Activité physique et cancer

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Activité physique et cancer
Pr Maurice Schneider (Nice)
Ligue contre le cancer
MS/ 01/2015
Activité physique et cancer
1/3 des cancers :
COLON
SEIN
ENDOMETRE
ŒSOPHAGE
REIN
PEUVENT ÊTRE ATTRIBUÉS AU
SURPOIDS OU À L’OBESITÉ OU À UNE
ACTIVITÉ PHYSIQUE INSUFFISANTE
IARC 2002(Agence Internationale de
Recherche sur le Cancer)
MS/ 01/2015
Activité physique
L’activité physique se définit
comme
« tout mouvement corporel produit
par la contraction des muscles
squelettiques, et dont le résultat est
une augmentation substantielle de
la dépense énergétique par rapport
à la dépense de repos ».
MS/ 01/2015
Activité physique
MET : Metabolic Equivalent Task
1 MET = dépense énergétique d’un sujet au repos
assis = consommation de 3,5 mL d’oxygène / kilo/mn ou
1Kcal/kilo/heure
Faible intensité : < de 3 METs/hr
Activité modérée : 3 à 6 METs/hr (3,5-7kcal/min)
Activité forte : >6 METs/hr
(>7 kcal/min)
Afssa 2007, Beck 2007, USEN 2007
MS/ 01/2015
Activité physique et cancer
Activité modérée: 30 minutes ou
plus/jour, 5 jours par semaine
Activité intense : 60 minutes ou
plus/jour, 3 jours par semaine
MS/ 01/2015
Intensité: Exemples d'activités
1-Faible:Marche lente (4 km/h).
Laver les vitres ou la voiture, faire la poussière,
entretien mécanique.
Pétanque, billard, bowling, frisbee, voile, golf,
volley-ball, tennis de table (en dehors de la
compétition)45 minutes
2-Modérée:Marche rapide (6km/h).
Jardinage léger, ramassage des feuilles, port de
charge de quelques kilos.
Danses de salon.
Vélo ou natation "plaisir", aqua-gym, ski alpin.
30 minutes
3-Elevée:Marche en côte, randonnée en
moyenne montagne.
Bêcher, déménager.
Jogging (10 km/h), natation "rapide", VTT, saut à la
corde, football, basket-ball, sports de combat,
tennis (en simple), squash.20 minutes
Source : Ministère de la santé, 2005, Activité physique :
arguments scientifiques, pistes pratiques
MS/ 01/2015
Activité physique et cancer
L’
’action primordiale de l’
’activité
physique est la diminution de la fatigue
que ressentent plus de 76 % des
malades atteints de cancer, due à la
maladie et aux traitements et
l’augmentation de la qualité de vie
L’activité physique diminue la fatigue de
30 %
De 20 % pendant le traitement
De 37 % après le traitement
01/2015
Cramp 2008; Velkuis 2010 ; BrownMS/
2011;
Kampshoff 2015
Action de l’activité physique en dehors de
la fatigue pendant et après le traitement
Condition physique
⬈ Qualité de vie
⬈ Estime de soi
⬈ Confiance en soi
⬈ Force musculaire
⬈ Poids (masse adipeuse)
⬈ Anxiété
Duijts 2011; Ferrier 2011 ; Speck 2010; Romaguera 2015
MS/ 01/2015
Activité physique et cancer
Prévention
Diminution du risque de cancer dans un
certain nombre de localisations :
Cancer du colon
Cancer du sein
cancer de l’
’endomètre
Cancer du poumon
Cancer de la prostate
Cancer du pancréas
Lymphomes
MS/ 01/2015
Activité physique et cancer
Prévention
Cancer du colon :
Plus de 50 études ont montré que l’
’activité
physique(30 à 60 mn/jour) diminue le risque
de 30 à 40 %, quelque soit l’
’IMC: Indice de
Masse Corporelle : Poids/(taille)2: 18-25
Méta-analyse de 47 essais :
RR femmes : 0,71 (0,57-0,88)
RR hommes : 0,78 (0,68-0,91)
Colorectal Dis 2005
Cancer du rectum, adénomes, polypes : non
prouvé
- Slattery 2004,Lee 2006, Mc Tiernan 2006
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Activité physique et cancer
Prévention
CANCER DU SEIN : Plus de 60 études :
Activité physique modérée ou intense =
diminution du risque de 20 à 80 % en pré et
post ménopause
Effet plus important si activité physique dans
l’adolescence
Meilleure protection pour une IMC normale
(<25).
- Slattery 2004 ,Lee 2006, Mc Tiernan 2006
MS/ 01/2015
Activité physique et cancer
Prévention
Etude E3N de la MGEN chez 100 000
femmes entre 1990 et 2002 :
1 à 4 hr/sem activité physique modérée =
Diminution du risque de 13 % par rapport
aux femmes sédentaires
5 hr/sem d’
’activité soutenue = diminution
du risque de 38 %
Ceci chez toutes les femmes : surpoids,
sans enfant, avec traitement hormonal de
la ménopause, ou antécédents familiaux
de cancer du sein
MS/ 01/2015
E3N : cancer du sein : prévention
MS/ 01/2015
MS/ 01/2015
Activité physique et cancer
•
•
-
CANCER DE L’
’ENDOMETRE : Prévention
2O études : Diminution du risque de 20 à 40 %
CANCER DU POUMON : Prévention : 21
études : réduction du risque de 20 %, plus chez
les hommes que chez les femmes
CANCER DE LA PROSTATE : Après
traitement ,une étude récente indique un
ralentissement de la progression du cancer
et une diminution des récidives après marche
rapide 3 heures/semaine
Augmentation de la survie si maintien de l’IMC
Cancer du Pancréas : diminution du risque de 11
%
Lymphomes malins
IARC 2002, Tardon 2005,Giovannucci 2005, Davies 2011, Brizio 2015
Zhong 2015, Farris 2015, Boyle 2015
MS/ 01/2015
Activité physique et cancer pendant
et
après le traitement
Action de l’
’activité physique sur le
risque de récidive, de décès et la
survie dans le cancer du sein
surtout chez les femmes dont la
tumeur porte des récepteurs
d’
’hormones
Même observation pour les cancers
du colon concernant la récidive
- Meyerhardt 2006; Lahaart 2015 ; Schmid 2014
MS/ 01/2015
Activité physique et cancer
après le traitement
Etude norvégienne sur le cancer du
sein :
Diminution du risque de décès
toutes causes de 40 % chez les
femmes en post-ménopause faisant
4 heures /semaine d ‘AP de forte
intensité par rapport aux femmes
sédentaires
Emaus 2010
MS/ 01/2015
MS/ 01/2015
Cancer du sein : pendant et après le
traitement
Une activité physique adaptée
Augmente le taux de survie de 6 %
à 5 et 10 ans surtout pour les
tumeurs portant des récepteurs
d’
’hormones
Améliore les fonctions cognitives
Améliore la qualité de vie
Holmes ; Pinto 2005; Hartman 2015; Gokal 2015
Henneghan 2015; Van Haart 2015
MS/ 01/2015
Cancer du sein : après le
traitement
Pierce 2007
1490 femmes atteintes d’
’un cancer
du sein suivies pendant 6,7 ans,
prenant plus de 5 fruits et légumes /
jour plus une marche de 30
minutes/jour, 6 jours/semaine
On note une augmentation
significative de la survie en
comparaison avec le groupe témoin
sédentaire
MS/ 01/2015
Cancer du sein après le
traitement : Ibrahim 2011
12108 patientes : 2,8 à 8,9 MET-h/sem
⬈ Mortalité par cancer de 34 % (HR 0,66)
⬈ Mortalité toutes causes de 41 %(HR0,59)
⬈ Récidives de 24 % (HR 0,76)
Résultats si RO+ ; aucun gain si RORésultats encore plus importants en cas
d’activité > à 8 MET l’année précédent le
diagnostic
MS/ 01/2015
Activité physique et cancer
après le traitement
Diminution du risque de récidive et de
décès par cancer colorectal de 61 %
chez les patients faisant 9 à 18
METs/h/sem d’AP par rapport aux
patients sédentaires
Bénéfice de survie spécifique de 53 %
chez les patients non métastatiques
atteints de CCR faisant plus de 27
METs/h/semd’ AP par rapport aux
sédentaires
Meyerhardt 2006 et CALGB 2009
Je 2013; Hardikar 2015 MS/ 01/2015
MS/ 01/2015
MS/ 01/2015
Obésité et cancer
SURPOIDS, OBESITE : QUELLES METHODES D’
’EVALUATION?
L’
’Indice de Masse Corporelle (IMC)
Le Tour de taille
IMC =Poids/(taille)2
*Adultes de 18 à 65 ans
Obésité : Indice de Masse Corporelle à partir de 30
Limiter la prise de poids à moins de 5 Kg à l’
’âge adulte
MS/ 01/2015
MS/ 01/2015
Surpoids et cancer du sein
Kroenke 2005 :Après diagnostic, une prise de poids de 0,5 à
2kg/m2 augmente le taux de rechute et la mortalité
Li : 2009 : Après le diagnostic, femme obèse + 7 boissons
alcoolisées/semaine + fumeuse multiplie par 7,2 le risque de
cancer du sein contro latéral
Ewertz 2011 : IMC >30 = maladie plus avancée que < 25; risque de
métastases à 10 ans augmenté de 46 %; risque de mortalité à 30
ans augmenté de 38 %; chimiothérapie et hormonothérapie moins
effectifs > 10 ans
Nichols 2011 : Après diagnostic, chaque augmentation de 5 kg de
poids est associée à une augmentation de 12 % de toute cause de
mortalité, à une augmentation de 13 % de mortalité spécifique par
cancer et à une augmentation de 19 % de mortalité
cardiovasculaire
MS/
01/
MS/ 01/2015
Le régime méditerranéen
Le régime méditerranéen traditionnel (de
type européen) se caractérise par
l’
’abondance des aliments d’
’origine
végétale comme le pain, les pâtes, les
légumes, la salade, les fruits, divers types
de noix ; sa principale source de matières
grasses est l’
’huile d’
’olive ; le poisson, la
volaille, les œufs et les produits laitiers y
figurent en quantités faibles à modérées
et la viande rouge y est peu abondante.
Déclaration de Consensus Européen 1997
MS/ 01/2015
Régime méditerranéen et
mortalité
25.917 sujets grecs (20-86 ans) 1994-1999
Diminution de la mortalité globale par
rapport au groupe témoin : 25 %
Diminution de la mortalité coronarienne :
33%
Diminution de la mortalité par cancer : 24 %
Trichopoulou et al. N Engl J Med 2003
MS/ 01/2015
Activité physique et cancer
Mécanismes d’action
-Mécanismes évoqués :
- Réduction du taux circulant des hormones sexuelles (oestrogènes et
testostérone) efficace sur les cancers hormonodépendants
-Diminution du taux de l’
’insuline : sédentarité = insulinorésistance et
augmentation de l’insulinémie et du risque de cancer du colon
- Diminution de la leptine et augmentation de l’adinoleptine
-Diminution du taux des facteurs de croissance : Insuline like growth
- factor1 (IGF-1)facteur mitogène++ (cancers du colon, sein, prostate)
-Diminution de l’
’excès de graisse, du surpoids et de l’obésité
l’excès de masse grasse favorise l’insulinorésistance
-Augmentation de la réponse immune
-Diminution de l’
’inflammation
-Rapidité du trajet colique qui diminue l’exposition aux cancérigènes
MS/ 01/2015
Barrières à l’
’activité physique
L’
’activité physique n’
’est pas inclue
dans le plan de traitement
Les effets bénéfiques de l’
’activité
physique ne sont pas encore assez
connus
Les cancérologues ne prescrivent pas
assez l’
’activité physique chez les
malades atteints de cancer
Les patients ignorent souvent les effets
bénéfiques de l’
’activité physique
MS/ 01/2015
Recommandations
Pour la prévention
des cancers et d’’une manière plus générale pour
maintenir et améliorer l’
’état de santé (Inserm, 2008), il est recommandé :
de limiter les activités sédentaires (ordinateur, télévision...). Le rapport IARC
(2007) a estimé qu’
’en 2000, 2200 décès par cancers étaient attribuables à
l’
’inactivité physique
chez l’
’adulte, pratiquer au moins 5 jours par semaine au moins 30 minutes
d’
’activité physique d’
’intensité modérée comme une marche rapide ou de
pratiquer 3 jours par semaine 20 minutes d’
’activité physique d’
’intensité élevée
comme un jogging (OMS 2011)
chez l’
’enfant et l’
’adolescent, pratiquer un minimum de 60 minutes par
jour d’
’activité physique d’
’intensité modérée à élevée sous forme de jeux,
d’
’activité de la vie quotidienne ou de sport
MS/ 01/2015
MS/ 01/2015
Précautions
Critères d’exclusion :
FE<40 %, Angor ou HTA non contrôlée
Insuffisance respiratoire sévère
Métastases osseuses, ostéoporose sévère
Dénutrition
Séances :
Efforts progressifs, échauffement et retour au calme
Pas de tabagisme avant et après, pas de douche
immédiatement après, hydratation régulière
Intervenants formés
MS/ 01/2015
Conclusions
Activité physique faisable sans danger
Améliore la qualité de vie et la fatigue
pendant le traitement
De même après le traitement
Améliore la survie
Prophylaxie primaire
Les mécanismes biologiques
commencent à être connus
Synergie activité physique et traitement
?
Quelle type d’activité selon les patients
MS/ 01/2015
?
MS/ 01/2015
Télévision
Ordinateur
MS/ 01/2015
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