ce vers l'atmosphère est effectué par les processus d'évapo-
ration et d'évapotranspiration2. L'évapotranspiration est la
libération de l'eau dans l'atmosphère au travers de l'action
des plantes. La vapeur d'eau est présente dans l'entièreté
de l'atmosphère et ce n'est que quand elle commence à se
condenser que les nuages peuvent se former. Les processus
de condensation évoluent au point où la pluie puisse éven-
tuellement se manifester.
Les nuages se forment de différentes façons: par exemple,
brouillards légers précipités par les poussières et la pol-
lution ou bien cumulus épais précipités par des particules
biochimiques. Chaque type de nuage pourvoit un certain
de degré de protection des radiations solaires, un phéno-
mène dénommé “albedo” qui correspond à la quantité de
radiations solaires qui sont reétées vers l'espace. L'albedo
de la planète détermine la quantité de lumière solaire qui
atteint la surface terrestre et qui va, à son tour, déterminer
la chaleur de l'atmosphère.
Non seulement les nuages agissent-ils comme un para-
sol dans un monde dont la température s'accroît mais ils
inuencent aussi la vapeur d'eau dans l'atmosphère à la-
quelle on attribue de 60 à 80 % de l'effet naturel de serre
sur la planète. La vapeur d'eau 3 a été le facteur le plus im-
portant d'effet de serre et ce sans doute depuis 4 milliards
d'années.
L'albedo généré par les nuages diffère en fonction de l'ori-
gine des particules de nucléation. Les poussières, la fumée
et la pollution produisent des nuages ns avec peu d'al-
bedo; au contraire, les nuages dont la nucléation est bio-
chimique se caractérisent par un albedo élevé. Ces divers
albedos se caractérisent, donc, par une capacité différente
(de 0 à 90 %) à rééchir les radiations solaires vers l'espa-
ce. La valeur moyenne attribuée à l'albedo des nuages pour
renvoyer les radiations solaires vers l'espace est de 30 %.
L’effet de rafraîchissement de ce processus est tel qu’un
accroissement d’1 à 2 % de l’albedo sufrait à réduire les
effets liés à la quantité actuelle de CO2 et à les faire re-
descendre à leur niveau pré-industriel. On peut ainsi sûre-
ment stabiliser le climat en le rafraîchissant par un accrois-
sement d’1% de l’albedo.
Il nous faut pour cela considérer la nature des nuages. Les
nuages sont formés par de la vapeur d'eau qui se condense
autour de noyaux microscopiques, la majorité d'entre eux
provenant d'aérosols d'origine biologique. La première
compréhension de ce phénomène vint de l'étude du sulfure
de diméthyle. Le DMS est produit en quantités considé-
rables par les océans du monde et il donne à ces derniers
leur parfum caractéristique. Il est généré par une diversité
d’organismes marins, du phytoplancton aux barrières de
corail. Le DMS inuence le climat planétaire en produi-
sant les particules qui promeuvent la formation des nuages,
l’efcacité de l’albedo et donc la vitesse du réchauffement
planétaire.
Dans les écosystèmes terrestres, ce sont les forêts qui pos-
sèdent cette fonction équivalente de production de noyaux
biochimiques de condensation de nuages. Les forêts re-
présentent 48 % de toute l'évapotranspiration terrestre.
Cette libération considérable d'eau s'accompagne d'énor-
mes quantités de bactéries de cavités stomatales telles que
Pseudomonas et Areogenes. Ces bactéries sont véhiculées
vers les nuages avec la vapeur d'eau et agissent comme
des noyaux hydroscopiques formant des goutelettes de
condensation. Des études récentes estiment que plus
d'un milliard de tonnes de ces noyaux organiques sont
libérés dans la haute atmosphère tous les ans. L'effet
est aisément perçeptible de par l'augmentaiton du couvert
nuageux, de l'albedo et des précipitations au-dessus des ré-
gions forestées. Dans les régions tropicales, cette inuence
est très marquée.
Ces études mettent également en valeur une différence de
température entre les régions forestées et les régions défo-
restées, avec une incidence équivalente en ce qui concerne
les radiations solaires, à hauteur de 15 °C. Comme les
concentrations de CO2 sont identiques dans les deux
types de régions, l'effet de rafraîchissement est directe-
ment corrélé aux variations dans les dynamiques d'eau
et de nuages.
Il semblerait ainsi que cela ne soit pas seulement l'aug-
mentation des émissions de CO2 depuis le début de la
révolution industrielle qui a déclenché le phénomène de
réchauffement global: il nous faut réévaluer l'impact de
la destruction massive des anciennes forêts primaires
depuis de début de l'industrialisation. Ainsi que Jehne 5
le déclare en 2007, “il s'ensuit que la destruction de près
de 80 % des forêts primaires de la terre par l'humanité
durant l'industrialisation pourrait avoir provoqué une di-
minution considérable de la capacité naturelle de rafraî-
chissement et donc accru le phénomène de réchauffement
climatique”.
S'il est vrai que les nuages puissent être formés par des
NCN (Noyaux de Condensation de Nuages) de source an-
thropique, tels que les feux et la pollution, il reste que la
Surfaces d'évapotranspiration accrues avec les écosystèmes
des forêts primaires anciennes