La distribution du Triton crêté s'étend sur l'ensemble de
l'Europe continentale à l'exception de la péninsule Ibérique. Les
spécialistes s'accordent sur le fait qu'il existe plusieurs formes de
tritons crêtés suffisamment éloignées génétiquement et
morphologiquement pour parler de groupe d'espèces ou de super
espèce. Le triton crêté rencontré en France appartient à la forme
nominale (Triturus cristatus cristatus).
C'est sans conteste l'espèce de triton qui a le plus souffert
dans les dernières décennies de mutations des paysages. Son
caractère moins forestier l'expose beaucoup plus à la
transformation de l'agriculture. Autrefois abondamment distribuée,
cette espèce est aujourd'hui dans une situation relictuelle.
Le recul de l'élevage et la disparition des mares de pleins
champs au profit d'une agriculture intensive est aujourd'hui
responsable de la disparition de cette espèce.
Un triton exigeant
Le Triton crêté a une activité nocturne en phase terrestre
et diurne en phase aquatique.
Il hivernage d'octobre à mars. Dès leur réveil, les adultes
accomplissent des migrations pour aller se reproduire. La
femelle pond de 200 à 300 œufs dissimulés individuellement
dans la végétation aquatique. Le développement larvaire dure
3 mois en moyenne.
Il ne s'éloigne jamais très loin de l'eau en phase terrestre
bien qu’il soit capable d’effectuer des périples de plus 1,5 km
pour coloniser de nouveaux milieux. Il préfère les zones
humides assez profondes (50 à 100cm de profondeur
minimum) et bien pourvues de végétation, support
indispensable à la ponte des œufs.
Amphibien de plaine, la limite altitudinale de sa répartition
ne semble pas dépasser 1000 m, il est déjà très rare au-dessus
de 700m.
Quel avenir ?
Ses exigences écologiques font qu’il se rencontre dans
mares et étangs des secteurs l'élevage est encore présent.
Il affectionne particulièrement les eaux de bonne qualité, claire
et abritant une végétation aquatique abondante. Il apprécie les
eaux chaudes où les poissons sont exclus.
Agir pour la sauvegarde du Triton crêté, c’est aussi agir
pour la sauvegarde de l’ensemble des zones humides du
département ainsi que pour de nombreuses autres espèces
d’amphibiens autrefois communes
Triton crêté
Vulnérable
Intégrale
Annexes II et IV
Liste rouge en France
Protection en France
Directive européenne « Habitats »
Guide pour la sauvegarde des espèces animales de l’Isère
Octobre 2007
Programme d’action du document d’objectif prioritaire en faveur de la faune sauvage
en Danger
1
oui
Liste rouge en Isère 2.0. (2007)
Priorité de conservation en Isère (1999)
Espèce déterminante ZNIEFF en Isère
Reproduction localisée en Isère Espèce rare
Photo
: J.-L. Grossi
Ce que vous pouvez faire
!
- signaler la présence du Triton crêté à la LPO Isère (04 76 51 78 03) même les individus écrasés sur les routes
- signaler les atteintes aux zones humides à la Mission inter services de l’eau.
- conserver les mares, les marais, les tourbières et l’ensemble des zones humides
- favoriser les ceintures végétales des étangs ainsi que les herbiers aquatiques (refuge des larves de triton)
- maintenir les haies et réseaux de boisement associés aux zones humides
- favoriser le maintien des prairies en bordure des plans d’eaux
- limiter les produits phytosanitaires et les traitements antiparasitaires rémanents
- proposer la création de mares : contactez la LPO Isère (04 76 51 78 03), le Conseil général de l’Isère, AVENIR pour les conseils
de mise en place.
En Isère, les plus grosses populations sont situées dans les
plaines et collines. Peu de communes sont concernées une fois
franchie vers l’est la cluse de Voreppe. En raison de la réduction des
espaces favorables à l’espèce, sa présence est assez répandue tout
en étant toujours limitée à quelques individus bien souvent isolés.
On trouve les principales populations en Isle Crémieu, dans le pays
de Vinay / massif des Chambaran, et dans le pays Voironnais /
Plaine de Bièvre. Quelques populations originales et stratégiques, de
par leurs positions, sont à signaler ; vallée du Grésivaudan, Trièves,
et la vallée du Rhône.
Comme ailleurs, la disparition des zones humides
(comblement, drainage…), l’intensification des pratiques agricoles,
la fragmentation des paysages, la pollution des eaux,
l’empoissonnement du moindre trou d’eau sont les principaux
facteurs du déclin de cette espèce.
Les écrasements lors des migrations et le
prélèvement par des terrariophiles peu scrupuleux sont
également très néfastes pour cette espèce.
Le programme DOP concernant le Triton crêté
permet aujourd’hui de connaître la répartition de cette
espèce en Isère et de mener un travail de fond sur la gestion
des milieux les plus favorables ou les plus menacés. La
définition des priorités s’inscrit dans un plan d’action
nécessaire au maintien à long terme de l’espèce en Isère.
Après une phase de collecte d’informations et
d’actualisation des données un travail auprès de certaines
communes est engagé afin de préserver les sites de
reproduction comme les sites d’hivernage. Plusieurs
Espaces naturels sensibles (E.N.S.), Arrêtés Préfectoraux de
protection de biotope (APPB) et Réserves naturelles
assurent déjà la pérennité d’un premier groupe de sites.
D’autres restent à instaurer en partenariat avec les
collectivités locales et les différents gestionnaires de milieux
naturels.
Triton crêté
Guide pour la sauvegarde des espèces animales de l’Isère
Programme d’action du document d’objectif prioritaire en faveur de la faune sauvage
Octobre 2007
Direction de l’Aménagement des Territoires
Service Environnement
9, rue Jean Bocq
38022 Grenoble cedex
04 76 00 33 31
http://www.isere-environnement.fr
LPO Isère
MNEI
5, place Bir Hakeim
38000 Grenoble
04 76 51 78 03
http://oiseauxisere.free.fr/
http://www.fauneisere.info
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