour
éviter cela, mais le cardiologue n’est pas
d’accord. »
Dr France Woimant – Vous avez fait un
infarctus cérébral qui a touché le lobe temporal
gauche, permettant de s’exprimer : en vous
Pr Alain Yelnik – La rééducation n’a
malheureusement pas de réponse à apporter à
ce trouble vasomoteur très fréquent. Quelques
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médicaments peuvent l’atténuer.
« Combien de temps après l’accident
vasculaire cérébral le cerveau peut-il
récupérer ? Peut-on attendre des
améliorations trois ou quatre ans après
l’accident ? »
Pr Alain Yelnik – Cette question est
fondamentale. Si la rééducation a été bonne, il
n’y a pas d’amélioration spectaculaire à
attendre trois ou quatre ans après l’accident. A
contrario, il y a beaucoup à faire avec un
patient qui n’a pas eu de rééducation
immédiate et qui est rééduqué six mois ou un
an après l’accident. En ce qui concerne les
délais de récupération, les médecins se
donnent parfois trois mois, ce qui est court. Il y
a un continuum entre la récupération liée à
une véritable amélioration du cerveau, et la
récupération liée au nouveau fonctionnement
progressif du cerveau. Dans ce cas, le temps
de récupération de la marche, de l’écriture ou
de la parole peut être supérieur à un an.
Pr Alain Yelnik – Dans la poliomyélite, la
commande cérébrale est normale, mais la
transmission est défaillante. Dans l’accident
vasculaire, la déficience se trouve au niveau
de la commande cérébrale. Dans le second
cas, la chirurgie est donc différente, mais elle
s’inspire de ce qui est fait au niveau de la
poliomyélite.
« Les accidents vasculaires sont souvent
liés à de l’hypertension. Pourtant, une
personne avec une tension de 10 a fait un
accident vasculaire cérébral. On lui a
administré du tranxène®, et elle a récupéré
dans les sept heures qui ont suivi. »
Dr France Woimant – Dans certains cas,
notamment lors d’une lésion de l’artère
carotide, un accident vasculaire cérébral peut
survenir avec une tension artérielle très basse.
Dans ce cas, il est nécessaire de faire monter
la tension artérielle à l’aide de traitement
médicamenteux. C’est également ce qui se fait
dans les unités spécialisées.
« J’ai lu qu’après un accident vasculaire
cérébral, les circuits neuronaux étaient
réactivés par des médicaments de la famille
du Prozac®. »
« La chirurgie orthopédique peut-elle
réduire les séquelles qui persistent malgré
une rééducation ? »
Pr Alain Yelnik – Absolument. La chirurgie
peut intervenir par exemple lorsque les
muscles sont restés trop courts et gênent le
mouvement. On distingue la chirurgie
orthopédique sur les tendons et les muscles,
et la neurochirurgie sur les nerfs. Les deux
chirurgies peuvent se compléter : c’est tout
l’intérêt des unités spécialisées de médecine
physique et de réadaptation, qui font le bilan et
décident de proposer ou non ces chirurgies.
« La chirurgie orthopédique peut-elle
améliorer les séquelles de la
poliomyélite ? »
Pr Alain Buisson – Les résultats bruts d’une
étude ont effectivement montré qu’un groupe
de patients qui avait reçu du Prozac® a
présenté une meilleure récupération que le
groupe de patients qui n’en avait pas reçu. Le
Prozac® aide-t-il pour autant les neurones à
résister à l’asphyxie liée à l’accident vasculaire
cérébral ? A priori, les résultats de la même
étude réalisée chez des animaux sont
beaucoup plus mitigés. Il est possible que le
Prozac® améliore la dépression qui peut
suivre un accident vasculaire cérébral. Le
Prozac® ne joue pas sur la cause de la mort
des neurones mais sur un facteur associé.
Dr France Woimant – Les patients qui font un
accident vasculaire cérébral présentent par la
suite une extrême fatigue, pendant plusieurs
mois, probablement liée à des troubles de
l’attention et à des difficultés de concentration.
A la suite d’un accident vasculaire cérébral,
une personne sur deux sera déprimée, et cette
dépression est parfois difficile à déceler. C’est
souvent l’entourage qui la remarque et qui doit
y être attentif, car cette dépression peut gêner
la rééducation. Sur ce point, des médicaments
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sont extrêmement efficaces.
Pr Alain Yelnik – Le Prozac® n’est pas le seul
sur le marché !
« Après mon accident vasculaire cérébral,
j’ai été mis sous traitement de Plavix®,
Loxen® et Sectral®. La sensation de
«jambes coupées» que je ressens après
une longue marche est-elle due à ces
médicaments ? »
Dr France Woimant – La fatigue est un
symptôme constant à la suite d’un accident
vasculaire cérébral. Cette fatigue s’atténue au
fil des mois, et n’est pas forcément liée aux
médicaments qui sont prescrits.
Synthèse rédigée pour la Fondation pour la Recherche
Médicale par Editelor. www.editelor.com
Les Journées de la Fondation Recherche
Médicale 2005 ont été organisées avec le
précieux soutien de l'AG2R, l'Assistance
Publique-Hôpitaux de Paris, IDS France,
Matmut, France 5, France Inter, Pleine Vie,
Top Santé, Femme Actuelle et La Vie. En
régions : les Dernières Nouvelles d’Alsace,
France3 Alsace, Ouest-France, France 3
Normandie, Le Dauphiné Libéré, Nice Matin,
France 3 Méditerranée, La Dépêche du Midi et
France 3 Sud.
« Quelles sont les recherches menées dans
le laboratoire "Neurodégénérescence :
modèles et stratégies thérapeutiques" de
Caen ? »
Dr Eric T. MacKenzie – J’étudie la circulation
cérébrale depuis 33 ans, dont 29 sur les
modèles de l’ischémie. Des modèles animaux,
et notamment le rongeur, sont utilisés pour
tester les médicaments. Depuis peu, des
modèles cellulaires commencent à être
acceptés. Des vétérinaires qui souhaitent
sauver un animal malade à n’importe quel prix
mais que la pharmacopée vétérinaire ne
soigne pas font appel au laboratoire. Notre
intervention a été à chaque fois un succès
pour l’animal et le vétérinaire. Chez l’animal,
on peut quasiment sauver 100 % du cerveau
dans un modèle d’accident vasculaire cérébral.
Pr Alain Buisson – Dans la mesure où il s’agit
d’une pathologie vasculaire, différentes
approches sont possibles. Soit l’on agit sur la
cause de la maladie, en essayant de faire
disparaître l’obstacle vasculaire (des équipes
de Caen travaillent sur cette problématique),
soit l’on agit sur la fragilité particulière du
cerveau à ce type d’accident en essayant de le
rendre plus résistant (des équipes de Caen
sont également impliquées dans ce type de
stratégie), soit l’on essaye de faire récupérer le
cerveau plus rapidement et plus efficacement
(stratégique de recherche plus récente).
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À propos de la Fondation
Recherche Médicale
Créée en 1947 et reconnue d’utilité publique
depuis 1965, la Fondation pour la Recherche
Médicale a pour mission principale de financer
la recherche médicale grâce aux dons et legs
qu’elle collecte auprès du grand public et des
entreprises.
Ses aides concernent tous les aspects de la
recherche médicale, que celle-ci soit
fondamentale, clinique ou épidémiologique. Et
ceci, dans toutes les disciplines médicales. Le
but est clairement affiché : lutter contre toutes
les maladies, sur tous les fronts.
Grâce à la générosité de ses donateurs, la
Fondation Recherche Médicale est devenue
un acteur majeur de la recherche française.
Depuis sa création, elle a participé à toutes les
grandes découvertes médicales.
à travers sa revue Recherche & Santé, ses
guides « Santé : 100 idées reçues. L’avis des
chercheurs » et son site web www.frm.org.
Elle organise chaque année de nombreuses
rencontres chercheurs / grand public partout
en France pour favoriser le débat scientifique
au sein de notre société. À ce titre, elle s’est
vue attribuer par le Gouvernement le label
« campagne d’intérêt général 2005 ».
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