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« Economie résidentielle », un gisement d’emplois trop souvent négligé ?
L’économie résidentielle fait référence à un concept de sciences économiques relativement récent
(début des années 2000) et peu stabilisé (recoupements avec le concept d’économie présentielle).
Elle s’appuie en particulier sur les travaux de l’économiste Laurent DAVEZIES.
L’Insee définit l’« économie résidentielle » comme l’ensemble des « activités essentiellement
destinées à servir les besoins des populations locales permanentes et des touristes »
. Elle regroupe
les activités de commerce et réparation automobile, de commerce de détail et réparations, de
bâtiment, de transports ferroviaires, de transports routiers de voyageurs, d’agences de voyage,
d’activités financières, d’activités immobilières, de services aux particuliers, éducation, santé, action
sociale et administration. Elle se distingue de « l’économie productive » qui rassemble les secteurs
contribuant à la production de biens qui n'ont pas, a priori, vocation à être consommés sur le
territoire (agriculture, industrie, commerce de gros, services aux entreprises) et de « l’économie
publique » qui regroupe les trois fonctions publiques d’État, territoriale et hospitalière.
Ces activités permettent de capter des revenus provenant de l’extérieur et d’alimenter l’économie
locale. Ces revenus proviennent
des retraités (pensions versées par des organismes le plus souvent hors du territoire
considéré),
des « navetteurs » ou « alternants » qui résident sur le territoire mais travaillent en dehors,
« important » les revenus induits sur leur territoire,
des bénéficiaires de prestations sociales et transferts sociaux, versés par des organismes
situés hors du territoire
des touristes, résidents secondaires, étudiants
Magali TALANDIER
, maître de conférences à l’Université de Grenoble, a tenté d’estimer la part
moyenne de l’économie résidentielle dans les territoires. Elle estime qu’en moyenne 40% des
revenus d’un territoire correspondent à l’économie résidentielle, contre 25% respectivement pour la
« base économique productive » et la « base sociale » et 10% pour la « base publique ». Bien qu’il ne
s’agisse que de moyennes nationales et que ces données varient d’un territoire à l’autre, elles
permettent de prendre la mesure de l’importance de ce champ économique.
Sud Insee l’essentiel n°94, juillet 2006
« Économie régénérative : faut-il choisir entre tourisme et industrie ? Restitution de la seconde rencontre des
territoires en dynamique organisée le 18 décembre 2012 » pages 11 et suivantes – Mairieconseils – Mai 2013 -
Contribution de Magali TALANDIER Maître de conférences – Université de Grenoble – Laboratoire Pacte