AMBIANCE LUMINEUSE La plupart des activités professionnelles nécessitent de bien voir ce que l'on fait, que l'éclairage soit naturel ou artificiel. Des conditions défavorables de vision entraînent une fatigue inutile, une perte de concentration, une perturbation de l'humeur à long terme, la multiplication des erreurs, un travail de moindre qualité. On estime qu'elles sont en cause dans près de 10% des accidents du travail. Dans les entreprises industrielles et tertiaires, où la vie n'est plus rythmée par l'alternance du jour et de la nuit mais par la nécessité d'assurer une production continue quelles que soient les latitudes et les conditions climatiques, le recours à un éclairage artificiel peut être permanent pour certains salariés. Le recours à une source lumineuse artificielle est aussi une nécessité quand il faut augmenter la densité d’éclairage pour accomplir une tâche. Les entreprises comme les salariés eux-mêmes sous-estiment très souvent l'importance des conditions d'éclairage et leurs conséquences sur les personnes, la qualité de leur travail, les risques encourus. C’est pour cette raison que les membres du CHSCT doivent s’intéresser à ces questions fondamentales de conditions de travail, tant la lumière peut être dérangeante dans une activité de travail, si elle n’est pas suffisante, mal contrôlée ou trop puissante. Pour compenser les variations naturelles et permettre la poursuite de l'activité, un éclairage artificiel est souvent nécessaire. La qualité et la densité de celui-ci dépend du confort visuel et de facilité ou non à exercer une tâche. Nombre de professions nécessitent le recours à un éclairage artificiel mais certaines plus que d'autres : Définition La vision est parmi les cinq sens la plus sollicitée dans les activités professionnelles. Cette sollicitation est générale pour se situer dans l’environnement, de précision si la tâche l’exige, pour effectuer des prélèvements d’informations et de plus en plus sur écran pour nombre de métiers. L’ambiance lumineuse détermine le bon déroulement de l’activité : 80% des informations nécessaires parviennent par voie visuelle. En effet l'œil participe à la reconnaissance des formes et des couleurs, à la lecture des données, et participe à l'évaluation du mouvement et des distances. L'activité humaine s'exerce dans des lieux divers soumis à des variations d'ensoleillement. L'être humain n'a pas la possibilité de voir la nuit. Page 1 / 1 Travail constant en milieu clos ou nocturne : maintenance, milieu souterrain ou confiné, travailleurs de nuit (vigile, transport, production en X8, permanencier…), Travail avec les variations saisonnières où la lumière naturelle fait défaut, notamment en hiver, Travail lié aux contraintes architecturales et/ou organisationnelles : - bureaux aveugles, hôpitaux, laboratoires, ventes ou accueil clientèle en gare, aéroports ou stations, bureaux trop vitrés, avec un flux intensif de lumière sans possibilité de correctement le réguler. AMBIANCE LUMINEUSE Les Conséquences Le confort visuel est une composante du "vécu" au travail dont l'influence psychologique est importante. Il permet de préserver la santé au travail, d'améliorer la qualité du travail, de limiter les accidents. Les risques liés aux conditions d'éclairage sont variables en fonction de la qualité ou de la quantité de lumière. Un éclairage inadapté peut entraîner : une baisse de l'acuité visuelle, une diminution du champ visuel, une baisse de la vision du relief, une baisse de la vision des couleurs. qu'une lumière naturelle ou adaptée pour la réalisation d'une activité. Le travail en éclairage artificiel entraîne une perte des repères temporo-spatiaux. Evaluation du risque L'éclairage doit être adapté à la tâche car il est variable selon le type d'activité demandé. Le code du travail ou l'Association française d'éclairage fixe des valeurs repères qui sont à respecter pour obtenir une bonne performance de vision. Voici quelques éléments de règlementation : Obligation pour l'employeur : Il doit concevoir un niveau d’éclairement suffisant, à la fois dans les locaux affectés au travail, et leurs dépendances, et les espaces extérieurs, si des travaux permanents sont effectués, Décret n°92-333 du 31 mars 1992 : «Les locaux de travail doivent, autant que possible, disposer d'une lumière naturelle suffisante», Article R. 4223-2 : L'éclairage est assuré de manière à: Les principaux risques liés à une ambiance lumineuse non adaptée au travail : Fatigue oculaire en raison des efforts à fournir par l'œil pour discerner les détails, ou se protéger des éblouissements, Fatigue intellectuelle pour acquérir, comprendre et analyser les perceptions, Fatigue physique entraînée par les contractures de posture, Baisse de la vision, altération des fonctions de l’œil, Lecture altérée de données, avec incompréhension sur la tâche et avec l’entourage professionnel, Erreurs, manque de précision dans le geste et la prise d’informations, Performances atténuées, impact sur la qualité du produit, Accident de travail : chute, blessure d’objet dans l’utilisation d’outil, Céphalées et maux de tête, Agressivité, accueil clientèle altéré, Obligation de porter des verres correctifs. Les éclairages spécifiques et alternances de variations d'éclairage demandent un temps d'adaptation plus long - 1° Éviter la fatigue visuelle et les affections de la vue qui en résultent ; 2° Permettre de déceler les risques perceptibles par la vue. Article R. 4223-3 : Les locaux de travail disposent autant que possible d'une lumière naturelle suffisante. Article R. 4223-5 : Dans les zones de travail, le niveau d'éclairement est adapté à la nature et à la précision des travaux à exécuter. Les valeurs minimales ont été fixées par le décret n° 92-33. Il a lieu de se référer plus précisément à la notion d'éclairement moyen initial ( EMI ) lors de la mise en service, dont les niveaux sont plus élevés que ceux du décret. Page 2 / 2 AMBIANCE LUMINEUSE Type de travail Décret E.M.I Les voies de circulation intérieure 40 Lux 70 Lux Les escaliers et entrepôts 60 Lux 110 Lux Les locaux de travail, vestiaires et sanitaires 120 Lux 210 Lux Les locaux aveugles affectés à un travail permanent 200 Lux 350 Lux Les zones et voies de circulation extérieure 10 Lux 20 Lux Les espaces extérieurs - travaux à caractère permanent 40 Lux 70 Lux Mécanique moyenne, dactylographie, bureau 200 Lux 350 Lux Travail de petites pièces, mécanographie, dessin 300 Lux 530 Lux Mécanique fine, gravure, comparaison de couleurs, 400 Lux 700 Lux Dessins difficiles, industrie du vêtement 400 Lux 700 Lux Mécanique de précision, électronique fine 600 Lux 1050 Lux Tâches très difficiles de l’industrie, laboratoires 800 Lux 1400 Lux Rien n’est plus singulier que le rapport personnel à l’éclairement, il sera différent suivant la couleur de l’iris, l’âge, la période de la journée, le temps d’exposition à la tâche ou à la lumière artificielle. Un éclairage bien adapté au poste de travail doit : Permettre de discerner les détails fins à une distance de 30 cm de l'œil, Eviter l'éblouissement, direct ou réfléchi, par exemple sur les écrans informatiques, Ne pas créer de contraste important entre zones trop ou trop peu éclairées : éblouissement indirect, Eviter les effets d'ombre sur la zone de travail, Eviter de dépasser l’activité de travail avec les signes de fatigue oculaire : picotements, yeux rouges, maux de tête..., Obtenir un éclairage adapté à l’individu. Quelques conseils Si le CHSCT s’engage dans une action de prévention, ou lors d’une consultation de l’employeur, ou encore dans le cas de visites trimestrielles sur les lieux de travail, il pourra privilégier les conseils suivants : Privilégier l’apport de lumière naturelle : Fenêtres / Baies vitrées/ Puits de jour… Jouer dans une pièce de trois types d’éclairage : Page 3 / 3 - éclairage directe de la tâche, éclairage général de la pièce, éclairage d’ambiance. Veiller à installer un environnement de travail adéquat : luminosité naturelle/éclairage, niveau sonore de l’unité centrale à atténuer, température des bureaux, siège réglable avec accoudoirs, positions adaptées des périphériques…, C’est la zone de travail qu’il faut éclairer prioritairement avec une quantité de lumière adaptée. L’éclairage de l’ensemble de la pièce sert au repérage spatial de la personne, Toute source de lumière doit pouvoir être régulée en intensité, en fonction du choix de la personne et de la tâche à effectuer, Configurer les postes de travail de chaque bureau pour disposer les écrans informatiques perpendiculairement à la zone d’entrée de la lumière, Eviter absolument le travail de précision, travail sur écran avec une lumière directe et/ou intense sur l’œil, quel que soit le type d’éclairage : naturel ou artificiel, Consulter un spécialiste et porter des lunettes adaptées à la correction nécessaire, S’assurer que l’écran est traité contre les reflets et bien positionné par rapport à la lumière naturelle, AMBIANCE LUMINEUSE Informer et former le personnel sur les risques encourus et les précautions à prendre. Les moyens du CHSCT Les situations de travail avec un risque d’altération de la lumière doivent recueillir de la part des représentants du personnel la même considération que les autres situations de travail difficiles : stress, chutes de hauteur, bruit... Le Code du travail a donné au CHSCT plusieurs outils qui sont à sa disposition. Il s’agit de la réunion trimestrielle, des visites et inspections régulières sur les lieux de travail, de l’avis obligatoire qu’il doit transmettre à l’employeur sur : document unique, plan de prévention annuel, rapport annuel de l’employeur sur les questions d’hygiène, sécurité et conditions de travail. Le CHSCT trouvera auprès du médecin du travail, des agents de prévention de la CARSAT (ex : CRAM) et de l’inspecteur du travail des personnes ressources pour l’aider à faire réaliser une démarche de prévention active. L’expertise du CHSCT Dans le cas de projet important, ou de risque grave, révélé ou non par un accident du travail, de nombreux CHSCT font régulièrement appel à des experts (préventeurs, psychologues et ergonomes) agréés par le ministère du travail. Cette possibilité est envisageable pour les nouveaux projets d’implantation des lieux de travail, ainsi que les réaménagements spatiaux. Les experts de Travail & Facteur Humain sont à la disposition du CHSCT pour accompagner les représentants du personnel à évaluer la situation en question, avec les risques associés. L’expertise CHSCT (art L. 4614-12 et 13), dont le coût est pris en charge par l’entreprise, permet ainsi aux membres de comprendre la situation et apporter à l’entreprise des solutions efficaces. Lesquelles sont à la fois d’ordre légales, organisationnelles, humaines et techniques. Le rapport d’expertise est adressé à tous les membres du CHSCT, au médecin du travail et à l’inspecteur du travail compris. L’employeur doit se positionner et apporter une réponse à l’ensemble des propositions du rapport d’expertise. La formation du membre du CHSCT : Dès son premier mandat, et ensuite tous les quatre ans, le membre du CHSCT a droit à une formation (art L. 4614-14 à 16) dont le coût, les frais de déplacement et le maintien du salaire sont pris en charge par l’entreprise. Le représentant du personnel a le choix de l’organisme et du programme. Travail & Facteur Humain propose de nombreuses formations CHSCT, initiales et spécifiques, où les questions de lumière et de luminance sont largement abordées. Travail & Facteur Humain Expertise Conseil Formation 231, rue Saint-Honoré – 75001 Paris 6, rue du IV septembre – 47000 Agen 09 77 73 64 22 [email protected] … des Hommes … des Compétences … Page 4 / 4