Un sens des hiérarchies sociales 
Des  années de  fouilles  archéologiques  ont mis  à  jour  un 
mode   de   vie   élaboré,   assis   sur   l'élevage   d'animaux 
domestiques poules, lapins, moutons -, la culture de céréales, 
l'art de la poterie, le travail des métaux, une organisation en 
oppidum, ville structurée. On sait, en dépit d'énormes lacunes 
dans la connaissance de ces peuples, qu'il n'y eut jamais de 
cahutes   de   branchages,   mais   des   habitations   à   plusieurs 
étages, notamment pour les plus riches. À l'aide de tombes 
reconstituées,  dont  celle   d'un   chef   guerrier  et   celle   d'une 
esclave, la Cité des sciences montre leur sens des hiérarchies 
sociales, y compris dans l'au-delà. 
Grâce aux trouvailles faites, notamment en 2004, sur le site 
de   Tintignac,   en   Corrèze,   l'exposition   présente   aussi   ses 
trésors: monnaies, divinités, bagues mais aussi fers de lances, 
chaudron sculpté,   épées, ou trompettes  gauloises  de toute 
beauté (des carnyx) laissent entrevoir un   véritable  savoir-
faire dans l'art des métaux et de la guerre.
Avant de sortir, le visiteur doit passer par une salle intitulée «Adieu les mythes !», sorte d'épilogue 
permettant de confronter ses images avant et après la visite. «On sait bien qu'il est difficile de 
résister aux clichés», constate Maud Gouy commissaire de l'exposition, qui a beaucoup travaillé la 
scénographie à destination du jeune public. Alors, non, le coq n'est pas un emblème gaulois, même 
si en latin, gallus signifie à la fois « coq » et « gaulois ». Et c'est pour se moquer des barbares que 
les conquérants les traitèrent de gallinacés, terme peu flatteur, évidemment.
INTERVIEW - Matthieu Poux : « Ils incarnaient le bon sauvage » 
Matthieu   Poux   est   professeur   d'archéologie   à   l'université   Lumière-Lyon   II.   Il   revient   sur   la 
construction de l'image du Gaulois, et son exploitation par le pouvoir.
LE FIGARO. - Qui a façonné l'image du Gaulois? 
Matthieu POUX. - Nous n'avons pas de témoignages écrits directs des Celtes et des Gaulois. Les 
premiers à en parler sont les Grecs, puis les Romains, dont Jules César, c'est-à-dire ceux qui les ont 
vaincus. Dans La Guerre des Gaules, César contribue surtout à faire de la Gaule un ensemble 
homogène et uni, ce qui ne correspond pas à la réalité. Les Gaulois formaient une mosaïque de 
peuples,   et   leur  territoire   ne  s'arrêtait  pas   au  Rhin.  Cette   «invention»  historique   va   perdurer 
longtemps, d'autant que l'archéologie ne s'est intéressée que récemment à la civilisation gauloise.
Comment a-t-on fait vivre ce mythe? 
Politiquement,   il   va  être   très   utile   au   pouvoir,   qui   va   l'utiliser   au   fil   du   temps   de   manière 
contradictoire. Napoléon III a forgé l'image du Gaulois «national», afin d'en faire notre ancêtre. 
Avec sa réputation de barbare courageux, vivant dans un état primitif, le Gaulois incarne le bon 
sauvage. Il est celui qui n'est pas touché par la décadence romaine, naïf mais brave, rustre mais pur. 
Par extension, on va en faire l'antithèse du Germain, et donc, de l'ennemi prussien. Sous le régime 
de Vichy, le guerrier à moustache et à nattes est largement convoqué, comme équivalent antique du 
milicien protecteur de la nation. Plus tard, dans les années 1970, les hippies vont récupérer l'univers 
des druides et réhabiliter le folklore celte. Une exploitation politique des Gaulois est moins aisée 
aujourd'hui, car elle serait ressentie comme «clivante». Même si les Gaulois étaient un peuple très 
mélangé, on ne les perçoit plus comme cela dorénavant.
Quelle a été l'influence d'Astérix et d'Obélix? 
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