Notes extraites de L`art Indien de Roy C. Craven Harappa

publicité
Notes extraites de L’art Indien de Roy C. Craven
Harappa, les débuts sur les rives de l’Indus
Civilisation urbaine, elle connut son apogée à la fin du 3ème millénaire avant J.-C., elle se situait le long de
la mer d’Oman, au nord et au sud du delta de l’Indus, jusqu’à Delhi.
2 principales cités les sites archéologiques de Mohendjo-Daro et Harappa
Caractéristiques planification urbaine sophistiquée, égoûts recouverts, magasins, temples, citadelle
surplombant la ville basse (probable fonction de réservoir d’eau recueillant les eaux de mousson), grands
bains, entrepôts à grains
Technologie mixte pierre et bronze
Oeuvres d’art caractéristiques les cachets de stéatite, de petite taille (2,5 à 4,5 cm²), gravés, enduits
et cuits. Les symboles pictographiques restent sans explication. Les représentations d’animaux y sont
très variées : réalistes (tigre, éléphant, rhinocéros etc.) ou créatures fabuleuses. On y trouve parfois une
silhouette humaine.
Poterie très grande variété d’objets
Statuaire de cuivre, calcaire, stéatite
La civilisation Harappa décline à cause de bouleversements de l’environnement : évolutions tectonique
dont résultèrent des inondations de longue durée.
Mohendjo-Daro, vue de la citadelle, v. 2300 av. J.-C.
Mohendjo-Daro, cachet gravé, 2300-1750 av. J.-C.
Harappa, Torse de danseur, calcaire, 2300-1750 av. J.-C.
Histoire et religion : les origines
Hypothèse du peuplement de l’Inde Le peuplement de l’inde se fait vraisemblablement depuis le sud de
l’inde. Les premiers indiens sont un peuple proche des aborigènes d’Australie. Il est probable que l’inde
fût jadis reliée par une gigantesque langue de terre à l’Indonésie et l’Australie. Ce contact terrestre fût
interrompu par la montée du niveau des mers à la fin de l’ère glaciaire.
Peintures rupestres, à partir de 5500 avant J.-C., dans le centre de l’Inde (région de Bhopal). Elles
représentent des animaux accompagnés d’humains stylisés, dans des scènes de chasse ou de magie. Les
pigments sont minéraux, ils sont appliqués au doigt ou à l’aide d’une tige.
Les sociétés dravidiennes, sud de l’Inde : peintures murales, tombes mégalithiques, poteries, site célèbre :
les grottes d’Adjantâ
Les aryens, nord de l’Inde. Ils répandent le concept d’une foi fondée sur le sacrifice à des divinités
personnifiant les forces de la nature. Ils mettent en place un système social de castes issu des
pratiques religieuses : les brahmanes, les prêtres officiant les sacrifices - les kchatriya, guerriers, rois ou
administrateurs - les vaiçya, marchands - les çudra, agriculteurs, travailleurs ou serfs - les hors castes, les
intouchables et les dasas à peau brune, les esclaves.
Les textes du Rivêda et le livre des vêda, 1500-1000 avant J.-C., le plus vieil ouvrage religieux du monde. Il
comporte 1028 hymnes à plusieurs divinités.
Les poèmes épiques : le Râmâyana et le Mahâbhârata, vers 400 avant J.-C., le plus long poème du monde
90 000 vers ou slokas.
Ce sont le fruit d’une transmission orale, ils sont transcrits des siècles après leur conception.
art-indien.indd 1
18/05/2008 18:13:48
Concepts nouveaux
Bhakti, l’amour dévot de la divinité (deviendra un élément important du culte de Krichnâ)
Djanâ, connaissance des textes spirituels
Yoga, système mystique d’accès à la connaissance par l’ascèse et le contrôle physique de sens
Le bouddhisme, en 556 avant J.-C. naît Siddhârta, élevé comme un prince dans les contreforts népalais, il
renonça au monde à 29 ans et se mit en quête de la vérité spirituelle. Il passe 6 années dans l’abnégation,
il se plonge dans la méditation à Bodh Gayâ où s’élevait le Bodhidrouma, l’arbre de la sagesse, le figuier
sacré. Après 49 jours de méditation vint l’illumination, l’éveil : il se leva et alla prêcher son premier sermon
à Sârmâth. Il parcourut durant 15 ans le bassin du Gange, prêchant et convertissant. Il organisa le premier
ordre de moines bouddhistes et partagea avec les foules la sagesse des ‘quatre nobles vérités’, du ‘noble
sentier octuple’ ou ‘chemin du milieu’ qui conduit à la libération, au nirvanâ.
Le djaïnisme, autre important mouvement religieux, ses idées maîtresses sont l’ascétisme et le caractère
sacré de toute vie, le concept central : la non-violence, ahimsâ, son fondateur : Mahâvîra ou grand esprit
vers 599-527 avant J.-C.
L’époque Maurya : le premier art impérial
En 326 avant J.-C., l’armée d’Alexandre après avoir conquis le grand empire de perse franchit l’indus et
déferle sur les plaines indiennes. La présence grecque en inde fût de courte durée mais spectaculaire, il en
résultat la formation du premier empire indien de l’histoire, celui de Maurya vers 322 avant J.-C..
Empire couvrant le nord de l’inde du Gange à l’Indus, capitale : Pâtalipoutra
Empereur le plus cèlèbre Açoka Priyadarçin. Il se convertit au bouddhisme à la huitième année de son
règne, après la bataille sanglante de Kalinga. Il fit du bouddhisme l’une des principales religions du monde
et la plus importante d’Asie.
Les stoûpa sont des objets de culte contenant des reliques, ils signalent les sites sacrés du bouddhisme,
Colonnes de pierre polie, pilier de Lauriya Nandangarh, couronné par un lion assis et de Sârnâth.
Influence perse, interprétation indienne des motifs helléniques ou iraniens.
La statuaire est caractéristisée par ‘le poli Maurya’.
Les grottes sculptées, comme dans le Bihâr, grottes voûtées creusées dans des monolithes par les ascètes
Adjivika, la sculpture imite la construction de bois et de chaume. Il en existe de nombreux exemples. Le
plus belles salles de ce genre : les cavernes Lomas Richi et Soudama, voûte en berceau et décor sculpté.
Lauriya Nandangarh, colonne inscrite, v. 242-241 av. J.-C.
art-indien.indd 2
Pâtalipoutra, chapiteau, 3ème s. av. J.-C. (musée de Patna)
18/05/2008 18:13:49
La dynastie çounga : Tchaitya, vidhâra et stoûpa
L’empereur Açoka meurt en 232 avant J.-C., l’empire Maurya est partagé en deux. De nombreuses parties
de l’empire acquièrent leur indépendance, le pouvoir administratif s’érode. En 185 avant J.-C. le dernier
empereur Maurya fût assassiné par l’un de ses généraux brahmanes, lequel prit alors le pouvoir donnant
son nom çounga, à cette nouvelle dynastie. Le bouddhisme perdut progressivement son rôle de religion
principale au profit du brahmanisme.
Monument le plus spectaculaire de cette époque : la crypte bouddhique creusée dans le roc à Bhâdjâ vers
250 avant J.-C.
Le Tchaitya, sanctuaire, lieu de culte, temple-grotte. Couverts de reliefs alors peints.
Le tchaitya de Kârli (150 km de Bombay)
Stoupa, sculpture hémisphérique, réceptacle de dépouilles humaines, symbolise le nirvanâ. Il devint partie
inrégrante du Tchaitya.
Bhârout, l’un des monuments indiens les plus anciens et significatifs. Répertoire de la mythologie
bouddhique, réservoir de motifs iconographiques qui seront repris dans l’art bouddhique comme
brahmanique.
Kârli, façade du Tchaitya, fin 1er début 2ème s.
Kârli, couple Mithouna, fin 1er début 2ème s.
Kârli, façade du Tchaitya, fin 1er début 2ème s.
L’époque Andhra : les montagnes univers
Invasion des tribus de nomades venus des steppes : les Scythes, les Youch-chi de Mongolie. Les
Satavahana (nommés Andhra dans les Pourâna de l’époque Goupta) s’emparent du pouvoir à Dekhan et
donnent leur nom à la région d’Andhra Pradesh.
Leur règne atteint son apogée au 2ème siècle où ils contrôlent la plupart des voies commerciales et ports de
l’Inde.
Le Stoûpa de Sântchi érigé à l’époque maurya fût agrandi, on doubla ses mesures et remplaça ses
anciennes barrières en bois les Vedika, par d’autres massives en pierre.
Statuaire en ronde-bosse, la pose classique ‘à trois flexions’ ou ‘tribhanga’ apparaît, elle caractérisera
désormais toute la sculpture indienne.
L’art Andhra se diffuse dans le reste du monde.
Foyer du rituel bouddhique, le Stoûpa fût exporté, en même temps que la foi, vers des contrées où il subit
des métamorphoses pour devenir la pagode pointue de birmanie, le Chorten tibétain, la pagode à toitures
multiples chinoise et la ‘montagne univers’ de Boroboudour à Java.
Des bijoux et objets s’exportent, on retrouve un manche de miroir représentant une Yakchini ou courtisane,
dans les cendres de Pompéi.
Le Stoûpa d’Amarâvati (150-200), survécut jusqu’au début du 19ème siècle où le marbre qui le recouvrait fût
transformé en plâtre par un propriétaire avide. Certaines sculptures furent conservées in extremis, on les
retrouve au musée de Madras et au British museum.
Déclin de l’hégémonie Andhra dans le Dékham, domination du brahmanisme.
art-indien.indd 3
18/05/2008 18:13:50
Sântchî, grand Stoûpa, 3ème siècle av. J.-C. au 1er siècle
Sântchî, grand Stoûpa, détail
Amaravâti, tête de Bouddha, 3ème siècle
L’époque Kouchâna : Gandhâra et Mathourâ
âge d’or artistique: l’Inde du nord au début de l’ère chrétienne
L’église bouddhique de Gandhâra: mutation de la forme monastique rudimentaire du Hînayân (‘le petit
véhicule’) en une foi plus vaste, plus humaniste, du nom de Mahâyâna (‘le grand véhicule’), cosmologie
des saints (les boddhisatva), pivot le bouddha, à l’origine simple mortel, fait sauveur, puis dieu. L’église
bouddhique créait à cette époque une image de sa divinité.
Commerce entre Rome et l’Asie florissant, route de la soie, commerce bilatéral
< Asie : soie et épices
< Rome : objets d’or et de verre, artisanat
Le règne de Kanichka, vaste royaume, capitale : Pechawar
Monnaie, traduit une cohabitation harmonieuse avec les religions et peuples divers composant son
royaume. Panthéon complexe : divinités perses, romaines, brahmaniques, bouddha
Sculpture, échanges avec les sculpteurs romains, grand impact sur le style et l’imagerie de la sculpture
indienne
- épisodes de la vie de bouddha
- Le Stoûpa de Kanichka aux portes de Pechawar, aujoud’hui disparu, il subsiste le reliquaire.
Pièces en or, fin 1er siècle début 2ème siècle
Gandhâra, frises (La naissance de Bouddha et L’assaut de l’armée de Mâra, 2ème siècle
Milieu 3ème siècle, le commerce se dégrade, des conquêtes perses affaiblissent le pouvoir des Kouchâna.
Au 5ème siècle les Hephthalites déferlent des montagnes depuis l’Asie centrale et ravagent le Gandhâra.
Toutefois une deuxième école du Gandhâra subsistera en Afghanistan et au Kachmir jusqu’au 8ème siècle:
centres monastiques bouddhiques, les grottes sculptées de Bâmiyân, les trois bouddha colossaux des
falaises de Bâmiyân, la statuaire de plâtre.
La sculpture bouddhique de la période Kouchâna à Mathourâ
art-indien.indd 4
18/05/2008 18:13:50
Gouldara, ruine d’un Stoûpa du Gandhâra
Bâmiyân, Bouddha, début du 5ème siècle
Les époques Goupta et Post-goupta
Nouvel empire vers 320 dans le bassin oriental du Gange (état actuel du Bihâr), domination étendue à
l’Inde du nord et à l’Inde centrale. L’époque Goupta est considérée comme période classique de l’art
indien. Capitale : Pâtalipoutra. écrasés par l’invasion des Huns hephtalites fin 5ème siècle. époque de
culture et d’opulence.
Zénith de cette période : le règne de Tchandagoupta II (375-475) dont le joyau fût le grand poète sanskrit
Kâlidâsa
- Fresques peintes des grottes bouddhiques d’Adjântâ
- Sculptures bouddhiques de Sârnâth, le groupe des ‘bouddha mouillés’
- Essor de l’art Hindou, représentations du brahmanisme védique : Sanctuaire d’ Oudayâgiri près de
Bhopal, Temple de Dachvatara
- Peinture la plus ancienne conservée dans le monastère d’Adjânta, sujet : la vie et les incarnations de
Bouddha, son décor est le monde familier de l’artiste.
6ème siècle, les Huns après avoir soumis Gandhâra, mirent fin à l’empire Goupta. Nouvel empire dans le
Doâb avec le roi Harcha, administrateur, guerrier et poète. Capitale : Kanaudj, ville phare de l’inde du nord,
jusqu’à l’arrivée de l’islam au 12ème siècle.
- Temple Dachvatara à Deogarth dans le Dekhan
Mathourâ, Bouddha, fin 4ème début 5ème s.
Adjânta, grotte n°1 et peinture murale Bodhisattva Padmapâni, fin 5ème s.
art-indien.indd 5
Déogarth, Temple vichnouïte de Dachvatara, v. 425
Adjânta, grotte n°19, relief fin 5ème s.
18/05/2008 18:13:52
6ème siècle au sud, dynastie Tchâloukya. Capitale : Badami
- Temple de Ladkhan
- Temple de Dourgâ
- Forteresse de Badami
- Temple de Malegitti çûralaya
à partir du milieu du 7ème siècle, dynastie des Râchtrakoutâ, le territoire s’agrandit vers le sud
- monument célèbre : le Kaïlasâ d’Ellora, un des principaux sites de sculpture indienne, temple à çiva
- Sanctuaire à çiva sur l’île d’Elephanta au large de Bombay
Ellora, Kailâsa, v. 757-790
Elephanta, temple de çiva, début 7ème s.
Inde du Sud : Pallava, Tchola et Hoyçala
Les Pallava sont les successeurs des Andhra dans l’Inde du sud est. Durant le règne de Narasimhavarman
1er, vers 630, cet empire devient un grand centre artistique.
site : Mâvalipouram, au sud de Madras
- Temples souterrains, reliefs à l’air libre le long des côtes, mythologie brahmanique, inspiré de l’art Andhra
La pénitence d’Ardjouna relief sculpté de 27m de long par 7m de haut qui illustre le mythe çivaïte de la
descente sur terre du fleuve sacré du Gange.
- Groupe de temples indépendants au sud de Mâvalipouram
- Temple de la Grève, sanctuaire çivaïte, construit avec des blocs de granit et non plus taillé dans le roc.
Mâvalipouram, La descente du Gange, 7ème 8ème s.
Mâvalipouram, Temple de la Grève, début 8ème s.
La dynastie Tchola, dominante en pays Tamoul, conquit toute l’inde du sud jusqu’au Sri Lanka avec le
règne de Râdjarâdja 1er (985-1014). Capitale : Tandjore
- Le temple de Râdjarâdja temple de la victoire dédié à çiva, pièce maîtresse de l’architecture de l’inde du
sud, d’inspiration Pallava.
Râdjendra 1er (1012-1044), successeur, conquérant, étend le territoire Tchola jusqu’à Sumatra et au nord
jusqu’au Bengale.
- construit la ville royale de Koumbakonam
- Le Gangaikonda tchola pouram ,temple à çiva vers 1025
La statuaire Tchola
- Statue de Brahmani exécutée au 9ème siècle à Kântchipouram
- Matériaux : pierre et bronze (technique de la cire perdue : positif en cire, négatif en argile, pour les
tirages on chauffe et la cire fond, le tirage de bronze est unique. Pourtant de nombreuses sculptures sont
identiques, elles respectent de stricts canons de dimensions et d’iconographie répertoriés dans les çilpa
çastra (manuels de sculpture, d’architecture et autres arts).
Milieu 13ème siècle, les tchola furent supplantés par les Pandya de Madourâ.
art-indien.indd 6
18/05/2008 18:13:52
Tandjore, Temple de Râdjarâdja, v. 1000
çiva Vînâdhara, 11-12ème s.
Pârvatî, 10ème s.
çiva Natarâdja, 11-12ème s.
Les Hoyçala arrivent au pouvoir à l’ouest.
- Temple de Keçava à Somnâthpour (1268)
- Sculpture de Ganêcha de San Francisco
- La salle des mille pilliers, temples de Madourâ, les Gopoura (porches majestueux)
L’époque médiévale en Inde du Nord (8ème-13ème siècle)
Somnâthpour, temple vichnouïte de Keçava, 1268
Grandes oeuvres brahmaniques et bouddhiques, puis le bouddhisme disparut et la culture Hindoue se tinta
d’influences islamiques.
Trois dynasties en lutte :
Les Râchtrakoûta du Dekhan
Les Pâla du bengale et du Bihâr
Les Pratihara du Râdjasthân
L’art bouddhique
- Temple de Mahabodhi à bôdh Gayâ (7-8ème siècle)
- Nâlandâ (détruite, il n’en reste que des vestiges)
Le tantrisme: à partir du 7ème siècle, la pensée tantrique pénètre les institutions bouddhiques et
brahmanistes. ‘Doctrine et rituel de la main gauche’, le principe féminin domine l’univers, met en
mouvement la puissance masculine assoupie. Résurgence des cultes de la déesse mère de l’antiquité.
Textes qui rassemblent des formules magiques et mystiques.
Vers le 12ème siècle, bouddhisme et brahmanisme sont sous influence réciproque : même imagerie, même
modes de représentations.
Sculpture de métal
Bodh Gayâ, Temple de Mahabodhi, 7-8ème s.
art-indien.indd 7
Nâlandâ, Stoûpa votif, Bouddha 8ème s.
18/05/2008 18:13:53
L’art de l’Orissa
- Temple en ruine de Soûrya ou ‘Pagode noire’, à Martaddan dans le Kachmir. Couvert des sculptures
de couples accomplissant toutes les variantes possibles de l’acte sexuel : le couple Mithouna symbolise
l’extase éprouvée par l’âme humaine solitaire lorsqu’elle s’unit au principe divin. Aussi en rapport avec le
çakti, concept tantrique de l’énergie féminine et la Kama Soûtra.
- Temple du Lingarâdja, Bhouvaneçvar, vers 1000
- Temple de Râdjrânî, célèbre pour ses sculptures
Statuaire de l’Orissa
- Temples de Khadjourâho (950-1050), architecture et sculpture hindoue
Bhouvaneçvar, Temple de Moukteçvara, v.950
Bhouvaneçvar, Temple de Lingarâdja, v.1000
Konârak, Temple de Soûrya, v.1240
Le Djaïnisme prospéra à l’ouest, soutenu par les riches marchands de l’Inde occidentale
Monuments Djaïna dans le Saurashtra, le Goudjerate et l’ouest du Râdjasthân
- Sanctuaires du Mont Abou
- Temples de Vimala Châ (1032) et de Tedjahpala, Vastapoula (1233)
Mont Abou, Temple de Vimala Châ, 1032
art-indien.indd 8
18/05/2008 18:13:54
L’inde Islamique : architecture et miniatures
L’islam aborde l’Inde en 712 lors de la conquête du Sind par les marchands arabes, les principales
poussées ne commencèrent que 3 siècles plus tard. Afghans, turcs et persans s’installèrent attirés par la
possibilité de constituer un empire.
Les musulmans s’installent à Delhi à la fin du 12ème siècle. La ville ne connaît pas vraiment d’histoire avant
cette date.
- Mosquée Masdjid construite à Delhi pour commémorer cette victoire
- Mosquée Qoutb al-Islâm
- Mosquée Qoutb ed-Dîn emploie les artisans de Delhi et les techniques d’encorbellement des Hindous.
La dynastie des Esclaves s’instaure à Delhi début du 13ème siècle jusqu’à l’arrivée des Moghols au 16ème
siècle et règne en Inde du nord.
13ème siècle les Toughlouq bâtissent à Delhi des édifices austères de style afghan.
15ème siècle les çarqi créent à Djaunpoûr un ensemble de mosquées.
15ème siècle à Delhi, Sultanat de Lodi, souverains de culture persane.
Début 16ème siècle, invasions Moghol. Bâbour règne de 1526 à 1530, son fils Houmâyoûn de 1530 à 1556
Règne d’Akbar de 1556 à 1605, adepte de la peinture de miniatures. Il fit venir en Inde deux maîtres
persans Mir Seyyid Ali et Abd Al-Samad, initiateurs de la nouvelle école Moghole de peinture indienne.
Akbar initia une nouvelle foi: Dîn Ilâhi regroupant les vertus qu’il attribuait à plusieurs religions. Il mena une
politique de tolérance à l’égard de ses sujets non musulmans, clé de la réussite de l’empire Moghol. Son
ami le plus sincère était un musicien Hindou, il comblait d’honneur ses écrivains et ses peintres.
- Cité royale de Fatehpoûr Sîkrî, capitale d’apparat, 15 ans de chantier
- Fort et palais d’Agra, éléments hindouistes et islamistes s’y mêlent
- Le tombeau d’Houmâyoûn pour la veuve de l’empereur 1565, Delhi
- Création de l’école de peinture Moghole, atelier d’Etat d’une centaine d’artistes, hindous pour la plupart,
travaillant sous la direction des deux maîtres persans. En 1605 à la mort d’Akbar, sa bibliothèque contenait
80 000 manuscrits enluminés.
Oeuvres importantes de l’école Moghole :
- Le roman d’Amir Hamza vers 1579, 12 volumes
1578 premiers comptoirs portugais , les jésuites offrent à Akbar des bibles illustrées et des images
religieuses qui inspirèrent les peintres.
- Le manuscrit de Khamsa, d’Amir Khasran vers 1595 typique de cet art hybride
Delhi, Tombeau d’Houmâyoun, 1565-1572
art-indien.indd 9
Roman d’Amir Hamza, 1565-1579
18/05/2008 18:13:54
Règne de Djhahângir. à la mort d’Akbar en 1605 succède son fils Djhahângir jusqu’en 1627. Il poursuit
l’oeuvre de son père et encourage l’expression de la touche personnelle à chaque artiste. Goût pour le
portrait et les scènes de cour.
Ecureuils dans un platane, attribué à Abou’l Hassan, v. 1615
Règne de Châh Djahân, fils de Djhahângir (1628-1658), intérêt pour l’architecture
- Tâdj Mahall, gigantisme et légèreté, “un océan de visions”
- complète la forteresses rouge d’Agra, y ajoutant le Môti Masdjid ou mosquée de la perle (1646-1653)
- restaure la forteresse de Lahore en 1638
- commence la construction de la ville fortifiée Châhdjânâbâd, avec la forteresse Rouge
technique de la pietra dura, importée des artisans italiens, pierre taillée pour s’incruster dans un plateau de
marbre puis polie
- Le Djâni Masdjid, mosquée de Châhdjahânâbâd, la plus grande mosquée indienne
L’empire Moghol conserva sa splendeur et sa puissance tant que l’attitude éclairée d’Akbar prévalut,
c’est-à-dire durant 3 règnes successifs. Le règne d’Aurengzêb (1658-1707) annonça le déclin. Il restaura
l’orthodoxie de la foi islamique et retira aux arts sa protection impériale.
La peinture moghole renaquit durant le règne de Châh Mohammed (1719-1748)
La peinture du Dekhan, deuxième moitié du 16ème siècle la peinture évolue indépendamment dans les
royaumes islamiques du Dekhan
- Tarif i-Hoseîn Châhi, poème épique de style persan vers 1565-69
Tarif i-Hoseînchâhi, Dekhan, v.1565
art-indien.indd 10
Agra, Tadj Mahall, 1653
Agra, Forteresse Mousammam Bourdj, Incrustation de pietra dura, v.1820
18/05/2008 18:13:55
Peinture Djaïna, Râdjâsthâni et Pahâri
Manuscrits bouddhistes sur feuille de palme, dès le premier siècle après J.-C., les premiers qui nous soient
parvenus datent du 11ème siècle : ce sont les manuscrits de style Pâla du Bihâr et du Bengale et ceux des
Djaïna de l’Inde occidentale.
Fin 12ème siècle communauté bouddhiste exilée au Népal et au Tibet dans les monastères de l’Himalaya ou
fût repris le style Pâla.
La peinture de l’Inde occidentale : la peinture Djaïna, style décoratif, ignore la perspective, vigueur du trait.
Le papier arrive de perse seconde moitié du 14ème siècle, son usage se répand au début du 15ème siècle.
Les navires marchands amènent aussi de nouvelles couleurs.
L’école Râdjasthani,
Oeuvres littéraires les plus illustrées:
- le Bhâgavata Pourâna
- Le Gitâ Govinda
- le Chaurapanchasikâ
- le Rasikapriyâ
- le Bârâmâsâ
Peinture symbolique, truffée de métaphores poétiques, source : la théorie de la maya, la vie étant illusion,
l’art qui l’interprète ne vaut que s’il véhicule des sens plus profonds et cachés.
Râgmâla, genre particulier de miniatures traitant des sentiments musicaux et illustrés par des
représentations de situations humaines spécifiques. Verbe, musique (Râga) et peinture sont intimement
associés. La forme musicale du Râga signifie littéralement quelque chose qui colore, qui imprègne l’esprit
d’une passion, d’une émotion, d’un sentiment. Il existe six Râga masculins fondamentaux ayant chacun 5
épouses (Râgini), soit 36 modes pour la musique de l’Inde du Nord. En outre chaque Râga correspond à
une saison et un moment de la journée.
La peinture Pahâri, s’exerçait dans les cours hindoues des contreforts de l’Himalaya. Les premiers
exemples connus datente de vers 1650. Après la chute du pouvoir Moghol et le sac de Delhi (1739)
nombre d’artistes partirent chercher ailleurs une protection bienveillante. Ils contribuèrent largement au
développement de l’esthétique Pahâri. Les cours hindoues du Râdjasthân accueillent le plus grand nombre
d’artistes exilés.
1er style : l’école de Basholi, série de peintures célèbres Le siège de Lankâ vers 1725-1730.
Style plus tardif de Kângrâ, la peinture évolua alors vers une élégance raffinée.
Chaque centre développa aussi des particularités propres, exemple : le portrait himalayen.
Après la disparition des centre artistiques Râdjpouts et la domination de l’inde par les britanniques, l’art de
la miniature se perdit. Le déclin de l’art indien en général fût accéléré par l’incompréhension et le rejet des
colonisateurs.
chaurapanchasikâ, Bilhana et Champavati, v.1525-1570
art-indien.indd 11
Portrait de Râdhâ, Râdjasthân, v.1760
18/05/2008 18:13:55
La période moderne
Milieu 19ème siècle les Anglais créèrent des écoles des Beaux-arts à Madras et Calcutta. Ils imposèrent
leurs goûts et valeurs artistiques à la culture indienne. Des artistes indiens s’épanouirent dans ce nouveau
style. Artiste : Ravi Varma (1848-1906)
Au tournant du siècle et sous l’impulsion du nationalisme on redécouvrit la culture indienne. Artistes :
Rabindranath Tagore (1861-1941) et son neveu Abanindranath Tagore (1871-1951)
Au 20ème siècle, influence de l’art moderne européen: l’expressionnisme, le cubisme, Matisse, puis Pollock,
De Kooning. Artistes : Amrati Sher-Gil (1913-41) et Jamini Roy (1887-1972) donnèrent sens et force au
mouvement artistique contemporain.
Artistes contemporains de reconnaissance internationale :
Bal Chabda (1923), Biren de Necen (1926), VS Gaitonde (1924), Ram Kumar (1924), Akbar Padamsee
(1928), Gulam Rasool Santosh (1929), Francis Newton Souza (1924), KG Subramanyan (1924), Krishna
Reddy (1921), Jagdish Swaminathan (1928-1994), Satish Gujral (1925)
grande figure Maqbool Fida Husain (1915)
Tradition artistique populaire vivante, artisanat d’art.
art-indien.indd 12
18/05/2008 18:13:55
Téléchargement