PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
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PARC NATIONAL DU
SAGUENAY
PNS-1
État des populations de cervidés
État de la situation
L’orignal est assurément le cervidé
le plus régulièrement observé sur
la rive sud comme sur la rive nord.
Très peu de travaux de recherche
ont été menés au parc sur ce
cervidé.
Le cerf de Virginie, bien que
nettement moins abondant que l’orignal, est quant à lui de plus
en plus régulièrement observé, sur la rive nord et la rive sud, en
des lieux où l’orignal lui-même est souvent observé. Nous nous
questionnons sur les impacts de ce nouveau venu sur les
populations d’orignaux et souhaiterions documenter le sujet.
Le caribou est pour sa part observé de façon très ponctuelle sur
la partie ouest de la rive nord du fjord, et sa présence n’est
pratiquement pas documentée.
Nos connaissances sur la répartition des espèces sont somme
toute assez sommaires et nous ne disposons d’aucun estimé de
population.
(Photo : Parc national du Saguenay)
Priorités de recherche
I – Analyse de la répartition spatiotemporelle des
populations de cervidés
Un analyse détaillée de la répartition des cervidés permettrait de
mieux localiser les secteurs qu’ils fréquentent en été comme en
hiver, ainsi que de documenter les lieux d’interaction entre les
différentes espèces. Bien que nous connaissions quelques
ravages hivernaux, une cartographie détaillée des ravages de
cerfs et d’orignaux permettrait de s’assurer que les sentiers
hivernaux soient le plus respectueux possible des habitats de
ces cervidés.
II – Documenter l’état de la population d’orignaux
Nos connaissances sur l’état de la population d’orignaux restent
très fragmentaires. Nous ignorons la taille de la population et
souhaiterions estimer la capacité de support du milieu, par le
biais d’un inventaire de brout, par exemple. La qualité de la
chasse en périphérie du parc nous laisse toutefois croire que le
parc abrite une population importante d’orignaux.
III– Documenter la présence de caribous forestiers
sur la rive nord du fjord
Un projet de recherche consisterait à confirmer de façon
officielle la présence du caribou et, dans un deuxième temps,
tenter d’établir la taille de la population ainsi que d’identifier les
zones propices à son alimentation, en vue de mieux protéger
l’espèce.
Références
Fichier de compilation des observations particulières, parc
national du Saguenay.
PNS-2
Historique du secteur de La Baie-
Éternité
État de la situation
Si le volet historique des secteurs de La Baie-de-Tadoussac et
de La Baie-Sainte-Marguerite est relativement bien documenté,
il en va autrement pour le secteur de La Baie-Éternité. Bien qu’il
ait probablement été moins intensivement occupé, il n’en reste
pas moins que ce secteur peut avoir été riche en occupation
humaine. La particularité de cette recherche repose sur la
disponibilité et la facilité d’accès aux gens susceptibles de
fournir de telles informations. Plusieurs employés et résidants
de Rivière-Éternité auraient de précieuses informations à livrer
sur l’occupation du territoire avant le parc, de même qu’une
foule d’anecdotes sur les aménagements mis en place lors de la
création du parc. Certains vestiges retrouvés sur le terrain
renforcissent le besoin d’en connaître davantage sur l’histoire du
secteur. Pourtant, nous ne possédons aucun document écrit où
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ces témoignages seraient consignés. Une étude historique de
ce secteur viendrait renforcer les connaissances culturelles,
nettement moins bien documentées sur la rive sud que sur la
rive nord.
Priorités de recherche
I – Étude historique du secteur de La Baie-Éternité
Recueillir, par le biais d’entrevues et de recherches
bibliographiques, l’information relative à l’occupation du territoire
avant la création du parc et identifier les vestiges encore
présents sur le territoire.
Il est à noter que le territoire d’étude n’est pas limité à la baie
Éternité. Il est possible de dresser un portrait historique plus
étendu géographiquement, regroupant les anses et les baies en
amont et en aval de la baie Éternité (Anse-Saint-Jean, Anse-
Saint-Étienne, Anse à Didier, etc.).
Références
Savard, R., M. Houde et P. Pelletier. 1986. Rivière-Éternité,
d’hier à aujourd’hui. Municipalité de Rivière-Éternité. 73 p.
PNS-3
Étude des couloirs de migration
des chauves-souris
État de la situation
Un inventaire acoustique a été réalisé en 1999 par la firme
Envirotel inc. à quatre endroits au parc (lac Hibou, baie Éternité,
maison des Dunes et station piscicole). Des huit espèces
présentes au Québec, sept ont été répertoriées (seule la
chauve-souris pygmée n’a pas été inventoriée). Le genre myotis
comptait pour 89,7% des mentions. La présence de la pipistrelle
de l’Est (Lasionycteris noctivagans) est digne de mention. La
baie Éternité semble démontrer une diversité plus élevée tandis
que la station piscicole (Tadoussac, lac de l’Anse à l’eau)
démontre la plus grande abondance.
La réalisation de cet inventaire a mis en lumière la possibilité
d’un effet d’entonnoir. À la différence des autres inventaires
réalisés au Québec, les sites du parc national du Saguenay ont
connu une hausse du taux d’activité en fin d’été, ce qui suggère
la possibilité d’un couloir servant à la migration automnale.
Enfin, la vérification de la présence de colonies de maternité
dans le secteur de Tadoussac serait à valider.
Priorités de recherche
I – Étude des couloirs de migration des chauves-
souris
Vérifier la possibilité qu’un couloir de migration soit présent aux
environs de Tadoussac et procéder à la caractérisation de ce
couloir (affluence des espèces, dimensions du couloir,
caractéristiques du milieu, etc.) par le biais d’un radar mobile,
d’une station fixe ou de toute autre méthode pertinente.
II – Recherche de colonies de maternité dans le
secteur de Tadoussac
Le fort taux d’activité enregistré dans le secteur de Tadoussac
pourrait indiquer la présence d’une colonie de maternité, d’un
hibernacle ou d’un lieu d’accouplement. Localiser précisément
ces lieux permettrait d’assurer plus aisément la protection des
chauves-souris et de leur habitat.
Références
McDuff, J., S. Rouleau, M. Gauthier et R. Brunet. 1999.
Inventaire acoustique des chauves-souris du parc au
Saguenay – été 1999. Envirotel inc. 46 p.
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PNS-4
L’état de la couleuvre à collier
État de la situation
Aucun inventaire des squamates
n’a été réalisé au parc. Toutefois,
la couleuvre rayée est
régulièrement observée, et nous
croyons que la couleuvre à ventre
rouge pourrait également être
présente sur le territoire. L’intérêt
d’un projet de recherche sur les
squamates réside toutefois dans les mentions particulières
cumulées depuis cinq ans à propos de la couleuvre à collier.
Une première mention, datant de l’été 2005 et localisée au
secteur de La Baie-Éternité, allait être suivie de quelques autres
dans les années suivantes et ce, dans différents secteurs, tant
sur la rive nord que sur la rive sud du fjord. Nous savons que
cette mention se trouve à 140 km au nord nord-est de la
mention la plus proche, ce qui pourrait indiquer la présence
d’une population isolée. Nous ignorons la taille de cette
probable population de même que sa viabilité. La découverte en
2005, dans la vallée Éternité, d’une couleuvre rayée de forme
mélanique mérite également d’être soulignée.
(Photo : Parc national du Saguenay)
Priorités de recherche
I – Documenter la présence de la couleuvre à collier
En vue d’assurer la protection de cette possible population
isolée, il serait à propos de documenter la répartition de cette
espèce au sein du parc et de tenter d’évaluer la taille et la
viabilité des populations.
Références
Sépaq. 2005. Les parcs nous ont dévoilé… bulletin de
recherche 2005. 24 p.
Fichier de compilation des observations particulières, parc
national du Saguenay.
PNS-5
Dynamique floristique des parois
bordant le fjord
État de la situation
Épargnées de l’exploitation
forestière, les communautés
végétales croissant sur les parois
du fjord représentent un intérêt
scientifique peu exploré jusqu’à
maintenant. En 1998, une étude
dendroclimatique a permis
d’établir que le plus vieil individu
de cèdre blanc croissant sur le cap Trinité avait 289 ans
(Plourde, 1996). Plus récemment, en 2008, la découverte d’une
colonie de Dryoptère fougère-mâle dans un cône d’éboulis
bordant la baie Éternité allait constituer l’une des rares mentions
de l’espèce dans le bouclier canadien, en plus de constituer
l’une des observations les plus nordiques. Il s’agirait aussi d’une
première mention de cette espèce dans un sol calcaire. Très
peu explorées jusqu’à maintenant en raison de la difficulté
d’accès, les communautés végétales croissent sur les parois
selon une dynamique et une évolution méconnues, et
probablement très spécialisées.
(Photo : Martin Thibault)
Priorités de recherche
I – Documenter la dynamique et l’évolution des
communautés végétales des parois bordant le fjord.
Établir un portrait des communautés végétales s’attardant tant
aux communautés chasmophytiques qu’aux communautés
lithophytiques. Définir les principales associations et mettre les
occurrences en lien avec le type de substrat.
Références
Plourde, A. 1996. Étude dendrochronologique du Cèdre
Blanc (Thuya occidentalis) à la baie Éternité, fjord du
Saguenay, Québec. Travail de fin d’étude présenté comme
exigence partielle du baccalauréat en biologie, Université du
Québec à Chicoutimi, 25 p.
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Benoit Larouche. Botaniste. 2008 (communication
personnelle).
PNS-6
Dynamique spatiotemporelle des
populations ichtyologiques des lacs de
pêche
État de la situation
L’omble de fontaine (Salvinus
fontinalis) est le seul poisson
pêché dans les eaux douces de
quelques lacs du parc national du
Saguenay. L’omble de fontaine est
pêché sur cinq lacs sur la rive sud.
Quatre lacs de pêche de la rive
nord, longtemps fermés en raison de problèmes de routes
causés par des barrages de castors, viennent tout juste de
rouvrir à la pêche en 2009. Nous ignorons si les digues de
castors ont affecté le recrutement des populations d’ombles, en
empêchant par exemple, l’omble de remonter aux sites de fraie.
Par ailleurs, les variations ou diminutions des succès de pêche
de certains lacs nous laissent croire que la dynamique de
certains plans d’eau mérite d’être mieux documentée.
Outre certains travaux réalisés par le ministère, nous ne
disposons que de très peu d’information sur les lacs en général.
(Photo : Parc national du Saguenay)
Priorités de recherche
I – Caractérisation des lacs de pêche
Une caractérisation des lacs de pêche pourrait inclure un
inventaire des espèces présentes de même qu’un système de
capture-recapture afin de quantifier les populations de poissons
dans les lacs. Une localisation des frayères ainsi qu’une
caractérisation des paramètres limnologiques du plan d’eau
permettraient de mieux connaître ces milieux où s’effectue un
prélèvement de la ressource.
Références
Compilation des données de pêche sportive au parc
national du Saguenay de 1993 à aujourd’hui.
Vaillancourt, P. 1993. Parc du Saguenay – Revue du dossier
Faune et plan d’action 1993. Ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche, Direction régionale du Saguenay-Lac-Saint-
Jean, Service de l’aménagement et de l’exploitation de la faune,
Jonquière. 72 p.
PNS-7
Utilisation du territoire par le
faucon pèlerin
État de la situation
Les parois du fjord abritent 20% des couples
nicheurs de faucon pèlerin de la province.
Depuis 1995, le parc effectue le suivi des
sites de nidification sur une base annuelle,
en plus de collaborer étroitement aux
inventaires quinquennaux. Alors que
seulement deux couples avaient été
localisés au début du suivi, onze sites de
nidification étaient occupés dans la région
en 2009. Un rétablissement progressif de la
population combiné à un raffinement des techniques d’inventaire
expliquent probablement cette situation.
Le temps investi à la recherche et l’observation des sites de
nidification sont limités par différents facteurs. Un projet de
recherche permettrait de pousser davantage le niveau de
connaissance relatif à cette espèce.
(Photo : Shutterstock)
Priorités de recherche
I – Étude de l’utilisation du territoire par le faucon
pèlerin
Pour renforcer ce suivi, il serait souhaitable de greffer un volet
de recherche et de s’attarder aux déplacements que font les
oiseaux nicheurs afin de documenter, par exemple, les
PRIORITÉS ET POTENTIELS
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distances parcourues pour fins d’alimentation. Les nombreux
nids de la région permettraient également de s’attarder à l’usage
(exclusivité, chevauchement, etc.) du territoire par le faucon
pèlerin et, de ce fait, établir la capacité de support des parois
bordant le fjord. Il serait aussi intéressant de suivre les petits
jusqu’à l’âge de la reproduction afin de valider s’ils viennent
nicher dans le même secteur où ils ont été élevés.
II – Éthologie du faucon pèlerin
Un tel suivi pourrait également s’attarder à l’éthologie de
l’espèce par le biais d’observation directe ou par le biais d’un
système de caméra.
Références
Fichier de compilation des observations du faucon pèlerin,
parc national du Saguenay et données des suivis annuels.
Comité de rétablissement du faucon pèlerin au Québec. 2002.
Plan d’action pour le rétablissement du faucon pèlerin
anatum (Falco peregrinus anatum) au Québec. Société de la
faune et des parcs du Québec. 28 p.
Équipe de rétablissement des oiseaux de proie du Québec
(EROP). 2009. Bilan du rétablissement du faucon pèlerin de
la sous-espèce anatum (Falco peregrinus anatum) pour la
période 2002-2009. Ministère des Ressources naturelles et de
la Faune, Faune Québec. 22 p.
PNS-8
Dynamique forestière des
érablières de la vallée Éternité et des autres
écosystèmes forestiers exceptionnels
État de la situation
Les écosystèmes forestiers exceptionnels visent à protéger des
éléments clés de la biodiversité biologique du Québec. Le parc
national du Saguenay compte quatre écosystèmes forestiers
exceptionnels: une érablière à bouleau jaune (forêt rare), une
pinède blanche à pin rouge (forêt rare-ancienne), une pinède
rouge à pin blanc et gris (forêt rare) et une pinède rouge à pin
blanc (forêt rare).
Bien que ces écosystèmes soient protégés du fait qu’ils soient
localisés dans un parc national, nos connaissances au sujet de
ces quatre écosystèmes restent relativement fragmentaires. De
plus, nous ne disposons d’aucune information quant à
l’évolution de ces écosystèmes forestiers et aux stress auxquels
ils pourraient faire face. L’acquisition de ce type de
connaissances nous permettrait d’assurer une meilleure
protection de ces milieux.
Priorités de recherche
I – Caractérisation d’un ou des écosystèmes
forestiers exceptionnels du parc
Il s’agirait dans un premier temps de procéder à une
caractérisation des EFE par le biais des informations dont nous
disposons, mais aussi par le biais d’inventaires sur le terrain.
Une analyse de l’état de santé de l’écosystème devrait être
effectuée.
II – Analyse comparative de la biodiversité des EFE.
Une fois les informations sur le milieu recueillies, un projet de
recherche consisterait à mesurer la biodiversité de ces milieux
avec le milieu environnant (hors EFE) pour tenter de voir à
quelles espèces profitent l’EFE et, ainsi, mieux connaître la
dynamique de ces milieux.
Références
Cartographie des écosystèmes forestiers du parc national
du Saguenay.
Fleischman, A. et C. Lagrange. 1998. Plan de gestion des
ressources naturelles – parc du Saguenay. volume 1, 1999-
2004.
Dignard, N. 1992. Inventaire de la végétation et de la flore de
quatre secteurs du parc national du Saguenay. Ministère des
Forêts du Québec – Direction de la recherche – Herbier du
Québec. 101 p.
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