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théâtredansemusiquemusiques du monde
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Le théâtre, comme la danse, a une force effray-
ante. Sans doute parce qu’on y voit les corps
comme nulle part ailleurs et que la parole y est
encore un événement. On y surexpose le monde.
Dans cet esprit, cette nouvelle saison s’engage
sur des chemins singuliers, s’aventure dans
d’autres formes de représentations, avec des
artistes qui renouvellent les perceptions et nous
orientent vers des territoires à découvrir.
Le Théâtre de la Ville est un lieu de partage,
ouvert sur le monde et ses expérimentations
artistiques, fondé sur l’alliance des différents
arts, danse, théâtre et musique. Aussi avons-
nous cherché, sous le signe de l’exigence artis-
tique, à inventer une trajectoire fidèle au projet
dont nous avons rêvé, pour parvenir à ce que
chacune de ces pratiques puisse produire le
meilleur d’elle-même, en définissant plusieurs
axes principaux.
La création
Elle est indispensable. Elle demande que l’art
se renouvelle, qu’il expérimente sans cesse,
non pas pour le plaisir de la nouveauté à tout
prix, ou pour contredire ou scandaliser, mais
pour s’arracher à la routine, à soi-même. «Se
déprendre de soi-même », disait Michel Fou-
cault. Un Théâtre, donc, qui soit d’abord un lieu
pour la création. Ce mot peut paraîtregalvau-
dé. Pourtant il signifie que l’on ne se contente
pas d’organiser du déjà-vu mais que l’on s’obli-
ge à révéler des œuvres, prendre des risques
aussi bien esthétiques qu’éthiques, créer des
spectacles qui témoignent non seulement de
notreépoque, mais aussi de la façon dont les
auteurs y répondent. La création demeureun
acte de résistance à toute forme de normalisa-
tion culturelle. Ainsi cette saison, nous avons
souhaité développer notamment le partenariat
avec le Festival d’Automne à Paris, dans la
volonté commune d’accueillir des œuvres signi-
ficatives, internationales et pluridisciplinaires.
Il nous faut aussi réfléchir à la circulation du
théâtre, de la danse et de la musique, tant
auprès du grand public, qui est d’abordcelui
de Paris, qu’auprès de celui de ses banlieues
proches et moins proches. S’adresser à de
nouveaux spectateurs, faire de nouvelles tenta-
tives en direction des milieux scolaires et uni-
versitaires, souvent parents pauvres des acti-
vités artistiques. Nous chercherons à inventer
encore d’autres modèles de diffusion pour que
les spectacles créés et présentés au Théâtre
de la Ville puissent circuler, se faire connaître
ailleurs, au travers de liens nouveaux avec
d’autres théâtres tant en France qu’à l’étranger.
Les Maîtres
La création ne doit pas s’opposer à l’exploration
du passé, à la mémoire, à l’Histoire. La conjonc-
turethéâtrale actuelle, c’est une de mes convic-
tions, a tendance parfois à se détacher de la
mémoiredu Théâtre, ou plutôt de son histoire.
Le théâtre, dont l’acte a toujours lieu dans l’ins-
tant, se passe de mémoire, en un sens, mais
Antoine Vitez insistait toujours pour direque les
grands acteurs incarnent, qu’ils le veuillent ou
non, la mémoireet l’histoiredes rôles.
Rien ne se fait qu’avec le temps ;aussi est-il
vrai que la fidélité aux artistes suppose le res-
pect et la reconnaissance des grands Maîtres
du passé, et donc aussi des Maîtres d’aujour-
d’hui. Aussi bien, dans la saison qui s’annonce,
laisseront nous la place librcertains Maîtres
du Théâtre, de la Musique et de la Danse, pour
qu’ils nous donnent encorede leurs Leçons. Il
ne s’agit pas d’hommages – ce mot est parfois
bien funèbremais de rencontres ou de retrou-
vailles, au grand sens du mot entreun artiste
en scène et le public dans la salle.
édito
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1
Jeunes artistes et nouveaux
horizons
Du même mouvement où nous voulons défendre
les maîtres et le regard sur plusieurs généra-
tions, nous souhaitons aussi soutenir les jeunes
compagnies, faire de nouvelles rencontres,
découvrir de nouveaux talents et rester attentifs
aux expériences, aux contenus et aux formes
nouvelles.
Sans doute la société de consommation deman-
de le renouvellement incessant et rapide des
formes: vite, vite, encore de la chair fraîche, celle
d’hier matin est déjà faisandée. Je ne partage
pas ce point de vue, même si je prône l’expéri-
mentation. Si nous donnons une chance à de
jeunes artistes sur lesquels on fait un pari, c’est
plutôt pour entreprendre avec eux un chemin
commun. C’est une histoire d’amour, et non pas
de calcul ou d’évaluation statistique.
Intersections
Je me réjouis de défendre les artistes, assez
nombreux dans les temps récents, capables de
modifier les frontières entre les arts, en inven-
tant à chaque fois de nouvelles modalités et de
nouvelles formes de leurs rencontres. Un artis-
te authentique est tout à fait capable de refon-
der sa discipline… autrement: des danseurs
qui parlent, des musiciens qui jouent des rôles,
des interprètes qui se taisent, pour donner sa
valeur au silence, pour habiter l’espace et pour
exalter le temps. Je souhaite que notre projet
s’accompagne aussi de réflexions sur l’état
actuel et sur l’avenir ou la destinée de ces diffé-
rents arts. Ainsi, Heiner Goebbels, et son inven-
tion du Concert musical, offrira dans des cadres
insolites des textes de T. S. Eliot, Blanchot, Kafka
et Beckett, chants en anglais par le Hilliard
Ensemble. Guy Cassiers, qui a remporté un réel
succès avec son Triptyque l’an dernier, fera
une mise en scène du grand roman Au-des-
sous du Volcan,de Malcolm Lowry. Angelin
Preljocaj, se proposera audacieusement de
dire/ danser le sublime Funambule de Jean
Genet. Jan Fabre proposera un solo écrit par
lui-même. Voilà bien, avec Maguy Marin, Auré-
lien Bory, la compagnie chilienne Teatrocine-
ma, Jan Lauwers et bien d’autres, des artistes
dessinant de nouveaux cadastres, déplaçant
les cloisons, ouvrant des trappes, creusant des
terriers ou déployant leurs ailes dans de nou-
veaux espaces entre la scène, le corps, l’image,
le cinéma, l’objet…
Poétique des langues et troupes
étrangères
«Il ne faut pas avoir peur des langues étran-
gères, au contraire; j’ai toujours pensé que, si on
regarde longtemps et soigneusement les gens
quand ils parlent, on comprend tout. Moi je vous
parle étranger et vous aussi, alors, on sera vite
sur la même longueur d’onde » Cette phrase
que Bernard-Marie Koltès fait dire à Léone dans
Combat de nègre et de chiens,nous souhaitons
aujourd’hui la reprendre à notre compte. Ainsi,
David Lescot mettra en scène L’Européenne et
réunira pour l’occasion une troupe française,
italienne, portugaise et slovaque. De même,
l’auteur japonais Oriza Hirata travaillera à une
adaptation de Par-dessus bord,la pièce de
Michel Vinaver, qu’Arnaud Meunier mettra en
scène avec une troupe franco-japonaise.
Ainsi, nous continuerons à faire entendre la part
poétique de ces langues, à réunir dans un même
espace ceux qui la parle et l’entende, à voir se
côtoyer dans la salle et sur la scène des com-
munautés linguistiques différentes.
Le retour du Berliner Ensemble au Théâtre de la
Ville est aussi un événement. Il n’y était pas venu
depuis 1960. La venue de L’Opéra de quat’sous
de Brecht témoigne de l’art d’acteurs d’une
grande troupe sachant chanter, aptes à rappro-
cher plutôt l’opéra, ou la comédie musicale, du
théâtre, que l’inverse. Robert Wilson est, on le
sait, l’un de ceux qui maîtrisent à la perfection
l’image scénique et le temps musical, et l’exerci-
ce des voix dans cet Opéra de quat’sous relève
du grand art. Que le Richard II de Shakespeare,
monté par Claus Peymann, metteur en scène
trop peu invité en France, fasse aussi honneur à
ce Berliner Ensemble qu’il dirige, signifie bien
que théâtre allemand et théâtre français ont
depuis des années de profondes connivences.
Ensemble artistique
Le dramaturge, l’auteur, le scénographe, le
musicien et la troupe d’acteurs qui m’accom-
pagnent constituent l’Ensemble artistique du
Théâtre de la Ville. Car on réussit bien un spec-
tacle non seulement parce qu’on s’entoure d’ar-
tistes de talent, mais surtout parce qu’on par-
vient à travailler et à inventer ensemble. Cela
suppose que le lieu où travaillent ces artistes
soit non seulement un lieu de représentation,
mais aussi l’endroit d’une réflexion continue, un
espace de recherche et d’interrogations sur les
auteurs et les modes de représentations. Pour
que le Théâtrede la Ville soit un lieu en mouve-
ment, un lieu d’intense vitalité artistique, cet
«Ensemble artistique » tiendra aussi une place
importante, en s’impliquant dans des ateliers
avec des lycéens, des étudiants et aussi des
amateurs, en s’aventurant sur des terrains nou-
veaux à la rencontre d’autres spectateurs.
Enfants
« Qui nous indiquera la place de l’enfant », dit
le poète.
On peut toujours terminer par les enfants. Jouer
est commun après tout à l’enfant et à l’acteur,
et je souhaite que le Théâtre de la Ville s’adresse
le plus souvent possible à eux.
Ils pourront donc voir Wanted Petula de Fabrice
Melquiot, auteur associé, qui caresse dans ce
texte quelques nouveaux mythes chers aux
enfants ainsi que quelques questions qui leur
sont propres, mais aussi un spectacle de
marionnettes du Kerala, au sud de l’Inde, repre-
nant les anciennes légendes du Mâhabhârata,
histoires fabuleuses et héros inconnus.
C’est au travers de nos expériences quoti-
diennes qu’il nous faut essayer d’entrevoir le
théâtrede demain. Nous vivons une époque à
la croisée des chemins, pas seulement poli-
tiques mais aussi artistiques. De quoi la culture
de demain sera-t-elle faite ?Il nous appartient à
nous autres, metteurs en scène et acteurs, cho-
régraphes et danseurs, de continuer à chercher
des voies nouvelles.
Emmanuel Demarcy-Mota.
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septembre
THÉÂTRE
BERLINER ENSEMBLE
p. 5
BERTOLT BRECHT IKURT WEILL IROBERT WILSON
Die Dreigroschenoper IL’Opéra de quat’sous
p.6
DAVID LESCOT
L’Européenne
p. 10
La Commission centrale de l’enfance
p. 11
HEINER GOEBBELS
p. 12
Iwent to the house but did not enter
DANSE
ANGELIN PRELJOCAJ IJEAN GENET
p. 35
MUSIQUE
CHRISTIAN ZACHARIAS
p. 55
MUSIQUES DU MONDE
TARAF DE BUCAREST
p. 63
LA JEUNENÉRATION IRANIENNE
p. 63
octobre
THÉÂTRE
MALCOLM LOWRY IGUY CASSIERS
p. 13
Sous le volcan
FABRICE MELQUIOT I
p. 14
EMMANUEL DEMARCY-MOTA
Wanted Petula Ijeune public - tout public
DANSE
FRANÇOIS VERRET
p. 36
ANNE TERESA DE KEERSMAEKER
p. 37
MUSIQUE
J.F HEISSER IA. CONTRERAS IC. DE MALAGA
p. 56
MUSIQUES DU MONDE
PREM KUMAR MALLIK Inde
p. 64
USTAD AMJAD ALI KHAN Inde
p. 64
novembre
THÉÂTRE
HEINER MÜLLER IJEAN JOURDHEUIL
p. 16
Philoctète
DANSE
BRICE LEROUX
p. 36
PINA BAUSCH
p. 38
LIA RODRIGUES
p. 39
MUSIQUE
ALENA BAEVA IKATIA SKANAVI
p. 56
XAVIER PHILLIPS
p. 56
CHANSON
JEAN GUIDONI
p. 64
JAZZ / MUSIQUES DU MONDE
JOACHIM KÜHN IMICHAEL WOLLNY
p. 65
17 HIPPIES
p. 65
Autour de Berlin 1989 / 2009
JAYANTHI KUMARESH Inde
p. 66
RENATA ROSA IKARIRI-XOCO Brésil
p. 66
décembre
THÉÂTRE
COMPAGNIE TEATROCINEMA
p. 18
Sin Sangre
JAMES THIERRÉE Raoul
p. 19
DANSE
GILLES JOBIN
p. 39
MERCE CUNNINGHAM
p. 40
BORIS CHARMATZ
p. 41
JÉRÔME BEL
p. 41
Autour de «Nearly Ninety»
MUSIQUE
QUATUOR KUSS
p. 57
CAFÉ ZIMMERMANN IS. KARTHÄUSER
p. 57
MUSIQUES DU MONDE
EN CHORDAIS Grèce
p. 66
janvier
THÉÂTRE
ASCANIO CELESTINI I
CHARLES TORDJMANN
p. 20
La Fabbrica
ÖDÖN VON HORVÁTH I
p. 22
EMMANUEL DEMARCY-MOTA
Casimir et Caroline
MOLIÈRE IBÉRANGÈRE JANNELLE
p. 24
Amphitryon
DANSE
ROBYN ORLIN
p. 42
LEMI PONIFASIO
p. 42
MUSIQUE
QUATUOR TAKÁCS
p. 57
3CONCERTS EN 1
p. 58
J. Libeer IN. Braude IA. Margulis
MUSIQUES DU MONDE / CHANSON
ALTAN Irlande
p. 67
MAUROGIOIA Italie
p. 67
BUNUN IPIUMA Chine / Taïwan
p. 67
SIND ET BALOUTCHISTAN Pakistan
p. 68
2
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février
THÉÂTRE
THÉÂTRE DROMESKO
p. 25
Arrêtez le monde, je voudrais descendre
M. VINAVER IO. HIRATA IA. MEUNIER
p. 26
Par-dessus bord /Tori no tobu takasa
AURÉLIEN BORY ICIE 111
p. 27
Sans objet
DANSE
MATHILDE MONNIER
p. 43
ALAIN PLATEL
p. 43
HOFESH SHECHTER
p. 44
MUSIQUE
GRAF MOURJA IEVGHENY BRAKHMAN
p. 59
POÉSIE / MUSIQUES DU MONDE
LA ROUTE DE GENGIS KHAN Mongolie
p. 68
ENSEMBLE D’ISTANBUL Turquie
p. 69
ZÜLFÜ LIVANELI Turquie
p. 69
NAZIM HIKMET Turquie
p. 69
mars
THÉÂTRE
FERNANDO PESSOA ICLAUDE RÉGY
p. 28
Ode maritime
DANIEL DANIS IVÉRONIQUE BELLEGARDE
p. 29
Terre Océane
DANSE
BRIGITTE SETH IROSER MONTLLÓ GUBERNA
p. 45
HANS VAN DEN BROECK
p. 45
MAGUY MARIN
p. 46
PEEPING TOM
p. 46
MUSIQUE
FABIO BIONDI IEUROPA GALANTE
p. 59
BENJAMIN ALARD
p. 59
JEAN-EFFLAM BAVOUZET
p. 60
MUSIQUES DU MONDE
MARJORSTUEN Norvège
p. 70
avril
THÉÂTRE
BERLINER ENSEMBLE
SHAKESPEARE ICLAUS PEYMANN
p.8
Richard II
BERTOLT BRECHT IKURT WEILL IROBERT WILSON
L’Opéra de quat’sous
p.6
MARIONNETTES DU KERALA
p. 30
jeune public - tout public
DANSE
BALLET DE L’OPÉRA NATIONAL DU RHIN I
p. 47
LUCINDA CHILDS
SANKAI JUKU
p. 47
MUSIQUE
FILOMENA MORETTI
p. 60
CHANSON / MUSIQUES DU MONDE
MARIA DE MEDEIROS
p. 70
SUBHRA GUHA Inde
p. 71
3
mai
THÉÂTRE
JAN LAUWERS INEEDCOMPANY
p. 31
La Maison des cerfs
JULIE BERÈS Sous les visages
p. 32
DANSE
L’Inde aux Abbesses
-SHANTALA SHIVALINGAPPA
p. 48
-PADMINI CHETTUR
p. 48
-AKRAM KHAN
p. 49
BALLET NATIONAL DE L’OPÉRA DE LYON
-PROGRAMME AMÉRICAIN
p. 50
-JÉRÔME BEL
p. 50
GREGORY MAQOMA
p. 51
CHRISTIAN RIZZO
p. 51
MUSIQUE
KRONOS QUARTET IA. QASIMOV
p. 60
W. GÜRA IA. VONDUNG IC. BERNER
p. 61
F.-P.ZIMMERMANN IE. PACE
p. 61
MUSIQUES DU MONDE
A.GHORBANI Iran
p. 71
PANDIT JASRAJ Inde
p. 72
MUSIQUE DU TOIT DU MONDE
p. 72
Pakistan-Afghanistan
juin
THÉÂTRE
JAN FABRE
p. 33
Another Sleepy Dusty Delta Day
DANSE
ISRAEL GALVÁN
p. 52
SUSANNE LINKE
p. 52
SAVION GLOVER
p. 53
MUSIQUES DU MONDE
TAMBOURS SACRÉS DE L’INDE
p. 73
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