
DOSSIER
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leur propre cabinet. Je trouve légitime qu’ils aient des exigences à
la hauteur des compétences qu’ils nous apportent et normal que
nous y répondions.
Vous êtes la Directrice des Soins de la Clinique, vous avez donc un
rôle stratégique important à jouer en termes de qualité. Quelle
est la politique qualité de la Clinique Générale-Beaulieu?
S. Cavallero: Vous vous doutez bien que la politique qualité existait
longtemps avant que je prenne mes fonctions et que la notion
était déjà bien intégrée. Je participe bien sûr à son développement
et j’ai élaboré, avec mon équipe, une politique de soins comme
cadre de référence. Si je devais définir cet aspect de la qualité, je
dirais que c’est une addition de «petites» mesures qui contribuent
à atteindre de grands objectifs ne se limitant pas aux soins. C’est
un ensemble de compétences, de comportements et d’interac-
tions qui doivent subtilement s’entrecroiser pour le bien-être de
nos clients, c’est-à-dire médecins et patients. La mission du per-
sonnel soignant est donc très étendue et la qualité tient autant au
savoir-faire qu’à l’expérience et à l’engagement. Cela dit, la qualité
tient aussi, et c’est un sujet que l’on aborde moins, au comporte-
ment du patient.
Qui dit qualité dit aussi sécurité?
S. Cavallero: Bien sûr, nous avons une politique sécurité tournée
vers les collaborateurs, avec un service MSST (ndr: Appels aux Mé-
decins pour la Santé et la Sécurité au Travail), qui est obligatoire
au-delà d’un certain nombre de collaborateurs et qui implique
procédures et formation. Chaque année, l’association faîtière H+
donne un thème qui sert de base à la campagne MSST annuelle.
Par exemple, l’an dernier, la campagne était axée sur les troubles
musculo-squelettiques, le thème de cette année tourne autour de
la restauration dans le milieu de la santé. D’une manière générale,
la Clinique prend vraiment soin de son personnel.
La qualité est une évidence dans une clinique, mais répond-elle
aussi à une obligation légale?
S. Cavallero: Je n’irais pas jusque-là. La LAMal n’établit pas de cri-
tères qualitatifs de prise en charge. Cela dit, on ne peut pas travail-
ler sans se reposer sur une trame de qualité en arrière-plan. Il y a
quelques années, la Clinique a décidé d’être certifiée ISO. Pour cela,
elle a répondu à des exigences et critères, et poursuit cet effort
chaque année dans le but de conserver cette certification. Mais
cela reste un alignement de procédures reposant sur l’observation
de pratiques sur le terrain, cela n’a rien à voir avec une quelconque
base légale. La certification ISO est le fruit d’une volonté d’entre-
prise. En outre, nous réalisons des audits internes qui sont obli-
gatoires pour maintenir la certification. Nous sommes également
certifiés ERAS, programme visant à optimiser la récupération
après la chirurgie, nous finalisons notre adhésion à l’AQC (Asso-
ciation pour la qualité en chirurgie) et nous figurons parmi les
vingt-quatre membres des SLH, les Swiss Leading Hospitals (ndr:
requalification en septembre 2014), dont les critères reposent sur
ceux dictés par l’EFQM, Fondation européenne pour la qualité par
le management. Toutes ces activités qui tendent vers l’excellence
nous obligent à nous remettre en question afin d’éviter de nous
reposer sur nos lauriers.
Tendre vers l’excellence, ne jamais se reposer sur ses lauriers font
donc partie intégrante de l’esprit Beaulieu?
S. Cavallero: Tout à fait, tout le monde vous le dira ici, il y a tou-
jours matière à amélioration. Typiquement, pour ne prendre qu’un
exemple, la certification ERAS, initié par le Dr Ihsan Inan et coor-
donné par Elisabeth Eugster, entre dans cet esprit. Nous sommes
la seule clinique privée de Genève à offrir cela à nos patients. Il
est vrai qu’en termes d’image, un diplôme encadré constitue la
quittance d’une volonté et d’un effort. A côté de cela, en termes
pratiques et opérationnels, il est rassurant de savoir que la prise
en charge sera faite de manière optimale, avec les bonnes per-
sonnes et les bons produits. De plus, ce sont typiquement des
programmes qui, par leur aspect novateur, motivent les soignants.
Quand on connaît un peu la maison, on en comprend mieux l’es-
prit…
S. Cavallero: Vous savez, deux choses permettent d’asseoir la qua-
lité. Aller à la rencontre du personnel et des patients, et remercier
les gens du travail qu’ils ont réalisé. Je connais peu de leviers plus
puissants que ceux-là.
La qualité made in Beaulieu