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Cette plante, spontanée chez nous et disséminée sur
les sols arides et calcaires des environs d'Alençon, d'Ar-
gentan, du Perche et du Pays d'Auge, manque complè-
tement sur Jes schistes et les grès du Bocage, par suite
de l'absence de carbonate de chaux.
On la considère comme un assez bon fourrage dans les
prairies, mais sa culture est de date très récente. Il y a
une dizaine d'années, un marchand de grains fit distri-
buer aux cultivateurs un prospectus pour recommander
cette plante comme une nouveauté, dont il exagérait
d'ailleurs les qualités; il adressa en même temps une
lettre aux gardes champêtres pour les charger de ven-
dre la graine avec de fortes remises. Le résultat fut
heureux, et c'est de cette époque que date la culture de
l'Anthyllide dans le Perche, le Pays d'Auge et la plaine
de Séez. Je ne l'ai pas encore vue dans nos campagnes
d'Alençon,
On ne doit la cultiver que dans les terres sèches et
de médiocre qualité, où la Luzerne et le Sainfoin ne
réussiraient pas.. Quand les tiges sont élevées, on la
fauche pour la donner en vert ou la convertir en foin, un
peu gros mais d'assez bonne qualité. Les tiges presque
pleines peuvent se conserver très longtemps à l'état de
fourrage vert et sans perdre leurs feuilles même après
la floraison. Les chevaux mangent le Trèfle jaune avec
plaisir., mais il paraît surtout convenir aux moutons, et
aux vaches chez lesquelles il augmente la production du
lait. Semer au printemps comme la Luzerne et le Sain-
foin; 15 à 20 kil. à l'hectare, du prix d'environ 2 fr. 50.
L'Anthyllide est donc une ressource très précieuse pour
les cultivateurs, quand le sol est de médiocre qualité, et