Au fil de la pensée freudienne - Les Centres de Thérapies et de

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Au fil de la pensée freudienne
Ecrit par Delphine Stepanoff
Psychothérapeute Bayonne
Tél : 05 24 33 48 44
SOMMAIRE
1/ Freud et son époque
Le monde occidental en 1880
Les universités
Charcot et l'hystérie
1ère topique
2/ 1885 La révolution nietzschéenne
Les apports de Nietzsche à la psychologie moderne
3/ Le moi, le ça, le surmoi
Le moi et le ça
Le moi et le surmoi
4/ Les apports de la pensée freudienne
Psychothérapie et coaching
Période post-freudienne
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1/ Freud et son époque
Le monde occidental en 1880
Freud naquit en 1856 en Moravie (région d'Europe centrale, aujourd'hui la partie orientale de la
République tchèque) et mourut en exil à Londres en 1939.Il mit fin à ses jours avec l'aide de son
médecin après 16 ans de souffrances dues à une tumeur de la mâchoire.
Le père de Freud vécut sa jeunesse dans un ghetto, les juifs étaient tout juste tolérés; il y eut ensuite
une émancipation, ce qui provoqua un gouffre entre les deux générations (soumission, rébellion).
Le monde occidental en 1880 était patriarcal, bourgeois, sûr de lui.
L'allemagne était réputée pour sa discipline et son autoritarisme; l'allemand était devenu la première
langue scientifique du monde occidental en psychiatrie et en psychologie.
La France quant à elle représentait les arts et la liberté d'esprit, le savoir vivre.
Londres était le premier centre financier et commercial du monde.
L'homme à cette époque pensait "être maître en sa propre demeure".
Les universités
Elles étaient le centre de toutes les sciences; on y apprenait le latin, le grec, les mathématiques, la
philosophie, les lettres...Il était commun de lire les ouvrages dans leur langue maternelle, pour
exemple Freud mit un vers de Virgile dans l'interprétation des rêves.
L'enseignement du latin favorisait l'acquisition d'une méthode d'analyse et de synthèse.
L'université formait des hommes de grande culture et il était de bon ton à l'époque pour établir sa
réputation de publier un article ou de créer sa propre théorie.
Il était difficile de maintenir sa position, il ne fallait pas dévier de son champ de recherche;
Nietzsche en a subit les frais; il fut professeur à 25 ans en philologie (étude de la linguistique
historique à partir de documents écrits) ce qui était très rare à l'époque et fut contraint d'abandonner
son poste après la parution des ses essais philosophiques.
Pour finir le chapitre sur les universités, la paternité d'un concept ou d'une découverte était attribuée
à celui qui le publiait en premier.
Charcot et l'hystérie.
Freud travailla avec Breuer qui fut le premier d'ailleurs à faire parler Anna O. Pour Elisabeth
Roudinesco, Breuer fut le premier à pratiquer la cure par la parole, ce qui n'était pas encore la
psychanalyse.
Freud alla à Paris étudier avec Charcot qui à l'époque était surnommé le "Napoléon des
hystériques".
Il y avait à la Salpêtrière, 5000 à 6000 femmes enfermées, vivant dans leurs immondices,
enchaînées et sous alimentées. Elles représentaient l'opprobre du peuple comme jadis les sorcières.
Leur maladie venait de l'utérus.
Charcot découvrit que sous hypnose les symptômes disparaissaient et en faisait la démonstration
devant un congrès de médecins et de neurologues. Freud travailla sur la première topique à partir de
1896, se rendant compte que l'hypnose ne suffisait pas à aider les patientes hystériques, les
symptômes revenant à l'état de veille.
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1ère topique.
Il ne faut pas oublier que freud était neurologue, ce qui peut expliquer son envie de localiser les
systèmes puis en 1920, les instances (2ème topique).
Dans la première topique, il y a le système inconscient et le système préconscient/conscient.
Freud mettait en avant l'analyse de l'inconscient à travers les rêves, les actes manqués et les lapsus.
Entre ces systèmes se trouvent des sas, des censures.
Le système conscient reçoit les informations extérieures et les envoie dans l'appareil psychique; il
reçoit également les informations venant de l'intérieur. Il est lié au préconscient. Le système
préconscient gère les éléments qui ne sont pas conscients mais qui peuvent le devenir, il est régit par
le principe de réalité. Nous pouvons observer dans cette première topique le peu d'importance
donnée à la conscience lors de l'analyse.
Le système inconscient est séparé du reste du psychisme, il est régit par le principe de plaisir, les
désirs essaient d'accéder à la conscience mais sont refoulés s'ils sont jugés inacceptables.
A l'époque Freud posait sa main sur le front de ses patients et leur demandait d'exprimer leurs
souvenirs. Lors d'une séance, une patiente lui demanda de se taire et de s'éloigner d'elle. C'est alors
que commença une nouvelle technique thérapeutique, l'association libre et le positionnement du
psychanalyste assis derrière sa patiente.
Il se rend compte également que les abus sexuels des patientes hystériques sont en général des
fantasmes, elles inventent des séductions qui n'ont pas eu lieu, le sujet va s'interroger sur lui-même
et la conscience va devenir le moi et prendre une place prépondérante dans la cure.
Avant de présenter la 2ème topique, un détour par la pensée nietzschéenne semble incontournable.
2/ 1885 La révolution nietzschéenne.
Les apports de Nietzsche à la psychologie moderne
En 1885, il y a un tournant dans le mode de la pensée bourgeoise, Niestzsche dit que l'homme
s'abuse et abuse les autres.
Certains disent qu'il est le fondateur de la psychologie moderne.
On trouve chez lui la conception dynamique de l'esprit avec les notions d'énergies mentales, de
quanta (quantités discontinues), d'énergies latentes ou inhibées, de libération d'énergies ou de
transfert de pulsion à une autre.
Il donnait une place prépondérante aux instincts d'agressivité et d'autodestruction alors que freud
accordait la première place à l'instinct sexuel.
Dans Humain, trop humain, il écrit: "les bonnes actions ne sont que de mauvaises actions
sublimées".
Ainsi que dans Par-delà bien et mal :"l'oubli ne relève pas d'une simple force d'inertie [...] Il s'agit,
au contraire d'un processus actif et, dans son sens le plus strict, d'une capacité positive d'inhibition".
Nous appellerions aujourd'hui l'inhibition, le refoulement.
Il parlait également de "ressentiment", rancoeur, haine, envie; lorsque ces sentiments sont inhibés et
deviennent inconscients, ils peuvent se manifester sous des formes déguisées entraînant une fausse
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moralité. Il disait que la morale chrétienne était une forme "raffinée" de ressentiments.
L'interprétation de Lou Andréas Salomé est très intéressante, elle montre que Nietzsche dans sa
conception du surhomme parle déjà de traitements psychanalytiques: Zarathoustra dit:" l'homme
est quelque chose qui doit être surmonté". L'homme souffre de sa fausse moralité et de ses instincts
agressifs. Pour régler ce conflit, il doit rejeter les valeurs établies et faire l'expérience de ses
instincts refoulés dans toute leur violence. Ainsi l'homme construira sa propre échelle de valeurs et
sa propre morale.
Voici pour le tournant nietzschéen, la fin du 19 ème siècle fut riche, le romantisme, les sciences sur
les rêves, l'intérêt pour l'érotisme (Toulouse Lautrec peignant des prostituées), les romanciers, les
poètes, tous ces facteurs culturels furent déterminants dans la pensée freudienne.
3/ Le moi, le ça et le surmoi
Le moi et le ça
Dans cet article freud dépasse la dimension descriptive du psychisme pour en évoquer la
perspective dynamique.
Le ça, "das es" est un terme emprunté à Groddeck et à Nietzsche.
Freud s'est aperçu au gré de ses expériences analytiques que le moi avait également une partie
inconsciente par ses opérations défensives et ses résistances. Par rapport à la 1ère topique, le moi
occupe plus de place que le système préconscient-conscient en ce que ses opérations défensives sont
en grande partie inconscientes. Ce changement théorique correspond à un changement dans la
pratique, l'analyse est maintenant tournée vers le moi et ses mécanismes de défense au lieu de se
polariser vers la mise à jour des contenus inconscients.
Définition du ça par Laplanche et Pontalis.
"Le ça constitue le pôle pulsionnel de la personnalité; ses contenus, expression psychique des
pulsions, sont inconscients, pour une part héréditaires et innés, pour l'autre refoulés et acquis.
Du point de vue économique, le ça est pour Freud le réservoir premier de l'énergie psychique; du
point de vue dynamique, il entre en conflit avec le moi et le surmoi qui, du point de vue génétique,
en sont des différenciations."
Le principe de plaisir appartient au ça, ainsi que les pulsions de mort (thanatos) et les pulsions
sexuelles (éros) et d'auto-conservation .
Les processus primaires appartiennent également au ça; les processus secondaires au moi.
Un individu peut avoir un désir venant du ça (processus primaire) et sera adapté et remanié par le
moi par une sublimation ou par une défense si le désir est inacceptable (conflit entre le moi et le
surmoi par exemple). Une politesse excessive peut cacher des instincts sadiques, une pudeur, un
désir exhibitionniste, c'est ce que nous appelons la formation réactionnelle (processus secondaire).
Il n'y a aucune cohérence dans le ça et aucune temporalité, il est amoral.
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Définition du moi par Laplanche et Pontalis.
" Du point de vue topique, le moi est dans une relation de dépendance tant à l'endroit des
revendications du ça que des impératifs du surmoi et des exigences de la réalité. Bien qu'il se pose
en médiateur, chargé des intérêts de la totalité de la personne, son autonomie n'est que toute relative.
Du point de vue dynamique, le moi représente éminemment dans le conflit névrotique le pôle
défensif de la personnalité; il met en jeu une série de mécanismes de défense, ceux-ci étant motivés
par la perception d'un affect déplaisant (signal d'angoisse).
Du point de vue économique, le moi apparaît comme un facteur de liaison des processus
psychiques; mais, dans les opérations défensives, les tentatives de liaison de l'énergie pulsionnelle
sont contaminées par les caractères qui spécifient le processus primaire: elles prennent une allure
compulsive, répétitive, déréelle."
Le moi est une partie du ça qui s'est adapté aux perceptions du monde réel; le principe de réalité
appartient au moi. Pour Freud, " la perception joue pour le moi le rôle qui, dans le ça, échoit à la
pulsion."
Au stade oral, l'investissement d'objet et l'identification ne peuvent être distingués. Le ça investit
des objets et les abandonne, le moi dirait au ça: "tu peux m'aimer moi aussi, vois comme je
ressemble à l'objet." Nous passons de la libido d'objet à la libido narcissique (l'amour de soi).
Au 1er stade, l'enfant investit le sein de la mère pour ensuite l'abandonner (zone érogène buccale
investie, auto-érotisme, sevrage); c'est pour cela que le moi est définit comme une somme
d'identifications aboutissant à la formation au sein de la personne d'un objet d'amour investi par le
ça. Le ça investit des objets, le moi ayant évolué et grandi, cherche à s'emparer de cette libido et à
s'imposer au ça comme objet d'amour; le narcissisme du moi est donc un narcissisme secondaire,
retiré aux objets.
Ce qui est important dans cette deuxième topique sont les relations entre le ça et le moi et la
formation du moi. Nous avons tendance à nous concentrer sur la topique du psychisme en oubliant
les relations dynamiques qui existent entre les instances et produisent le refoulement, les défenses et
la sublimation. Ces instances sont en perpétuel mouvement même si dans des névroses ou des
psychoses, il y a des stases bloquées, il n'en reste pas moins que le ça, le surmoi et les exigences du
monde extérieur font pression sur le moi.
Le moi est soumis aux pulsions; prenons l'exemple du sadisme: la pulsion de mort a pour but de
ramener le vivant à l'inanimé, la pulsion sexuelle qui a pour but l'union pulsionnelle va s'allier au
sadisme et lorsque celui-ci prend trop de place et devient indépendant, il va y avoir une désunion.
La pulsion de mort est souvent mise au service de l'éros à des fins de décharge. Dans les névroses
graves, il y a une désunion pulsionnelle forte et la pulsion de mort prend une place prépondérante.
Pour finir, il est essentiel de montrer le rôle de l'angoisse au sein du moi.
Le moi devient avec cette topique le siège de l'angoisse, angoisse de la réalité, angoisse instinctuelle
issue des pressions du ça, angoisse de culpabilité issue des pressions du surmoi.
Le refoulement n'est plus source d'angoisse mais c'est justement l'angoisse qui suscite le
refoulement. Les idées refoulées s'organisent en fantasmes et les émotions liées à ces idées chargées
d'affectivité se transforment en angoisse, d'où la différence entre signal d'angoisse et angoisse
effective. Dans l'hystérie par exemple avec le fantasme de séduction.
Il manque une instance pour expliquer le rôle prépondérant du moi en analyse: le surmoi.
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Le moi et le surmoi
Le surmoi est également appelé idéal du moi.
Nous avons vu que le moi se forme à partir d'identifications qui remplacent des investissements
abandonnés par le ça et que les premières de ces identifications se comportent comme une instance
particulière dans le moi et s'opposant à lui : le surmoi.
Il se forme à partir d'une identification primaire (identification au père) et d'investissements d'objet
au père et à la mère. Donc le surmoi vient du ça, ce qui explique la cruauté dont il peut faire preuve.
L'enfant s'identifie au surmoi de ses parents. Pour Freud il se forme lors de la résolution du
complexe d'œdipe:
il y a chez l'individu une disposition à la triangulation et une bisexualité constitutionnelle.
Pour le garçon, il y a au début un investissement d'objet pour la mère et une identification au père.
Les deux relations cheminent jusqu'à ce que les désirs sexuels se renforcent. Le père est perçu
comme un obstacle à ses désirs mais il est également aimé.
Lors de la fin du complexe d'œdipe, l'investissement objectal de la mère doit être abandonné et
l'identification au père renforcée; la masculinité du garçon se renforce par l'identification. Il peut
aussi s'identifier à la mère. Freud dit que "ces issues dépendent de la force relative des dispositions
sexuelles masculines et féminines."
Pour la fille, soit elle s'identifiera à la mère ou au contraire au père, à l'objet perdu .
Le surmoi n'est pas seulement un résidu des premiers choix d'objet du ça mais il prend aussi la
forme d'une formation réactionnelle contre eux : dans l'identification, il y a l'injonction de "tu dois
être comme ton père" mais en même temps il y a une injonction contraire: "tu ne dois pas être
comme lui car tu ne peux pas faire comme lui" (face à la mère).
Donc l'idéal du moi met tout en œuvre pour refouler le complexe d'œdipe et ne doit sa naissance
qu'à son renversement. " L'histoire de l'apparition du surmoi permet de comprendre que ces conflits
qui opposaient d'abord le moi aux investissements d'objet du ça puissent se continuer en conflits
avec l'héritier de ces investissements, le surmoi."
Il est une partie du moi et reste accessible à celui-ci par les représentations de mots, son énergie
provient du ça. Vu qu'il naît d'une identification avec le modèle paternel, il y a une désexualisation
allant même jusqu'à une sublimation donc il y a une désunion pulsionnelle ce qui explique la dureté
et la cruauté du surmoi. La composante érotique n'a pas assez de force à ce moment de la vie
psychique. La pulsion de mort peut dans certaines affections graves envahir le moi via le surmoi
comme dans la mélancolie. Si le moi n'est pas assez fort pour mettre en place la défense nommée
manie, le patient risque de se suicider.
Le surmoi induit un sentiment de culpabilité.
Dans la névrose obsessionnelle, il s'exprime mais ne peut se justifier. A l'inverse du mélancolique,
l'obsessionnel risque peu le raptus suicidaire car il a effectué une régression au stade prégénital, les
désirs amoureux se transforment en haine contre l'objet. Les pulsions agressives ont été libérées et
cherchent à détruire l'objet ou en tout cas en donnent l'impression, elles ne sont pas retournées
contre lui. Plus l'homme maîtrise ses pulsions agressives, plus l'agressivité de l'idéal du moi aura
tendance à s'en prendre au moi.
Tout ceci nous montre la complexité du psychisme et les forces qui l'habitent. Nous comprenons
mieux également pourquoi le moi a une autonomie toute relative.
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4/ Les apports de la pensée freudienne
Psychothérapie et coaching
Freud et ses confrères étaient pour la plupart médecins. L'auscultation était donc de rigueur, le
médecin n'écoutait pas le patient. Il s'est auto-analysé, a écouté ses patients.
Freud a eu le mérite d'inaugurer l'ère des écoles dynamiques avec leur doctrine, leur organisation,
leurs revues spécialisées et la longue initiation imposée à ses membres. Dans ce sens, cela fait écho
aux écoles philosophiques de l'Antiquité.
Il fut le précurseur pour des générations de psychanalystes; Jung s'est basé sur les concepts
freudiens pour ensuite créer sa propre théorie, ainsi que M. Klein, Lacan et bien d'autres.
Il a inventé la pratique psychanalytique: la libre association d'idées et l'analyse des résistances et du
transfert.
Pour E. Roudinesco, son rôle fut de cristalliser ses idées et de leur conférer une forme originale.
Comme nous l'avons vu avec Nietzsche, ces idées avant Freud étaient diffuses.
Lors d'un travail de psychothérapie, le thérapeute se basant sur les théories freudiennes, analysera
les défenses, tentera de dissiper l'angoisse qui en résulte, et d'affermir le moi pour qu'il puisse
affronter la réalité et surmonter la contrainte des pulsions et les pressions du surmoi.
La thérapie de groupe est également importante, car le patient peut mettre en scène ces instances ou
celles de ses parents lors des psychodrames analytiques.
En coaching, le client peut trouver chez le coach une personne de confiance qui va le narcissiser (la
même chose en psychothérapie), pour l'aider à trouver sa voie. Ferenczi disait qu'il y avait du avoir
un manque de la mère ou du substitut maternel chez les patients atteints de pathologies; c'est dans
cette optique qu'il faisait des compliments à ses patients, qu'il prenait la place du bon parent.
La période post-freudienne
La plupart des confrères ou amis de Freud étaient juifs; il s'est évertué à faire entrer dans son cercle
des psychanalystes d'autres religions pour justement éviter une forme de lobby à la pratique de la
psychanalyse. C'est avec son deuxième groupes (Abraham, Jones, Ferenczi entre autres) que la
psychanalyse prend un essor mondial.
En 1920, en Allemagne est crée une école de psychanalyse ou chaque psychanalyste doit faire une
analyse gratuite et évaluer les ressources de chaque patient; la psychanalyse se démocratise.
Elle est essentiellement basée à Vienne et en Allemagne. L'avènement d'Hitler va changer
totalement cette localisation. La plupart des psychanalystes s'enfuient en Amérique ou en
Angleterre.
Après le passage d'Anna à la gestapo, Freud décide d'émigrer à Londres avec l'aide de Marie
Bonaparte (princesse de Grèce) qui soudoie les nazis. Elle est psychanalyste en France et traductrice
des articles de Freud.
Freud mourra en 1939 à Londres avec l'aide de son médecin.
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Il y aura deux courants psychanalytiques à Londres, Anna Freud et Mélanie Klein.
Anna Freud suit l'œuvre de son père en approfondissant l'analyse des défenses du moi.
Mélanie Klein étudiera le psychisme des nourrissons. Elle situe le complexe d'œdipe à 1 an et
développera une théorie très intéressante sur les mécanismes psychotiques.
Entre les deux il y a une troisième génération, appelée "les indigènes" avec Winnicott qui inventera
le concept du holding et l'importance des relations mère-enfant tout comme Mélanie Klein.
Il y eu une forte migration aux Etats Unis de psychanalystes juifs; ils s'adaptèrent à la mentalité
américaine (puritanisme, psychologie du bonheur individuel) dans un souci d'intégration.
La psychologie y est plus adaptative, les psychologues sont des médecins et ils s'orientent
naturellement vers la médication. Freud avait en horreur les psychanalystes américains qui
justement voulaient à tout prix rendre le patient heureux et adapté à la société.
En France, il fallut attendre deux grandes figures pour que la psychanalyse puisse prendre son essor
et être suivie en Amérique Latine: Françoise Dolto et Jacques Lacan.
Dolto travailla sur l'enfance et l'image inconsciente du corps, Lacan repris les concepts freudiens en
y incluant le langage et la célèbre notion de forclusion. Il redonna également un côté subversif à la
psychanalyse.
Au fil de la pensée freudienne, j'ai pu succinctement (car l'œuvre de Freud est massive) dégager
cette idée de dynamisme du psychisme. En effet, il y a une tendance à analyser les topiques
freudiennes d'une façon inanimée et si en consultation, le thérapeute se base uniquement sur la
topographie du psychisme, il risque de laisser place à la pulsion de mort qui justement tend vers
l'inanimé.
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Bibliographie
Sigmund Freud, Le moi et le ça 1923, Petite Bibliothèque Payot 2010
Henri F. Ellenberger, Histoire de la découverte de l'inconscient 1970, Fayart 1994
J. Laplanche et J.-B. Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse 1967, Presses Universitaires de
France 1984
F. Nietzsche, Par-delà bien et mal 1877, Folio Essais 1988
F. Nietzsche, Humain, trop humain1878, Poche 2001
Filmographie
Film de E. Kapnist et E. Roudinesco, L'invention de la psychanalyse Partie 1 et 2, 1997
réf photo :
http://www.fanpop.com/clubs/psychology/images/33126732/title/freud-who-died-fanart
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