commença de plus en plus à ressembler aux Dieux ce qui provoqua une
terrible colère chez Zeus qu’il exprima par des éclairs et des coups de
foudre terrifiants. De plus, Zeus, maître de l’Olympe, punit Prométhée en
l’enchaînant au sommet du Caucase et tous les jours, un aigle venait
dévorer son foie. C’est au bout de trente ans, qu’Héraclès vint le libérer de
son martyre. D’après ce mythe grec, le maître de l’Olympe apparaît comme
vengeur et menaçant pour l’Humanité désireuse d’acquérir la plénitude
divine. Ce Prométhée qui apporte la révélation libératrice est sévèrement
puni car Zeus préfère que l’Humanité demeure dans les obscurs
cauchemars de sa précarité et ne veut pas lui partager ses prérogatives
divines. Le Dieu-Père de l’Évangile nous apparait désireux de nous partager
sa plénitude et c’est dans la tendresse et dans la miséricorde qu’il nous
porte vers la plénitude de la vie divine.
Pensons maintenant à Pandore, l’épouse que Zeus donna à Épiméthée.
Cette belle femme avait vu le jour dans l’atelier d’Héphaïstos, le dieu du
feu. Ce dernier avait fait une statue de fer si belle que Zeus lui donna la vie.
Tous les dieux olympiens vinrent vers elle pour lui offrir des cadeaux
somptueux. Quand Zeus l’offrit comme épouse à Épiméthée, il lui offrit un
coffret fermé à clef que Pandore ne devait jamais ouvrir. Comme Pandore
s’ennuyait après un certain temps, elle ouvrit ce fameux coffret et c’est
alors que s’échappèrent de cette boîte tous les malheurs de ce monde
mais, à la fin seulement, sortit l’espoir, ce cadeau qui permit à l’Humanité
de survivre jusqu’à maintenant. Et dans ce mythe grec, on se rend compte
une fois de plus comment les dieux de la mythologie grecque sont jaloux,
mesquins, ténébreux et portés sur la vengeance, sur la corde plus que sur la
miséricorde. C’est en trainant dans notre culture ces images que nous en
sommes venus à relire ces textes bibliques avec ces lunettes laissées dans
nos bagages culturels hérités de la civilisation gréco-latine. Par ces mythes,
nous réalisons comment ont pu surgir toutes ces tentatives athées venues
du siècle de la Raison. Maintenant, nous réalisons davantage comment
nous est venue cette lecture biaisée si chère à la théologie de la satisfaction
dont nous sortons à peine encore aujourd’hui. Maintenant nous
découvrons un Dieu tout autre, désireux de nous partager sa plénitude de
vie. « Je suis venu pour que vous ayez la vie en abondance. » (Jn 10,10)