ARRÊT 2 : LE CHENAILLET JURASSIQUE SUPÉRIEUR -150 Ma Di : On a découvert au Lac Besson des marqueurs de rifting (bloc basculé, faille normale) dont nous avons pu dater les événements. Ce rifting marque le début du morcellement d’un continent. Vient ensuite l’océanisation par la formation de LO. Pb : En quoi les Alpes témoignent-elles de l’accrétion océanique ? Objectif(s) de méthode : Échantillonner en respectant les lois en vigueur, Utiliser des formules chimiques de minéraux pour déduire les conditions de formation des roches observées, Réaliser un croquis, Légender des photos, Reconstituer l’histoire géologique de ce massif, Adopter une démarche explicative répondant aux objectifs PREMIER ÉCHANTILLONNAGE Tableau récapitulatif des observations Nom des roches Échantillons macroscopiques Lames minces en LPA (lumière polarisée analysée) Pyroxène Feldspath plagioclase Olivine BASALTE Verre GABBRO Pyroxène Pyroxène Feldspath Plagioclase Feldspath plagioclase Hornblende (amphibole) Hornblende (amphibole) MÉTAGABBRO FACIÈS AMPHIBOLITES Pyroxène (relique) Pyroxène (relique) Feldspath plagioclase Feldspath plagioclase PÉRIDOTITE Pyroxène Olivine serpentinisée Olivine serpentinisée Pyroxène Attention : Les échelles ne sont pas les mêmes pour toutes les photographies. Formules chimiques des minéraux rencontrés dans les roches observées Minéraux Feldspath calco-sodique Plagioclase Pyroxène Augite Amphibole Hornblende Olivine (péridot) Aspect Blanc, gris clair Formule chimique Albite Si3AlO8Na Anorthite Si2Al2O8Ca Brun vert à noir (SiAl2O3)2Ca(Fe,Mg,Al) Brun vert Éclat vitreux (Si6Al2O22)(Mg,Fe)4(Al,Ca2)Na(OH)2 Vert olive (SiO4)(Fe,Mg)2 Synthèse des observations et interprétations On trouve sur le terrain, différents types de roches : De la péridotite, roche très sombre car : PHOTO N°4 - Pas de plagioclases (Pl) visibles - Présence d’Olivine (Ol) et Pyroxène (Px) serpentinisés Dans cette péridotite, on voit également très nettement des Px reliques non serpentinisés (brun brillant) Du gabbro très clair car : PHOTO N°2 - Présence de nombreux Pl, blancs - Peu de Px, noirs Sur quelques gabbros on observe une auréole autour des Px : PHOTO N°3 Ces auréoles se trouvent au contact des Px et des Pl Elles sont formées de Hornblende (Hb), amphibole hydratée (la formule chimique de la Hb montre la présence d’ions OH), nouvellement formée dans le gabbro Il s’agit de gabbros transformés après hydratation : métagabbros dans le faciès amphibolites De roches en « boules » dont l’observation au microscope ( PHOTO N°1) montre que ces roches ont une structure microlithique : Les minéraux présents dans ces roches sont les Px, les Pl et quelques Ol Ces minéraux sont ceux présents dans le gabbro et la péridotite, impliquant un lien génétique entre ces 3 roches Il s’agit de basalte (la couleur verdâtre, preuve de la présence de Hb, montre un phénomène commun avec le métagabbro faciès amphibolite) Interprétations : L’absence de Pl dans la péridotite implique qu’ils sont partis lorsque cette dernière a fondu : Ils se sont donc retrouvés dans le magma issu de cette fusion Puis, après cristallisation, on les retrouve en grande quantité dans les gabbros, qui sont donc très clairs Ces Pl sont les 1ers minéraux à fondre et leur grande quantité dans les gabbros, ainsi que le peu de Px, indique qu’il y a peu d’autres minéraux qui ont fondu Il s’agit donc d’une fusion partielle Le taux de fusion partielle de la péridotite est donc faible (10-15 %) Ce faible taux de fusion témoigne d’un magma produit suite à une décompression adiabatique : La péridotite appauvrie et le gabbro très clairs sont donc des roches formées au niveau d’une dorsale : ce sont des roches de la croute océanique, au niveau d’une montagne !! On parle alors de péridotite peu appauvrie (quasiment la même composition que la péridotite source avec seulement les Pl en moins) L’apparition d’un nouveau minéral dans le gabbro et la serpentinisation des Px et Ol de la péridotite prouve une transformation de ces roches à l’état solide : On parle de métamorphisme Ce métamorphisme se fait avec apport d’eau : Il s’agit donc d’un métamorphisme hydrothermal Le métamorphisme hydrothermal témoigne d’une accrétion océanique PANORAMA AU LAC DES SARAILLES : Le massif du Chenaillet (Ophiolites) Lecture Synthèse des observations et interprétations Croquis DEUXIÈME ÉCHANTILLONNAGE Observations Radiolarites et radiolaires Radiolaires observés au microscope électronique à balayage Le massif du Chenaillet (Rocher de la Perdrix) Hautes-Alpes (05), France - Juillet 2003 - François Barrère Le rocher de la perdrix est en grande partie constitué de radiolarites : ce sont des roches sédimentaires siliceuses formées par l'accumulation de tests siliceux de radiolaires et de boues argileuses. Les radiolaires sont des protozoaires marins et pélagiques du groupe des Actinopodes possédant un squelette siliceux réticulé souvent délicat à symétrie axiale ou sphérique. Ils sont moins sensibles à la dissolution dans l’eau de mer que les organismes calcaires, et persistent là où ceux-ci ont disparus, notamment dans les sédiments de grandes profondeurs. Synthèse des observations et interprétations Observations : On observe des roches sédimentaires rouges blanches ou vertes constituées par l’accumulation de tests siliceux de radiolaires (protozoaires marins) Interprétation : Ces sédiments sont formés à grande profondeur Conclusion : La présence de radiolarite sur le massif du Chenaillet témoigne de la présence d’un océan de grande profondeur datant du Jurassique