Il y a souvent eu dans le passé
des messages contradictoires sur
les relations entre l’alimentation
et la santé.Existe-t-il aujourd’hui
des certitudes pour faire des
recommandations ?
De très nombreux travaux scientifiques ont permis
d’identifier un certain nombre de facteurs de risque et
de protection liés à la nutrition intervenant dans le
déterminisme de diverses maladies chroniques.
L’ensemble de ces recherches a permis d’aboutir,
aujourd’hui,a de véritables consensus internationaux sur
l’implication de ces facteurs et sur la nécessité de réduire
ceux “à risque” et de promouvoir ceux considérés
comme ayant un rôle de “protection”.Manger plus que
ce qui est nécessaire pour couvrir ses besoins,avoir une
activité physique insuffisante,consommer trop de lipides,
notamment d’acides gras saturés, ou trop d’alcool,
consommer trop peu de glucides complexes et de fibres,
de vitamines ou de minéraux, accroît le risque de
maladies cardiovasculaires, cancers, diabète de type 2,
dyslipidémies, surcharge pondérale voire obésité,
ostéoporose...
Quels sont les arguments
scientifiques en faveur du rôle
préventif des fruits et légumes
vis-à-vis de certaines maladies
chroniques ?
Plus de 200 études ont mis en évidence que les sujets
dont les apports en fruits et légumes sont les plus
faibles ont un risque de cancer de 1,5 à 2 fois plus élevé
que les sujets ayant les consommations les plus
élevées. Cet effet protecteur pourrait s’expliquer par
l’action de plusieurs composants alimentaires,
notamment les composés antioxydants capables de
s’opposer à l’accumulation au niveau cellulaire des
radicaux libres (dérivés activés de l'oxygène dont
l’accumulation aboutit à des lésions de l’ADN et des
membranes,favorisant les processus de cancérogenèse
et d’athérogénèse).Le risque de développer un cancer
ou une maladie cardiovasculaire est multiplié par 2 à 6
chez les sujets dont les apports ou les taux sériques de
bêta-carotène, vitamine C, vitamine E sont les plus
faibles.
Dans l’état actuel des connaissances,il n’y a pas de cer-
titude sur les mécanismes de protection impliqués
dans le développement tumoral, et sur les nutriments
spécifiques qui seraient concernés, d’où la prudence
des recommandations préventives actuelles qui restent
globales sur la consommation de fruits et légumes.
Les professionnels de santé
au centre de l’information
nutritionnelle
Les professionnels de santé sont la deuxième source
d’information de la population sur le thème de la
nutrition ; ils sont précédés des medias, et se situent
avant les parents ou amis.
Face à l’abondance des informations souvent complexes
et parfois même contradictoires que reçoivent les
“patients-consommateurs” et à l’intérêt grandissant
qu’ils portent à la nutrition, les médecins sont de plus
en plus sollicités.
Pour aider les professionnels de la santé à répondre à
ces questions, différents outils sont en préparation et
seront diffusés au cours du premier semestre 2002.
Un guide alimentaire
Sur une base scientifique élaborée par un groupe d’experts
mis en place au sein de l’Agence Française de Sécurité
Sanitaire des Aliments (AFSSA),ce guide sera le premier
document d’information nutritionnelle validé.
Deux versions sont en préparation : l’une destinée au
grand public, l’autre aux professionnels de santé. Le
guide grand public sera très largement distribué en
2002.Il fournira,dans un langage simple et en s’appuyant
sur les comportements très divers des consommateurs,
des repères clairs de consommation avec des suggestions
concrètes pour leur mise en pratique. La diffusion de
ce guide sera précédée de la version destinée aux
professionnels qui développera, sur la même base, les
arguments de justification scientifique pour faciliter le
dialogue avec les patients.
Un disque mesurant l’Indice
de Masse Corporelle (IMC)
L’indice de masse corporelle est une mesure simple
recommandée par les nutritionnistes pour poser le
diagnostic d’obésité et de dénutrition. Des seuils fixes
de cet indice permettent d’estimer chaque situation
individuelle.L’outil,sous forme d’un disque,validé par le
collège des enseignants de nutrition sera mis à disposi-
tion des professionnels en 2002. Permettant le calcul
direct de l’IMC, il constitue un outil de base de la
consultation médicale au même titre que la mesure de
la pression artérielle.
Un nouveau
programme
d’éducation
nutritionnelle
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