marginale pour les services de téléchargement direct (moins de 10%) et ne générait d’ailleurs de
revenus significatifs que pour les plus gros acteurs.
Quelques acteurs s’étaient positionnés à la fois sur le streaming et le téléchargement direct comme
Mixture ou MegaUpload/MegaVideo, qui représentait près de la moitié des usages en France sur le
téléchargement direct comme sur le streaming, mais la plupart des services étaient en fait des
spécialistes d’une des deux activités. En dehors de Mega et Mixture, il existait une forte
segmentation entre sites de téléchargement direct souvent très anciens (FileServe, Rapidshare,
Depositfiles, MediaFire, etc… pour les principaux acteurs en France) et des spécialistes du streaming,
pour la plupart des nouveaux entrants apparus dans les deux dernières années.
Les principaux concurrents en streaming du pionnier MegaVideo, VideoBB et Videozer ont laissé une
place très modeste aux autres acteurs (PureVid, Mixture). La progression de VideoBB a été très
rapide courant 2011, et s’est faite au détriment de MegaVideo. Cette concurrence a notamment
porté sur l’expansion du « catalogue » de contenus disponibles, qui s’est particulièrement développé
grâce à une politique plus favorable de rémunération du téléversement (pratique d’ailleurs
abandonnée par Mega en 2011). La structure était aussi relativement oligopolistique sur le
téléchargement direct avec toutefois nettement plus d’acteurs significatifs face à MegaUpload
(plusieurs acteurs entre 5 et 10% de parts de marché des usages).
1.3. Une situation plus clairsemée sur les sites de référencement
Contrairement aux services de contenus, il existe une multitude de sites de référencement (fin 2011,
plus de 25000 sites pointaient vers Megavidéo au niveau mondial), du fait notamment des très
faibles investissements nécessaires pour opérer de tels sites. Il existait toutefois quelques sites
majeurs en France, captant une grande partie de l’audience (Dpstream, Streamiz, Allostreaming dans
le passé). Les nombreux sites de référencement relativement amateurs apparus avec le
téléchargement direct ont ainsi laissé place à des services plus « professionnels » (et entièrement
francophones), notamment en termes d’éditorialisation, avec une implication plus forte de leur
gestionnaire et de quelques internautes contributeurs de liens.
Ces sites sont indépendants capitalistiquement des services de contenus, mais disposent de liens
commerciaux avec ces derniers. En effet, dans la plupart des cas observés, des formules
d’intéressement sur les abonnements premium des services de contenu (typiquement 10% de la
vente) et sur les rémunérations perçues par les gros contributeurs (typiquement 25% des
commissions) permettent aux sites de référencement de dégager une partie importante de leurs
revenus. Les montants générés sont de fait significatifs dans le modèle économique des sites de
référencement, mais restent relativement modestes pour les sites de contenus à l’origine du flux
financier.
Toutefois, contrairement aux services de contenus, les sites de référencement génèrent la majorité
de leurs revenus via la publicité. Celle-ci est généralement présente sur toutes les pages (accueil,
résultats de recherche, détail sur une œuvre), même si elle est moins développée sur les sites de
référencement de téléchargement direct que sur ceux dédiés au streaming. Selon les sites et les
formats, elle est valorisée en fonction du nombre d’impressions publicitaires ou au nombre de clics