RESEAU D'EPIDEMIO-SURVEILLANCE BULLETIN n° 7 du 18 mai 2012
Institut Écoumène Golf & Environnement
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La gestion des mauvaises herbes dans le gazon
Sur gazon, un des postes phytosanitaires qui préoccupe le plus le gestionnaire est le désherbage et le contrôle des mauvaises herbes. Plusieurs espèces de
graminées, de dicotylédones tendent à envahir le gazon. Les cycles biologiques des espèces non désirées dans les gazons comprennent des annuelles,
bisannuelles et vivaces. C’est particulièrement le cas pour les terrains de sport et les golfs, qui sont soumis à un piétinement intense et à de fortes exigences
de qualité sans oublier les gazons de placage. Il est utile de rappeler les méthodes prophylactiques avant de penser désherbage chimique :
1. La sélection des graminées de gazon adaptée : l'incidence des invasions de mauvaises herbes peut être grandement réduite si un couvert dense de
gazon est maintenu. Cette compétition est favorisée par la sélection d’une espèce ou d’un mélange d’espèces en fonction des contraintes du milieu
(climatique, du sol : texture, pH, salinité ainsi que la destination du gazon). Ce choix aura un effet sur la compétitivité du gazon vis-à-vis de la présence
d’adventices.
2. La tonte : raisonner la hauteur de tonte suivant la saison et la floraison des adventices. Une tonte trop rase favorise l’apparition de certaines
dicotylédones (Pâquerettes, Pissenlit, Plantains)… et graminées adventices : pâturin annuel. Une tonte trop radicale diminue la synthèse et le stockage de
substances organiques, la largeur des feuilles, la croissance des racines, la résistance aux maladies et la qualité esthétique. En règle générale, on
recommande d’éviter d’enlever plus d’un tiers de la hauteur de la feuille. De plus, il est recommandé d’utiliser une lame suffisamment affûtée, d’éviter de
tondre sur une herbe mouillée, enfin l’export des résidus de tontes est essentiel.
3. L’irrigation : il est important d’adapter les fréquences et la dose de l’arrosage au gazon. Une irrigation trop importante peut favoriser l’apparition de
certaines adventices, à l’inverse un arrosage insuffisant ne permet pas un bon développement du système racinaire du gazon (ex : Euphorbia supina se
développe particulièrement lorsqu’un gazon est stressé par un arrosage insuffisant).
4. La fertilisation : la fertilisation doit être raisonnée à partir d’une analyse de sol. Le gazon peut être affaibli par des carences et souffrir de la
concurrence avec les adventices. Un bon dosage de la fertilisation azotée est particulièrement important pour la maîtrise des trèfles (Trifolium sp.) et des
autres fabacées comme la luzerne (Medicago lupulina), qui ne se révélera pas envahissante si un bon équilibre entre le phosphore et l’azote est
maintenu.
5. Le pH : il influe sur la disponibilité des éléments minéraux et sur l’activité microbienne. L’agrostide stolonifère se montre plus compétitive en
conditions légèrement acides, tandis que les plantains se montrent plus compétitifs en conditions basiques. Pour les gazons, un pH idéal doit être proche
de la neutralité compris entre 6,7 et 7,2.
6. Le défeutrage et aérations : le défeutrage peut entraîner le développement d’adventices, en ramenant des graines à la surface et en dégageant des
espaces libres ; c’est pourquoi il est conseillé d’effectuer ensuite un semis de regarnissage et top-dressing.
Bien que les façons culturales puissent réduire considérablement les pressions invasives des mauvaises herbes du gazon (en effet quelques espèces comme
les plantains peuvent être physiquement retirées), d’autres mauvaises herbes peuvent nécessiter l’usage des herbicides. Leurs utilisations doivent être
raisonnées pour prévenir ou réduire l’établissement des mauvaises herbes à venir et en place.