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tableaux grippaux), le risque d’être confronté à un syndrome grippal dû au virus A(H1N1)v est plus élevé, sinon
prédominant. Du coup, la rentabilité et l’efficacité d’une prescription plus large et plus précoce d’un traitement an-
tiviral augmentent. L’efficience serait renforcée par le fait que ce traitement contribue à réduire la période où les
malades sont contagieux et, par conséquent, le risque de transmission.
Aujourd’hui la mise sous traitement antiviral curatif est donc recommandée pour tous sujets (en particulier ceux à
risque de complications lors d’infections par des virus grippaux) présentant un syndrome respiratoire aigu à début
brutal associant :
• De la fièvre (supérieure à 38°C), des myalgies ou une asthénie.
• Des signes respiratoires (toux, maux de gorge, rhinite,…)
Pour les nourrissons de moins de 1 an
En période pandémique, la plupart des états infectieux sont souvent attribuables à la grippe, même devant des
tableaux cliniques moins typiques, particulièrement fréquents à cet âge. Ainsi, les critères cliniques d’un cas pos-
sible de grippe A(H1N1)v chez un nourrisson de moins d’un an deviennent :
Une fièvre typiquement supérieure ou égale à 38,5°C associée ou non à des symptômes respiratoires si-
gnant une atteinte des voies aériennes supérieures ou inférieures à des troubles digestifs et/ou des convul-
sions.
En cas de suspicion de grippe chez un nourrisson de moins d’un an, la mise sous traitement antiviral curatif est
recommandée, qu’il existe ou non de facteurs de risque (FDR) (annexe 2). Le diagnostic différentiel des autres
causes de fièvre aiguë chez le nourrisson doit cependant être systématiquement considéré, en particulier avant
trois mois pour les infections bactériennes sévères.
Les nourrissons avec FDR ainsi que les formes cliniques graves d’emblée ou compliquées justifient d’une prise
en charge hospitalière.
Les nourrissons sans FDR présentant un tableau clinique jugé sévère par le médecin relèvent d’une consultation
hospitalière
B. TRAITEMENT ANTIVIRAL EN PROPHYLAXIE
1. Adultes et enfant d’un an et plus
La prescription systématique d’un traitement antiviral à visée prophylactique n’est pas recommandée.
La prescription d’un traitement antiviral à visée prophylactique aux contacts étroits des cas suspects de grippe
n’est recommandée que dans les situations suivantes :
• Sujets contacts présentant des facteurs de risque particuliers.
• Contextes particuliers : entourage familial d’une personne présentant des facteurs de risque ou vivant en
collectivité (EHPAD par exemple).
Depuis la mi-novembre, le recours à un traitement préemptif, à dose curative, devant tout signe pouvant faire
craindre le début d’une grippe, est préféré à l’utilisation des antineuraminidases à doses prophylactiques.
2. Populations particulières
Certains patients considérés comme à haut risque demandent une prise en charge particulière notamment:
A. Les femmes enceintes (il est rappelé que la grossesse est, en elle-même, un facteur de risque lors de
cette grippe pandémique, surtout à partir du 2
ème
trimestre):
En présence d’une fièvre accompagnée de signes respiratoires, une consultation hospitalière dédiée et une prise
en charge obstétricale concomitante sont recommandées pour la réalisation d’un prélèvement naso-pharyngé à
fin de recherche virologique et la mise sou traitement antiviral curatif quel que soit le trimestre de la grossesse et
la présence ou non de facteurs de risque.
L’hospitalisation en secteur dédié est conseillée en cas de signes de gravité chez la mère où de souffrance
fœtale, en présence de facteurs de risque additionnels, en cas de signes de surinfection ou d’un doute sur une
pathologie associée.
Intérêt d’un traitement prophylactique de la femme enceinte :
Lors de la suspicion d’un cas de grippe dans l’entourage familial d’une femme enceinte non malade, la mise sous
traitement antiviral en prophylaxie est recommandée. Quel que soit le trimestre de grossesse et la présence ou
non de facteurs de risque.
Le zanamivir peut être prescrit, quel que soit le trimestre de grossesse et la présence ou non de facteurs de ris-
que. Toutefois, il est rappelé que le Conseil supérieur d’Hygiène publique de France (CSHPF) dans son avis du
16 février 2004, recommandait que le zanamivir, compte tenu de son mode d’administration par voie inhalée, soit
utilisé par des personnes n’ayant pas de difficultés de compréhension et pour lesquelles on peut garantir une cer-