La ripisylve (du latin rippa « rive » et sylva « forêt ») est composée de formations boisées que l’on décompose en 3 strates : arborescente, arbustive, herbacée. La strate dite « mixte » est composée d’un mélange de strates arborescente et arbustive. Situées sur une zone appelée écotone (rives des cours d’eau, abords de plans d’eau, zones humides), elles sont constituées de peuplements particuliers dépendant de la présence d’eau : frênes, érables, saules, aulnes, typhas, joncs, carex etc. On y retrouve également des espèces végétales variées dont certaines sont remarquables (ex. l’orchis négligé ou l’orchidée). Strate arborescente Strate arbustive Strate herbacée L’orchis négligé Une protection pour les hommes et la biodiversité Cet ensemble des formations boisées, buissonnantes et herbacées limite les érosions de berges, freine les écoulements de la lame d’eau en limitant les crues à l’aval et constitue des zones d’habitats (repos, refuge, nourriture, etc.) pour les poissons et les oiseaux notamment. Les eaux de surface traversent la ripisylve qui fixe, utilise ou permet la transformation des polluants, préservant ainsi l’environnement et la qualité de l’eau des nappes et des cours d’eau. Dans les zones érodées à proximité d’enjeux, la restauration de la berge est nécessaire pour limiter la divagation. Cette restauration est réalisée de préférence par des techniques douces issues du génie végétal favorisant l’utilisation de végétaux vivants ou inertes. Le tressage est une de ces techniques et permet d’entrelacer des branches de saules autour de pieux battus pour former un «mur» végétal vivant. Tressage et reprise de saules Quelques espèces très utiles pour la nature et l’homme Le saule, contre les maux de tête En plus de ses qualités pour la fabrication d’outils, les vertus médicinales du saule sont importantes. Suite à une préparation particulière, l’écorce donne de l’acide acétylsalicylique ou plus communément « aspirine ». De nos jours, on l’utilise fréquemment pour sa facilité à bouturer et à rejeter, comme matière première pour les techniques de génie végétal. Le frêne, au fourrage et au fourneau Les frênes, taillés en têtards, produisaient beaucoup de feuillage destiné initialement à fournir au bétail le fourrage. Cette exploitation économique, abandonnée aujourd’hui, fournissait aussi à l’éleveur environ un stère de bois de chauffage par arbre « taillé ». L’aulne, le nettoyeur des rivières et des étangs L’aulne rejette facilement au niveau de sa souche et on utilise cette particularité pour le planter en haie taillée et dense. L’aulne est une espèce qui participe à l’autoépuration des cours d’eau et dont les racines immergées constituent des caches naturelles pour les poissons. Cache naturelle à poissons