Prévention .Education .Santé
NUTRITION
NOVEMBRE 2001
Lutter contre
certaines maladies
chroniques : des fruits
et des légumes
à chaque repas
Les fruits et les légumes, par leur faible index glycémique,
provoquent une faible sécrétion d’insuline évitant donc un
stockage des graisses. La forte proportion de fibres qu’ils
contiennent et leur faible densité calorique favorisent la
satiété.
Ces caractéristiques font des fruits et des légumes des
aliments de choix pour la prévention de l’obésité et du
diabète de type 2. De plus, la présence de composés
antioxydants dans les fruits et les légumes (béta-carotène,
vitamine C, vitamine E, polyphénols, phytostérols, sélénium
et zinc) auraient un effet bénéfique sur les maladies
cardiovasculaires et les cancers.
La Caisse nationale d’assurance
maladie des travailleurs salariés
(CNAMTS) et le Comité français
d’éducation pour la santé (CFES) lancent
la première campagne d’éducation
nutritionnelle. Cette campagne a pour
but de favoriser la consommation de
fruits et de légumes.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre du
Programme National Nutrition Santé dont
l’objectif général est d’améliorer l’état de
santé des Français et visant à :
- une meilleure adéquation entre les
apports et les dépenses énergétiques,
- un meilleur équilibre concernant la
contribution des glucides,lipides et protéines,
- une meilleure couverture des besoins en
vitamines et minéraux.
Le Programme National Nutrition Santé
fait suite au rapport du Haut Comité de
Santé Publique traitant des liens entre
l’alimentation et la survenue de différentes
maladies chroniques (maladies cardio-
vasculaires, cancers, obésité, diabète,
ostéoporose,…).
SPECIAL
PREMIERE
CAMPAGNE
LETTRE D’ACTUALITÉ DESTINÉE AUX PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ
4977 4 pages 210x297 nutrition2 13/11/01 12:54 Page 2
L’inadaptation des apports alimentaires ne peut être
considérée comme la cause directe des maladies
aujourd’hui les plus répandues en France telles que les
cancers, les maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose,
l’obésité, mais l’alimentation participe à leur
déterminisme, au même titre que des facteurs
physiologiques, génétiques et d’autres facteurs
environnementaux.
Il est difficile de mesurer précisément le poids relatif
des facteurs alimentaires ; il pourrait contribuer pour
30 à 40 % des cancers chez l’homme et pour 60 %
chez la femme. Ces chiffres permettent de prendre
conscience de la place importante de l’alimentation
dans le déterminisme des maladies chroniques, ce
d’autant plus que les possibilités d'intervention
existent en termes de santé publique et de prévention.
Quel peut être le rôle des facteurs alimentaires
dans le déterminisme des maladies ?
Interview :Professeur Serge Hercberg
(Vice-Président du Comité stratégique et Président du Comité de pilotage permanent du
Programme national nutrition santé,Directeur de l’Unité de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle InVS/Cnam
et de l’Unité Inserm 557/Inra 1125/Istna-Cnam)
Neuf objectifs prioritaires
1. augmenter la consommation de fruits et légumes afin de réduire le nombre de petits
consommateurs de fruits et légumes d'au moins 25 %,
2. augmenter la consommation de calcium afin de réduire de 25 % la population des sujets ayant
des apports calciques en dessous des apports nutritionnels conseillés, tout en réduisant de 25 % la
prévalence des déficiences en vitamine D,
3. réduire la contribution moyenne des apports lipidiques totaux à moins de 35 % des apports
énergétiques journaliers, avec une réduction d'un quart de la consommation des acides gras saturés
au niveau de la moyenne de la population (moins de 35 % des apports totaux de graisses),
4. augmenter la consommation de glucides afin qu’ils contribuent à plus de 50 % des apports
énergétiques journaliers, en favorisant la consommation des aliments sources d’amidon, en réduisant
de 25 % la consommation actuelle de sucres simples,et en augmentant de 50 % la consommation de
fibres,
5. réduire l’apport d'alcool chez ceux qui consomment des boissons alcoolisées ; cet apport ne
devrait pas dépasser l’équivalent de 20 g d’alcool pur par jour (soit deux verres de vin de 10 cl ou
deux bières de 25 cl ou 6 cl d’alcool fort),
6. réduire de 5 % la cholestérolémie moyenne dans la population des adultes,
7. réduire de 10 mm de mercure la pression artérielle systolique chez les adultes,
8. réduire de 20 % la prévalence du surpoids et de l'obésité (IMC > 25 kg/m2) chez les adultes
et interrompre l’augmentation,particulièrement élevée au cours des dernières années,de la prévalence
de l’obésité chez les enfants,
9. augmenter l'activité physique quotidienne par une amélioration de 25 % du pourcentage des
sujets faisant l’équivalent d'au moins 1/2h de marche rapide par jour. La sédentarité étant un facteur
de risque de maladies chroniques doit être combattue chez l’enfant.
Neuf objectifs spécifiques
Ils concernent les femmes enceintes ou en âge de procréer (carences en fer et folates),les enfants et
adolescents (statut en fer,calcium,vitamine D) ,les personnes âgées (carences en calcium,vitamine D,
dénutrition) les populations en situation de précarité (déficiences en vitamines et minéraux),les per-
sonnes suivant des régimes restrictifs et la prise en charge nutritionnelle des troubles du comporte-
ment alimentaire,la promotion de l’allaitement maternel et les allergies alimentaires.
Le logo Programme National Nutrition Santé :un repère pour tous
de la conformité des actions aux objectifs santé et aux principes
du Programme National Nutrition Santé.
Le Programme National Nutrition Santé
4977 4 pages 210x297 nutrition2 13/11/01 12:54 Page 3
Il y a souvent eu dans le passé
des messages contradictoires sur
les relations entre l’alimentation
et la santé.Existe-t-il aujourd’hui
des certitudes pour faire des
recommandations ?
De très nombreux travaux scientifiques ont permis
d’identifier un certain nombre de facteurs de risque et
de protection liés à la nutrition intervenant dans le
déterminisme de diverses maladies chroniques.
L’ensemble de ces recherches a permis d’aboutir,
aujourd’hui,a de véritables consensus internationaux sur
l’implication de ces facteurs et sur la nécessité de réduire
ceux “à risque” et de promouvoir ceux considérés
comme ayant un rôle de “protection”.Manger plus que
ce qui est nécessaire pour couvrir ses besoins,avoir une
activité physique insuffisante,consommer trop de lipides,
notamment d’acides gras saturés, ou trop d’alcool,
consommer trop peu de glucides complexes et de fibres,
de vitamines ou de minéraux, accroît le risque de
maladies cardiovasculaires, cancers, diabète de type 2,
dyslipidémies, surcharge pondérale voire obésité,
ostéoporose...
Quels sont les arguments
scientifiques en faveur du rôle
préventif des fruits et légumes
vis-à-vis de certaines maladies
chroniques ?
Plus de 200 études ont mis en évidence que les sujets
dont les apports en fruits et légumes sont les plus
faibles ont un risque de cancer de 1,5 à 2 fois plus éle
que les sujets ayant les consommations les plus
élevées. Cet effet protecteur pourrait s’expliquer par
l’action de plusieurs composants alimentaires,
notamment les composés antioxydants capables de
s’opposer à l’accumulation au niveau cellulaire des
radicaux libres (dérivés activés de l'oxygène dont
l’accumulation aboutit à des lésions de l’ADN et des
membranes,favorisant les processus de cancérogenèse
et d’athérogénèse).Le risque de développer un cancer
ou une maladie cardiovasculaire est multiplié par 2 à 6
chez les sujets dont les apports ou les taux sériques de
bêta-carotène, vitamine C, vitamine E sont les plus
faibles.
Dans l’état actuel des connaissances,il n’y a pas de cer-
titude sur les mécanismes de protection impliqués
dans le développement tumoral, et sur les nutriments
spécifiques qui seraient concernés, d’où la prudence
des recommandations préventives actuelles qui restent
globales sur la consommation de fruits et légumes.
Les professionnels de santé
au centre de l’information
nutritionnelle
Les professionnels de santé sont la deuxième source
d’information de la population sur le thème de la
nutrition ; ils sont précédés des medias, et se situent
avant les parents ou amis.
Face à l’abondance des informations souvent complexes
et parfois même contradictoires que reçoivent les
“patients-consommateurs” et à l’intérêt grandissant
qu’ils portent à la nutrition, les médecins sont de plus
en plus sollicités.
Pour aider les professionnels de la santé à répondre à
ces questions, différents outils sont en préparation et
seront diffusés au cours du premier semestre 2002.
Un guide alimentaire
Sur une base scientifique élaborée par un groupe d’experts
mis en place au sein de l’Agence Française de Sécurité
Sanitaire des Aliments (AFSSA),ce guide sera le premier
document d’information nutritionnelle validé.
Deux versions sont en préparation : l’une destinée au
grand public, l’autre aux professionnels de santé. Le
guide grand public sera très largement distribué en
2002.Il fournira,dans un langage simple et en s’appuyant
sur les comportements très divers des consommateurs,
des repères clairs de consommation avec des suggestions
concrètes pour leur mise en pratique. La diffusion de
ce guide sera précédée de la version destinée aux
professionnels qui développera, sur la même base, les
arguments de justification scientifique pour faciliter le
dialogue avec les patients.
Un disque mesurant l’Indice
de Masse Corporelle (IMC)
L’indice de masse corporelle est une mesure simple
recommandée par les nutritionnistes pour poser le
diagnostic d’obésité et de dénutrition. Des seuils fixes
de cet indice permettent d’estimer chaque situation
individuelle.L’outil,sous forme d’un disque,validé par le
collège des enseignants de nutrition sera mis à disposi-
tion des professionnels en 2002. Permettant le calcul
direct de l’IMC, il constitue un outil de base de la
consultation médicale au même titre que la mesure de
la pression artérielle.
Un nouveau
programme
d’éducation
nutritionnelle
4977 4 pages 210x297 nutrition2 13/11/01 12:54 Page 4
La campagne nationale
Les actions de communication initiées par l’Assurance
Maladie et le CFES qui débuteront dans les prochaines
semaines placent la
santé au cœur du
discours sur l’alimen-
tation et sensibilisent
les consommateurs
sur leurs comporte-
ments en ce domaine.
En 2001,l’accent est mis sur la consommation de fruits
et légumes. Le rôle protecteur des fruits et légumes
sur la santé est le message prioritaire.La communication
s’adresse à l’ensemble de la population.
La presse,un relais
informatif essentiel
La campagne presse se décline en plusieurs annonces
mettant en scène différents visuels de fruits et légumes
illustrant chacun l’idée de protection.Chaque annonce
a pour objet d’informer sur le rôle fondamental des
fruits et légumes dans la prévention des maladies
cardiovasculaires, des cancers, de l’obésité, de l’hyper-
cholestérolémie et du diabète et de donner des repères
de consommation précis.
Sont retenus des titres de la presse télévision,féminine,
parentale,news et santé.
Durée de la campagne : mi-novembre à décembre 2001.
L’affichage,un media puissant
en phase de lancement
Inspirée graphiquement et visuellement de la campagne
presse,la campagne d’affichage interpelle sur le lien existant
entre fruits et légumes et protection de la santé.
Des dépliants et affichettes d’information seront également
largement diffusés.Ils viendront compléter et développer
les informations communiquées dans les annonces
presse et les affiches.
Sites internet
Le Ministère de la Santé :www.sante.gouv.fr
Le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche :
www.agriculture.gouv.fr
La Caisse Nationale d’Assurance Maladie des
Travailleurs Salariés : www.cnamts.fr
•L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments
(AFSSA) :www.afssa.fr
•L’Institut national de Veille Sanitaire (InVS) :www.invs.fr
Le Comité Français d’Education pour la Santé (CFES) :
www.cfes.sante.fr
•L’Institut Français pour la Nutrition (IFN) :
www.ifn.asso.fr
Grandes études de mesure des apports
nutritionnels menées en France depuis 1988
•Étude " Val de Marne" (1988) :1108 sujets de 6 mois
à 97 ans.
•Étude " ASPCC " (1993-1994) : 271 enfants
de 2 à 17 ans et 1229.
Étude " SU.VI.MAX adultes" (1994-2002) : 13535 sujets
adultes (femmes de 35 à 60 ans et hommes
de 45 à 60 ans).
•Étude " INCA " (1998-1999) : 1985 adultes
de 15 ans ou plus et 1018 enfants de 3 à 14 ans.
Pour plus d’informations
Des fruits et légumes à chaque repas
pour une consommation d’au moins
5 fruits et légumes au cours de la journée.
Young & Rubicam Corporate 2001 - 65.01.13.DE
4977 4 pages 210x297 nutrition2 13/11/01 12:54 Page 1
1 / 4 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !