Les enjeux de la compensation écologique
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échanges marchands, cette liberté a évolué dans les
quatre siècles suivants pour, aux côtés de la
souveraineté des Etats, donner sa place à la protection
des éléments constitutifs des espaces maritimes : les
fonds marins, la flore et la faune marine.
Ainsi s’est élaboré le premier concept de non rivalité et
de non exclusion applicable à un bien naturel - encore
ni bien commun, ni bien public -, la mer, considérée
alors comme inépuisable mais en tout ou en partie
appropriable. Fallait-il encore distinguer ici le bien en
tant que lui-même et les ressources qu’il procure ; et
progressivement les assurer.
Il est apparu indispensable d'établir, au moyen de la
déclaration des Nations Unies sur le droit de la mer
conclue à Montego Bay
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, compte tenu de la
souveraineté de tous les Etats, un ordre juridique pour
les mers et les océans.
Cet ordre juridique mondial a pour but de faciliter les
communications internationales et favorise les
utilisations pacifiques des mers et des océans,
l'utilisation équitable et efficace de leurs ressources, la
conservation de leurs ressources biologiques et l'étude,
la protection et la préservation du milieu marin. Il s’agit
d’une forme de cahier des charges universel de l’usage
des espaces maritimes.
L’objectif est clair : les ressources tirées d’un bien
naturel ne doivent pas compromettre leur usage par
d’autres. La notion d’intégrité du milieu naturel se déduit
de cela. Le concept de compensation écologique est né
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Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, Montego Bay
le 10 décembre 1982, entrée en vigueur en 1994.