Évaluation écosystémique des besoins des enfants au primaire
ayant un trouble de l’acquisition de la coordination (dyspraxie)
pour favoriser leur participation sociale
Par Emmanuelle Jasmin, professeure, École de réadaptation, Faculté de médecine et des sciences de la santé,
Université de Sherbrooke,
et coresponsable de l’axe « Le développement de l’enfant dans sa famille et sa communauté »,
Centre affilié universitaire (CAU), CSSS-IUGS
Biographie
Emmanuelle Jasmin est professeure en ergothérapie à l’École de réadaptation de l’Université de Sherbrooke
et chercheuse régulière au CAU du CSSS-IUGS. Elle est coresponsable de l’axe « Le développement de l’enfant
dans sa famille et sa communauté », avec Louise Lemay. Elle est également membre associé à l’axe « Mère-
Enfant » du Centre de recherche du centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS). Ergothérapeute
de formation, elle détient une maîtrise en science de la réadaptation de l’Université McGill et un doctorat en
éducation de l’Université de Sherbrooke. Elle collabore à des projets de recherche axés sur l’évaluation des
besoins et des services offerts aux enfants en situation de handicap ou de vulnérabilité. Ses intérêts de
recherche portent principalement sur les programmes et pratiques d’intervention en réadaptation destinés
aux enfants ayant ou à risque de présenter des problèmes neurodéveloppementaux. Elle participe également
à l’implantation et au développement de l’approche de pédiatrie sociale en communauté à Sherbrooke.
Résumé de la communication
Environ 6 % des enfants d’âge scolaire présentent un trouble de l’acquisition de la coordination (TAC).
Cette condition de santé se manifeste principalement par des difficultés de coordination motrice nuisant à la
participation sociale, dont la réussite éducative. Au Québec, aucune étude n’a évalué les besoins des enfants
ayant un TAC. Or, il s’agit d’une étape recommandée, si l’on souhaite offrir les meilleurs services possible.
L’objectif de cette étude vise à identifier, d’un point de vue écosystémique, les besoins des enfants au
primaire ayant un TAC, afin de favoriser leur participation sociale. Il s’agit d’une étude de cas multiple,
incluant dix enfants ayant un TAC de 6 à 13 ans, ainsi que leurs parents (n=12), enseignants (n=9) et
intervenants significatifs (n=6). La collecte de données comprenait des questionnaires validés, des entrevues
semi-dirigées et une analyse des dossiers des enfants. Des analyses intra-cas et inter-cas ont été réalisées. La
démarche d’analyse s’appuyait sur le modèle de Bronfenbrenner, auquel a été intégré le modèle du
Processus de production du handicap. Les résultats décrivent, d’un point de vue écosystémique, les besoins
des enfants au primaire ayant un TAC. Ils mettent en évidence le besoin d’offrir de l’information et de la
formation sur le TAC, ainsi que des services additionnels à l’école, principalement d’ergothérapie et
d’éducation spécialisée. Cette étude offre une compréhension holistique, cohérente et intégrée des besoins
des enfants ayant un TAC, ce qui contribuera à favoriser la collaboration entre la famille, l’école et la
communauté. Les divers constats en termes de besoins permettent de dégager des pistes pour bonifier
l’organisation actuelle des services destinés aux enfants ayant un TAC. Cette évaluation écosystémique des
besoins, s’inscrivant dans une démarche de personnalisation des services, pourrait certes être adaptée à
d’autres types de clientèles.