« Accidents vasculaires cérébraux :
La Fondation pour la Recherche Médicale a été créée en 1947 pour apporter une aide rapide et décisive aux chercheurs
dans tous les domaines de la recherche médicale. La Fondation a ainsi participé à toutes les grandes découvertes
médicales françaises. Grâce uniquement aux dons et legs privés, elle soutient chaque année 1 chercheur sur 3 et finance
environ 700 programmes de recherche. La Fondation Recherche Médicale remplit également une mission d’information
pour favoriser le dialogue entre les Français et les chercheurs. À ce titre, elle s’est vue attribuer par le gouvernement le
label « campagne d’intérêt général 2005 ».
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Fondation pour la Recherche Médicale
54, rue de Varenne - 75335 Paris cedex 07
Tél. : 01 44 39 75 75 - Fax : 01 44 39 75 99
ou sur sur www.frm.org (rubrique "aidez la recherche")
Accidents vasculaires cérébraux : mettre toutes les chances de son côté y www.frm.org 1
mettre toutes les chances de son côté.
> SOMMAIRE
Pourquoi des Journées de la
Fondation Recherche Médicale ?
Comment éviter l’accident [AVC] ?
Premiers symptômes…
et la course contre la montre commence !
Optimiser la récupération
des fonctions perdues
Quels médicaments pour demain ?
Les réponses à vos questions
À propos de la Fondation
p. 2
p. 3
p. 4
p. 5
p. 6
p. 8
p. 15
Propos recueillis à l’occasion de la 4è édition des
Journées de la Fondation Recherche Médicale, sur le
thème « Sommes-nous malades de notre
environnement ? ». Le présent débat s’est déroulé le 12
septembre 2005, à l’auditorium du Musée des Beaux-
Arts de Caen.
Débat animé par Laurent Romejko, journaliste de
France 2.
Document disponible sur le site web de la Fondation
Recherche Médicale www.frm.org
Publication : novembre 2005
Crédits photographiques : Fondation pour la
Recherche Médicale.
»
Avec la participation de :
> Dr Eric T. MacKenzie
Directeur de recherche dans l'UMR 6185 Université de Caen - CNRS "Neurodégénérescence : modèles et
stratégies thérapeutiques", au sein du GIP Cyceron de Caen.
> Dr France Woimant
Praticien hospitalier dans le service de neurologie de l’hôpital Lariboisière Fernand Widal, Paris (Assistance
Publique - Hôpitaux de Paris), et Présidente de la Société française neurovasculaire.
> Pr Alain Yelnik
Chef du service de médecine physique et de réadaptation à l’hôpital Lariboisière Fernand Widal, Paris
(Assistance Publique - Hôpitaux de Paris).
> Pr Alain Buisson
Co-responsable de l'équipe de recherche "Pathologie de la neurotransmission" à l'UMR 6185 Université de Caen
- CNRS "Neurodégénérescence : modèles et stratégies thérapeutiques", au sein du GIP Cyceron de Caen.
Journées de la Fondation Recherche Médicale y Accidents vasculaires cérébraux y www.frm.org 2
Pourquoi
des « Journées de la Fondation Recherche Médicale » ?
Plus que jamais, les liens entre environnement et santé sont aujourd’hui au
cœur des inquiétudes des Français. Pollution de l’air et de l’eau, risques
alimentaires, contamination microbiologique et chimique, rayonnements,
stress et bruit… sont autant de facteurs incriminés dans nombre de maladies
et auxquels nous sommes tous potentiellement exposés. En outre, les
maladies liées directement ou indirectement à notre environnement et à nos
modes de vie sont en constante augmentation : cancers, maladies
cardiovasculaires, allergies, obésité, stérilité… À titre d’exemple, on estime
que 7 à 20 % des cancers seraient imputables à des facteurs
environnementaux ! Pourtant, aujourd’hui encore, nombre de questions
restent en suspens…
Devant le besoin d’information que vous nous manifestez chaque jour, la Fondation Recherche
Médicale a décidé en septembre 2005 d’ouvrir ce débat avec vous, en présence des meilleurs
experts. La 4e édition des Journées de la Fondation Recherche Médicale1 a posé, en effet, la
question « Sommes-nous malades de notre environnement ? ». Au cours de six débats sur six
thématiques différentes et dans six villes de France, un public venu nombreux a pu dialoguer avec les
chercheurs et trouver réponses à ses questions. Face à ce questionnement, la Fondation Recherche
Médicale a également choisi de lancer, dès 2004, le programme « Défis de la recherche en
allergologie2 ». C’est une réelle incitation au développement de recherches sur les origines
moléculaires et cellulaires des allergies et sur les pistes de traitements. C’est également une initiative
ambitieuse qui n’aurait pu voir le jour sans la générosité et la confiance de ses donateurs - peut-être
vous ? -. Cette nouvelle édition des Journées de la Fondation Recherche Médicale est finalement
l’occasion de mieux comprendre les enjeux de la recherche et de mesurer le rôle essentiel de la
Fondation Recherche Médicale.
Joëlle Finidori,
Directrice des affaires scientifiques
de la Fondation Recherche Médicale
1visitez le site consacré à l’événement http://www.jfrm.org
2pour plus d’infos, consultez la page http://www.frm.org/demandez/dem_specifiques_allergie.php
Journées de la Fondation Recherche Médicale y Accidents vasculaires cérébraux y www.frm.org 3
Comment éviter l’accident ?
Dr France Woimant
Praticien hospitalier dans le service de
neurologie de l’hôpital Lariboisière Fernand
Widal, Paris (Assistance Publique - Hôpitaux
de Paris), et Présidente de la Société française
neurovasculaire.
Dr Eric T. MacKenzie
Directeur de recherche dans l'UMR 6185
Université de Caen - CNRS
"Neurodégénérescence : modèles et stratégies
thérapeutiques", au sein du GIP Cyceron de
Caen.
Pr Alain Buisson
Co-responsable de l'équipe de recherche
"Pathologie de la neurotransmission" à l'UMR
6185 Université de Caen - CNRS
"Neurodégénérescence : modèles et stratégies
thérapeutiques", au sein du GIP Cyceron de
Caen
> L’accident vasculaire cérébral
Dr France Woimant – L’accident vasculaire
cérébral est complexe et très varié. Il peut se
traduire par un mal de tête brutal et fort, suivi
d’une paralysie du côté gauche, d’un coma et
d’un décès dans les 24 ou 48 heures. Il peut
également se
traduire par une
brutale paralysie
de la moitié du
corps et des
difficultés
d’expression, avec
parfois des
séquelles. Enfin,
l’accident
vasculaire cérébral
peut se traduire
par des troubles
visuels légers. Un accident vasculaire cérébral
correspond à la survenue brutale d’une lésion
du cerveau, secondaire à une lésion
vasculaire. Les troubles seront proportionnels
à la taille de la lésion. Selon que la zone du
cerveau touchée est celle de la motricité, du
langage ou de la vision, les personnes
présentent une paralysie brutale, des
difficultés à s’exprimer et à comprendre ce
qu’on leur dit, ou encore des troubles visuels.
Ce qui rend la lésion vasculaire complexe –
comparée par exemple à un infarctus du
myocarde –, est qu’elle peut être de deux
types : le vaisseau peut se rompre et entraîner
une hémorragie cérébrale, ou bien se boucher
et provoquer un infarctus cérébral. Il y a quatre
fois plus d’infarctus cérébraux que
d’hémorragies cérébrales.
> Qui est concerné ?
L’accident vasculaire cérébral est une
pathologie très fréquente : on estime qu’il y a
chaque année 130 à 150 000 cas d’accidents
vasculaires cérébraux en France, davantage
que d’infarctus du myocarde. En d’autres
termes, un accident vasculaire cérébral
survient toutes les quatre minutes en France.
Cette pathologie touche préférentiellement les
sujets âgés de 70 ans et plus. Elle peut
toutefois toucher des sujets plus jeunes : 5 %
des personnes ayant un accident vasculaire
cérébral sont âgées de moins de 40 ans.
> Les facteurs de risque et de protection
Les facteurs de risque lèsent progressivement
les artères. L’hypertension artérielle est un
facteur de risque majeur des accidents
vasculaires cérébraux. Le tabac, le diabète et
le cholestérol sont également des facteurs de
risque. Si l’on traite son hypertension artérielle
et que l’on arrête de fumer, le risque d’accident
vasculaire cérébral diminue de manière
importante. Parallèlement à cela, il existe des
facteurs protecteurs, comme la pratique
quotidienne d’exercice physique. Le rôle de
l’alcool est plus ambigu : boire en moyenne un
verre par jour pour les femmes et deux verres
par jour pour les hommes protège de l’accident
vasculaire cérébral. Par contre, une
consommation plus importante augmente le
risque. Le fait d’avoir une alimentation
équilibrée, sans trop de sel ni de graisses
protège également de l’accident vasculaire
cérébral.
Pour éviter cet accident, il faut respecter ces
règles d’hygiène de vie mais également faire
dépister une éventuelle hypertension artérielle.
En France, une personne sur deux ne sait pas
qu’elle est hypertendue. Parmi les personnes
hypertendues, une sur deux ne se traite pas,
et parmi celles qui sont traitées, une sur deux
est mal traitée. L’hypertension multiplie par dix
le risque de faire un accident vasculaire
cérébral : ceci démontre l’importance de se
faire prendre sa tension artérielle, de se faire
dépister et de se faire traiter.
Journées de la Fondation Recherche Médicale y Accidents vasculaires cérébraux y www.frm.org 4
> Notre mode de vie augmente-t-il le risque
d’accident vasculaire cérébral ?
Dr Eric T. Mackenzie – Oui et non ! Le
nombre d’accidents vasculaires cérébraux
chez les jeunes de pays industrialisés diminue,
mais il augmente chez les populations toujours
plus âgées. Il est peu probable que la vie
d’une personne âgée de 80 ans sera modifiée.
Un quart des
personnes qui
subissent un
accident vasculaire
cérébral va mourir,
un quart sera
tellement handicapé
qu’il sera
entièrement
dépendant de leur
entourage, un quart
présentera un net
dysfonctionnement mais pourra vivre de
manière indépendante, et le dernier quart
récupérera (notamment les sujets jeunes). Le
coût socio-économique de cette maladie est
énorme, mais l’impact médiatique et sociétal
est peu important, car elle concerne
essentiellement une population très âgée.
Pr Alain Buisson – Nous savons que la
population des pays industrialisés vieillit de
plus en plus. Cette pathologie deviendra donc
extrêmement fréquente. Il sera nécessaire de
la prendre en charge de manière peut-être
plus efficace.
Premiers symptômes…
et la course contre la montre
commence !
Dr France Woimant
Praticien hospitalier dans le service de
neurologie de l’hôpital Lariboisière Fernand
Widal, Paris (Assistance Publique - Hôpitaux
de Paris), et Présidente de la Société française
neurovasculaire
Les symptômes qui doivent alerter
Une paralysie brutale d’un hémicorps (bras,
jambe, visage), un trouble brutal de la parole
(plus de parole ou confusion de mots), un
trouble visuel brutal ou encore la survenue
simultanée des trois, qu’il y ait ou non des
maux de tête associés, doivent faire évoquer
l’accident vasculaire cérébral et faire appeler le
15 pour être amené à l’hôpital. Chaque minute
compte : lorsqu’un vaisseau se bouche ou
s’occlut, l’oxygène transporté par le sang,
n’arrive plus jusqu’aux cellules cérébrales, qui
s’asphyxient et meurent.
> La prise en charge médicale :
chaque minute compte
Les médecins ont peu de temps pour limiter
l’expansion de cet infarctus cérébral. Il existe
des thérapeutiques simples pour limiter
l’extension de l’infarctus : apporter de
l’oxygène, éviter que le taux de sucre sanguin
ne soit trop élevé, éviter la fièvre. Si le malade
arrive précocement à l’hôpital, on peut lui
administrer un traitement thrombolytique (par
exemple la fibrinolyse, utilisée pour l’infarctus
du myocarde) qui liquéfie le caillot et rétablit la
circulation dans l’artère. Ce traitement doit être
administré dans les trois heures qui suivent
l’accident vasculaire : cela signifie que les
patients ou leur entourage doivent reconnaître
les symptômes et arriver rapidement à
l’hôpital. De plus, les symptômes sont les
mêmes, qu’il s’agisse d’un infarctus ou d’une
hémorragie. Pour les différencier, il est donc
nécessaire de faire des radios, par imagerie
(scanner) ou résonance magnétique (IRM). Le
délai est donc court. Au-delà de ces trois
heures, les risques sont très importants, et ce
traitement aggrave l’état du patient. Il s’agit
véritablement d’une course contre la montre. Il
est donc impératif d’appeler rapidement le 15
afin d’être amené dans un hôpital qui compte
un service de neurologie ou une unité
neurovasculaire (qui sont encore peu
nombreuses).
> Les unités neurovasculaires spécialisées
La majorité des patients arrivent à l’hôpital plus
de trois heures après l’accident vasculaire
cérébral et, de ce fait, ne peuvent pas
bénéficier du traitement thrombolytique. La
prise en charge par l’unité neurovasculaire
spécialisée reste toutefois très efficace, car
elle repose sur une équipe dédiée et formée à
l’accident vasculaire cérébral. Les infirmières
qui connaissent la pathologie prennent mieux
en charge les patients et sauront qu’il faut être
vigilant lors de l’alimentation d’un patient qui
vient de faire un accident vasculaire cérébral,
car les muscles de sa gorge peuvent être
paralysés et il peut s’étrangler en avalant. Les
kinésithérapeutes débutent immédiatement la
rééducation et positionnent correctement le
membre paralysé afin d’éviter la survenue
d’attitude vicieuse. Des orthophonistes
Journées de la Fondation Recherche Médicale y Accidents vasculaires cérébraux y www.frm.org 5
réapprennent aux patients à parler. Des
psychologues peuvent également intervenir
auprès des patients et de leur famille. Enfin,
les médecins prescrivent des traitements en
fonction de la cause de l’accident et
coordonnent la prise en charge. Ils
déterminent, après la phase aiguë, dans quel
service de rééducation envoyer leurs patients.
> L’inégalité des équipements
des hôpitaux en France
Il n’y a actuellement qu’une trentaine d’unités
neurovasculaire en France, spécialisées dans
la prise en charge des accidents vasculaires
cérébraux. La situation est toutefois en train de
s’améliorer : le Ministère a demandé
l’élaboration d’un plan d’organisation des
soins. Actuellement, chaque région mène une
réflexion sur l’organisation de la neurologie au
sein de ses hôpitaux, afin que les patients
arrivent directement dans ces unités
spécialisées. En Ile-de-France, ces unités
neurovasculaires passeront de cinq à onze
dans les mois qui viennent. En Normandie,
une unité neurovasculaire ouvrira
prochainement au CHU de Caen. Les choses
se mettent progressivement en place. Il faut
espérer que la prise en charge deviendra
rapidement la même que celle de l’infarctus du
myocarde, dans laquelle un malade souffrant
d’une douleur dans la poitrine est directement
amené par le SAMU dans une unité de soins
intensifs cardiologiques.
Optimiser la récupération
des fonctions perdues
Pr Alain Yelnik
Chef du service de médecine physique et de
réadaptation à l’hôpital Lariboisière Fernand
Widal, Paris (Assistance Publique - Hôpitaux
de Paris)
> Les trois aspects
de la rééducation fonctionnelle
La rééducation s’adresse à tous les
symptômes de l’accident vasculaire, avec plus
ou moins de succès : paralysie, aphasie
(trouble de la parole), trouble de la sensibilité
ou de la vision, troubles urinaires, et quelle
que soit la cause de l’accident (hémorragie ou
infarctus).
Le premier aspect de la rééducation, très
important, consiste à éviter l’apparition de
complications supplémentaires. Si l’on ne
s’occupe pas d’un patient hémiplégique
victime d’un accident cérébral, il souffrira
rapidement d’un raidissement progressif des
membres, qui peut survenir dès les premiers
jours qui suivent l’accident. Cette complication
n’est pas systématique et peut être évitée.
Dans ces cas, la rééducation (essentiellement
la kinésithérapie) doit intervenir très
précocement. Dans
certaines aphasies,
les personnes
peuvent prendre un
tic de la parole
(répétition de mots) :
dès les premiers
jours, il est important
de les empêcher
d’acquérir ce tic et de
s’enfermer dans un
stéréotype.
Grâce aux systèmes
d’imagerie et notamment d’IRM, on sait que la
rééducation joue un véritable rôle sur
l’amélioration neurologique et la récupération
du cerveau. La rééducation va ainsi aider le
cerveau à mettre en œuvre des phénomènes
de plasticité cérébrale. Il s’agit de la capacité
qu’a le cerveau de modifier le fonctionnement
des neurones. Si les neurones responsables
de la mobilité de la main sont abîmés, ses
voisins, qui jouaient un autre rôle, sont
capables de modifier leur fonctionnement, pour
peu qu’on le leur demande en les sollicitant et
en les « bousculant » ! On sait à présent qu’en
plus des complications précédemment citées,
un patient ayant subi un accident vasculaire et
qui est laissé tranquillement sans rien faire ne
sollicite pas son cerveau. Il faut donc solliciter
le cerveau de multiples manières, avec des
exercices très différents, pour l’obliger à
trouver le moyen de récupérer ce qui ne
fonctionne plus bien.
La troisième partie de la rééducation consiste,
lorsque malheureusement les parties de
cerveau abîmées sont trop importantes et que
le patient ne peut plus bouger la main ou le
pied, à apprendre à vivre malgré cela. Même si
tout n’est pas revenu, on peut marcher,
manger, s’habiller, écrire, conduire sa voiture.
Cet aspect de la rééducation, qui consiste à
retrouver la fonction d’une autre manière, est
différent.
> Le moment de la prise en charge
par la rééducation
Il est capital que la rééducation intervienne dès
le premier jour, afin d’empêcher les
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