La problématique énergétique en Inde
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Enn, ce qui concerne l’électricité, sa production place déjà l’Inde à la cin-
quième place mondiale après les Etats-Unis, la Chine, le Japon et la Russie mais à
la troisième en ce qui concerne la production à base de charbon. Pour ce qui est du
nucléaire, il ne représente encore que 2,6 % de la génération d’électricité.
Une autre caractéristique de la production d’énergie en Inde est qu’elle est essen-
tiellement étatique, c’est-à-dire provenant d’entreprises contrôlées par l’Etat. Ainsi
Coal India produit 80 % de la consommation de charbon, Oil and Natural Gas
Corporation (O.N.G.C.) et Oil India dominent la production pétrolière et gazière
tandis qu’India Oil Corporation est responsable du raffinage et de la distribution.
De la même manière la société GAIL est responsable du transport du gaz na-
turel par gazoducs mais n’en a plus le monopole depuis l’an dernier. Il en est de
même de la production d’électricité largement à base de charbon. A cette pesanteur
étatique de l’industrie énergétique s’ajoute, comme dans tous les pays en voie de
développement (même rapide), un système de subventions pour la distribution de
certains produits, notamment le gaz naturel à destination industrielle.
Déjà, la désétatisation et la libéralisation du système contractuel pour la recher-
che et la production pétrolières ont été entreprises depuis 1997 et mises en œuvre
dès 1999. C’est ce que l’on appelle « the New Exploration Licencing Policy ». Aux
termes de ces dispositions, les investisseurs privés, donc les sociétés pétrolières, peu-
vent détenir 100 % du capital de l’entreprise et vendre librement le pétrole brut
et le gaz naturel dans le pays au prix du marché. En ce qui concerne la recherche
pétrolière « oshore » en eau profonde, la redevance (royalty) à payer au gouverne-
ment est ramenée à 5 % pour les 7 premières années de production au lieu de 10 %
en oshore et de 12,5 % à terre qui sont les taux habituellement pratiqués.
Cette libéralisation des dispositions des contrats pétroliers internationaux a déjà
donné des résultats encourageants. C’est ainsi qu’en 2002, le consortium Reliance-
Niko a mis au jour un gisement de 10 millions de tep de gaz naturel et qu’a été
découvert un important gisement de brut (350 millions de bl.) dans le Rajasthan,
lequel entrera en production en 2009.
Le mouvement de privatisation de l’industrie et du commerce des hydrocarbu-
res est cependant assez lent comme le montrent les pourcentages de participation
privée dans les diverses sources d’énergie : électricité 7 %, hydrocarbures 19 %,
charbon 7 %, soit 11 % en moyenne. Ils sont encore très faibles.