Alsace Astronomie 2007 - page 5
Les dernières semaines ont été mises à profit pour acquérir les ultimes données de
calibrations nécessaires (accélération de la vitesse de la rotation du satellite, observation
de Mars, de Jupiter) terminées juste à temps avant la remontée de la température.
Celle-ci va être très progressive et contrôlée, grâce à une gestion intelligente des vannes
pour extraire les dernières volutes d’hélium 3 des réservoirs. Le 16 janvier 2012, les
bolomètres de HFI affichaient encore une température de 0,1K seulement. Cette période
de quelques semaines sera utilisée pour mettre à jour des mesures de calibration de
certains composants électroniques. Ensuite, HFI restera sous tension pendant un an
supplémentaire pour permettre au deuxième instrument, LFI, ((Low Frequency
Instrument), qui fonctionne à 4 K, d’acquérir des mesures supplémentaires dans des
conditions parfaitement stables au cours d’une extension de mission appelée Planck tiède.
Dès janvier 2011 les scientifiques ont dévoilé les premiers résultats : un catalogue
d’objets aussi variés que très attendus par la quasi-totalité de la communauté
astrophysique mondiale, comprenant des amas de galaxies lointains, des proto-étoiles à
tous les stades de leur formation, des informations statistiques précieuses sur le fond
diffus infrarouge, cette lumière qui baigne notre ciel et dont on pense qu’elle provient de
l’ensemble des galaxies lointaines, etc.
Moins spectaculaire mais peut-être plus énigmatique, l’aspect moucheté de l’arrière-plan,
en haut et en bas de l’image. Il s’agit du rayonnement de fond cosmologique
hyperfréquence (CMBR), la plus ancienne lumière émise par l’Univers, issue de la grande
explosion d’où notre Univers a émergé il y a 13,7 milliards d’années.
Si la Voie lactée nous montre à quoi ressemble notre Univers proche à l’heure actuelle, les
hyperfréquences le dévoilent à l’aube de sa création, avant que n’existent les étoiles ou les
galaxies.
Planck est composé d’un
télescope d’1,5 m de diamètre
muni d’un miroir primaire et
d’un miroir secondaire et de
deux instruments :
LFI (Low Frequency
Instrument), comprenant un
détecteur couvrant les basses
fréquences observerant dans
le domaine des micro-ondes
HFI (High Frequency
Instrument), muni de 36
détecteurs bolométriques
couvrant les hautes
fréquences et mesurant
l’énergie rayonnante dans
l’infrarouge et dans les