user 189 at Fri Nov 19 10:46:37 +0100 2010
Avec une surface de 361 millions de km2, soit 70,3 % de la surface du globe,
il représente un volume de 1,4 milliard de km3. Sa température varie de -1,7° à 30°
en surface et de -1° à 30° en profondeur suivant les lieux, contre une température
moyenne de 25° pour les terres émergées, avec une profondeur moyenne de 3 800
mètres contre 800 mètres d’altitude moyenne pour les terres.
L’Océan mondial est unique, très varié dans ses grands bassins – Pacifique,
Atlantique, Indien, calotte Arctique (cf. annexe 1 : Les grands bassins océa-
niques) –, et les cartes actuelles permettent de mieux voir quelle faible part phy-
sique il réserve aux hommes que nous sommes. Elles sont à l’opposé de celles qui
ont eu cours pendant longtemps où l’on se plaçait toujours au centre, générant de
considérables erreurs d’appréciation avec de désastreuses conséquences. L’Europe
fut particulièrement concernée par deux de ces grandes théories, celle de Mac
Kinder, le Britannique, opposant la terre et la mer dans un bipolarisme simplifica-
teur, et surtout celle de Haushoffer, l’Allemand, partageant le monde en quatre
zones verticales, dont l’influence ne fut pas négligeable dans les décisions condui-
sant à la deuxième guerre mondiale européenne. Nous sommes la Planète bleue,
sur laquelle une monade de plus de six milliards d’humains en augmentation pour
encore quarante à cinquante ans vit environnée par 70,3 % d’eaux marines répar-
ties entre cinq grandes îles 3et une myriade d’îles et d’îlots de toutes formes et
tailles, tandis qu’un continent « invivable », l’Antarctique, reste pour le moment
l’objet des seules observations et expérimentations scientifiques. Mais le plus sur-
prenant de l’Océan mondial, bien que l’on y pense rarement, ce sont ses eaux.
Nous n’avons pas encore véritablement percé le secret de sa présence formidable sur
la Terre, car aucune hypothèse sur son origine n’est vraiment satisfaisante. Il en est
de même de sa composition car elle comprend, en quantités infinitésimales, la tota-
lité des minéraux terrestres, en même temps qu’elle est un incroyable et immense
foyer de vie sous-marine, végétale et animale. Elle revêt aussi de nombreux aspects
négatifs : corrosion, stérilité, opacité, hostilité, humidité, dangers, humeurs… Mais
au-delà de ces définitions et de sa dimension horizontale largement développées
dans de multiples études, il est d’autres caractéristiques dont on se soucie relative-
ment peu et qui sont pourtant essentielles. Les poètes, y compris Saint-John Perse,
à l’exception de Jules Verne, ce magnifique poète de l’Aventure, sont rarement allés
en dessous de la surface de la mer à laquelle ils ont consacré l’essentiel de leur
talent ; mais l’Océan est bien plus complexe que cette seule dimension horizontale
quand bien même elle s’anime sous l’effet du vent et des marées.
CHAPITRE 1 : L’OCÉAN MONDIAL
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2Ce paragraphe est un simple rappel, l’ouvrage Planète océane (ed. Choiseul, 2007) présentant de
nombreuses expertises sur toutes les questions posées par la mer aux hommes de notre temps.
3Sur près de deux cents pays représentés à l’ONU, seuls vingt-huit ne sont pas riverains de l’océan.
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