I. Avant-propos et remerciements
La région de Témara, sur la côte atlantique du Maroc est une des régions clés pour
l’étude de notre passé préhistorique. Dans les nombreuses grottes creusées par l’océan
voici quelques 125 000 ans, nous trouvons les traces successives de nombreuses cultures
anciennes. Ceci inclus à la base des dépôts moustériens surmontés par des niveaux
renfermant des assemblages lithiques atériens. Suivant ces deux assemblages, appelés
Paléolithique moyen nous trouvons des dépôts renfermant de l’Ibéromaurusien qui
appartient au Paléolithique supérieur. Finalement, de nombreuses grottes ont également
été occupées par les premiers agriculteurs. Les importants dépôts de coquilles
(kjoekkenmoeddings) associés au Néolithique montre les relations étroites des premiers
agriculteurs avec les ressources marines.
L’Atérien est certainement l’une des industries les mieux connues du Paléolithique
moyen, mais en même temps l’une des plus mal comprises. L’extension géographique de
l’Atérien est exceptionnellement large et recouvre la majeure partie du nord de l’Afrique,
s’étendant de la côte atlantique du Maroc aux oasis du désert de l’est égyptien et des
côtes méditerranéennes à la Mauritanie et au Niger et à la limite sud du Sahara.
Cependant, la grande majorité des sites associés à de l’Atérien sont des sites de plein air,
qui présentent une lacune sur le plan de la stratigraphie et ne conservent aucun matériel
organique.
Ceci signifie que les seuls endroits où ont été trouvés des restes humains atériens sont les
grottes marocaines en général et celles de la région de Témara en particulier. Parmi ces
sites, la grotte des Contrebandiers offre l’opportunité unique d’étudier les comportements
de nos cousins atériens en combinant les résultats des études de leurs industries lithiques,
des restes fauniques et de leur propre matériel squelettique. De plus, cette grotte offre
l’opportunité de dater les occupations du site en utilisant différentes techniques de
datations. Plus important encore, la grotte des Contrebandiers offre des vestiges
archéologiques des Ibéromaurusiens, directement superposés aux dépôts atériens, ce qui
nous donne la chance de pouvoir examiner la question tant débattue de la transition du
Paléolithique moyen et du Paléolithique supérieur dans cette région. Les Ibéromaurusiens
renvoient à la fois à leur industrie et à leur population. Il s’agit d’individus caractérisés
par leur forte robustesse et leurs ressemblances avec les populations atériennes qui les ont
précédées. En fait, il a été suggéré une évolution in situ depuis le Moustérien et l’Atérien
vers l’Ibéromaurusien. Cependant, il semble que sur le plan archéologique, il existe une
nette cassure entre les traditions technologiques atériennes et ibéromaurusiennes.
Première de toutes, et contrairement à l’Atérien, la distribution de ces industries semble
confinée à une large partie côtière du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. De plus, le
matériel archéologique a un aspect microlithique significatif, avec de nombreuses
lamelles à dos. Comme à Témara, de nettes séquences comprenant des niveaux
ibéromaurusiens et atériens ne sont présents que dans la grotte des Contrebandiers, ce site
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