Le Malade imaginaire
De Molière
Mise en scène Michel Didym
Extrait du dossier de presse
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CDN La Manufacture
Nancy Lorraine
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Argan
André Marcon
Toinette
Norah Krief / Agnès Sourdillon (en alternance)
Angélique
Jeanne Lepers
Béline
Catherine Matisse
Le notaire, Thomas Diafoirus, Monsieur Fleurant
Bruno Ricci
Polichinelle, Monsieur Diafoirus, Monsieur Purgon
Philippe Faure
Cléante
Barthélémy Meridjen
Louison
Garance Gabel et des fillettes en alternance
Béralde
Jean-Claude Durand
Et les danseuses égyptiennes et les médecins apothicaires
Musique
Philippe Thibault
Scénographie
Jacques Gabel
Lumières
Joël Hourbeigt
Costumes
Anne Autran
Assistante à la mise en scène
Anne Marion-Gallois
Production
Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, Théâtre de la Manufacture
Coproduction
TNS - Théâtre National de Strasbourg / Théâtre de Liège / Théâtre des Célestins de Lyon
Avec la participation artistique du Jeune théâtre national
Construction du décor - Ateliers du Théâtre National de Strasbourg
Réalisation des costumes - Ateliers du Théâtre de Liège
Durée estimée 2h30
Création le 13 janvier 2015 au Centre Dramatique National de Nancy
Dans un moment de vertige fameux Le Malade imaginaire est représenté pour la première
fois au Théâtre du Palais royal, le 10 février 1673. Le 17 février Molière meurt sur scène.
En 1671 paraît L’Arrêt burlesque. Sous la plume ironique de Racine, Boileau et Bernier
L’Arrêt « fait défense au sang d’être plus vagabond, errer et circuler dans le corps, sous peine
d’être entièrement livré et abandonné à la Faculté de médecine ». Dans la France de cette
deuxième moitié du XVIIème siècle se joue une bataille d’une grande violence, celle des
circulationnistes contre les anti-circulationnistes. « Non et non » dit la médecine officielle à
l’encontre des récentes découvertes, « le sang ne peut pas circuler, y a rien à voir ! ».
Comme toujours Molière n’a pas froid aux yeux et se lance dans le débat public avec le
panache d’un rire qui fait mouche. Il sait de quoi il parle : tuberculeux et dépressif chronique,
il avait pu mesurer combien l’action des médecins était bien souvent un pur cérémonial où un
latin de cuisine arrogant masquait les opinions les plus rétrogrades et les plus obscurantistes
dans une superstition des plus crasses. Molière est au faîte de son art qui fait du théâtre le lieu
sont démasqués les pièges du langage. Il n’a plus rien à perdre si ce n’est la vie et il
invente un théâtre du corps plein d’humeurs et de gaz, propulsant sur la scène, bien avant
l’Ubu d’Alfred Jarry, une joyeuse scatologie.
Régressif, puéril et maniaque, Argan, sur son siège percé est comme un enfant qui trépigne
dans son berceau et qui flirte avec la mort. « N’y-a-t-il pas quelque danger à contrefaire la
mort ? » dit la réplique la plus lèbre. Du temps de Molière comme dans la France
d’aujourd’hui championne de l’usage de médicaments, l’hypocondrie est une disposition
mentale, un théâtre intérieur, une représentation. Et nous affirmons aujourd’hui avec Molière,
à une époque où les idées sont pleines de miasmes, que le rire est bien le pansement de l’âme.
SOMMAIRE
Argument *
La pièce **
• Molière, homme de scène
• La dernière pièce de Molière
• Argan, bourgeois malade ou hypocondriaque ?
• Les médecins et la maladie
• Feindre pour la vérité
Pour aller plus loin (collège et lycée) **
• Axes de réflexion
• Exemples d'activités
• Lectures complémentaires
* Extrait du dossier de presse du CDN La Manufacture de Nancy
** Extrait du dossier pédagogique "Anthéa" Antipolis Théâtre d'Antibes
ARGUMENT
Veuf, Argan s’est remarié avec Béline qui simule des soins attentifs, mais n’attend en réalité
que la mort de son mari pour pouvoir hériter.
Il se fait faire des saignées, des purges et prend toutes sortes de remèdes, dispensés par des
médecins pédants et soucieux davantage de complaire à leur patient que de la santé de celui-
ci. Toinette, sa servante, se déguise en médecin et lui dispense des conseils pleins d’ironie
elle se moque du ridicule des médecins.
Angélique, sa fille, aime Cléante au grand dépit d’Argan. Il préférerait voir sa fille mariée à
Thomas Diafoirus lui-même médecin.
Pour les tirer d’affaire, Toinette recommande à Argan de faire le mort. Sa femme est appelée
par Toinette, et manifeste sa joie d’être débarrassée de son mari devant celui-ci, qu’elle croit
mort. Toinette appelle ensuite Angélique, qui manifeste un chagrin sincère de la mort de son
père : celui-ci arrête aussitôt son jeu et accepte l’union de sa fille avec Cléante, à la condition
que ce dernier devienne médecin. Son frère, Béralde, lui conseille de devenir médecin lui-
même, ce qu’il accepte. La pièce se termine par une cérémonie bouffonne d’intronisation
d’Argan à la médecine.
LA PIECE
Molière, homme de scène
Molière (1622-1673), de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, vécut au XVIIème siècle,
pendant une partie du règne de Louis XIV, dont il a été un temps le protégé. Ce fut un homme
de théâtre complet : auteur, acteur, metteur en scène et chef de troupe. A 21 ans, il se lia avec
une comédienne, Madeleine Béjard, prit le nom de « Molière » et fonda « l’Illustre Théâtre »
qui fi t cependant rapidement faillite. Il devint alors comédien ambulant tout en continuant à
écrire des farces (Le médecin malgré lui, Les fourberies de Scapin), des comédies plus
psychologiques (L’Ecole des femmes, L’Avare), des comédies ballets (Le Bourgeois
gentilhomme, Le Malade imaginaire), des comédies à caractère social (Le Misanthrope,
Tartuffe, Les Femmes savantes) ou des comédies en prose (Dom Juan). Maître du jeu
scénique et du texte de théâtre, cet homme de scène joua jusqu’à son dernier jour, il
mourût lors de la quatrième représentation du Malade imaginaire. L’expression désignant la
langue française comme « la langue de Molière » est significative de la place de cet auteur
dans notre culture, où il est le plus lu mais également le plus joué.
La dernière pièce de Molière
Le Malade imaginaire est la dernière comédie écrite par Molière. Il s’agit d’une comédie-
ballet en trois actes qui fut représentée pour la première fois au Théâtre du Palais-Royal à
Paris, le 10 février 1673, par la troupe de Molière. Molière demanda au musicien Marc-
Antoine Charpentier d’en composer la musique, les 2ème et 3ème actes étant suivis de pauses
musicales l’on dansait des « divertissements ». Cette comédie a sans doute été créée pour
la cour, comme le laisse penser son prologue. Mais le roi Louis XIV ne la vit que l’année
suivante, à Versailles, après la mort de son créateur. Dans cette comédie, Molière raconte
l’histoire d’Argan, veuf remarié qui se croyant malade, s’en réfère à plusieurs médecins.
Béline, sa nouvelle épouse, s’occupe de lui, toute hypocrite qu’elle est, puisqu’elle n’attend
que la mort de son mari pour hériter. Quant à sa fille, Angélique, elle veut épouser Cléante,
mais son père préfèrerait avoir pour gendre Thomas Diafoirus, un médecin et fils de médecin.
Il semblerait que Molière ait inconsciemment écrit cette pièce comme exutoire face à sa mort
à venir. « Il y a quelque chose de l’ordre du vertige, de l’inconscient, de la force ou de la
nécessité du théâtre dans nos vies pour traverser les épreuves. » Jean Liermier, metteur en
scène.
Argan, bourgeois malade ou hypocondriaque ?
Comme souvent chez Molière, la pièce commence en plein milieu d’une action. Argan passe
en effet en revue ses ordonnances, ses médecines et autres lavements. Argan pense qu’il est
malade tandis que les personnes proches de lui pensent qu’il ne l’est pas. Le fait qu’il le
pense, l’angoisse et donc le rend malade. Son état semble donc plus réel qu’imaginaire. Selon
Jean Liermier : « Molière, malade pas du tout imaginaire, joue Argan, un homme qui a pour
principale maladie de s’en remettre aux médecins. » Cet état, imaginaire ou non, a une
influence différente selon les personnes qui entourent Argan. Béline espère que la maladie de
son mari est mortelle, et qu’ainsi elle pourra récupérer l’héritage ; Toinette et Béralde tentent
d’ouvrir les yeux d’Argan à propos de l’incompétence de ses médecins et donc du fait qu’il
est en bonne santé ; enfin Angélique est attristé et cherche dans l’amour de Cléante une
échappatoire à cette ambiance mortifère. L’angoisse d’Argan nous renvoie à notre propre peur
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