Une nouvelle plante fourragère Le Trèfle jaune Notre flore agricole

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Une nouvelle plante fourragère
Le Trèfle jaune
Notre flore agricole vient
de
s'enrichir d'une plante
appelée
à
rendre
de
signalés services dans
les
pays d'éle-
vage,
et sur
laquelle
il est
utile d'attirer l'attention
des
intéressés
:
c'est
le
Trèfle jaune.
Ce nom vulgaire
lui
vient
de la
couleur
de ses
fleurs,
par opposition
aux
trèfles rouge, blanc, violet,
car s'il
appartient comme
ces
derniers
à la
famille
des
Légumi-
neuses
ou
Papilionacées,
il ne
rentre
pas
dans
le
même
genre.
La
forme
du
calice,
la
disposition
des
étamines
et
surtout
les
feuilles
non
trifoliées l'éloignent
des
véri-
tables trèfles.
Les botanistes,
à la
suite
de
Linné, l'appellent Anthyl-
lis vulneraria.
Le nom
générique Anthyllis dérive
de
deux mots grecs: anthos, fleur,
et
ionlos, poil, allusion
a
lapubescenceducalice; l'épithète de
vulneraria
qui
a
pour
racine
le mot
latin vulnus, blessure, plaie, vient
de ce
que
la
plante
fut
autrefois employée
en
cataplasme
comme résolutive. Ai-je besoin
de
dire
que ce
médica-
ment est aujourd'hui complètement tombé
en
désuétude?
Le Trèfle jaune
est une
espèce vivace présentant des
tiges
en
touffes étalées
ou
ascendantes plus
ou
moins
pubescentes, longues
de 2 à 4
décimètres
;
des
feuilles
pennées,
les
radicales
à
foliole impaire très grande;
des fleurs jaunes réunies
en
têtes globuleuses, entourées
à
la
base
de
bractées (petites feuilles) digitées
;
un ca-
lice
d'un
blanc jaunâtre, velu,
à
dents très inégales
;
une
gousse noirâtre, pédicellée, aplatie, contenant
une
seule
graine.
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Cette plante, spontanée chez nous et disséminée sur
les sols arides et calcaires des environs d'Alençon, d'Ar-
gentan, du Perche et du Pays d'Auge, manque complè-
tement sur Jes schistes et les grès du Bocage, par suite
de l'absence de carbonate de chaux.
On la considère comme un assez bon fourrage dans les
prairies, mais sa culture est de date très récente. Il y a
une dizaine d'années, un marchand de grains fit distri-
buer aux cultivateurs un prospectus pour recommander
cette plante comme une nouveauté, dont il exagérait
d'ailleurs les qualités; il adressa en même temps une
lettre aux gardes champêtres pour les charger de ven-
dre la graine avec de fortes remises. Le résultat fut
heureux, et c'est de cette époque que date la culture de
l'Anthyllide dans le Perche, le Pays d'Auge et la plaine
de Séez. Je ne l'ai pas encore vue dans nos campagnes
d'Alençon,
On ne doit la cultiver que dans les terres sèches et
de médiocre qualité, où la Luzerne et le Sainfoin ne
réussiraient pas.. Quand les tiges sont élevées, on la
fauche pour la donner en vert ou la convertir en foin, un
peu gros mais d'assez bonne qualité. Les tiges presque
pleines peuvent se conserver très longtemps à l'état de
fourrage vert et sans perdre leurs feuilles même après
la floraison. Les chevaux mangent le Trèfle jaune avec
plaisir., mais il paraît surtout convenir aux moutons, et
aux vaches chez lesquelles il augmente la production du
lait. Semer au printemps comme la Luzerne et le Sain-
foin; 15 à 20 kil. à l'hectare, du prix d'environ 2 fr. 50.
L'Anthyllide est donc une ressource très précieuse pour
les cultivateurs, quand le sol est de médiocre qualité, et
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elle mérite d'être de plus en plus connue. Seulement
il
j
lui faut toujours un peu de calcaire; elle prospère, il
est vrai, sur les argiles à silex et les sables du Perche
et du pays d'Auge, mais ces terrains, formés lors des
modifications de la craie de Rouen, conservent toujours
une certaine quantité de carbonate de chaux.
Sur les formations siliceuses de la région Domfron-
taise,
mais seulement dans les endroits secs, car les sols
humides lui sont absolument contraires, le Trèfle jaune
n'aurait chance de réussir que si la terre était chaulée.
On le fait avec succès sur les schistes du Pont d'Ouilly
pour le Sainfoin et la Luzerne, pourquoi ne l'essaierait-
on pas pour le Trèfle jaune? C'est une expérience facile
et peu coûteuse sur un sujet des plus utiles.
A.-L. LETACQ.
Se figure-t-on ce que deviendrait l'homme, les hommes,
l'âme humaine et les sociétés humaines, si la religion y
était effectivement abolie, si la foi religieuse en dispa-
raissait réellement? Je ne veux pas me répandre en com-
plaintes morales et en pressentiments sinistres
;
mais je
n'hésite pas à affirmer qu'il n'y a point d'imagination
qui puisse se représenter, avec une vérité suffisante, ce
qui arriverait en nous et autour de nous, si la place
qu'y tiennent les croyances chrétiennes se trouvait tout à
coup vide, et leur empire anéanti. Personne ne saurait
dire à quel degré d'abaissement et de dérèglement tom-
berait l'humanité.GUIZOT.
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