Colossiens 3.12

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Culte 09.06.13 / Colossiens 3.12-­‐15 : Le nouveau vêtement du chrétien ! Introduction : Dimanche passé, nous avons choisi quelques thèmes du livre des Actes, chapitres 2 à 11. Après avoir rappelé la souveraineté et l’accomplissement du plan de Dieu dans tous les événements de l’Eglise primitive, nous avons retenu quelques thèmes clés de ces chapitres : Une Eglise, un message, une personne, Jésus ; une Eglise unie ; une Eglise solidaire ; une Eglise secouée ; une Eglise qui prie ; une Eglise qui parle ; une Eglise qui s’adapte. Notre conclusion était une invitation solennelle, un appel, pour nous aujourd’hui, sur la base du cantique de JEM : Jésus, sois le centre ! Aujourd’hui, nous avons lu plusieurs textes de l’épître de Paul aux Colossiens. Une église que Paul n’a pas fondée (probablement fondée par Epaphras). C’est donc un message que Paul adresse à cette église. Elle garde toute sa pertinence aujourd’hui. 1. Une Eglise : des personnes : quelles sont-­‐elles – que doivent-­‐elles faire ? Nous avons encore en mémoire les beaux textes que nous venons de lire. Colossiens 3.12 : Trois termes clés définissent les croyants de Colosses : 1) Ils sont élus : choisis par Dieu ! Au bénéfice de l’élection souveraine de Dieu. Un immense privilège. 2) Ils sont saints ! Le grand terme de Paul pour parler des chrétiens, des disciples. Des personnes consacrées, des personnes mises à part pour (par) le Seigneur, purifiées, sanctifiées. En marche quotidiennement dans les chemins de la sainteté (I Pierre 1.15). 3) Des bien aimés ! Ce titre (différent du titre classique « bien-­‐aimés) ne se retrouve qu’en I Thess. 1.4, II Thess. 2.13 et Jude 1. Et pourrait être traduit « « frères (et sœurs) aimés de Dieu, du Seigneur ». Avec ces trois magnifiques termes, Paul attend d’eux certaines qualités, certaines attitudes, tel comportement : « Ainsi donc … Puisque vous êtes … » ! Un grand verbe clé est employé par Paul : « Revêtez-­‐vous » ! (3.12). Paul aurait pu dire : Cultivez ! Mais, il y a une vie à vivre : Il nous faut nous revêtir d’un vêtement, nous qui avons « revêtu l’homme nouveau qui se renouvelle continuellement » (même verbe, Col. 3.10). On se revêt chaque jour des dispositions qui conviennent à un chrétien ! Nous voulons décrire donc maintenant ce nouveau vêtement du chrétien. On pourrait aussi donner ce titre : Qu’est-­‐ce qui convient à un chrétien, une chrétienne ? 2. Le nouveau vêtement du chrétien ! Cinq qualités (cinq pièces composent ce manteau) COMPASSION ! Caractéristique n°1 de ce nouveau manteau ou vêtement : des sentiments de compassion ! Deux termes en grec (splagchna et oïktirmos) qui ont donné, en son temps, une célèbre traduction : « les entrailles de miséricorde » ! Le premier terme indique le siège des émotions ; le second, nous le retrouvons en Romains 12.1 « par les compassions de Dieu ». L’attendrissement devant un enfant. Trad. : sentiments de tendre compassion ; un cœur plein de tendresse ; ardente bonté. Fait remarquable, ces deux termes caractérisent la personne de Dieu et la personne de Jésus. Jésus, rempli de compassion face à certaines personnes ou des foules dans la souffrance, le dénuement, la maladie. La compassion/miséricorde de Dieu, c’est qu’il nous a sortis de notre misère (de pécheurs) : Luc 1.78 > pardon des péchés grâce à la compassion de Dieu. Voir : Matt. 9.36, 15.32, 20.34 ; II Cor. 1.3, le Père de toutes compassions. Définition claire de ces deux termes : La tendresse qui compatit aux peines des autres et qui cherche à les aider. La compassion, c’est l’anti dureté de cœur. Une première pièce du manteau, du vêtement : des cœurs tendres, prêts à aider, à entourer, à encourager, faire du bien, exercer la compassion. Un large registre. Dans la communauté d’abord. Dans nos familles, à la maison, mais aussi, autour de nous. Nous avons deux exemples : Jésus ; Dieu (toute l’histoire du peuple de Dieu rappelle les compassions de Dieu). Cela commence très fort ! BIENVEILLANCE ! La deuxième pièce semble assez proche de la première. Traduit la plupart du temps par « bonté ». Paul a déjà dit cela en Ephésiens 4.32 « Soyez bons les uns envers les autres ». Fait remarquable, nous sommes en bonne compagnie : Romains 2.4 « reconnaître la bonté de Dieu » ; Tite 3.4 « la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour se sont manifestés pour les humains … » ; « la richesse surabondante de sa grâce par sa bonté envers nous ». Voilà l’image que je dois avoir de Dieu. Voilà ce que Christ a manifesté dans sa vie. Permettez-­‐moi un jeu de mot : Christ-­‐bonté = Christos-­‐chrestos ! La bonté, c’est encore chercher le bien des autres, le « souci » affectueux des autres, comme Christ a cherché le bien des autres. « La bonté, c’est l’altruisme, la préoccupation de l’intérêt et du bonheur des autres » ! Deuxième pièce ajoutée à notre vêtement. Le manteau commence à être très beau. HUMILITÉ ! Les Grecs avaient en horreur cette qualité. Le philosophe Nietzsche méprisait les chrétiens : c’est une religion de faibles. Mais, chers amis, pour la troisième fois, pour cette troisième pièce du manteau, nous sommes en compagnie de Jésus, celui qui fut « doux et humble de cœur » (Matt. 11.29), lui qui « s’est humilié (abaissé) lui-­‐même, en devenant obéissant … » (Phil. 2.8). Dans ce mot, il y a « humble, bas » et « mentalité » (phren). L’attitude de celui qui laisse la première place aux autres, l’attitude de celui ou celle qui ne pense pas qu’à dire : mes droits, mes droits ! Une qualité essentielle du chrétien, dans le service, à l’exemple de Paul (Actes 20.19, servir avec humilité), le comportement (Eph. 4.2, Phil. 2.3 > avec humilité, estimez les autres …). Le même verbe veut aussi dire : Humiliez-­‐vous … : Jac. 4.10, I Pierre 5.6. Les conséquences quotidiennes d’une vraie humilité, quand on pense aux dégâts monstrueux de l’orgueil si attaché à notre cœur ! L’humilité : l’antidote de l’orgueil. Une troisième pièce vient d’être ajoutée à notre vêtement. DOUCEUR ! Oh ! Quelle qualité ! La douceur, c’est la force apprivoisée. Quelqu’un a dit : la douceur met de l’huile dans les rouages. Citation : « La douceur évite ou épargne aux autres tout ce qui peut affliger ou blesser. La douceur, c’est le contraire de la sévérité, de la dureté. Mais elle n’a rien à voir avec la mièvrerie » ! C’est l’opposé de l’esprit revendicatif. Nous sommes, mes amis, en très bonne compagnie, puisque, pour la quatrième fois, c’est l’attitude de Jésus : « doux et humble de cœur » (Matt. Matt. 11.29). Relevée par Paul : II Cor. 10.1 « par la douceur et la bienveillance de Christ ». Ce qui n’a pas empêché Jésus d’être ferme, clair face à certaines situations. C’est la qualité qu’attendait Paul, de son fils spirituel Timothée : « Poursuis la foi, l’amour, la persévérance, la douceur » (I Tim. 6.11). Une quatrième pièce vient d’être ajoutée à ce vêtement qui devient de plus en plus beau. PATIENCE ! Dans le mot patience ici, il y a macro ! Pas micro, mais macro. Le mot complet (makro-­‐
thumia), indiquerait plutôt une patience envers les personnes. Il y a une patience envers les circonstances (upomoné). Un commentaire nous dit : « La patience est la réponse chrétienne à la provocation : elle repous-­‐
se le désir de vengeance, si spontané chez l’homme et elle contient la colère ». Fait remarquable, pour la cinquième fois, nous sommes en bonne compagnie : l’exemple de Dieu ! Romains 2.4 encore : « Méprises-­‐tu la richesse de la bonté de Dieu, sa patience … ? » ; « Dieu a supporté avec une grande patience des objets de colère (des personnes … » (Rom. 9.22). On comprend que cette qualité est particulièrement recomman-­‐
dée dans le NT. : Eph. 4.2, II Tim. 3.10, 4.2, Ja. 5.10 (les prophètes). Citation : « La patience, faite de compréhension, d’ouverture de cœur, de bonté d’âme, qui fait toujours confiance et que rien ne décourage ». Dans la vie d’église, dans nos familles, nous ajoutons une cinquième pièce au manteau. Une qualité essentielle, indispensable. Qu’est-­‐ce qui nous interpelle à ce point-­‐là de notre description ? 1) S’habiller des vertus (des qualités) énoncés revient à se revêtir des qualités du Maître, à revêtir le Christ lui-­‐même. « Revêtez le Seigneur Jésus-­‐Christ » (Rom. 13.14, Gal. 3.27). 2) Trois des vertus (qualités) mentionnées dans ce verset, la patience, la bonté, la douceur, se retrouvent dans le fruit de l’Esprit de Galates 5.22 ! « Si vous êtes conduits par l’Esprit … si vous marchez par l’Esprit » (Gal. 5.16,18) … or … le fruit de l’Esprit, c’est … ! De très bons fruits frères et sœurs ! Pour le plus grand bénéfice de la communauté, le plus grand bénéfice de nos familles ! 3. Pour parfaire le tout ! Pour rendre le manteau encore plus beau ! J’aurais pu m’arrêter là, dans mon message. Mais, il y a quand même les versets 13-­‐15 dont je voudrais dire quelques mots. Un beau vêtement, c’est magnifique. Mais Paul n’arrête pas là son raisonnement. Il souhaite voir encore quelques « valeurs ajoutées ». Pour rendre ce vêtement plus beau. Des attitudes, des qualités indispensables pour toute bonne vie communautaire. Qui ont pour nom : Support mutuel -­‐ Pardon – Amour – Paix – Reconnaissance. Le climat que Paul voudrait voir régner dans l’Eglise ! Vous supportant et vous pardonnant les uns les autres ! Deux participes présents à valeur d’impératif : il y a toujours, tôt ou tard, dans toute vie communautaire à supporter et à pardonner ! Jésus nous demandait de pardonner 490 fois à notre frère (sœur) : Matt. 18.22. Il faut tout simplement rappeler que les Colossiens, et nous donc, ont été pardonnés (Col. 1.14) et qu’ainsi, ils sont appelés à exercer le pardon. Faut-­‐il rappeler que le verbe « pardonner » (charizomai) contient bien le terme « grâce » charis). Exercer la grâce, faire grâce. Nous sommes les graciés de Dieu. Nous voulons suivre l’exemple de notre Seigneur qui a demandé à son Père de pardonner à ses tortionnaires (Luc 23.34). Notons cette subtilité dans ce verset, dans l’original : Nous sommes invités à nous supporter les uns les autres (allelon) ; et littéralement, se pardonner à eux-­‐mêmes (eautois) ! Tel commentateur parle du triple secret de la vie chrétienne : recevoir le pardon divin, se pardonner à soi-­‐même et accorder le pardon au prochain. Frères et sœurs, faisons grâce dans la communauté, dans nos familles. Souvenons-­‐nous d’où nous venons, de ce que Christ a fait pour nous. « Comme le Seigneur vous a fait grâce … vous aussi … » (Col. 3.13). Supportez-­‐vous les uns les autres : il s’agit plus de se soutenir réciproquement, en se redonnant courage, en évitant les causes de tristesse, que de se supporter … par devoir, par contrainte. L’amour ! Nous y voilà ! Colossiens 3.14, peut-­‐être l’argument décisif. La plus belle pièce qui permet de rendre le vêtement plus beau, plus magnifique. Ne l’oublions jamais, inscrivons cette parole devant nos yeux, dans notre cœur : « par-­‐dessus tout » ! La qualité des qualités, la vertu des vertus, la qualité suprême, encore et toujours. Le lien parfait, la magnifique ceinture qui tient tout le vêtement, toutes les autres qualités. Nous touchons à tout le message de la Parole. Tout s’arrête. « Dieu est amour. Dieu nous a aimés le premier » (I Jean 4). « Jésus, le Christ nous a aimés » (Eph. 5.2). « Celui qui aime ne fait aucun mal à son prochain » (Rom. 13.8-­‐10). « Aimez-­‐vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jean 13). Pour la quatrième fois, nous avons le fruit de l’Esprit : « Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour » (Gal. 5.22). Oh ! Seigneur, comme je connais ces beaux versets ! Que ma vie, que mes journées soient marquées par ce : « Par-­‐dessus tout » ! Que je le vive dans la communauté, dans mon foyer. Partout. Le florilège de vertus, la gerbe est liée : le lien de l’amour ! Le plus merveilleux des bouquets. Citation : « L’amour réunira toutes les autres vertus dans un faisceau résistant, en une gerbe serrée. Grâce à lui, ces vertus, isolées, inutiles, tant qu’elles étaient séparées de leur raison d’être, consistent à elles toutes, la perfection chrétienne. L’amour d’ailleurs, les contient toutes ». Paix ! Colossiens 3.15. Avec tout ce que l’on vient de dire, serions-­‐nous étonnés que ne règne pas la paix parmi nous, dans la communauté, dans nos familles ? Mais Paul nous dit quand même : « Que la paix du Christ règne dans votre cœur ». Le pardon, la grâce, l’amour : de bons pas vers la paix. Un havre de paix. « Jérusalem, que la paix règne dans tes murs » (Ps. 122). Parce que Christ est le Prince de paix. Parce que nous sommes désormais en paix avec Dieu. Parce que Christ nous a laissé sa paix. Parce que la Parole nous dit ce matin : « Recherchez et poursuivez la paix – Recherchons ce qui contribue à la paix -­‐ Soyez en paix les uns avec les autres -­‐ Heureux les faiseurs de paix » (I Pi. 3.11, Rom. 14.19, Marc 9.50, Matt. 5.9). La paix est aussi mentionnée dans le fruit de l’Esprit. Cela fait cinq qualités de Col. 3.12-­‐15 que l’on retrouve en Gal. 5.22. Reconnaissance ! Nous exerçons la grâce (charis). Nous voulons être reconnaissants (eucharisteô). Encore la grâce, toujours la grâce. La grâce d’être reconnaissant. 40 fois dans le NT, ce verbe cher à Paul. Un concert de louange et de reconnaissance pour toutes les marques de la grâce de Dieu dans la vie communautaire. Et quand toutes ces vertus sont là, sont mises en pratique, alors nous entendons des cœurs débordants de reconnaissance. C’est l’œuvre de Dieu. Sa grâce, sa bonté, son amour. Je suis invité par cet admirable passage de l’apôtre Paul à penser à Dieu, à Jésus-­‐Christ, mon modèle. Oui, je redis aujourd’hui : Jésus, sois le centre ! Jésus, sois le centre dans notre vie communautaire, Jésus, sois le centre dans nos vies familiales, Jésus, sois le centre dans ma vie. 
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