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Au très haut et très puissant Seigneur
monseigneur pierre du broc illustrissime et
révérendissime évêque d’auxerre
Monseigneur,
Ayant à choisir un protecteur au Livre que je vous
dédie, j’ai du jeter les yeux sur une personne dont
le mérite répondit à l’excellence, et à la beauté de la
matière qu’il traite. Cette Philosophie dont il déve-
loppe si merveilleusement les mystères et les secrets,
demandait un esprit qui fut capable de la défendre de
la calomnie, et qui fut entré dans le Sanctuaire de la
Nature pour connaître toute l’économie avec laquelle
elle dispose, et façonne ses ouvrages. C’est pour
cela, Monseigneur, que j’ai jeté les yeux sur vous,
sachant que vous êtes le Génie de cette Nature, et
voyant qu’elle travaillé avec tant de soin à former les
organes de votre Esprit qu’il semble qu’elle a dessein
de vous rendre tel que vous puissiez être le confident
de ses secrets, et le dépositaire de tout ce qu’elle a
de plus caché. Ces Grand Hommes de l’Antiquité qui
ont pénétré si avant dans les routes de la Nature, et
dont les opinions, qui jusqu’ici n’ont pas été bien
entendues, sont répandues dans ce Livre avec tant de
clarté, feraient le même chois que moi s’ils vivaient
à présent, et vous feraient leur Juge et leur Arbitre,
connaissant votre suffisance à décider, et à parler de
cette matière : Mais outre ces considérations parti-