INTRODUCTION
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En l’occurrence, la Banque islamique de développement, inspirée par
l’Organisation de la conférence islamique, promeut cette industrie très
implantée dans les pays du golfe Persique du fait que les monarchies
pétrolières, au moment du premier choc pétrolier, ont reçu d’importan-
tes liquidités qu’elles ont recyclées dans les marchés financiers islami-
ques, scénario qui s’est reproduit en 2008. Si l’offre est importante, la
demande peut croître dans les mêmes pays aux fins d’améliorer les équi-
pements et les infrastructures.
La finance islamique se veut désormais une concurrente de la finance
que l’on appellera, dans les pages qui suivent, « finance
conventionnelle ». Ainsi, on estime que le taux de croissance annuel de
l’activité bancaire islamique se situe entre 10 % et 30 % en fonction des
classes d’actifs, dont la plus dynamique est celle des sukuk, les obliga-
tions islamiques. Elle est donc devenue un ensemble de classes d’actifs
à part entière.
En dehors des 200 milliards de dollars investis par des fonds islami-
ques (fonds communs de créances, fonds de placement et fonds de
mutuelles), le total des actifs gérés par les banques et les compagnies
d’assurance se serait élevé à 500 milliards de dollars fin 2007, dont envi-
ron 350 milliards pour le Proche-Orient et l’Iran, l’épargne disponible
dans les pays du golfe Persique et d’Asie du Sud-Est atteignant environ
5 000 milliards de dollars aujourd’hui1.
On compte plus de trois cents institutions financières islamiques de
par le monde. Selon l’agence Moody’s, le marché global de la finance
islamique représente aujourd’hui de 750 à 1 000 milliards de dollars. Il
pourrait atteindre 2 800 milliards d’ici 20152.
À part le golfe Persique, la Malaisie est l’autre grande région de la
finance islamique, les deux tiers des obligations conformes à la charia y
sont émis (66 milliards de dollars sur un total de 100 milliards de
dollars)3. La croissance est très rapide dans les autres pays de la zone
1. Voir le rapport d’information du 14 mai 2008 du Sénat sur la finance islamique
présenté par M. Jean Arthuis, Sénateur.
2. Voir Les Banques islamiques, ministère des Affaires étrangères et européennes, DCI,
sous-direction de l’information et de la documentation, dossier finalisé le 20 mai
2008.
3. Voir le rapport d’information du 14 mai 2008 du Sénat sur la finance islamique
présenté par M. Jean Arthuis, Sénateur, p. 23.