
ÉDITORIAL
”
P.G. Steg déclare avoir reçu
desbourses de recherche
deMerck, Sanofi et Servier, ainsi
que des honoraires de Amarin,
Amgen, AstraZeneca, Bayer,
Boehringer-Ingelheim, Bristol-
Myers Squibb, CSL Behring,
Daiichi-Sankyo, GlaxoSmithKline,
Janssen, Lilly, Merck, Novartis,
Pfizer, Regeneron, Sanofi,
Servier, TheMedicines Company.
après un repos de 5 minutes, en position allongée ou demi-assise,
lorsdeplusieurs consultations différentes, et de confirmer le
diagnostic, avant toute instauration de traitement médicamenteux,
par uneautomesure ou une mesure ambulatoire automatisée (MAPA).
Eneffet, cela évite le traitement intempestif des sujets “émotifs” dont
la pression artérielle pourrait être surestimée au cabinet médical mais
parfois notablement plus basse dans la vie quotidienne. Chez ces
sujets, un traitement excessif entraîne une majoration substantielle du
risque d’effets indésirables, parfois sans bénéfice, voire, si la pression
artérielle est trop basse, avec des effets délétères notables, compte tenu
de l’existence d’une courbe en J de la relation entre pression artérielle
et risque cardiovasculaire dans les populations fragiles telles que les
coronariens(2). Or, si la cible visée dans SPRINT est de 120mmHg,
ceci est mesuré dans des conditions tellement drastiques que cela peut
correspondre à une pression artérielle “casuelle” au cabinet médical
qui pourrait être aisément de 5 à 10mmHg plus élevée, voire jusqu’à
15mmHg. Une difficulté majeure est que la pression artérielle mesurée
en consultation casuelle est souvent plus élevée que la pression artérielle
ambulatoire, mais aussi plus variable et donc qu’on ne peut “calculer”
une différence standardisée qui permettrait de relier l’une à l’autre.
Essayer d’obtenir une pression artérielle systolique de 120mmHg lors
d’une prise casuelle correspondrait peut-être, chez certains patients
(mais pas chez tous !), à des chiffres beaucoup plus bas de pression
artérielle réelle(3). C’est probablement une des raisons qui a freiné la
Société francaise d’hypertension artérielle (SFHTA) etla Haute Autorité
de santé dans l’adoption d’une stratégie visant unepression cible à
120mmHg, et qui explique que les toutes récentes recommandations
françaises continuent de préconiser une cible detraitement à
140/90mmHg.
En pratique, pour le clinicien, il n’y a pas d’autre choix que de
s’acharner à obtenir une mesure fiable de pression artérielle, en “prenant
le temps” de la mesure, en multipliant les mesures et, surtout, en
s’appuyant chaque fois que cela est possible, pour les modifications du
traitement, sur les résultats de l’automesure, qui ont l’avantage d’être un
bien meilleur reflet de la pression artérielle “ambulatoire” du ou de la
patient.e, et d’impliquer celui-ci ou celle-ci dans sa prise en charge.
1. SPRINT Research Group,
Wright JT Jr, Williamson JD
et al. A randomized trial of
intensive versus standard
blood-pressure control. N Engl
J Med 2015;373:2103-16.
2. Vidal-Petiot E, Ford I,
Greenlaw N et al. Cardiovas-
cular event rates and mortality
according to achieved systolic
and diastolic blood pressure in
patients with stable coronary
artery disease: an international
cohort study. Lancet 2016
388(10056):2142-52.
3. Kjeldsen S, Lund-Johansen
P, Nilsson PM, Mancia G.
Unattended Blood Pressure
Measurements in the Systolic
Blood Pressure Intervention
Trial. Implications for entry
and achieved blood pres-
sure values compared with
other trials. Hypertension
2016;67(5):808-12.
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