Estuaire de la vallée de la Charente
Le site Natura 2000 couvre une superficie de plus de 10700 hectares dont 23% sont situés sur le
domaine public maritime. Sur la partie « terrestre » (8 500 ha), il comprend :
- L’ensemble du fleuve Charente à partir du barrage de Saint-Savinien jusqu’à l’embouchure
- Les îles d’Aix et Madame
Constitué d'une vaste zone humide estuarienne longeant les quarante derniers kilomètres du cours
inférieur du fleuve et les milieux riverains de son lit majeur, le site englobe également la riche vallée
du Bruant, petit affluent de la rive gauche de la Charente, ainsi que l’aval de la vallée de la Boutonne.
Le site Natura 2000 «Estuaire et basse vallée de la Charente » arbore donc un ensemble
particulièrement diversifié de milieux estuariens comprenant entre autres des vasières tidales, des
prés salés, un fleuve côtier soumis aux marées ainsi que des prairies hygrophiles à gradient
décroissant de salinité de l'aval vers l'amont. D’une part, les îles, et notamment l'île d'Aix, offrent un
récapitulatif des principaux habitats littoraux charentais : micro-falaises aspergées d'embruns, forêt
mixte à Pin maritime et Chêne vert, dunes, prés salés, etc. D’autre part, à l'amont, la vallée du Bruant
ajoute un certain nombre d'éléments originaux propres aux petites vallées calcaires (falaises
continentales et des peuplements denses de chênaie sempervirente) et celle de la Boutonne avec
son bocage relativement bien conservé
Ainsi, le site héberge une grande diversité d'espèces animales, végétales et d'habitats naturels
menacés en Europe notamment l’Angélique des estuaires ou Angélique à fruit variable, plante
n’existant que sur certains estuaires français de la façade atlantique (Loire, Gironde, Adour…) .
Les inventaires naturalistes, conduits en 2010 et 2011, ont permis de recenser 21 habitats d’intérêt
communautaire. Plus de 60% du site est recouvert par des habitats d’intérêt européen ! Parmis eux :
l’habitat estuarien, les végétations annuelles de laisses de mer, les prés à spartine, les prairies de
marais, les mégaphorbiaies, etc. Certains sont plus sensibles et très menacés à l’échelle européenne,
ils ont été classés comme prioritaires, c’est-à-dire que les actions menées sur le site doivent
prioritairement les préserver. C’est le cas des dunes côtières fixées à végétation herbacée, des marais
calcaires à grande laîche et des forêts humides d’aulne et de frêne.
La liste d’espèces à protéger est longue, en voici un extrait :
- 1 espèce de mammifères prioritaire : le Vison d’Europe
- 21 espèces de chauves-souris : Barbastelle, Minioptère de Schreibers, Murin à Oreilles
échancrées, etc.
- 44 espèces d’oiseaux dont 18 espèces nicheuses : l’Echasse, le Milan noir, l’Engoulevent
d’Europe, le Héron pourpré, la Cigogne blanche, etc.
- 4 espèces d’amphibiens et 5 espèces de reptiles dont la Cistude d’Europe
- 8 espèces d’insectes dont 2 espèces prioritaires comme la Rosalie des Alpes
- 1 espèce de mollusque
Les corridors écologiques du site sont liés aux aménagements hydrauliques des marais, en particulier
aux grands canaux d’alimentation (les canaux de Charras, de la Bridoire et du Grand Ecours).
Les affluents comme le Bruant et la Boutonne sont aussi des voies de déplacement d’espèces.
Par ailleurs, les structures boisées (réseau de haies et boisements) du site sont également utilisées
par les chauves-souris comme corridors de déplacement et site d’alimentation : jonction entre les
carrières de Fief de Foye et de Saint-Savinien (sites Natura 2000) via les vallées du Bruant et de la