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1.1MauriceMerleauPonty(19081961)
AprèsHusserl,ontrouvequelquesphilosophesayantabordélaphénoménologie,comme
Sartre, Michel Henry, Martin Heidegger et MerleauPonty. Ce dernier conserve la
dimensionfondatricequ’Husserlconféraitàlaperceptionsensible.Ilchercheà« dégager
lafigureoriginaireduperçupardelàlesobjectivationsetlesidéalisationsquis’ysont
sédimentées»(GreischetBarbaras,2000,p.1410).
Commetouslesphénoménologues,MerleauPontyestunphilosophedusens.Siletitre
de sa thèse Phénoménologie de la perception (1945) peut laisser supposer qu’il s’agit
d’abordd’unouvragequiconcernelapsychologie,cellecin’enestpaslesouciprincipal
(DeWaelhens,1998).
Bien que la psychologie soit le terrain sur lequel MerleauPonty choisit
d’engager le débat, sa référence aux données de cette discipline a pour but de
s’interrogersurunequestionquin’estplusduressortdupsychologue[…]etqui
peutseformulerainsi:lesdonnéesdelapsychologieétantcequ’ellessont,quel
statutd’êtrefautilconféreràlasubjectivitéquilesanime,commeàlaréalitéà
laquellecettesubjectivitépermetd’accéder?(DeWaelhens,1998,p. 1045).
SiMerleauPontyditpeudechosesquiconcernentdirectementlamusique,sapenséeest
tout à fait intéressante pour un musicien – ainsi que pour un musicien éducateur –
puisquesoninsistancesurlerôlecentralducorpsetsurl’expérienceperceptiveestriche
enimplicationsdansledomainemusical(Bowman,1998).
PourMerleauPonty,lecorpsetl’espritsontindivisibles.Lecorpsnepeutjamaisêtrevu
commeunobjetpuisqu’iln’estpaspossiblepourunepersonnedes’endépartir.Ainsi,
l’expérience qu’une personne a de son corps nie la possibilité de séparer le sujet de
l’objetetdoncdeséparerl’espritducorps(MerleauPonty,1976;Juntunen,2004):« as
our primary instrument of knowledge, [thebody]perspectiveis an inextricablepart of
everything we know» (Bowman, 1998, p. 260).En ce sens, on peut donc dire que le