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Sommaire
Les ravages de la guerre sur les populations humaines et le développement des pays qui la
subissent ne sont plus à prouver. Il est maintenant bien établi que des impacts directs et
indirects des conflits armés se manifestent également sur le milieu naturel et la diversité
biologique. Malgré les obstacles que doivent surmonter le personnel des aires protégées et
des organisations non gouvernementales de conservation (ONG), l’unicité de la biodiversité
et l’importance des services écologiques rendus aux communautés humaines sont des
facteurs qui justifient la poursuite des activités de conservation même en temps de guerre.
L’Afrique centrale, en particulier le bassin du Congo, est reconnue pour son unique
biodiversité. Toutefois, les conflits violents continuent à abonder dans cette région du monde.
Dans un tel contexte, la conservation de la biodiversité est plus complexe et risquée. De plus,
les mesures de conservation mises en place doivent s’adapter à une situation pouvant
évoluer rapidement. Nécessairement, le processus de prise de décision doit lui aussi être
adapté au contexte conflictuel. Ce travail tente de répondre au besoin d’adaptation du
processus de décision. Ainsi, l’objectif principal poursuivi dans cet essai est de proposer un
système de priorisation des actions pour les intervenants du domaine de la conservation de
la biodiversité œuvrant dans des zones d’Afrique centrale où sévissent des conflits armés.
Afin d’y parvenir, les impacts positifs et négatifs des conflits armés sur la biodiversité et sur
les stratégies de conservation de la biodiversité, ainsi que le contexte régional, ont été
étudiés pour assurer une compréhension générale de la thématique de travail. Ensuite, deux
études de cas ont été réalisées : l’une sur la République démocratique du Congo (RDC),
l’autre sur la République centrafricaine (RCA). Ces deux pays ont été sélectionnés en raison
des conflits qui s’y déroulent actuellement.
Les études de cas ont permis de se pencher davantage sur les stratégies déployées pour la
conservation de la biodiversité de deux aires protégées : le Parc national des Virunga, en
RDC, et le complexe d’aires protégées de Dzanga-Sangha (Réserve spéciale de Dzanga-
Sangha et Parc national Dzanga-Ndoki), en RCA). L’analyse des informations recueillies et