Portrait économique de l’Outaouais 2014 Septembre 2014 Mandat La présente étude a été commandée à l’Université du Québec en Outaouais par le Comité de développement économique régional de l’Outaouais de la Chambre de commerce de Gatineau (CCG). Il a été financé par des entreprises privées membres de la CCG et par la Table d’action en entrepreneuriat de l’Outaouais, le ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations, la Conférence régionale des élus de l’Outaouais et Développement Économique-CLD Gatineau. Réalisation Chantale Doucet [email protected] en collaboration avec Élodie Plassin et Amandine Cochard, sous la direction de Martin Robitaille Tables des matières Table des matières : entrée par mots clés ...............................................................................................................2 Introduction : mise en contexte, objectifs et démarche méthodologique ..............................................................3 VOLET TERRITORIAL .....................................................................................................................................6 Localisation géographique et composantes territoriales .........................................................................................7 Région métropolitaine de recensement...................................................................................................................9 VOLET DÉMOGRAPHIQUE........................................................................................................................... 11 Évolution démographique ..................................................................................................................................... 13 Immigration ........................................................................................................................................................... 17 Structure par âge de la population........................................................................................................................ 19 VOLET ÉCONOMIQUE ................................................................................................................................. 21 Produit intérieur brut (PIB ..................................................................................................................................... 23 Dépenses en immobilisation/investissements ...................................................................................................... 25 Emploi et main-d’œuvre........................................................................................................................................ 27 Navettage .............................................................................................................................................................. 31 Science, technologie et innovation ....................................................................................................................... 33 Entreprises et établissements ............................................................................................................................... 35 Entrepreneuriat ..................................................................................................................................................... 37 Entrepreneuriat collectif : organismes à but non lucratif (OBNL) et coopératives ............................................... 39 VOLET SOCIAL ............................................................................................................................................ 41 Conditions de vie et bien-être ............................................................................................................................... 43 Éducation ............................................................................................................................................................... 47 Santé ...................................................................................................................................................................... 49 Conclusion : Synthèse des principaux enjeux économiques de l’Outaouais......................................................... 51 Références bibliographiques ................................................................................................................................. 55 Portrait économique de l’Outaouais 1 Table des matières : entrée par mots clés Disparités Fiche Évolution démographique Fiche Structure par âge de la population Fiche Immigration Fiche Emploi et main d’œuvre Fiche Navettage Fiche Entrepreneuriat Fiche Entrepreneuriat collectif Fiche Conditions de vie et bien-être Fiche Éducation Fiche Santé 13 19 17 27 31 37 39 43 47 49 Industrie Fiche Produit intérieur brut Fiche Dépenses en immobilisation/investissements Fiche Emploi et main d’œuvre Fiche Entreprises et établissements Fiche Entrepreneuriat collectif 23 25 27 35 39 Administration publique Fiche Produit intérieur brut Fiche Dépenses en immobilisation/investissements Fiche Emploi et main d’œuvre Fiche Navettage 23 25 27 31 Santé - Fiche Dépenses en immobilisation/investissements Fiche Emploi et main d’œuvre Fiche Navettage Fiche Entrepreneuriat collectif 25 27 31 39 Éducation Fiche Dépenses en immobilisation/investissements Fiche Emploi et main d’œuvre Fiche Navettage Fiche Science, technologie et innovation 25 27 31 33 Secteur primaire Fiche Localisation géographique et composantes territoriales Fiche Produit intérieur brut Fiche Emploi et main d’œuvre 7 23 27 Jeune - 19 37 43 Fiche Structure par âge de la population Fiche Entepreneuriat Fiche Conditions de vie et bien-être Migration Fiche Évolution démographique Fiche Entrepreneuriat 13 37 Portrait économique de l’Outaouais 2 Introduction : mise en contexte, objectifs et démarche méthodologique Force est de constater que de nombreuses études et rapports de recherche sont réalisés chaque année sur le territoire de l’Outaouais, en provenance aussi bien de ministères que d’organismes (régionaux et locaux). Ces rapports sont généralement élaborés dans le but d’éclairer certaines problématiques socioéconomiques ou encore d’identifier des enjeux de développement de la région de l’Outaouais, d’un territoire, d’un secteur, ou encore, de clientèles particulières. Toutefois, des remarques récurrentes de différents acteurs du développement, notamment lors de forums, conférences, tables de concertation, etc. font état du caractère souvent sectoriel de ces études et rapports ce qui ne permet pas de disposer d’une vision globale de l’état actuel du développement de la région. Ces dernières années, deux études ont été réalisées afin de répondre à ce besoin de connaissances systématique du développement de l’Outaouais. D’abord, un ouvrage publié en 2007 « L’Outaouais, une région qui gagne et qui perd, enjeux démographiques et économiques »1 et par la suite un rapport de recherche publié en 2011 intitulé « Portait économique de l’Outaouais »2. Dans un contexte de perte d’emploi dans la fonction publique, le Comité de développement économique régional de l’Outaouais de la Chambre de commerce de Gatineau a mandaté une équipe de recherche pour réaliser une mise à jour du portrait économique de l’Outaouais à la lumière des enjeux qui secouent actuellement la région. Ce portrait s’inscrit également au sein d’un exercice plus large de prospective territoriale qui vise à élaborer un scénario de développement économique de l’Outaouais pour 2030 alimenté par un groupe de réflexion d’une vingtaine d’experts (acteurs locaux de développement)3. Les réflexions étaient structurées autour de trois questions fondamentales : où en sommes-nous ? que peut-il advenir ? que peut-on faire ? Le portrait économique est donc, eu quelque sorte, un état des lieux qui permet de répondre à la première question et d’éclairer les décisions relatives au développement territorial de l’Outaouais. Pour se projeter dans l’avenir, une connaissance de la réalité présente et passée est essentielle. 1 Doucet, C., L. Favreau et M. Robitaille (dir.)(2007). L'Outaouais une région qui gagne et qui perd, enjeux démographiques et économiques. CRDC, CRDT-UQO, ARUC-ISDC, 324 p. Bensouda, R., C. Doucet, A. Bejaoui, E. Najem et M. Robitaille (dir.) (2011). Portrait économique de l’Outaouais. CRDC, ARUC-ISDC, Séries recherches, n.44, septembre 2011, 127 p. 2 Robitaille, M. et al. (2014). Étude prospective : scénario de développement économique de la région de l’Outaouais 2030, 46 p. 3 Portrait économique de l’Outaouais 3 Dans ce contexte, les objectifs du portrait sont : 1. Réaliser un état des lieux de l’économie pour l’Outaouais et ses territoires (présent). Identifier les faits saillants, mais également les principaux enjeux. À cet effet, l’économie intègre non seulement les indicateurs économiques, mais également d’autres facteurs démographiques, sociaux, territoriaux, qui sont interdépendants. 2. Identifier les tendances (passé). 3. Inscrire le portrait économique en continuité avec celui réalisé en 2011. 4. Inscrire le portrait au sein d’un exercice plus large de prospective territoriale qui vise à élaborer un scénario de développement économique de l’Outaouais. 5. Concevoir le portrait comme un outil facile à consulter. Démarche méthodologique Pour atteindre ces objectifs, le comité de réflexion et l’équipe de recherche ont privilégié la réalisation de fiches thématiques adaptées aux objectifs du projet « Outaouais vision 2030 ». Le portrait économique est ainsi structuré par fiches synthèses, regroupées en quatre grands volets : territorial, démographique, économique et social. L’information est concentrée sur une feuille ou deux (fiche recto-verso) selon la pertinence et l’information disponible. Cette organisation par fiche facilite l’accès à l’information pour ses utilisateurs. Chacune des seize fiches est structurée en cinq sections : D’abord, lorsque cela est pertinent, nous débutons la présentation par un graphique simplifié qui représente l’évolution d’un indicateur étroitement lié à la thématique. Ce graphique permet d’illustrer, en un coup d’œil, une tendance régionale. La section définition et pertinence permet de faire une mise en contexte sur la pertinence et l’utilité de la thématique à l’étude. La section faits saillants (états des lieux et tendances) présente les principales données liées à la thématique. Elle trace un portrait actuel des données les plus récentes en les comparant avec le Québec. Les tendances des dernières années sont ensuite présentées. Lorsque les données sont disponibles, les Portrait économique de l’Outaouais 4 informations sont présentées pour les différents territoires de l’Outaouais. Cette section est également alimentée de tableaux et figures. La troisième section est présentée sous la forme d’un tableau qui résume les principaux enjeux en identifiant les atouts et les faiblesses. Finalement, une section pour en savoir plus identifiant les principales sources et documentations vient compléter la fiche. Les principales sources de données consultées Pour réaliser ce portrait, nous avons eu recours à plusieurs sources statistiques. Ces données sont principalement regroupées sur le site de l’institut de la statistique du Québec (ISQ). L’ISQ fournit des statistiques fiables sur le Québec et ses régions à partir des données d’autres sources, notamment Statistique Canada, ou en réalisant ses propres enquêtes. Plusieurs ministères et organisations ont également réalisé des études ou portraits de l’Outaouais ou du Québec par région. Ces études, dont les références apparaissent à la fin des fiches thématiques, sont également mobilisées dans la réalisation de ce portrait. Statistique Canada réalise un recensement à l’échelle nationale à tous les cinq ans. Or, au dernier recensement de 2011, le gouvernement a choisi de remplacer le formulaire long obligatoire par une enquête qui pouvait être complétée par les Canadiens sur une base volontaire. La fiabilité de ces données est moins grande et plusieurs données qui étaient disponibles dans les recensements précédents ne sont plus accessibles, principalement dans les milieux géographiques de petite taille (ISQ, http://www.stat.gouv.qc.ca). Nous avons eu recours aux données de 2006 lorsque cela était nécessaire. Portrait économique de l’Outaouais 5 Volet territorial Portrait économique de l’Outaouais 6 Localisation géographique et composantes territoriales Définition et pertinence La position géographique de la région et ses composantes territoriales sont des facteurs majeurs qui influencent l’économie régionale créant à la fois des opportunités de développement et des défis. Faits saillants (états des lieux et tendances) Position géographique Située au sud-ouest du Québec, l’Outaouais partage une frontière provinciale avec l’Ontario. En raison de sa proximité avec Ottawa, la capitale canadienne, l’Outaouais est d’ailleurs reconnue officiellement par le gouvernement comme une porte d’entrée du Québec qui contribue à l’essor de l’économie québécoise (Tourisme Québec, 2012, p.37). Une partie de la population de l’Outaouais partage un bassin de vie commun (emploi, consommation, pratiques culturelles, loisirs, etc.) avec les régions voisines de l’Ontario. Source : http://www.tourismeoutaouais.com/ L’Outaouais projette souvent l’image d’une région urbaine alors qu’elle est également une région de grands espaces avec un territoire qui couvre 33 991 km2 occupant le 6e rang pour l’importance de sa superficie. À l’image du Québec, la population est principalement concentrée au sud de la région. Territoires administratifs Région administrative 07, l’Outaouais est divisée en cinq sous-régions qui conjuguent à la fois, milieux urbains, périurbains et ruraux. Sise au sud de la région, Gatineau est un pôle démographique, d’emploi et un moteur économique régional majeur. Elle se classe au 4e rang parmi les villes les plus populeuses au Québec. La planification stratégique de Gatineau (2009) valorise une gestion durable du patrimoine naturel et bâti, un développement intégré et responsable, une mosaïque de villages urbains et de milieux de vie champêtre, une gouvernance participative et une gestion responsable. À la fois périurbaine et rurale, la MRC des Collines-de-l’Outaouais entoure la portion nord et ouest de Gatineau. Le territoire attire plusieurs citoyens qui recherchent le calme de la campagne tout en travaillant en ville. L’énoncé de vision de la MRC pour les prochaines années vise à préserver le caractère rural du territoire par la mise en valeur d’un cadre naturel, social, culturel et économique (MRC des Collines, 2009). Bien que ce territoire administratif ait été reconnu en 1991, les organisations et les services dans la MRC sont souvent morcelés et gérés à partir de Gatineau, ce qui complexifie le développement de ce territoire (MRC des Collines-de-l’Outaouais, 2010). À titre d’exemple, cinq commissions scolaires desservent le territoire. La MRC Papineau est située à l’est de la région au centre d’un triangle économique formé par les municipalités de Gatineau à l’ouest, Montréal à l’est et Mont-Tremblant au nord (MRC Papineau, 2009). Elle est séparée de l’Ontario au sud par la rivière des Outaouais. La diversification des secteurs agroalimentaire, forestier, touristique et culturel ainsi que le développement de nouveaux secteurs sont des enjeux importants dans son Plan de diversification économique (MRC Papineau, 2009). Située à l’ouest de la région, la MRC Pontiac est un vaste territoire bordé au sud par l’Ontario et à l’ouest par l’AbitibiTémiscaminque. Son plan stratégique Pontiac Vision 2020 identifie les secteurs touristique, l’agroalimentaire, les forêts et milieux naturels, le secteur culturel et sociocommunautaire ainsi que les commerces et industries comme des créneaux à prioriser pour développer le territoire. La MRC Pontiac ainsi que la MRC Vallée-de-la-Gatineau font partie des régions ressources au Québec. 4 4 Les régions ressources s’appuient sur le développement des ressources naturelles. La population qui y réside et les entreprises jouissent d’avantages fiscaux. Portrait économique de l’Outaouais 7 Au nord de la région, la MRC Vallée-de-la-Gatineau est bordée à l’est par la région des Laurentides et au nord par l’AbitibiTémiscaminque. Le développement et la vitalité du territoire, l’un des cinq thèmes du projet d’énoncé de vision stratégique de la MRC, s’articule autour de cinq grands pôles d’activités : la foresterie, l’agroalimentaire, le récréotourisme, la villégiature et le transport routier et la chaîne logistique (Vallée-de-la-Gatineau, 2014). L’Outaouais compte 67 municipalités, dont 4 villes : Gatineau (265 349 hab.), Maniwaki (3 930 hab.) et Gracefield (2 914) dans la MRC Vallée-de-la-Gatineau et Thurso (2 455) dans la MRC Papineau5. La MRC Vallée-de-la-Gatineau compte également deux réserves indiennes. Kitigan Zibi est la plus populeuse des communautés algonquines du Québec avec 1 401 habitants dans la réserve. La réserve algonquine de Lac-Rapide est située dans au nord de l’Outaouais à l’intérieur de la réserve faunique La Vérendrye et compte 375 Algonquins (Commission de Toponymie, 2014). Les MRC Pontiac et de la Vallée-de-la-Gatineau, qui se partagent 83,49 % de la superficie de la région, comptent également six Territoires non organisés (TNO) qui ne sont pas inclus dans une municipalité locale. Ressources territoriales Le territoire public occupe 75 % de la superficie régionale. Le territoire privé (25 %) est principalement situé dans les territoires accessibles en zone habitée et en bordure des principales rivières. Principalement composée de feuillues et d’essences mélangées, la forêt occupe 81,2 % du territoire. Pas moins de 8,52 % des aires protégées du Québec sont situées en Outaouais (Brehain, 2013). À lui seul, le parc de la Gatineau qui prend place en milieu urbain couvre une superficie de 361 kilomètres carrés. L’hydrographie est également une composante territoriale importante en Outaouais : les 15 000 lacs et réservoirs et sept rivières occupent plus de 10 % du territoire. En Outaouais, 55 municipalités ont une zone agricole décrétée totalisant 316 136 hectares : 29 % dans la MRC Pontiac, 22,8 % dans la MRC des Collines, 22,6 % dans la Vallée-de-la-Gatineau, 20,6 % dans la MRC Papineau et 4,2 % dans la ville de Gatineau (CPTAQ, 2013). Toutefois, comme cette dernière occupe une petite superficie, 39 % du territoire municipalisé de Gatineau est en zone agricole alors que les municipalités de la MRC des Collines-de-l’Outaouais ont également en moyenne 36 % de leur territoire en zone agricole. Ce pourcentage diminue pour les trois autres MRC (entre 22% et 24 %) qui occupent un plus vaste territoire. Atouts Faiblesses • Proximité de l’Outaouais avec Ottawa, capitale fédérale, qui insuffle un dynamisme économique. • Dépendance économique engendrée par la proximité d’Ottawa. • Complémentarité entre les opportunités et bénéfices que procurent le milieu urbain et la diversité du milieu rural. • Méconnaissance du milieu périurbain et rural en Outaouais. • Gatineau est un moteur économique majeur pour le développement de la région. Elle concentre divers services, infrastructures de soutien, ressources financières et un bassin important de travailleurs. • Cohabitation de divers usages sur le territoire constitue un défi. • Milieux ruraux à proximité qui regorgent de ressources spécifiques et qui offrent une qualité de vie : biodiversité, forêts feuillues, parcs naturels, territoires agricoles, activités de villégiature et de plein air, réseau hydrographique important, diversité du paysage, etc. Pour en savoir plus Agence Bassin Versant des 7. http://www.abv7.org/ Bouchard, É., L. Desrosiers et M. Herrero (2006). Portrait territorial de l’Outaouais. Direction régionale de la gestion du territoire public de l’Outaouais du ministère des Ressources naturelles et de la Faune. 80 p. Brehain, S. (2013). Territoire et environnement. Bulletin statistique régional. Édition 2013, Outaouais. Institut de la statistique du Québec, p.2-3. Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire public de l’Outaouais. http://www.crrnto.ca Ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMROT)(2014). L’organisation municipale et régionale au Québec en 2014. 21 p. 5 Elles sont considérées comme des villes car elles concentrent une population importante sur un petit territoire. Val-des-Monts (10 420 h.) est toutefois la municipalité la plus populeuse après Gatineau suivi de Cantley (9 888) dans la MRC des Collines-de-l’Outaouais. Elles ne sont toutefois pas considérées comme des villes car leur population est répartie sur un vaste territoire. Portrait économique de l’Outaouais 8 Région métropolitaine de recensement Définition et pertinence Une des particularités de la région est d’être un territoire administratif composé de cinq municipalités régionales de comté (MRC), sur lequel se superpose depuis plusieurs décennies un découpage de région métropolitaine de recensement (RMR). « Une région métropolitaine de recensement est formée d’une ou de plusieurs municipalités adjacentes situées autour d’une grande région urbaine (appelée noyau urbain). Une RMR doit avoir une population d’au moins 100 000 habitants et le noyau urbain doit compter au moins 50 000 habitants. Pour être incluses dans une RMR, les autres municipalités adjacentes doivent avoir un degré d’intégration élevé avec la région urbaine centrale, lequel est déterminé par le pourcentage des navetteurs établi d’après les données du recensement sur le lieu de travail. [...] Toutes les RMR sont subdivisées en secteurs de recensement» (Statistique Canada, 2006). Faits saillants (états des lieux et tendances) RMR Ottawa-Gatineau Région métropolitaine de recensement Ottawa-Gatineau Le Québec compte six régions métropolitaines : Montréal, Québec, Ottawa-Gatineau, Sherbrooke, Trois-Rivières et Saguenay. Suite er à la fusion de Gatineau, le 1 janvier 2002, (composée désormais des villes d’Aylmer, Hull, Gatineau, Masson-Angers et Buckingham), la RMR Ottawa-Hull est devenue la RMR Ottawa-Gatineau. En 2011, pour la RMR Ottawa-Gatineau, la superficie des terres s'élève à 6 287,03 kilomètres carrés, et la densité de population est de 196,6 personnes au kilomètre carré. RMR : des frontières mouvantes Les changements de limites causent certains problèmes de comparaison historique. Non seulement les frontières des municipalités changent très souvent, mais les régions métropolitaines en croissance englobent des municipalités de plus en plus éloignées de la ville principale. Par exemple, les modifications apportées à la délimitation des RMR entre les recensements de 2006 et 2011, inclus désormais les territoires de l’Ange-Gardien et de Denholm (ISQ 2007). Conséquemment, selon les limites des recensements de 2001 et 2006, la superficie en terre de la RMR (coté Québec) sont passées de 2044,23 kilomètres carrés à 2442, 38 kilomètres carrés. La hausse de la superficie de la région métropolitaine de Gatineau, en regard de la croissance de la population illustre le phénomène de l’étalement urbain de la deuxième moitié du 20e siècle et du début du 21e siècle. En fait, dans ces municipalités, un pourcentage important de la population travaille en milieu urbain à Gatineau ou Ottawa. Source : Série « Perspective géographique », Recensement 2011 Source : Série « Perspective géographique », Recensement de 2011 Territoire de la région métropolitaine de Gatineau, selon le recensement de 2006 RMR et urbanisation de la population Tendance canadienne : En 2011, plus de 23,1 millions de personnes, soit près de 7 Canadiens sur 10 (69,1 %) vivent dans une des 33 régions métropolitaines de recensement du Canada, ce qui représente une hausse par rapport à 2006 (68,1 %). De plus, on observe une baisse de la croissance démographique dans toutes les régions métropolitaines de recensement de l'Ontario, sauf Toronto, Ottawa-Gatineau, Kingston et Brantford. Compilation : Mathieu Charron Portrait économique de l’Outaouais 9 Au Québec : la concentration de la population québécoise dans les régions métropolitaines a fortement augmenté depuis les années 1950. En effet, en 1951, selon les frontières du recensement de l’époque, un peu moins de la moitié de la population résidait dans les régions métropolitaines. En 1999, on comptabilisait deux tiers de la population comme étant urbaine. Aujourd’hui, en 2011, c’est 80,4 % de la population du Québec qui vit dans une région métropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomération de recensement (AR), ce qui représente 6 354 799 personnes. De 2006 à 2011, la RMR d'Ottawa-Gatineau se maintient au 4e rang des RMR du Québec, avec 1 236 324 personnes (soit plus de 9,1 % par rapport à 2006 contre 7,4 % en moyenne pour les RMR). L’évolution de la population de la région métropolitaine de recensement (RMR) d'Ottawa-Gatineau (coté Québec) met de l’avant de forts taux de croissance pour certaines subdivisions de recensement : on fait référence ici à Cantley (24,8 %), l’Ange-Gardien (16,2 %), Val des Monts (9,2 %), suivi de Pontiac (8,5 %) et de Val-des-Bois (7,4 %). Puis dans une moindre mesure, on observe également l’accroissement de la population pour les subdivisions de recensement comme Mayo (4,2 %), Chelsea (4,1 %) et la Pêche (1,9 %). Toutefois, sur la même période, deux subdivisions de recensements ont vu leur population baissé : Denholm (-5,3 %) et Notre-Dame-De-La-Salette (-1,9 %). Variation de la population, de 2006 à 2011, par subdivisions de recensement, RMR Gatineau Population Nom de la subdivision de recensement (SDR) Source : Série « Perspective géographique », Recensement de 2011 2006 7926 4 348 242 124 9 539 5 238 873 549 6 703 7 477 604 774 Cantley L'ange Gardien Gatineau Val des Monts Pontiac Val des Bois Mayo Chelsea La Peche Denholm Notre-Dame-de-la-Salette 2011 9888 5 051 265 349 10 420 5 681 938 572 6 977 7 619 572 757 Variation en % 24,8 16,2 9,6 9,2 8,5 7,4 4,2 4,1 1,9 -5,3 -2,2 Source : Série « Perspective géographique », Recensement de 2011 Gouvernance La Commission de la Capitale Nationale (CCN) est la seule organisation qui œuvre sur l’ensemble du territoire de la RMR. Société d’État du gouvernement du Canada, elle a pour mandat « de concevoir des plans d’aménagement, de conservation et d’embellissement de la région de la capitale du Canada et de concourir à leur réalisation » (CCN, http://www.ccn-ncc.gc.ca/). Atouts • Forte concentration de population. • Insertion dans le réseau de métropoles mondiales. • L’avantage métropolitain tient à la capacité à mobiliser des ressources extrêmement variées. • La force d’une métropole tient à sa capacité à mobiliser des ressources à différentes échelles grâce à son insertion dans les réseaux. Faiblesses • Difficulté de comparaison due à l’élargissement constant de la RMR. • À l’exception de la CCN, il n’y a pas d’organisation qui a pour territoire d’action les limites territoriales de la RMR. La forte croissance économique de la RMR Gatineau masque la réalité des inégalités existantes, non seulement dans la RMR Gatineau et mais aussi dans les autres parties de l’Outaouais. Pour en savoir plus L. Duchesne, 2000. « Bulletin Données sociodémographiques en bref », collection les conditions de vie. Volume 5, n1. Statistique Canada, Dictionnaire du Recensement de 2006 Statistique Canada, Classification géographique type CGT 2006, et Géosuite 2006. Statistique Canada. 2012. Recensement de 2011. Série « Perspective géographique », Produit no 98-310-XWF2011004 au catalogue de Statistique Canada. Ottawa, Ontario. Produits analytiques, Recensement de 2011. Mise à jour le 24 octobre 2012. Ludovic Halbert. 2010. L'avantage métropolitain, PUF, collection « La ville en débat », 144 p. Portrait économique de l’Outaouais 10 Volet démographique Portrait économique de l’Outaouais 11 Portrait économique de l’Outaouais 12 Évolution démographique 2011 1996 Figure : Évolution de la population en Outaouais 1986 à 2011 1986 Définition et pertinence La démographie est un vecteur important de développement et est révélatrice du dynamisme d’un milieu de vie et de son évolution. Étroitement liée au marché du travail et à l’économie régionale, elle est généralement la première variable analysée lorsqu’il s’agit de planifier ou de gérer le développement d’un territoire. Faits saillants (états des lieux et tendances) L’Outaouais compte 373 905 habitants en 20116, se classant au 8e rang au Québec. La région concentre 4,7 % de la population québécoise alors que cette proportion était de 4,3 % en 1996. La croissance démographique est donc plus importante en Outaouais qu’au Québec et ce, depuis plusieurs années. Entre 2006 et 2011, la population a augmenté de 8,37 %, classant la région au 4e rang parmi les régions qui ont enregistré une croissance. Parmi celles-ci, elle est la seule à ne pas être située dans la zone d’influence de Montréal. L’attraction de la région résulte plutôt de sa proximité avec Ottawa, pôle majeur d’emplois avec la présence de la fonction publique fédérale. Entre 2011 et 2012, la population a augmenté de 1 % totalisant 377 725 habitants. Même si cette croissance reste un peu plus élevée que pour l’ensemble du Québec, la position de la région a toutefois reculé au 7e rang pour cet indicateur. Ce recul peut être associé aux pertes d’emplois majeures dans la fonction publique fédérale. Gatineau et MRC Gatineau compte 271 846 habitants en 2012 et se classe au 4e rang parmi les villes les plus populeuses au Québec. Gatineau connaît une croissance démographique importante et soutenue depuis plusieurs années. Les Collines-de-l’Outaouais est la MRC la plus populeuse de l’Outaouais avec 47 875 habitants en 2012. Elle connaît une croissance fulgurante depuis plusieurs années. Voisine de Gatineau, cette MRC attire plusieurs citoyens qui recherchent le calme de la campagne tout en travaillant en ville. Gatineau et la MRC des Collines concentrent 85 % de la population de l’Outaouais, influençant du coup les statistiques régionales. La MRC Papineau compte 22 196 habitants en 2012 et connaît une croissance démographique appréciable depuis plusieurs années. La population de la Vallée-de-la-Gatineau stagne avec 20 888 habitants en 2012, soit 365 personnes de plus qu’en 1996. Finalement, la MRC Pontiac est marquée par une décroissance importante de sa population qui est passée en 2001 sous les 15 000 habitants. Elle compte 14 390 habitants en 2012. La crise forestière importante qui a marqué l’économie régionale ses dernières années a affecté grandement les MRC Pontiac et Vallée-de-la-Gatineau. Tableau 1 : Population pour l'Outaouais et ses territoires, 1996 à 2012 Gatineau La Vallée-de-la-Gatineau Les Collines-de-l'Outaouais Papineau Pontiac Outaouais 1996 2001 220 639 20 523 34 186 20 603 15 782 311 733 231 356 19 980 36 012 20 797 14 822 322 967 2006 n 244 868 20 933 42 470 21 987 14 769 345 027 2011 2012 2011/2006 268 838 20 935 46 910 22 756 14 466 373 905 271 846 20 888 47 875 22 726 14 390 377 725 9,79 0,01 10,45 3,50 -2,05 8,37 2006/2001 2001/1996 Taux de variance % 5,52 4,86 4,55 -2,65 15,21 5,34 5,41 0,94 -0,36 -6,08 6,39 3,60 2012/2011 1,12 -0,22 2,06 -0,13 -0,53 1,02 Sources : Institut de la statistique du Québec, Direction des statistiques sociodémographiques et Statistique Canada, Division de la démographie. 6 Selon les sources utilisées, ces données peuvent varier quelque peu. Toutefois, les tendances restent habituellement les mêmes. Portrait économique de l’Outaouais 13 Perspectives démographiques L’Institut de la statistique du Québec réalise des scénarios sur les perspectives démographiques selon des hypothèses jugées les plus plausibles compte tenu des tendances récentes. Selon ces prévisions, la population de l’Outaouais augmenterait de 25 % entre 2006 et 2031, et ce dans l’ensemble des territoires de l’Outaouais. Cette augmentation n’a toutefois pas la même ampleur pour les différents territoires. Municipalités La carte suivante, qui illustre la variation de la population des municipalités de l’Outaouais entre 2006 et 2011, permet de dégager quelques constats. Un noyau de croissance se dessine au centre sud de l’Outaouais formé par Gatineau et ses municipalités voisines dont plusieurs sont dans la MRC des Collines-de-l’Outaouais. Tableau 2 : Perspectives démographiques variation 2006/2031 pour l'Outaouais et ses territoires Outaouais 25 % Gatineau 23,4 % La Vallée-de-la-Gatineau 8,1 % Les Collines-de-l'Outaouais 31,1 % Papineau 25 % Pontiac 9,6 % Source : Institut de la statistique du Québec, Perspectives démographiques des MRC, 2006-2031. Plusieurs municipalités sont en forte croissance au centre de la MRC Papineau (ex. : Ripon, St-André-Avellin, Namur, Lac-desPlages) et quelques-unes, davantage situées au sud de la région, sont en décroissance (ex. : Papineauville, Montebello, Fassett). La nouvelle autoroute 50 est sans doute un facteur qui influence ces disparités. La majorité des municipalités en croissance sur ce territoire sont également des zones de villégiatures importantes. Certaines se démarquent en attirant en permanence des résidents sur leur territoire. Dans la MRC Vallée-de-la-Gatineau, les sept municipalités en croissance sont également, pour la plupart, des zones de villégiature importantes avec des plans d’eau importants (Ex. : Cayamant, Blue Sea, Ste-Thérère-de-la-Gatineau). À l’image des réserves indiennes, Kitigan Zibi est également en forte croissance démographique. Les municipalités situées au nord et au sud de la MRC accusent toutefois une baisse de leur population. ***Les données pour les municipalités de Mansfield-et-Pontefract, Mulgrave-et-Derry, Alleyn-et-Cawood, Rapides-des-Joachims et FortCoulonge sont à utiliser avec prudence. Portrait économique de l’Outaouais 14 Dans la MRC Pontiac, les villages de Shawville, Campbell’s Bay et Fort Coulonge connaissent une croissance alors que la majorité des autres municipalités sont en déclin. Entre 2006 et 2011, 30 municipalités sont en décroissance en Outaouais alors qu’elles n’étaient que 17 à avoir connu une baisse de population entre 2001 et 2006. Les municipalités situées en périphérie de la région sont davantage affectées par ce déclin. Les facteurs de l’évolution démographique La croissance démographique de l’Outaouais est attribuable à deux facteurs. L’accroissement naturel, évalué à 1 843 (4 376 naissances moins 2 533 décès) en 2011 est le premier phénomène. L’Outaouais enregistre en moyenne 1,734 enfant par femme (indice synthétique de fécondité), ce qui est plus important Tableau 3 : Naissances, décès et accroissement naturel, Outaouais et ses que le Québec (1,681 enfant par femme) (ISQ, 2013). territoires, 2011 L’indice de l’Outaouais reste toutefois insuffisant pour Naissances Décès Accroissement naturel assurer le renouvèlement de la population puisque selon 3 315 1 751 1 564 les démographes, en dessous du seuil de 2,1, il y a Gatineau dénatalité. La Vallée-de-la-Gatineau 174 197 -23 L’accroissement naturel est toutefois marqué par de fortes Les Collines-de-l'Outaouais disparités en Outaouais. Seules Gatineau et la MRC des Papineau Collines-de-l’Outaouais ont un solde positif alors que dans Pontiac les trois autres MRC, le nombre de décès est plus important que les naissances en 2011. La population Outaouais vieillissante et une diminution du nombre de femmes en âge de procréer dans ces trois MRC sont les principaux facteurs qui expliquent ce constat. 542 203 142 4 376 216 218 151 2 533 326 -15 -9 1 843 Source : Institut de la statistique du Québec La migration est le deuxième facteur qui influence l’évolution démographique. Les migrations proviennent de l’étranger, du Canada ou encore d’autres régions du Québec. En 2011-2012, la région enregistre un léger solde (243) pour les migrations interrégionales : davantage de personnes habitant le reste du Québec ont déménagé en Outaouais que l’inverse. Ce sont les régions de Montréal et les régions voisines des Laurentides et de la Montérégie qui ont les principaux échanges démographiques avec l’Outaouais. La majorité des gens qui déménage en Outaouais proviennent de ces régions et vice-et-versa. Le solde est légèrement positif (57) pour les migrations interprovinciales : un nombre plus élevé de personnes originaires d’autres provinces canadiennes se sont installées en Outaouais que l’inverse. À l’exception de 2006-2007, ce solde est positif en Outaouais depuis 2001. Après la région de Montréal, l’Outaouais est d’ailleurs la région qui enregistre le plus haut taux d’entrants et de sortants avec d’autres provinces canadiennes. Puisqu’elle est voisine de l’Ontario, les échanges de population avec cette province sont nombreux. Les soldes interrégionaux et interprovinciaux enregistrent toutefois une diminution importante en 2011-2012 par rapport aux années précédentes témoignant de l’impact des compressions budgétaires dans la fonction publique fédérale. Le solde des migrations internationales est important (1 493) : davantage d’immigrants ont quitté leur pays pour s’installer en Outaouais alors que peu de gens ont quitté la région pour un pays étranger. Les soldes des migrations interrégionales et interprovinciales sont négatifs à Gatineau en 2011-2012. Les suppressions de postes au gouvernement fédéral ont été particulièrement difficiles pour la ville. Ainsi, le solde interprovincial négatif signifie que davantage de Gatinois ont déménagé dans une autre province et dans une autre région québécoise que l’inverse. À cet égard, l’apport de l’immigration internationale est important pour Gatineau qui enregistre un solde positif. D’ailleurs, la majorité de la population immigrante qui s’installe en Outaouais choisit Gatineau comme lieu de résidence alors que les immigrants qui s’établissent dans les MRC sont peu nombreux. À l’exception du Pontiac, les MRC enregistrent des soldes migratoires interrégionaux positifs : il y a davantage de gens qui déménagent dans ces MRC en provenance d’autres territoires du Québec que de gens qui quittent pour s’installer ailleurs. Toutefois, seules les Collines-de-l’Outaouais et dans une moindre mesure la Vallée-de-la-Gatineau arborent un solde migratoire interprovinciale favorable. Tableau 4 : Migration interrégionales, interprovinciales et internationales Outaouais, 2008-2009 à 2012-2013 1 Interrégionales Internationales Interprovinciales3 2 2 Solde Entrants Sortants Solde Immigrants Émigrants4 Solde Entrants Sortants n 2008-2009 5 603 4 166 1 437 4 376 4 124 252 1 401 161 1 240 2009-2010 5 646 4 334 1 312 4 572 4 006 566 1 477 83 1 394 2010-2011 5 274 4 258 1 017 4 438 3 947 491 1 811 105 1 706 2011-2012 4 934 4 692 243 4 692 4 635 57 1 700 207 1 493 Portrait économique de l’Outaouais 15 Tableau 5 : Migration interrégionales, interprovinciales et internationales, territoires de l’Outaouais, 2011-2012 1 Interrégionales Internationales Interprovinciales4 MRC et territoires équivalents Entrants2 Sortants2 Solde Immigrants Émigrants totaux3 Solde Entrants Sortants Solde Papineau 1 397 1 312 85 9 3 6 64 89 -25 Gatineau 7 122 7 156 -34 1 611 142 1 469 3 807 3 829 -22 Les Collines-de-l'Outaouais 2 990 2 752 239 56 52 4 522 402 120 La Vallée-de-la-Gatineau 829 827 2 10 5 5 87 80 7 Pontiac 271 320 -49 14 5 9 212 235 -23 Sources : Institut de la statistique du Québec, exploitation du Fichier d'inscription des personnes assurées (FIPA) de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) ; et Statistique Canada, Estimations démographiques (de 1996-1997 à 2000-2001 : série d'octobre 2009; de 20012002 à 2012-2013 : série de février 2014). Note : L'arrondissement des données peut amener un léger écart entre une valeur inscrite et une valeur calculée avec les données du tableau (somme, différence, pourcentage). 1. Année du 1 juillet au 30 juin. 2. Il s'agit des entrants et des sortants en provenance ou à destination de toutes les autres régions. 3. Le nombre d'émigrants totaux est la somme des émigrants et du solde des personnes temporairement à l'étranger moins le nombre d'émigrants de retour. Le nombre peut être négatif. 4. Les migrations interprovinciales sont estimées à partir des fichiers d'impôt de l'Agence du revenu du Canada, à l'exception des données provisoires qui proviennent des fichiers des Prestations fiscales canadiennes pour enfants. La comparaison des résultats provenant de ces deux sources doit être faite avec prudence. er À l’intérieur de l’Outaouais, la population de Gatineau est plus nombreuse à avoir Tableau 6 : Soldes migratoires déménagé dans une MRC en Outaouais que l’inverse en 2012-2013. Le constat est similaire les sous-régions et le reste de pour la MRC Vallée-de-la-Gatineau mais de moindres ampleurs. La MRC des Collines-de- l’Outaouais, 2012-2013 l’Outaouais exerce une attraction sur la population de l’Outaouais et dans une moindre Papineau mesure la MRC Papineau également. Soulignons finalement que la MRC Pontiac enregistre Gatineau également un léger gain. Les personnes qui proviennent de l’extérieur de l’Outaouais Collines-de-l'Outaouais choisissent souvent Gatineau comme lieux résidentiels. Or, pour la population qui habite Vallée-de-la-Gatineau déjà Gatineau, les milieux ruraux constituent un facteur attractif et certains décident d’y Pontiac déménager. • • Atouts La croissance démographique est importante en Outaouais, ce qui constitue un levier économique. • entre 135 -534 454 -68 12 Faiblesses La forte croissance démographique peut entraîner des pénuries dans certains services (ex. : santé, garderies). Les perspectives démographiques estiment que la croissance démographique se poursuivra en Outaouais pour les quinze prochaines années et ce, dans tous les territoires. Ces perspectives tardent toutefois à se réaliser pour les MRC Pontiac et Vallée-de-la-Gatineau. • Entre 2011 et 2012, la croissance démographique reste un peu plus élevée que pour l’ensemble du Québec, mais s’est atténuée reflétant le contexte économique défavorable lié aux pertes d’emplois majeurs dans la fonction publique. • L’indice synthétique de fécondité de l’Outaouais reste insuffisant pour assurer le renouvèlement de la population. • L’indice synthétique de fécondité est plus important en Outaouais qu’au Québec. • Seules Gatineau et la MRC des Collines-de-l’Outaouais ont un accroissement naturel positif alors que dans les trois autres MRC, le nombre de décès surpasse le nombre de naissances. • Les échanges migratoires entre l’Outaouais avec les autres régions québécoises, le Canada et l’étranger sont en faveur de la région. • Les soldes migratoires interrégionaux et interprovinciaux sont en diminution en 2011-2012 influencés par le contexte économique régional moins favorable que les années précédentes. • Les personnes qui proviennent de l’extérieur de la région choisissent souvent Gatineau comme lieux résidentiels. Pour la population qui habite déjà Gatineau, les milieux ruraux constituent un facteur attractif et certains décident d’y déménager. • La région est marquée par des disparités démographiques importantes. La décroissance démographique du rural peut entraîner plusieurs enjeux de dévitalisation : pauvreté, détérioration du parc de logements et des paysages, diminutions des services et commerces, frein au développement de nouvelles activités, diminution de la qualité de vie, etc. Pour en savoir plus Doucet, C. (2014). Rapport intégrateur sur la mobilité territoriale et internationale en Outaouais. Rapport réalisé par Projets Territoires pour la Conférence régionale des élus de l’Outaouais (CRÉO), le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC) et la Table jeunesse Outaouais (TJO), 108 p. + annexes Ministère des Finances et de l’Économie du Québec – MFEQ (2013). Portrait économique des régions du Québec. Direction de l’analyse économique, 101 p. Institut de la statistique du Québec (2013). Régions. Bulletin statistique régional. Outaouais. 35 p. Institut de la statistique du Québec. Volet population et démographie. Portrait économique de l’Outaouais 16 Immigration7 Définition et pertinence L’immigration internationale permet de faire face à la décroissance démographique et au vieillissement de la population. Elle contribue à remédier aux pénuries de main-d’œuvre et favorise la création de nouvelles entreprises. Facteur de développement économique, l’immigration renforce le capital économique, augmente le bassin de consommateurs et répartit le poids des finances publiques sur une plus large partie de la population. Faits saillants (état des lieux et tendances) L’Outaouais compte 23 630 immigrants8 en 20069, soit 7 % de sa population. La région se classe au 4e rang au Québec alors que la province enregistre une proportion de 11,5 % fortement influencée par la région montréalaise (MICC, 2009). En 2006, Gatineau concentre 88 % de la population immigrante, 8 % sont établies dans la MRC des Collines alors qu’entre 1,1% et 1,5% des immigrants sont répartis dans les trois autres MRC. L’Outaouais a accueilli 1 700 nouveaux immigrants internationaux pour l’année 20112012 attirant ainsi 3,1 % des immigrants qui ont choisi le Québec pour s’établir. Depuis 2001, ce chiffre est en croissance. La majorité de ces immigrants (95 %) ont choisi Gatineau comme lieu de résidence. Le territoire urbain est ainsi composé d’une diversité de communautés culturelles. Les excellentes perspectives d’emploi à Gatineau contribuent à attirer les immigrants. Certains employeurs font même face à un défi de recrutement de main-d’œuvre. Dans ce contexte, il y a eu une hausse d’ouverture des employeurs en Outaouais pour recruter la main-d’œuvre Source : Recensement de Statistique Canada, 2006 immigrante. Les nouveaux immigrants sont d’ailleurs majoritairement jeunes, scolarisés et actifs sur le marché du travail. Or, certains employeurs ont encore des réticences à engager de la main-d’œuvre de l’extérieur de la région. La promotion de la valeur ajoutée de la main-d’œuvre immigrante et la mise en place d’outils pour faciliter le recrutement et l’intégration sont donc des enjeux toujours d’actualité en Outaouais. Le nombre limité d’emplois qualifiés et de formations, le transport collectif lacunaire et la rareté de logements sont quelques-unes des raisons qui expliquent le faible établissement des immigrants en milieux ruraux. Tableau 9 : Migrations internationales, Outaouais et ses territoires, 2001 à 2013 Gatineau Vallée-de-la-Gatineau Collines-del'Outaouais Papineau Pontiac Outaouais Part de l'Outaouais au Québec 2001-02 2006-07 2008-09 2009-10 2010-11 2011-12 2012-13p 1 038 0 37 1 191 7 26 1 377 5 13 1 451 1 13 1 788 6 13 1 611 10 56 1 664 11 58 15 4 1 094 23 7 1 254 3 3 1 401 9 3 1 477 3 1 1 811 9 14 1 700 9 14 1 756 2,8 2,8 3,0 2,9 3,4 3,1 3,1 Source : Compilation ISQ, Statistique Canada, Estimations démographiques (de 1996-1997 à 2000-2001 : série d'octobre 2009; de 2001-2002 à 2012-2013 : série de février 2014). Année du 1er juillet au 30 juin. P = Prévision 7 8 9 Synthèse tirée de Doucet, 2014. Personne à qui les autorités de l’immigration ont accordé le droit de résidence permanente au Canada. Les données du recensement 2011 pour ces indicateurs ne sont pas disponibles. Portrait économique de l’Outaouais 17 Atouts • • • • • • • • • • • • Faiblesses Acteurs et outils Entente spécifique qui mise sur une approche intégrée alliant • Défis de concertation, de communication et de coordination entre l’immigration et la jeunesse. les partenaires. Nombreux acteurs publics, associatifs et privés qui soutiennent les • Difficulté de développer et de partager une vision commune. immigrants par divers outils et actions. • Ressources limitées en milieu rural. Développement de liens de confiance entre plusieurs organisations. Accueil, attraction et rétention Hausse de l’attractivité de Gatineau auprès des immigrants. • Compétition d'Ottawa qui exerce une forte attraction sur les immigrants. Bonne capacité de rétention des immigrants à Gatineau. • Disparités à l’intérieur de Gatineau. Services d’accueil, d’insertion en emploi, politique de diversité culturelle de Gatineau, etc. qui accentuent l’attraction et la rétention. • Disparités démographiques majeures entre l'urbain et le rural UQO : force importante pour attirer des étudiants étrangers. • Importantes difficultés en milieu rural : Présence d’une diversité de communautés culturelles à Gatineau. • Peu emplois qualifiés et offre de formation limitée • Transport collectif déficient ou organisé en fonction des fonctionnaires • Rareté des logements disponibles • Manque d’infrastructures, réseaux Internet, gaz naturel, etc. • Manque de services, d’activités récréatives et sociales • Manque d’ouverture aux différentes cultures dans certaines communautés. Emploi et économie Hausse de l’ouverture des employeurs pour recruter de la main-d’œuvre • Taux de chômage plus élevé chez les immigrants. immigrante (notamment avec les stages). • Réticences de certains employeurs à engager de la mainPopulation immigrante jeune, scolarisée et active sur le marché du d’œuvre de l’extérieur de la région. travail. • Difficulté d’adéquation entre les emplois disponibles et les Esprit d’initiative élevé chez les immigrants. compétences des nouveaux arrivants. • L’entrepreneuriat et les opportunités restent méconnus des immigrants. • Peu d’action pour attirer et orienter les immigrants investisseurs. • Mécanismes complexes de reconnaissance des diplômes et des compétences acquises à l’étranger affectent l’intégration en emploi des immigrants. • Rigidité des ordres professionnels pour reconnaitre les compétences acquises à l’étranger. Activités de promotion de l’Outaouais Régionalisation de l’immigration contribue à attirer des immigrants • Région méconnue associée exclusivement à Ottawa et à Gatineau. résidants à Montréal. • Peu de promotions de l’Outaouais auprès des immigrants à l’international et au Canada. • Peu de mesures pour attirer les migrants temporaires (travailleurs et étudiants). • Absence de guichet ou portail unique qui regroupe les informations pour les nouveaux arrivants. Pour en savoir plus Doucet, C. (2014). Rapport intégrateur sur la mobilité territoriale et internationale en Outaouais. Rapport réalisé par Projets Territoires pour la Conférence régionale des élus de l’Outaouais (CRÉO), le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC) et la Table jeunesse Outaouais (TJO), 108 p. + annexes. MIDI (2013). Données sur l’immigration permanente au Québec. Direction de la recherche et de l’analyse prospective, ajouter site Internet du MIDI Ville de Gatineau (2013). Profil de la population immigrante. Gatineau, ses villages urbains et milieux de vie champêtre. Service des arts, de la culture et des lettres et le Service de l’urbanisme et du développement durable, Ville de Gatineau, août 2013, 34 p. Yoka, Ghislain Régis (2010). Regard sur la population immigrante de l’Outaouais. Les personnes immigrantes et le marché du travail. Emploi- Québec, Direction du partenariat, de la planification et de l’information sur le marché du travail Région de l’Outaouais, 6 p. Portrait économique de l’Outaouais 18 Structure par âge de la population Définition et pertinence L’analyse de la population par tranche d’âge permet de dégager certaines tendances et enjeux qui influencent le développement et les perspectives d’avenir d’un territoire. Faits saillants (états des lieux et tendances) La population est plus jeune en Outaouais que dans le reste du Québec. En 2012, l’âge moyen est de 39,6 ans en Outaouais, comparativement à 41,1 ans au Québec, ce qui classe l’Outaouais au 3e rang pour son âge moins élevé. Les jeunes de moins de 20 ans sont un peu plus nombreux en Outaouais qu’au Québec. La région se démarque également, se classant au 3e rang pour sa forte proportion de personnes de 20 à 64 ans (63,8 %) et donc généralement active sur le marché du travail. Du coup, elle est la 2e région québécoise qui a la plus faible proportion de personnes âgées de 65 ans et plus (ISQ, 2013). Le rapport de dépendance démographique en Outaouais, c’est-à-dire les personnes dites « à charge » (0-19 ans et 65 ans et plus) par rapport aux personnes dites « en âge de travailler » (20-64 ans) est le 2e plus faible au Québec (MFEQ, 2013). Ces données affichent des disparités importantes : seules Gatineau et la MRC des Collines-de-l’Outaouais affichent une population plus jeune que celle du Québec alors que les trois MRC rurales affichent un âge moyen parmi les plus élevé au Québec. Ce phénomène de vieillissement de la population, soit la proportion de jeunes qui diminue pendant que celles des aînés augmentent, s’accentue d’année en année pour l’ensemble des territoires de l’Outaouais mais est plus prononcé dans les MRC rurales. Depuis quelques années déjà, la population des 65 ans et plus a en effet dépassé celle des 15 ans et moins dans les trois MRC rurales entraînant une diversité d’enjeux : une population moins présente sur le marché du travail, avec la difficulté que cela implique pour le recrutement de personnels dans les entreprises locales. Il signifie également l’augmentation de services spécifiques (ex. : services de santé). À l’inverse, le vieillissement de la population peut également engendrer des opportunités pour générer de nouvelles entreprises (loisirs, services, etc.). Tableau 7 : Proportion de la population par grand groupe d'âge, Outaouais et ses territoires, 2012p 0-19 20-64 65 et plus Âge moyen 2006 Âge moyen 2011 Papineau 18,2 58,4 23,4 46,6 50,6 Gatineau 23,1 64,8 12 37,7 38,2 Les Collines-de-l'Outaouais 25,4 63,6 10,9 38,8 40,6 La Vallée-de-la-Gatineau 18,8 60,8 20,4 44,2 48,6 Pontiac 20,8 57,9 21,2 44,4 48,3 Outaouais 22,8 63,8 13,4 38,1 39,6 Ensemble du Québec 21,4 62,4 16,2 39,8 41,1 Source: Statistique Canada, Estimations démographiques (série de février 2013), adapté par l'Institut de la statistique du Québec (ISQ, 2013). Tout comme pour l’Outaouais, l’ensemble des groupes d’âge sont en croissance dans Gatineau et la MRC des Collines-del’Outaouais. Dans la MRC Papineau, la population âgée de 25 ans et plus sont en augmentation. Toutefois, les 24 ans et moins sont en diminution, ce qui indique un exode des jeunes adultes mais également un vieillissement de la population avec une diminution du nombre de jeunes enfants. À l’exception des 65 ans et plus, les autres groupes d’âge sont en décroissance dans le Pontiac. La même situation prévaut pour la MRC Vallée-de-la-Gatineau. Pour l’ensemble des territoires, le groupe des 65 ans et plus est en forte augmentation. Tableau 8 : Variation de la population selon le groupe d'âge pour l'Outaouais et ses territoires, 2006 à 2011 Gatineau 0-14 ans 15-24 ans 25-34 ans 35-64 ans 65 ans et plus Total 3% 11 % 14 % 7% 26 % 10 % La Vallée-de-laGatineau -13 % -3 % -6 % -1 % 20 % 0% Les Collinesde-l'Outaouais 4% 11 % 4% 11 % 35 % 10 % Papineau Pontiac Outaouais -9 % -1 % 5% 2% 20 % 3% -10 % -6 % -4 % -4 % 14 % -2 % 1% 9% 11 % 6% 25 % 8% Source : Institut de la statistique du Québec, Direction des statistiques sociodémographiques et Statistique Canada, Division de la démographie; Compilation C. Doucet Couleur chaude = augmentation Couleur froide = diminution Portrait économique de l’Outaouais 19 Les milieux ruraux sont affectés par un vieillissement de la population et par un exode des jeunes de moins de 35 ans. Diverses raisons sont évoquées pour expliquer les difficultés de ces milieux à attirer et retenir les jeunes sur leur territoire : • Les jeunes quittent les régions rurales au profit des agglomérations urbaines qui disposent d’un plus grand bassin d’emplois et d’institutions postsecondaires (TJO, 2014). • L’offre limitée de services de proximité en milieu rural (transport collectif, logement, garderies, activités récréatives et sociales, Internet) est également une contrainte importante (Doucet, 2014). • Une vaste consultation menée par la Table jeunesse Outaouais (2014) auprès des jeunes de la région indique que 44 % des répondants n’étaient pas certains d’habiter en Outaouais dans 10 ans et 11 % ont répondu qu’ils auraient quitté la région. Parmi les facteurs qui peuvent expliquer ces résultats mentionnons l’offre de formation limitée dans les institutions postsecondaires pour l’ensemble de la région et le faible sentiment d’appartenance et de fierté qui anime les jeunes dans la région (TJO, 2014). Le vieillissement de la population est également engendré par un nombre important de personnes à la retraite qui s’installe en milieu rural. Ce phénomène constitue certes une force importante pour le développement des communautés. • • Atouts Les jeunes de 20 ans et moins sont importants en Outaouais tout comme les personnes âgées de 20 à 64 ans, population généralement active sur le marché du travail. Faible dépendance démographique en Outaouais, mesurer les personnes dites « à charge » (0-19 ans et 65 ans et plus) par rapport aux personnes dites « en âge de travailler » (20-64 ans). Faiblesses • Vieillissement de la population pour l’ensemble des territoires de l’Outaouais qui engendre des impacts sur le marché du travail et le secteur des services (la santé notamment). • Les trois MRC rurales sont confrontées à l’exode des jeunes. La population des 65 ans et plus a dépassé celle des 15 ans et moins. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet exode : • Peu emplois qualifiés et offre de formation limitée • Vague de retraités qui déménagent dans les MRC. Ce phénomène constitue une force importante pour le développement des communautés. • Transport collectif déficient ou organisé en fonction des fonctionnaires • Le vieillissement de la population peut engendrer des opportunités sur le territoire (développement de services, loisirs, etc.). • Manque d’infrastructures, réseaux Internet • Rareté des logements disponibles • Manque de services, d’activités récréatives et sociales. Pour en savoir plus Doucet, C. (2014). Rapport intégrateur sur la mobilité territoriale et internationale en Outaouais. Rapport réalisé par Projets Territoires pour la Conférence régionale des élus de l’Outaouais (CRÉO), le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC) et la Table jeunesse Outaouais (TJO), 108 p. + annexes Institut de la statistique du Québec (2013). Portrait actuel et évolutif des jeunes de 15 à 29 ans. Fiches régionales, numéro 17, 4 p. Institut de la statistique du Québec (2013). Régions. Bulletin statistique régional. Outaouais. 35 p. Table jeunesse de l’Outaouais (2013). L’Outaouais Ma Région Mon Opinion ! Consultation jeunesse régionale 2013, 29 p. + annexes. Portrait économique de l’Outaouais 20 Volet économique Portrait économique de l’Outaouais 21 Portrait économique de l’Outaouais 22 Produit intérieur brut (PIB) 2012 Figure : Évolution du Ratio PIB Outaouais/Québec 2007-2012 2007 Définition et pertinence Le PIB est un indicateur économique qui évalue et compare la production de biens et services sur un territoire. « Il sert à en mesurer la taille, alors que son évolution est un indicateur de la performance de cette économie » (MFEQ, 2013, p.13). Faits saillants (état des lieux et tendances) Le PIB10 de l’Outaouais est estimé à 12,3 milliards en 2012, soit 3,7 % du Québec (333 milliards). La région occupe le 7e rang pour l’importance de son PIB. Le PIB par habitant est de 33 278 $ en 2012 comparativement à 41 298 $ au Québec. Le nombre élevé de travailleurs qui occupent un emploi en Ontario explique cet écart. Leur contribution au PIB n’est pas comptabilisée en Outaouais. Entre 2007 et 2012, la croissance du PIB par habitant est toutefois plus importante en Outaouais (2,9 %) qu’au Québec (2,1 %). L’activité économique, influencée par la forte présence de l’administration publique fédérale en Outaouais, est concentrée dans le secteur des services avec 84,5 % du PIB comparativement à 72 % au Québec. À l’inverse, les industries productrices de biens produisent 15,5 % du PIB en Outaouais comparativement à 27,9 % pour le Québec. Parmi ces industries, l’Outaouais se démarque toutefois dans la foresterie et l’exploitation forestière, les activités de soutien à l’agriculture et à la foresterie et dans le secteur de la construction témoignant de l’importance de ces activités pour l’économie régionale. Entre 2007 et 2011, le PIB a augmenté à un rythme soutenu en Outaouais avec un taux de croissance annuel moyen de 4,7 % comparativement à 3,1 % au Québec, ce qui classe la région au 4e rang. L’industrie des services enregistre la plus forte croissance annuelle régionale avec 5,6 % comparativement à 3,7 % au Québec. Soulignons que les services d’hébergement et de restauration se démarquent en Outaouais avec une croissance annuelle de 9,3 %. La croissance économique de l’industrie productrice de biens est plus modérée en Outaouais avec une hausse annuelle de 0,4 % entre 2007 et 2011 comparativement à 1,7 % au Québec. Dans cette catégorie, les cultures agricoles et l’élevage ont toutefois une croissance annuelle marquée de 4,2 %. La foresterie et l’exploitation forestière ont connu une crise majeure qui a atteint son seuil en 2009. Depuis, cette industrie est en forte remontée. Les derniers chiffres de 2012 annoncent une atténuation de la croissance économique en Outaouais par rapport au Québec : 2,5 % pour l’Outaouais comparativement à 2,9 % au Québec. Les coupures dans la fonction publique fédérale affectent l’économie régionale. Atouts • Croissance économique régionale, attribuable aux secteurs des services et de la fonction publique fédérale, qui assure une certaine stabilité. • Croissance économique des services d’hébergement et de restauration. • Dans l’industrie productrice de biens, la foresterie et l’exploitation forestière, les activités de soutien à l’agriculture et à la foresterie et le secteur de la construction sont des piliers économiques importants. • Remontée majeure de l’industrie forestière depuis 2009. • Croissance économique importante des cultures agricoles et de l’élevage au cours des dernières années. Faiblesses • Dépendance de la fonction publique fédérale. Les coupures des dernières années atténuent la croissance du PIB. • Industrie productrice de biens moins représentée dans la région. • Crise forestière majeure qui a affecté l’économie régionale en 2009. 10 « Pour mesurer l’évolution de la croissance économique, il est convenu d’utiliser le concept de PIB Réel (qui exclut l’effet des prix). Toutefois, comme ce concept n’est pas accessible à l’échelle des régions administratives du Québec, l’analyse porte sur le PIB nominal qui inclut l’effet des prix » (MFE, 2013, p.13) Portrait économique de l’Outaouais 23 Tableau 10 : Produit intérieur brut (PIB) aux prix de base1 par industrie, Outaouais, 2007-2011 2007 2008 2009 Ratio région/Québec (%) Industries Ensemble des industries Productrices de biens Agriculture, foresterie, pêche et chasse Cultures agricoles et élevage Foresterie et exploitation forestière Activités de soutien à l’agriculture et à la foresterie Extraction minière et extraction de pétrole et de gaz Services publics Construction Fabrication Aliments Boissons et de produits du tabac Papier Impression et activités connexes de soutien Produits en plastique et en caoutchouc Produits minéraux non métalliques Produits métalliques Machines Produits informatiques et électroniques Meubles et de produits connexes Activités diverses de fabrication Industries productrices de services Commerce de gros Commerce de détail Transport et entreposage Industrie de l’information et industrie culturelle Finances, assurances et services immobiliers et de location à bail et gestion de sociétés et d'entreprises Services professionnels, scientifiques et techniques Services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d’assainissement Services d'enseignement Soins de santé et assistance sociale Arts, spectacles et loisirs Hébergement et services de restauration Autres services, sauf les administrations publiques 2010 2011e TCAM2 2011/2007 3,6 3,8 3,7 3,7 3,7 10 047 904 1 849 836 126 126 28 185 82 691 x 8 710 302 834 906 084 506 082 28 810 40 566 196 281 15 544 x 18 151 x 9 563 30 151 15 896 21 734 8 198 068 205 121 527 655 290 281 150 848 1 718 052 10 561 517 1 944 786 94 373 16 577 63 684 x 9 454 339 386 954 854 546 720 32 003 x 240 623 x x x x x x 16 872 x 8 616 730 192 026 565 454 298 702 145 730 1 792 984 k$ 11 161 810 1 836 126 82 071 33 885 29 856 x 15 249 324 300 964 237 450 269 34 183 x 165 606 14 752 x 16 306 13 846 x 28 612 x 22 277 9 325 684 199 921 574 413 306 221 157 487 1 875 443 11 570 363 1 928 378 98 856 28 843 50 839 19 094 x x 1 036 572 443 010 42 868 x 129 247 14 281 3 639 15 754 15 700 16 058 29 095 18 358 25 067 9 641 986 206 802 608 691 329 145 x 1 946 769 12 091 432 1 877 888 106 224 33 282 53 702 19 239 x x 956 009 439 714 34 089 x 126 956 14 070 4 021 17 757 16 266 13 365 32 835 18 947 24 657 10 213 543 226 293 626 642 350 774 x 2 037 420 % 4,7 0,4 -4,2 4,2 -10,2 ... ... ... 1,3 -3,5 4,3 ... -10,3 -2,5 ... -0,5 ... 8,7 2,2 4,5 3,2 5,6 2,5 4,4 4,8 ... 4,4 380 124 249 827 403 957 255 456 416 061 280 033 431 159 264 737 430 783 281 175 3,2 3,0 x 838 215 96 094 182 446 x x 851 895 98 402 208 601 x x 909 522 100 249 222 802 x 646 906 960 300 101 643 214 563 191 372 657 103 1 003 975 103 672 260 679 201 716 ... 4,6 1,9 9,3 ... Notes : seules les industries avec des données disponibles sont présentées. e Données estimées par l’Institut de la Statistique du Québec selon les récentes données 1. Le PIB est défini comme la valeur sans double compte des biens et services produits dans le territoire économique d’une région au cours d’une période donnée, sans égard au caractère étranger ou non de la propriété des facteurs de production. Le PIB aux prix de base correspond au PIB calculé aux prix du marché, moins les prélèvements fiscaux applicables aux produits, plus les subventions à la consommation. Les tableaux du PIB régional se réfèrent à un PIB exprimé en dollars courants. 2. Taux de croissance annuel moyen. Sources : Institut de la statistique du Québec, Direction des statistiques économiques et du développement durable; ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire; Revenu Québec; Pêches et Océans Canada; Statistique Canada. Compilation : Institut de la statistique du Québec, Direction des statistiques économiques et du développement durable. Pour en savoir plus : Institut de la statistique du Québec http://www.stat.gouv.qc.ca/ Volet comptes économiques Institut de la statistique du Québec (2013). Économie. Produit intérieur brut régional par industrie au Québec 2012. 168 p. Institut de la statistique du Québec (2013). Régions. Bulletin statistique régional. Outaouais. 35 p. Ministère des Finances et de l’Économie (2013). Portrait économique des régions du Québec. 101 p. Portrait économique de l’Outaouais 24 Dépenses en immobilisation/investissements Logement Public Privé 2011 2014 2009 2006 2002 Dépenses en immobilisation des secteurs public, privé et logement, Outaouais Définition et pertinence Les dépenses en immobilisation mesurent les investissements privés et publics pour la construction, les machines et le matériel. Sources de croissance économique importante, les investissements contribuent à évaluer l'état du marché dans l'économie et ses divers secteurs. À court terme, ils favorisent l’augmentation de la demande de biens et services. À moyen terme, ils agissent directement sur l’offre de produits et services et sur la capacité de production grâce notamment aux progrès techniques et à l’augmentation de la productivité. Faits saillants (état des lieux et tendances) En 2013, les investissements sont évalués à 2,8 milliards de dollars en Outaouais soit 4,1 % de l’ensemble du Québec (67 milliards). Les proportions occupées par les investissements dans le secteur public et celui du logement en 2013 sont plus importantes en Outaouais (38,7 % ; 38%) qu’au Québec (32,4 % ; 33%). À l’inverse, la proportion consacrée au secteur privé (excluant le logement) est moindre en Outaouais (23,2 %) qu’au Québec (34,4 %). Dans la même veine, les investissements en Outaouais sont concentrés dans les industries productrices de services (51 % en 2013) alors que la production de biens récolte 11 % des investissements, ce qui est beaucoup moins que pour l’ensemble du Québec (24 %). Ces données témoignent de l’importance de l’industrie des services et du gouvernement fédéral en Outaouais ainsi que du secteur de la construction stimulé par la croissance démographique régionale. Depuis 2011, les montants investis annuellement sont relativement stables. Les perspectives 2014 annoncent peu de fluctuations pour l’Outaouais alors que celles du Québec sont meilleures avec une croissance d’environ 2 % attribuable aux secteurs des services et des logements (ISQ, 2014). Le couperet dans l’administration fédérale affecte la croissance économique régionale. Les investissements en immobilisation du gouvernement fédéral réalisés au Québec totalisent plus de 1,3 milliard en 2012. Avec la forte présence du fédéral, plus de 33 % de ces investissements sont réalisées en Outaouais. Par ailleurs, la région récolte 3 % des investissements en immobilisation du gouvernement provincial et 4,3 % des gouvernements locaux. Tableau 11 : Dépenses en immobilisation par industrie et par secteur de l'Outaouais, 2009-2014 2009 2010 2011 2012 2013 2014 419 502 306 404 324 952 397 842 306 103 318 058 1 078 855 1 567 990 1 320 794 1 478 605 1 398 394 947 491 2 445 849 466 363 1 125 525 2 999 919 993 531 1 076 696 2 722 441 743 924 1 143 209 3 019 656 888 097 1 031 995 880 863 901 821 988 350 Variation 2013/2012 Part région (2013) -23,1 Variation 2013/2014 % 3,9 1 385 250 -5,4 -0,9 50,8 1 047 154 2 751 651 638 402 1 147 332 2 850 640 703 708 -8,4 -8,9 -28,1 9,6 3,6 10,2 38,1 100,0 23,2 1 066 095 999 600 7,9 -6,2 38,7 k$ Production de biens Production de services Logement Total Secteur privé non résidentiel Secteur public 11,1 Sources : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses en immobilisation. Institut de la statistique du Québec, Direction des statistiques économiques. 2010-2012 : dépenses réelles; 2013 : dépenses réelles provisoires; 2014 : perspectives. Portrait économique de l’Outaouais 25 L’Outaouais accuse un retard important en éducation et en Tableau 12 : Dépenses en immobilisation du secteur public par santé. Alors que 4,7 % de la population québécoise réside en type d'organisme, Outaouais, 2012 Outaouais, à peine 2,4 % des investissements en immobilisation Organismes Outaouais (k$) Ratio dans le secteur de l’éducation et 1,3 % dans le secteur de la santé Region/Québec (%) sont investies dans la région en 2012. Cette situation perdure Gouvernements 712 858 8,05 depuis plusieurs années. L’Outaouais est à l’avant-dernier rang des régions pour les investissements en immobilisation par habitant consacrées à l’éducation (104,77 $/hab.), et ce malgré la présence d’une Université. La moyenne des dépenses par habitant à l’échelle du Québec est de 244 $/hab. Pour faire face à ces inégalités, la région s’est mobilisée pour sensibiliser le gouvernement provincial avec la création de l’Alliance pour la cause de l’enseignement supérieur en Outaouais (http://www.tableeducationoutaouais.com/aceso/). Les institutions en santé ont quant à elles investi 35 millions en immobilisation dans la région, ce qui représente 1,4 % du Québec. En 2012, les investissements par habitant en santé se situent à 93 $ par habitant comparativement à 306 $ pour le Québec, ce qui classe la région au 13e rang. Fédéral Provincial Locaux Institutions Éducation Santé Entreprises publiques Fédérales Provinciales Locales Total Importance des investissements en immobilisation dans le secteur des services, du gouvernement fédéral et dans le secteur du logement. 33,23 3,08 4,33 1,84 2,35 1,43 2,95 4,89 2,90 2,43 4,98 S ources : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses en immobilisation, Institut de la statistique du Québec, Direction des statistiques économiques. Atouts • 445 914 142 968 123 977 81 702 46 422 35 280 193 790 20 086 148 820 24 884 988 350 Faiblesses • Faiblesse des investissements en immobilisation dans les industries productrices de biens et dans le secteur privé (excluant le logement). • Retard important en matière d’investissements en immobilisation dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Pour en savoir plus Institut de la statistique du Québec – ISQ, http://www.stat.gouv.qc.ca Section Économie – Investissement Institut de la statistique du Québec - ISQ (2014). Investissements privés et publics. Bulletin Flash, 4 p. Desjardins Études économiques (2014). Études régionales. Région administrative de l’Outaouais. Survol et prévisions économiques. Volume 9/Région 07, 12 p. Portrait économique de l’Outaouais 26 Emploi et main-d’œuvre 2008 2003 2000 Définition et pertinence 2013 Figure : Évolution du nombre d’emplois en Outaouais, 2000 à 2013 2008 2003 2013 Nombre d’emplois en Outaouais 2000 Les indicateurs sur l’emploi contribuent à comprendre la situation, le dynamisme des différents secteurs d’activités et l’évolution économique régionale. Faits saillants (état des lieux et tendances) Marché du travail En 2013, l’Outaouais compte 206 500 personnes actives sur le marché du travail, dont 192 500 personnes en emploi et 14 000 chômeurs. Une proportion de 82,6 % des travailleurs occupe un emploi à temps plein comparativement à 80,8 % au Québec. L’Outaouais compte 4,8 % des personnes en emploi qui résident au Québec, ce qui est plus important que son poids démographique (4,7 %). Cette différence s’explique, d’une part, par une proportion importante de personnes en âge de travailler dans la région. D’autre part, une part importante des travailleurs de l’Outaouais exerce un emploi à Ottawa. L’Outaouais affiche des indicateurs du marché travail parmi les plus favorables au Québec depuis plusieurs années. Entre 2002 et 2012, l’Outaouais se classe au 2e rang avec l’ajout de 37 300 nouveaux travailleurs et un taux de croissance annuel de 2,1 % (MFEQ, 2013, p.72). Cette croissance s’est toutefois atténuée entre 2009 et 2012. Le nombre de personnes en emploi a augmenté de 6 300 dans la région, une croissance légèrement plus faible (3,3 %) qu’au Québec (3,5 %). En 2013, la situation s’est détériorée Tableau 13 : Caractéristiques du marché du travail, population de 15 ans et plus, davantage avec une diminution de 4 000 Outaouais et ensemble du Québec, 2009-2013 emplois en Outaouais alors que le Québec Unité 2009 2010 2011 2012 2013 enregistrait une croissance de 1,2 %. Les compressions d’emplois dans la fonction publique fédérale sont à l’origine de cette piètre performance qui classe l’Outaouais en 14e position. Les pertes d’emplois auraient toutefois été plus drastiques si cela n’avait été de la bonne performance du secteur de la production de biens en Outaouais. En effet, alors que le secteur des services a accusé une perte de 5 300 emplois en 2013, 1 300 nouveaux emplois se sont ajoutés dans le secteur de la production de biens, soit une augmentation de 4,9 % comparativement à 0,3 % au Québec. Outaouais Population active k 203,1 Tableau 4 : Caractéristiques du marchék du190,2 travail, Emploi Outaouais et ensemble du Québec, 2009-2013 Emploi à temps plein k 160,9 Emploi à temps partiel k 29,3 Chômeurs k 12,9 Taux d'activité % 68,9 Taux de chômage % 6,4 Taux d'emploi % 64,5 Durée moyenne du chômage sem. 22,5 1 Ensemble du Québec Taux d'activité Taux de chômage Taux d'emploi Durée moyenne du chômage % 65,3 206,4 210,4 210,2 206,5 population de 15 ans et plus, 192,0 194,8 196,5 192,5 161,0 31,1 14,3 68,7 6,9 63,9 18,6 162,4 32,5 15,5 68,8 7,4 63,7 21,4 164,3 32,2 13,7 67,7 6,5 63,2 18,2 159,0 33,5 14,0 65,7 6,8 61,2 21,8 65,4 65,2 65,1 65,2 Entre 2009 et 2013, l’Outaouais suit une % 8,5 8,0 7,8 7,8 7,6 tendance contraire à celle du Québec : % 59,8 60,2 60,1 60,0 60,3 l’emploi dans le secteur des services sem. 19,0 20,4 23,2 22,2 24,0 augmente de 0,4 % en Outaouais comparativement à 6,3 % au Québec ; Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, 2013, l’emploi dans la production de biens adaptée par l’Institut de la statistique du Québec enregistre une croissance de 6,1 % en Outaouais alors que le Québec accuse une perte de 0,4 %. Du coup, la part des emplois dans la production de biens en Outaouais a augmenté passant de 13,7 % en 2009 à 14,4 % en 2013. La reprise des activités forestières en Outaouais influence certes ces données à la hausse. 1 Même si la région affiche une diminution de sa performance économique au cours des dernières années, le taux d’emploi reste néanmoins plus élevé en Outaouais qu’au Québec, mais se rapproche de la moyenne québécoise en classant la région au 7 e rang en 2013 alors qu’elle occupait le 3e rang en 2011. Portrait économique de l’Outaouais 27 Depuis 2008, l’indice de développement économique11 de l’Outaouais se maintient au-dessus de 100, indiquant un niveau de développement supérieur à la moyenne québécoise (MEIE, 2014). Il connaît toutefois une diminution depuis 2008. Répartition sectorielle des emplois En 2013, 85,6 % des travailleurs en Outaouais occupent un emploi dans l’industrie des services, une proportion beaucoup plus importante qu’au Québec (78,6 %). À l’inverse, l’industrie productrice de biens occupe 14,4 % des travailleurs en Outaouais comparativement à 21,4 % au Québec. Le portrait sectoriel de l’emploi en Outaouais est grandement influencé par la présence de l’administration publique fédérale qui fournit une part importante des emplois aux résidents de la région. En 2013, la proportion des emplois occupés dans le secteur tertiaire et la construction (secondaire) était plus importante en Outaouais qu’au Québec ; à l’inverse, les emplois dans les secteurs primaire et de la fabrication (secondaire) sont moins représentés en Outaouais. La région occupe le 2e rang au Québec pour l’importance de ses emplois dans le secteur tertiaire juste après la CapitaleNationale (2012). Les emplois dans le secteur des services sont toutefois concentrés dans le secteur des services publics (enseignements, santé, électricité, etc.) : plus de 4 personnes sur 10 travaillent dans ce secteur en Outaouais, soit la proportion la plus importante au Québec. Les services aux ménages (commerce de détail, hébergement, etc.) accaparent 24,1 % des emplois et 19,3 % des emplois sont dans les services moteurs (financiers, commerce de gros, services professionnels et administratifs, etc.). Source : tirée de Statistique Canada, MEIE, 2014 Source : tirée de Statistique Canada, MEIE, 2014 Source : tirée de Statistique Canada, compilation de la Direction de l’analyse économique, ministère des Finances et Le domaine de la fabrication est également moins diversifié en Outaouais de l’Économie, MFEQ 2013 qu’au Québec et se concentre principalement dans le secteur traditionnel, notamment dans les ressources naturelles (bois, papier, produits minéraux, etc.) et dans une moindre mesure dans la fabrication de produits de consommation (aliments, boissons, textiles, vêtements, produits métalliques, meubles, etc.). Il y a peu d’emplois liés à la fabrication de biens complexes (impression, pétrole et charbon, produits chimiques, machines, produits informatiques et électroniques, matériels de transport, etc.) (MFEQ, 2013, p.50). Source :du tiréeQuébec, de Statistique Canada, compilation de la Tableau 14 : Emploi par grand secteur d'activité, Outaouais et ensemble 2009-2013 Outaouais Secteur de la production de biens Secteur des services Ensemble du Québec Secteur de la production de biens Secteur des services 2009 190 200 26 100 2010 192 000 23 700 2011 194 800 28 500 2012 196 500 26 400 164 100 3 848 400 865 100 168 400 3 915 100 848 300 166 400 3 953 600 847 200 2 983 300 3 066 800 3 106 400 Direction de l’analyse économique, ministère des Finances et MFE 2013 2013 Var. 2012/2009 de l’Économie, Var. 2013/2012 192 500 27 700 3,31 1,15 -2,04 4,92 170 100 3 984 400 859 600 164 800 4 032 200 861 800 3,66 3,53 -0,64 -3,12 1,20 0,26 3 124 800 3 170 400 4,74 1,46 Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, 2013, adapté par l’Institut de la statistique du Québec. Source : tirée de Statistique Canada, compilation de la Direction de l’analyse économique, ministère des Finances et de l’Économie, MFEQ 2013 11 Cet indice repose sur quatre composantes : la démographie, le marché du travail, le revenu ainsi que la scolarité (MEIE, 2014). Portrait économique de l’Outaouais Source : tirée de Statistique Canada, compilation de la Direction de l’analyse économique, ministère des Finances et de l’Économie, MFE 2013 28 Perspectives d’emploi à court terme Selon les prévisions d’Emploi-Québec (2014), la région présente des perspectives d’emploi encourageantes pour les prochaines années puisque 34 500 emplois seront disponibles dans la région entre 2013 et 2017. Les perspectives sont similaires pour Service Canada entre 2013 et 2015 qui prévoit : Stabilisation des emplois agricoles et dans le secteur de la fabrication. Légère croissance de l’emploi dans la foresterie et l’exploitation forestière. L’industrie de la construction maintient sa croissance. Dans le secteur tertiaire, les emplois dans les services à la production seront performants en création d’emplois (commerce de gros, transport et entreposage, finance et assurances, services immobiliers, services professionnels, scientifiques et techniques, services administratifs, etc.). Les emplois dans les secteurs de l’enseignement et de la santé seront également en croissance, compensant quelque peu les pertes dans les administrations publiques (Service Canada, 2013, p.19). L’emploi dans l’administration fédérale pourrait continuer sa descente. Du moins en 2014 puisque le gouvernement fédéral annonçait en août 2014 des abolitions de postes supplémentaires. Les emplois dans l’administration provinciale enregistrent également une diminution moyenne de 1 % par année depuis 2000 en Outaouais qui compte 2 100 employés dans ce secteur, soit 1,1 % de la main-d’œuvre régionale (Service Canada, 2013, p.21). Une stabilisation des emplois est toutefois envisagée pour les prochaines années tout comme pour les 4 900 personnes occupées dans les administrations locales (municipales et régionales) (Service Canada, 2013, p.21). Gatineau et MRC12 En Outaouais, les travailleurs de 25 à 65 ans résident principalement dans Gatineau (73,5 %) et dans la MRC des Collines-del’Outaouais (13,9 %). La balance est répartie dans les MRC rurales de Papineau (5,2 %), de la Vallée-de-la-Gatineau (4,6 %) et du Pontiac (2,9 %). L’Outaouais est marquée par un clivage entre d’un côté les zones urbaines et périurbaines, et de l’autre, les zones rurales qui arborent des indicateurs du marché du travail parmi les plus défavorables au Québec. Alors que le taux de travailleurs à Gatineau et dans la MRC des Collines-de-l’Outaouais est plus important que la moyenne provinciale, les MRC rurales se classe dans les derniers rangs : le Pontiac et la Vallée-de-la-Gatineau sont la troisième et quatrième MRC au Québec ayant le taux de travailleurs le plus faible en 2012 (ISQ, 2014). Le nombre de travailleurs augmente entre 2008 et 2011 dans la MRC des Collines, dans Gatineau et dans la MRC Papineau. Il est resté stable dans la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau et a diminué dans la MRC Pontiac. Cette dernière est la 4e MRC13 au Québec qui enregistre la plus forte baisse du nombre de travailleurs entre 2011 et 2012. La situation se détériore toutefois en 2012 pour l’Outaouais. À l’exception de la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau14, les territoires de l’Outaouais sont parmi les MRC au Québec qui ont connu une contraction du marché du travail avec une diminution de l’évolution du taux de travailleurs (ISQ, 2014). Gatineau affiche la plus forte baisse du taux de travailleurs au Québec alors que le Pontiac et les Collines-de-l’Outaouais suivent de près en 3e position. En 11e position, la situation de la MRC Papineau reste stable. Entre 2011 et 2012, on observe également une baisse d’emploi dans Gatineau que l’on peut associer aux restrictions budgétaires amorcées dans la fonction publique qui a mené à des pertes d’emplois importantes. Le taux de travailleurs à Gatineau reste toutefois supérieur à celui du Québec, la ville qui se classait au 16 e rang sur 104 MRC en 2009 glisse toutefois au 27e rang en 2012 (ISQ, 2014). En 2009, le nombre d’emplois dans les MRC du Pontiac et de la Vallée-de-la-Gatineau ont accusé une diminution importante qui correspond à la crise forestière. 12 Avec les changements effectués par Statistique Canada au cours des dernières années, les taux d’activité ne sont pas disponibles pour les MRC. Pour pallier à cette lacune, « le taux de travailleurs est un indicateur qui a été élaboré par l’ISQ, à partir des statistiques fiscales des particuliers, dans le but de suivre annuellement l’évolution du marché du travail par MRC. Ainsi, le taux de travailleurs est le rapport entre le nombre de particuliers de 2564 ans ayant des revenus d’emploi ou d’entreprise comme principale source de revenus et le nombre de particuliers de 25-64 ans ayant produit une déclaration de revenus à Revenu Québec d’un territoire donné » (ISQ, 2013). 13 Inclus les territoires équivalents comme la ville de Gatineau. 14 Cette croissance peut toutefois s’expliquer par une diminution démographique des 25 à 65 ans sur le territoire. Portrait économique de l’Outaouais 29 Tableau 15 : Nombre de travailleurs de 25-64 ans, selon le sexe, MRC de l'Outaouais, 2008-2012 2008r 2009r Gatineau 110 693 111 654 La Vallée-de-la7 130 7 039 Gatineau Les Collines-de20 276 20 606 l'Outaouais Papineau 7 895 7 886 Pontiac 4 729 4 536 1. Taux de croissance annuel moyen. Var. 2012-2011 114 247 7 116 TCAM1 2012/2008 % 0,8 0 21 368 21 564 1,6 0,9 7 999 4 593 8 043 4 506 0,5 -1,2 0,6 0,9 2010r 2011r 2012p n 112 808 7 160 114 699 7 144 20 968 7 942 4 569 % -0,4 -0,4 Tableau 16 : Taux de travailleurs de 25-64 ans, selon le sexe, MRC de l'Outaouais, 2008-2012 2008 2009 2010 2011 2012p Écart 2012-2008 Écart 20122011 79,5 63,3 79,2 62,5 78,7 63,4 78,9 63,4 78,5 63,6 -1 0,3 -0,4 0,2 79,3 79,3 79,2 79,3 79 -0,3 -0,3 65,8 63,8 65 61,7 65,3 62,2 66 63,2 66 62,9 0,2 -0,9 0 -0,3 % Gatineau La Vallée-de-laGatineau Les Collines-del'Outaouais Papineau Pontiac Sources : Institut de la statistique du Québec et Revenu Québec. Compilation et traitement : Institut de la statistique du Québec. Atouts • L’Outaouais bénéficie d’indicateurs favorables sur la main-d’œuvre régionale (taux d’activité, d’emploi, chômage). Son indice de développement économique est plus élevé que l’ensemble du Québec. • L’activité économique régionale repose principalement sur le secteur tertiaire. • L’administration publique est un pilier central de l’économie de la région. Le dynamisme du marché du travail dans le secteur urbain et périurbain est grandement influencé par l’importance des emplois dans l’administration publique fédérale. • Création importante d’emplois en 2013 dans l’industrie de la production des biens qui témoigne de l’importance de poursuivre les stratégies de diversification économique. • Perspectives d’emplois encourageantes à court terme dans différents domaines. • Gatineau est un pôle d’emploi majeur pour la région et le Québec. Faiblesses • Faible diversification. • Dépendance de la fonction publique fédérale : lorsque l’économie québécoise était ralentie en 2009, l’Outaouais se démarquait avec la progression de l’emploi et des dépenses de la fonction publique fédérale depuis 2000. Avec les mesures amorcées depuis 2011 pour réduire la taille de la fonction publique, la situation est renversée : le Québec enregistre des gains en emploi alors que l’Outaouais accuse des pertes importantes. • Disparités importantes entre, d’une part les zones rurales, et les zones urbaines et périurbaines en Outaouais. Les indicateurs économiques des MRC Pontiac et Vallée-de-la-Gatineau affichent une dévitalisation importante. Ces deux territoires sont d’ailleurs identifiés comme des régions ressources au Québec, car leur économie repose sur la mise en valeur des ressources naturelles et principalement la forêt. • Dépendance de l’industrie forestière dans les milieux ruraux dont les conséquences en perte d’emplois se sont clairement manifestées à l’apogée de la crise en 2009. Pour en savoir plus Emploi Québec http://emploiquebec.gouv.qc.ca/regions/outaouais/ Desjardins Études économiques (2014). Études régionales. Région administrative de l’Outaouais. Survol et prévisions économiques. Volume 9/Région 07, 12 p. ISQ (2014). Évolution du marché du travail dans les MRC. Bulletin Flash, 12 p. Ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations (2014). Outaouais. Portrait régional. 11 p. Ministère des Finances et de l’Économie (2013). Portrait économique des régions du Québec. Direction de l’analyse économique. 101 p. Service Canada (2013). Perspectives sectorielles 2013-2015. Outaouais. 19 p. Portrait économique de l’Outaouais 30 Navettage Définition et pertinence Le navettage réfère aux gens qui résident et travaillent dans deux territoires différents. Des taux de navettage importants indiquent une dépendance entre les territoires. Cet indicateur est particulièrement important pour l’Outaouais qui est voisine de l’Ontario. Faits saillants (état des lieux et tendances) Entre Gatineau et Ottawa, les échanges sont nombreux. Pour certains résidents de Gatineau, leur espace d’appartenance inclut Ottawa (Gilbert, 2001). Même s’ils sont en diminution au cours des dernières années, on observe tout de même des flux de Gatineau vers Ottawa liés aux services commerciaux et professionnels, à la culture, au tourisme, etc. Pour certains « groupes » comme les anglophones de Gatineau, ce rapport avec Ottawa est primordial (Gilbert, 2009, p.5). La population de certains territoires, comme le Pontiac, partage également des liens identitaires forts avec la région ontarienne voisine. À l’inverse, des flux d’Ottawa vers Gatineau sont observés pour l’utilisation du territoire public et ses activités de plein air et récréatives (Bouchard et coll., 2006 ; Gilbert, 2009). Le navettage des résidents de l’Outaouais qui travaillent en Ontario sont fréquents. Une enquête réalisée à un intervalle de 5 ans et qui analyse les déplacements quotidiens contribuent à identifier les principales tendances de navettage. En 2011, 27 % des déplacements qui ont pour origine Gatineau et les municipalités voisines ont pour destination la région d’Ottawa, ce qui représente pas moins de 38 600 déplacements (Malatest & Associates, 2013)15. Cette proportion a diminué par rapport à 2005 (31 % et 43 300 déplacements). Les gens d’Ottawa qui se sont déplacés en Outaouais pour cette même période sont moins nombreux (4 %), ce qui représente tout de même 16 300 déplacements. Ces proportions ont eu peu de variation au fil des ans. Tableau 17 : Proportion des déplacements interprovinciaux pour la période de fortes affluences AM pour 2011, 2005 et 1995 2011 2005 1995 Nbre de déplacements interprovinciaux Total des déplacements Taux de déplacement interprovinciaux Nbre de déplacements interprovinciaux Total des déplacements Taux de déplacement interprovinciaux Nbre de déplacements interprovinciaux Total des déplacements Taux de déplacement interprovinciaux Départ de l’Outaouais vers Ottawa 38 600 144 900 27% 43 200 139 500 31% 36 600 124 000 30% Départ d’Ottawa vers l’Outaouais 16 300 437 900 4% 17 200 435 200 4% 14 600 377 700 4% Source : Malatest & Associates, 2013 Ces données reflètent celles des études précédentes qui s’appuient sur les recensements. En 1981, les migrations de travail dans l’Outaouais s’établissaient à 31 685 (Beaucage, 1992). Les estimations de 1990 présentées dans le rapport Beaudry (1992) font état de 41 500 résidents d’Aylmer-Hull-Gatineau qui travaillent du côté d’Ottawa. Le nombre de travailleurs qui font la navette de la partie québécoise de la région métropolitaine d’Ottawa-Gatineau vers la rive ontarienne était de 51 585 personnes en 2001 (Doucet, 2007). Au cours de ces années, le nombre de navetteurs a augmenté. Puisque la population active en emploi a augmenté, la proportion de navetteurs sur la population active en emploi a toutefois diminué: 41,1 % en 1981 ; 37,7 % en 2001 ; 35 % en 2006. En 2006, le secteur de l’administration publique emploie 42,8 % des résidents de l’Outaouais qui traversent la rivière pour travailler, suivi de la santé et services sociaux (6,6 %), de l’enseignement (6,4 %) et des services professionnels, scientifiques et techniques (5,3 %). Les personnes en provenance d’Ottawa qui travaillent en Outaouais (majoritairement à Gatineau) se retrouvent dans les trois principaux secteurs d’activités suivants : administrations publiques (70,0 %), services professionnels, scientifiques et techniques (7,0 %) et arts, spectacles et loisirs (3,7 %). Tableau 18 : Évolution du navettage des travailleurs de la région métropolitaine de Gatineau, 1981, 2001 et 2006 RMR Gatineau 19811 20012 20063 Résidents qui travaillent en Ontario Population active occupée de 15 ans et plus Proportion de la main-d'œuvre qui travaille en Ontario 31 685 77 195 41,0 % 51 585 136 965 37,7 % 53 600 161 880 33,1 % Sources : 1 : Beaucage, 1992; 2 : Doucet 2007; 3 : Bensouda et al., 2011 15 Les données sont colligées pour la forte période de pointe en avant-midi. L’échantillonnage représente 5 % des déplacements effectués dans la région de la RMR Gatineau-Ottawa. Dans l’étude, les données pour la forte affluence en après-midi sont également présentées. Dans cette fiche synthèse, seule les données AM qui sont représentatives des déplacements sont présentées pour alléger le contenu (Malatest & Associates, 2013). Portrait économique de l’Outaouais 31 Sur les 160 070 travailleurs de l’Outaouais, plus de la moitié (50,1 % ou 80 205 travailleurs) travaillent à Gatineau et plus du tiers (34,4 % ou 55 020 travailleurs) travaillent du côté d’Ottawa en 2006. Les résidents en emploi à Gatineau travaillent en majorité (58,4 %) dans leur ville et 39,1 % (46 595 travailleurs) traversent la frontière. Outre Gatineau et Ottawa, la Vallée-de-la-Gatineau est le troisième territoire qui attire davantage de travailleurs de l’Outaouais (3,8 % ou 6 070 travailleurs). Cette MRC qui abrite la 2e ville en importance, Maniwaki, se démarque avec une forte proportion de ses résidents qui travaillent sur son territoire (81,2 %). La MRC Papineau suit de près (3,6 % ou 5 830 travailleurs) ; 63,1 % de ses résidents sur son territoire. Les personnes qui occupent un emploi à l’extérieur de cette MRC privilégient d’abord Gatineau (20,3 %) suivie par la ville d’Ottawa (6,6 %). Alors que les Collines-del’Outaouais est la MRC la plus populeuse après Gatineau, les emplois sur son territoire sont peu nombreux (3,4 % ou 5 510 travailleurs). À peine, 21,4 % des résidents de cette MRC travaillent sur leur territoire de résidence. D’ailleurs, plus de 25 % de ses résidents travaillent à Gatineau et tout autant à Ottawa. Le Pontiac attire 2,4 % des travailleurs de l’Outaouais (3 645 travailleurs). En fait, 67,2 % des travailleurs qui habitent cette MRC y ont leur lieu de travail également. Cette MRC partage aussi des liens étroits avec la région voisine de l’Ontario qui attire plus de 25 % de ses travailleurs. La ville de Renfrew, située en Ontario, est la principale destination extérieure de travail des résidents du Pontiac (820 personnes). Sur les 66 510 résidents du Québec qui travaillent dans une autre province, 85,5 % résident en Outaouais. • Atouts Le navettage vers l’Ontario permet aux résidents de l’Outaouais d’avoir accès à des emplois avantageux • Depuis 1981, l’Outaouais a réduit sa dépendance face à Ottawa en matière d’emploi ; la proportion de navetteurs sur la population active en emploi a diminué. • Les MRC rurales tirent la majeure partie de leur emploi de l’activité économique locale. La Vallée-de-la-Gatineau se démarque et dans une moindre mesure Papineau et Pontiac • Faiblesses L’Outaouais, mais particulièrement les résidents de Gatineau et des Collines-de-l’Outaouais dépendent en grande partie d’Ottawa pour l’emploi. Pour en savoir plus Bensouda, R., C. Doucet, A. Bejaoui, E. Najem et M. Robitaille (dir.) (2011). Portrait économique de l’Outaouais. CRDC, ARUC-ISDC, Séries recherches, n.44, septembre 2011, 127p. Malatest & Associates (2013). 2011 NCR Household Origin-Destination Survey. Summary of Results . 150 p. Portrait économique de l’Outaouais 32 Science, technologie et innovation 2002 2008 2005 Figure : Évolution du Ratio Outaouais/Québec : personnes de 25 à 64 ans qui occupent un emploi en science et technologie de 2002 à 2012 Définition et pertinence 2008 2005 technologiques sont :reconnues générer l’innovation et enduscience développement Ratio Outaouais/Québec personnes depour 25 à 64 ans quide occupent un emploi et technologieéconomique. 2012 2012 2002activités scientifiques et Les Les activités de diffusion d’informations scientifiques, les brevets d’invention, les emplois en science et technologie et l’accès Internet sont des indicateurs qui contribuent à évaluer cet apport. Faits saillants (état des lieux et tendances) L’Outaouais compte 73 publications scientifiques en sciences naturelles et génie en 2013, ce qui correspond à 0,7 % du Québec et classe la région au 9e rang. Cette piètre performance reflète les lacunes dans les programmes à l’UQO dans les disciplines des sciences naturelles et génie ainsi que la quasi-absence de centres de recherche dans la région. Cette situation contraste avec la présence d’une quarantaine de centres de recherche et développement nationaux et internationaux du côté d’Ottawa. Le nombre de publications dans ces disciplines est en progression en Outaouais avec une augmentation de 43 % depuis 2008 comparativement à 5,8 % au Québec. Plus de 67 % des publications régionales sont dans les disciplines de génie, de biologie et de physique alors qu’au Québec, les disciplines dominantes sont la médecine clinique, la recherche biomédicale et le génie. En 2012, 93 brevets d’invention ont été émis en Outaouais par l’office américain des brevets (USPTO : l’United States Patent and Trademark Office), ce qui représente 7,6 % des brevets québécois. L’Outaouais se distingue en cinquième position au Québec en ce qui a trait à cet indicateur. Néanmoins, parmi ces brevets, seulement 5 ont été octroyés en Outaouais à des titulaires qui se chargent de la commercialisation, représentant 0,7 % du Québec. Cet écart indique que la majorité des inventions brevetées par les résidents de l’Outaouais appartiennent à l’organisation pour laquelle ils travaillent et qui est souvent située à Ottawa (entreprises, institutions d’enseignement supérieur, secteur hospitalier, organismes du gouvernement fédéral). La part des emplois occupée par des titulaires d’un grade universitaire chez les 25 à 64 ans qui occupent un emploi est similaire en Outaouais (27,4 %) qu’au Québec (28,4 %), classant la région au 4e rang. De 2002 à 2012, la part des emplois détenue par des titulaires d’un grade universitaire s’est accrue de 7,2 % en Outaouais soit le 3e rang en termes de croissance (ISQ, 2013). En 2012, l’Outaouais occupe le 3e rang avec 44,1 % des travailleurs de 25 à 64 ans qui occupe un emploi en science et technologie comparativement à 40 % au Québec. En Outaouais, 58,7 % de ces emplois sont occupés par des femmes. Entre 2002 et 2012, la croissance des travailleurs occupant un emploi en science et technologie a été importante en Outaouais avec une croissance annuelle moyenne de 4,1 % occupant le 3e rang au Québec. La proportion de ménages branchés à Internet en Outaouais (80,3 %) est similaire au Québec (81,6%). La majorité de ces ménages ont une connexion à haute vitesse en Outaouais (95,3 %) tout comme au Québec (94,4 %). L’Outaouais est toutefois la troisième région au Québec qui accuse des disparités importantes entre ses territoires. Un écart de 26,2 % sépare le taux de branchement de Gatineau (84,1 %) et de la Vallée-de-la-Gatineau (57,9 %). Cette dernière, la seule à ne pas être contigu à Gatineau, est d’ailleurs la MRC avec le plus faible taux de branchement au Québec16. Pontiac suit de près en étant au 3e rang des MRC avec un faible taux de branchement et la MRC Papineau au 8e rang. Un projet-pilote dans la Vallée-dela-Gatineau est en cours pour développer l’accès Internet à haute vitesse, le développement des technologies numériques étant identifié comme un enjeu majeur pour le développement du territoire (St-Pierre, 2014). Tableau 19 : Publications scientifiques en sciences naturelles et génie selon la discipline, Outaouais et ensemble du Québec, 2008-2012 Disciplines Biologie Chimie Génie Mathématique Médecine clinique Physique Recherche biomédicale Sciences de la terre et de l'espace 1. 16 Unité n % % % % % % % % Outaouais 2008 51 15,7 2,0 27,5 5,9 21,6 15,7 2,0 9,8 Outaouais 20121 73 20,5 – 31,5 2,7 11,0 15,1 6,8 12,3 Québec 2012 10 851 8,2 6,4 14,3 2,9 36,1 8,1 16,5 7,5 Sources : Thomson Reuters©, Science Citation Index ExpandedTM et Observatoire des sciences et des technologies. Compilation : Observatoire des sciences et des technologies et Institut de la statistique du Québec. Données en partie incomplètes ; les nombres de publications scientifiques en 2012 devraient être révisés à la hausse (d'environ 10%) lors de la publication des chiffres pour l'année 2013. Dans la région du Nord-du-Québec, seule la MRC de la Jamésie est prise en compte. Portrait économique de l’Outaouais 33 Tableau 20 : Personnes de 25 à 64 ans qui occupent un emploi en science et technologie, Outaouais et Québec, 2002-2012 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2012 Part de l'emploi des 25-64 ans (%) Nombre Outaouais Ensemble du Québec Ratio Outaouais/Québec 2002 49,1 1000,2 50,9 1011,2 50,6 1030,4 55,7 1087,1 60,7 1145,4 63,5 1181,5 68,3 1182,6 70,4 1236,4 71,5 1291,4 71,4 1306,2 73,2 1327,4 4,9 5,0 4,9 5,1 5,3 5,4 5,8 5,7 5,5 5,5 5,5 36,6 33,6 44,1 40 Source : Statistique Canada, compilation spéciale adaptée par l'Institut de la statistique du Québec Tableau 21 : Proportion des ménages branchés à Internet (toutes vitesses confondues), MRC et territoires équivalents en Outaouais, 2012 Outaouais Gatineau Les Collines-de-l’Outaouais Papineau Pontiac La Vallée-de-la-Gatineau Ensemble du Québec Atouts • Le nombre de publications en sciences naturelles et génie (majoritairement dans les disciplines de génie, de biologie et de physique) est en plus forte progression en Outaouais qu’au Québec. • Importance du nombre de brevets d’invention émis en Outaouais par l’office américain des brevets. • Importance et croissance des emplois occupés par des titulaires d’un grade universitaire. • 80,3 % 84,1 % 79,8 % 67,3 % 64,9 % 57,9 % 81,6 % Faiblesses • L’Outaouais se classe parmi les régions produisant le moins de publications scientifiques en sciences naturelles et génie au Québec ce qui s’explique en partie par les lacunes dans les disciplines des sciences naturelles et génie à l’UQO et la quasiabsence de centres de recherche dans la région. • La majorité des brevets sont commercialisée à l’extérieur de la région (Ottawa notamment) dans les organisations pour lesquelles les inventeurs occupent un emploi. Importance et croissance des travailleurs qui occupent un emploi en science et technologie. • Disparités importantes entre le taux de branchement à Internet à Gatineau et les autres territoires. • Plus de la moitié des emplois en science et technologie occupés par des femmes. • Les MRC rurales sont parmi celles qui ont le plus faible taux de branchement au Québec. • 8 ménages sur 10 sont branchés à Internet en Outaouais. Pour en savoir plus Institut de la statistique du Québec (2013). Les brevets d’invention. Science, technologie et innovation en bref. Mars 2013, 4 p. Institut de la statistique du Québec (2013). Compendium d’indicateurs de l’activité scientifique et technologique au Québec, Science, technologie et innovation, 322 p. Portrait économique de l’Outaouais 34 Entreprises et établissements Définition et pertinence Les entreprises sont au cœur des activités économiques des territoires. En Outaouais, une part importante des travailleurs occupe un emploi en Ontario. Les données liées à la main-d’œuvre ne reflètent donc pas le dynamisme des entreprises sur le territoire. Pour remédier à cette lacune, les acteurs de l’Outaouais ont développé la Liste des industries et commerces de l’Outaouais (LIC Outaouais) qui fournit une vision plus précise de la répartition des entreprises et des emplois sur le territoire. La base de données est toutefois en révision actuellement. Faits saillants (état des lieux et tendances) En 2012, l’Outaouais compte 7 299 établissements17, soit 3,1 % du Québec occupant le 12e rang. À l’image du Québec, le secteur tertiaire domine en Outaouais avec 77,5 % des entreprises dans ce secteur (6e rang au Québec). La proportion occupée par le secteur de la construction est beaucoup plus importante en Outaouais qui occupe le 3e rang, ce qui s’explique notamment avec l’importance de la croissance démographique. Les proportions des entreprises dans le secteur de la fabrication et dans le secteur primaire sont moins imposantes en Outaouais qu’au Québec. L’Outaouais occupe l’avant-dernier rang juste avant le Nord-du-Québec en ce qui a trait à l’importance des entreprises dans le secteur de la fabrication et le 14e rang pour le secteur primaire. Source : Statistique Canada, compilation Direction de l’analyse économique, ministère des Finances et de l’Économie (MFEQ, 2013, p.38) En Outaouais, 50,6 % des établissements sont des micros-entreprises et comptent de 1 à 4 employés, ce qui est un peu moins qu’au Québec. Les entreprises comptant de 5 à 49 employés sont un peu plus importantes en Outaouais avec 44,9 %. Le reste (4,5 %) est composé d’entreprises de 50 employés et plus. Tout comme au Québec, l’Outaouais compte majoritairement des PME sur son territoire, une catégorie d’entreprise reconnue pour favoriser le développement et stimuler l’entrepreneuriat. Au Québec, ce sont en effet les PME qui génèrent le plus grand nombre d’emplois ces dernières années. Tableau 22 : Établissements par taille (nombre d’employés), 2012 1à4 Part en région 5 à 49 50 à 199 200 et + 1à4 5 à 49 En % du total Outaouais Québec 50,6 51,3 44,9 43,6 3,8 4,3 Part au Québec 50 à 199 200 et + En % 0,7 0,9 3,1 100 3,2 100 2,7 100 2,6 100 Source : Statistique Canada, Direction de l’analyse économique, ministère des Finances et de l’Économie, (MFEQ, 2013, p.41). Le MFEQ (2013) a développé un indice de diversité industrielle pour les régions 18 qui tient compte de plusieurs facteurs, dont la dotation en ressources naturelles, la situation géographique, la densité de la population et la taille de l’économie. Ainsi, l’Outaouais se retrouve en 6e position en 2012 et au 1er rang des régions pour l’augmentation de son indice depuis 2007 où elle occupait alors le 10e rang. L’accentuation de cette diversité permet une meilleure résistance aux chocs économiques (MFEQ, 2013, p.33). Un indice de spécialisation a également été calculé pour caractériser le tissu industriel des Tableau 23 : Indice de spécialisation MRC québécoises entre 2009 et 2011 (Julien et al., 2013).19 Un indice plus élevé que 1 signale moyenne des années 2009 à 2011 Papineau 0,85 l’existence d’une spécialisation industrielle dans la MRC, tandis qu’un indice inférieur à 1 signifie Gatineau 0,70 une plus grande diversité. En Outaouais, les MRC Pontiac (1,12), Vallée-de-la-Gatineau (0,93) Collines-de-l’Outaouais 0,76 et dans une moindre mesure Papineau (0,85) ont un indice de spécialisation moyenne plus La Vallée-de-la-Gatineau 0,93 élevé alors que Gatineau (0,70) et les Collines de l’Outaouais (0,76) sont davantage diversifiées. Pontiac 1,12 Source : Julien et al., 2013 17 L’établissement correspond généralement à un emplacement physique unique, où des affaires sont menées, des services sont fournis ou des activités industrielles se déroulent (p. ex., une usine, un moulin, un magasin, un hôtel, un cinéma, une mine, une ferme, une aérogare, un bureau des ventes, un entrepôt ou un bureau administratif central) (Statistique Canada, 2012, http://www.statcan.gc.ca). 18 « L’indice de diversité industrielle retenu, l’indice de Hachman, mesure la similarité entre la structure industrielle des régions administratives et celle du Québec (fortement diversifiée). À l’inverse, un indice qui se rapproche de 0 signifie que la structure de la région diffère de celle du Québec (MFEQ, 2013, p.33). 19 L’indice indique si un secteur prend une place prépondérante dans l’ensemble de l’économie de la MRC par rapport au poids de ce secteur dans l’ensemble de l’économie du Québec (Julien et al., 2013). Portrait économique de l’Outaouais 35 Les établissements manufacturiers génèrent 4 542 emplois en 2011 dont 3 468 à la production. La proportion de ces emplois au Québec est de 1,1 % en 2011, comparativement à 1,2 % en 2004. Les secteurs de fabrication qui génèrent davantage d’emplois en Outaouais sont le papier (999 emplois), les produits en bois (894 emplois), les produits minéraux non métalliques (715 emplois) ; les meubles et produits connexes (325 emplois) et les aliments (288 emplois). Les entreprises dans le secteur de la fabrication sont donc fortement concentrées dans l’industrie du bois. Mentionnons également le secteur des aliments qui procure une valeur ajoutée non négligeable. Une proportion de 57 % des biens fabriqués sont destinés au Canada, principalement au Québec (39 %) et en Ontario (13 %), alors que 43 % sont exportés vers d’autres pays. Finalement soulignons que plusieurs entreprises gatinoises sont confrontées à des défis engendrés par la rareté de main-d’œuvre dans les entreprises (Chambre de commerce de Gatineau, 2009 ; Doucet, 2014). Certains secteurs en milieu rural (ex. : éducation, santé) font également face à ces enjeux. Tableau 24 : Statistiques principales du secteur de la fabrication, pour l'activité totale, et sous-secteur du SCIAN, Outaouais, 2011 Emploi total Total Outaouais 4 542 Aliments 288 Boissons et produits du tabac x Usines de textiles x Usines de produits textiles x Vêtements F Produits en cuir et produits analogues x Produits en bois 894 Papier 999 Impression et act. connexes de soutien 144 Produits du pétrole et du charbon x Produits chimiques x Produits en caoutchouc et en plastique 51 Produits minéraux non métalliques 715 Première transformation des métaux x Produits métalliques 160 Machines F Produits informatiques et électroniques 256 Matériel, appareils et comp. électriques x Matériel de transport F Meubles et produits connexes 325 Activités diverses de fabrication 157 F = Donnée peu fiable X =Donnée confidentielle k$ Salaires et traitements Revenus totaux 190 392 1 121 748 11 326 67 317 x x x x x x F 1 462 x x 36 813 217 678 54 815 410 658 6 808 23 723 x x x x 2 353 13 480 7 872 62 965 x x 7 280 29 901 F 4 013 18 992 43 294 x x F 8 455 9 422 36 038 6 185 23 299 Dépenses totales 1 099 578 59 960 x x x 1 517 x 230 023 413 206 20 799 x x 10 139 57 272 x 27 351 3 941 37 595 x 7 723 34 212 21 444 Source : Statistique Canada, Enquête annuelle sur les manufactures et l'exploitation forestière, 2006. Compilation : Institut de la statistique du Québec, Service des statistiques sectorielles et du développement durable. Atouts Faiblesses • Nombre important d’entreprises dans le secteur de la construction dynamisées par la croissance démographique. • Peu d’entreprises et d’établissements comparativement à la moyenne québécoise. en Outaouais • Importance de l’industrie du bois et des secteurs connexes. • • Plusieurs PME qui favorisent le développement et stimulent l’entrepreneuriat. Proportion moins importante d’entreprises dans les secteurs primaires et dans la fabrication. • Indice de diversité industrielle en forte croissance depuis 2007. Pour en savoir plus Base de données LIC Outaouais qui sera mise à jour en 2015 Institut de la statistique du Québec http://www.stat.gouv.qc.ca/ volet manufacturier Julien, Pierre-André, Frédéric Laurin, Josée St-Pierre et Martin Morin (2013). Les déterminants de l’entrepreneuriat dans les municipalités régionales de comté du Québec. Une analyse des variables explicatives. Institut de la statistique du Québec, 78 p. Ministère des Finances et de l’Économie – MFEQ (2013). Portrait économique des régions du Québec. Direction de l’analyse économique, 101 p. Portrait économique de l’Outaouais 36 Entrepreneuriat Définition et pertinence L’entrepreneuriat est étroitement associé à la capacité du milieu à se prendre en main. Il constitue une source de développement économique et social majeure. Les entreprises créent des emplois, génèrent de l’innovation, élargissent l’assiette fiscale, tout en étant un facteur identitaire important pour la population et son territoire. L’OCDE a déterminé 57 indices permettant d’évaluer avec plus de précision le dynamisme entrepreneurial d’un pays ou d’une région (Ahmad et Hoffmann, 2007). L’entrepreneuriat reste néanmoins un phénomène difficile à évaluer, car l’accessibilité et la mise à jour de ces données sont complexes. Les études utilisent donc différents indicateurs selon les sources de données disponibles, ce qui peut engendrer des variantes importantes dans les analyses. Faits saillants (état des lieux et tendances) Source : Registre des entreprises du Québec dans Julien et al., 2013 Une étude récente a estimé le taux d’immatriculation des entreprises dans six divisions d’industries 20 pour les différents territoires du Québec (Julien et al., 2013). En Outaouais, 10,92 personnes sur milles ont immatriculé une entreprise auprès du registraire des entreprises dans ces six industries entre 2001 et 2010. Cette création d’entreprises est plus faible qu’au Québec (13,95), l’Outaouais occupant le 9e rang. Une vaste étude menée au Québec entre 2004 et 2007 afin de mesurer l’entrepreneuriat démontre également des taux inférieurs en Outaouais par rapport à la moyenne québécoise, et ce dans l’ensemble du processus entrepreneurial (Riverin et al., 2010). La région occupe le 7e rang pour les intentions de créer une entreprise, le 9 e rang en matière de prédémarrage, le 8e rang pour les démarrages d’entreprises, le 10e rang en ce qui a trait au taux d’entrepreneurs établis et le 12 e rang pour le taux de fermeture d’entreprise. Selon les intervenants économiques de l’Outaouais, soutenir la croissance des entreprises déjà établie représente toutefois un défi beaucoup plus difficile à relever que le démarrage. Or, c’est dans cette phase de croissance que les entreprises contribuent le plus au développement économique d’une communauté. Les parents de l’Outaouais sont plus nombreux à souhaiter que leurs enfants décrochent un poste de responsabilité au gouvernement (24,7 %) comparativement au Québec (12,5 %) (Riverin et al., 2010). Les jeunes de 18 à 35 ans se démarquent toutefois : 2,7 % possèdent une entreprise établie depuis plus de 42 mois en Outaouais, comparativement à 2,3 % des jeunes du Québec. L’étape de démarrage est toutefois plus difficile pour eux comparativement au Québec. Les immigrants sont également plus nombreux à démarrer ou posséder une entreprise en Outaouais qu’au Québec. L’Outaouais est la région où le taux de bilinguisme est le plus important au Québec, ce qui contribue à faciliter le développement des affaires à l’extérieur de la région et particulièrement avec la province voisine, l’Ontario. Une portion importante de la population estime avoir les capacités et compétences pour se lancer en affaires et perçoive des occasions d’affaires dans le milieu (Riverin et al., 2010). De nombreuses organisations soutiennent l’entrepreneuriat dans la région : Chambres de commerce, CLD, SADC, CJE, CDROL, Export Outaouais, Table d’action en entrepreneuriat, etc. Gatineau et MRC Pour la période 2006-2010, le taux annuel moyen d’immatriculation d’entreprises par 1000 habitants âgés de 20 à 64 ans dans six industries1 est plus élevé dans la MRC des Collines-de-l’Outaouais (3,96). Stimulée pas sa croissance démographique élevée, cette MRC occupe le 39e rang au Québec sur 97 MRC. Le nombre d’entreprises reste toutefois peu élevé dans cette MRC où la population travaille majoritairement à Gatineau et Ottawa. En 2006, elle se classait d’ailleurs au dernier rang au Québec pour la part des emplois attribuables aux PME sur son territoire (Julien et al., 2013). 20 Julien et ses collègues utilisent une petite partie des entreprises soit celles qui exercent des activités dans le manufacturier, le transport et l’entreposage, les communications, le commerce de gros, les finances et assurances et les services aux entreprises. Portrait économique de l’Outaouais 37 La MRC Papineau occupe le 2e rang en Outaouais pour la création d’entreprises par 1 000 habitants entre 2006 et 2010 (3,82). Le taux annuel moyen d’immatriculation d’entreprises de Gatineau pour les six industries est évalué à 3,58 par 1 000 habitants. À l’image de la population, la majorité des entreprises est concentrée à Gatineau. Finalement, les MRC de la Vallée-de-la-Gatineau (2,71) et Pontiac (2,06) ont un taux d’immatriculation peu élevé. Cette dernière se retrouve d’ailleurs à la queue du peloton au Québec en occupant le 91e rang sur 97 MRC. Tableau 25 : Taux annuel moyen d’immatriculation d’entreprises par 1000 habitants âgés de 20 à 64 ans (pour 6 industries), MRC de l’Outaouais, 2006-2010 n/1 000 hab. Papineau 3,82 Gatineau 3,58 Collines-de-l’Outaouais 3,96 Sur la base d’autres critères d’évaluation, Gatineau se classe au 87e rang au palmarès La Vallée-de-la-Gatineau 2,71 21 des villes canadiennes les plus dynamiques en matière d’entrepreneuriat en 2013 Pontiac 2,08 (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, 2013). Il s’agit d’une remontée Julien et al., 2013 importante par rapport à 2012 où elle occupait le 100e rang. Basé sur 14 indicateurs, l’indice se décline en trois principales composantes : la présence, les perspectives et la politique. Gatineau se démarque pour les indicateurs sur l’importance et la croissance de l’entrepreneuriat et la diversité industrielle (présence) occupant le 33 e rang au Canada. Les indicateurs associés à l’optimiste et aux plans de croissance (perspectives) placent la ville au 72 e rang. Les indicateurs associés aux mesures prises par les administrations municipales en matière d’imposition et de règlementation des entreprises (politiques) sont toutefois moins performants positionnant la ville au 93e rang canadien. Les pertes d’emplois dans la fonction publique sont sans doute l’un des facteurs qui a stimulé l’entrepreneuriat. Le taux de création d’entreprises est souvent plus élevé en période de crise. En revanche, lorsque l’économie va bien, le nombre de travailleurs autonomes diminue. Sur la base d’autres indicateurs mesurés en 2010, l’étude de la Fondation de l’entrepreneurship avait toutefois révélé un dynamisme entrepreneurial plus faible que la moyenne québécoise, et ce, à toutes les étapes du processus entrepreneurial. À Gatineau, l’entrepreneuriat est majoritairement masculin : 12,9 % des Gatinois sont propriétaires d’une entreprise, contre 5,0 % des Gatinoises. Tout comme en Outaouais, on observe à Gatineau une croissance de l’entrepreneuriat chez les jeunes de 18 à 34 ans et un fort dynamisme entrepreneurial chez les immigrants. Tableau 26 : Proportion de la population impliquée aux différentes étapes du processus entrepreneurial à Gatineau et dans l’ensemble du Québec (2010) Gatineau Total Québec Intention 6,1 % 7,8% Démarche 3,6 % 4,6 % Propriétaire 8,8 % 9,4 % Fermeture 9,3 % 5,9 % Source : Fondation de l’entrepreneurship, 2010 Les entrepreneurs gatinois retirent de meilleurs revenus de leurs entreprises qu’au Québec. « L’entrepreneuriat permet donc de bien gagner sa vie à Gatineau » (Fondation de l’entrepreneurship, 2010). Toutefois, l’accès à du financement est le principal obstacle pour créer son entreprise et la principale cause de fermeture. L’aide gouvernementale pour appuyer les entreprises reste également méconnue. Même si les entrepreneurs sont peu connus de la population gatinoise, celle-ci estime grandement ce métier (94,9 % comparativement à 79,0 % au Québec) qui est considéré comme un choix de carrière désirable par la population. Atouts • Dynamisme entrepreneurial important chez les jeunes et les immigrants de l’Outaouais. • Taux de bilinguisme le plus important au Québec. • Population gatinoise qui a une perception positive des entrepreneurs et de l’entrepreneuriat. • Nombreuses organisations qui soutiennent l’entrepreneuriat. • La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante classe Gatineau parmi les villes canadiennes les plus dynamiques en matière d’entrepreneuriat en 2013. Ce dynamisme est en croissance. Faiblesses • Accessibilité et mise à jour des données complexes pour évaluer l’entrepreneuriat. • Une plus faible proportion de la population de l’Outaouais est impliquée aux différentes étapes du processus entrepreneurial. • Les MRC de la Vallée-de-la-Gatineau et Pontiac ont un taux d’immatriculation peu élevé. Pour en savoir plus Ahmad, Nadim et Anders Hoffman (2007). A Framework for Addressing and Measuring Entrepreneurship. Entrepreneurship Indicators Steering Group, 31 p. Fondation de l’entrepreneurship (2010). Portrait du dynamisme entrepreneurial de Gatineau. Étude présentée à Développement économique - CLD de Gatineau, 31 p. Julien, Pierre-André, Frédéric Laurin, Josée St-Pierre et Martin Morin (2013). Les déterminants de l’entrepreneuriat dans les municipalités régionales de comté du Québec. Une analyse des variables explicatives. Institut de la statistique du Québec, 78 p. Riverin, N., M-E Proulx et M-C Pota (2010). Portrait global de l’entrepreneuriat dans la région de l’Outaouais. Fondation de l’entrepreneurship, 64 p. 21 Calculé pour les villes de 25 000 habitants ou plus. Portrait économique de l’Outaouais 38 Entrepreneuriat collectif : organismes à but non lucratif (OBNL) et coopératives Définition et pertinence L’entrepreneuriat collectif réfère aux entreprises d’économie sociale. Ces entreprises, coopératives ou organismes à but non lucratif, sont à propriété collective avec un fonctionnement démocratique. Par leurs fonctions à la fois économique et sociale, elles sont des leviers économiques importants dans le développement des territoires. Faits saillants (état des lieux et tendances) En 2012, l’Outaouais compte 327 entreprises d’économie sociale, soit 5,3 % du Québec (Cholette, 2013)22. La région compte 9,57 entreprises par 10 000 habitants, ce qui est nettement plus élevé qu’au Québec (8,12). Parmi ces entreprises, 63,6 % sont des OBNL et 35,4 % des coopératives. Les MRC Pontiac (17,13), Papineau (14,63) et de la Vallée-de-laGatineau (12,67) se démarquent avec une densité élevée d’entreprises d’économie sociale sur leur territoire. Une étude réalisée en 2005-2006 avait révélé un dynamisme similaire en Outaouais avec un taux d’entrepreneuriat social estimé à 9,8 %, classant la région au 3e rang au Québec (Riverin et al., 2010). Le nombre d’entreprises collectives dans la région est en forte progression avec une augmentation de 23 % depuis 2007 (Cholette, 2013). La majorité des entreprises offre des services de proximité, évolue dans le secteur tertiaire (87 %) et elles ont été créées pour répondre à un besoin (92 %). Densité des entreprises d'économie sociale par types et territoires 6,17 5,94 7,8 4,87 2,38 6,42 8,69 10,96 Coops/10 000 hab. (n) 2,93 3,48 5,61 6,09 8,12 OBNL/10 000 hab. (n) * Pour l’ensemble du Québec. Les coops et OBNL sont regroupées Source : Cholette, 2013 Plus de la moitié des entreprises d’économie sociale sont en activité depuis au moins 10 ans, ce qui témoigne de leur pérennité. Ces entreprises génèrent environ 5 681 emplois (2,9 % des emplois régionaux) dont 3 760 à temps plein. Les revenus générés par l’économie sociale en Outaouais sont estimés à 678,1 millions de dollars, soit 5,8 % du PIB en 2010. Tableau 27 : Densité des entreprises d’économie sociale (EÉS) selon le territoire (2012) Territoires OBNL OBNL/10 000 hab. Coops Coops/10 000 hab. Total EÉS (n) (n) (n) (n) (n) MRC La Vallée-de-la10 4,87 16 7,80 26 Gatineau MRC Les Collines-de27 6,42 10 2,38 37 l’Outaouais MRC Papineau 19 8,69 13 5,94 32 MRC Pontiac 16 10,96 9 6,17 25 Gatineau 136 5,61 71 2,93 207 Total 208 119 327 Moyenne Outaouais 6,09 3,48 Québec 6 254 EÉS/10 000 hab. (n) 12,67 8,80 14,63 17,13 8,54 9,57 8,12 Source : Cholette, 2013 22 Les informations dans cette fiche sont principalement tirées d’une étude récente qui trace un portrait détaillé des entreprises d’économie sociale en Outaouais à partir d’une enquête qui a rejoint près de la moitié des entreprises d’économie sociale de l’Outaouais (Cholette, 2013). Portrait économique de l’Outaouais 39 Caractéristiques des coopératives en Outaouais Les données récentes du ministère de l’Économie, l’Innovation et des Exportations révèlent que le nombre coopératives a augmenté depuis 2 ans atteignant coopératives en 2014, ce qui représente 4,4 % des 2 coopératives actives au Québec. de de 130 933 Les coopératives opèrent dans de multiples secteurs en Outaouais. Tout comme pour le reste du Québec, le secteur de l’habitation est prépondérant, avec 41 coopératives. Les secteurs suivants se démarquent également : services professionnels et techniques (21), santé et services sociaux (12), alimentation (8), et loisirs (8). Tableau 28 : Nombre de coopératives par secteur d’activité, Outaouais 2011 et 2014 Agriculture et Pêcheries Alimentation Arts et culture Énergie Enseignement Foresterie Funéraires Garderies Habitation Imprimerie et édition Loisirs Manufacturier Restaurant et Hôtellerie Santé et services sociaux Scolaires Services aux communautés autochtones Services professionnels et techniques Services publics Télécommunication Technologie de l'information Transport Autres commerces (gros ou détail) Autres secteurs Total 2011 8 7 5 0 1 5 1 1 43 3 8 3 4 10 3 0 17 1 0 0 1 2 0 123 2014 7 8 6 0 1 5 1 4 41 3 8 5 3 12 2 0 21 1 0 0 1 0 1 130 Source : ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations Atouts • Croissance et dynamisme élevé de l’entrepreneuriat collectif en Outaouais • Formule d’entrepreneuriat très présente dans les secteurs ruraux offrant des services ancrés dans les communautés • Entreprises pérennes qui génèrent plusieurs emplois et participent au développement économique de la région Faiblesses • Manque de main-d’œuvre qualifiée et spécialisée • Difficulté à concilier vocations sociale et économique et important taux de roulement aux conseils d’administration • Difficulté à gérer la croissance • Faible concertation des entreprises d’économie sociale entre elles (Cholette, 2013) Pour en savoir plus Cholette, Chantal (2013). Portrait des entreprises d’économie sociale en Outaouais 2013. Convergence, coopérative d’expertes conseils, rapport réalisé pour le Pôle régional d’économie sociale de l’Outaouais, 157 p. Ministère de l’Économie, de l’Innovation et des exportations. Répertoire en ligne des coopératives par territoire http://www.economie.gouv.qc.ca Riverin, N., M-E Proulx et M-C Pota (2010). Portrait global de l’entrepreneuriat dans la région de l’Outaouais. Fondation de l’entrepreneurship, 64 p. Portrait économique de l’Outaouais 40 Volet social Portrait économique de l’Outaouais 41 Portrait économique de l’Outaouais 42 Conditions de vie et bien-être 2012 Figure : Évolution du revenu disponible des ménages, Outaouais 2008 à 2012 2008 Définition et pertinence Les conditions de vie et bien-être sont essentielles pour une meilleure compréhension du développement d’un territoire. Liée à divers facteurs, l'amélioration des conditions de vie reste toutefois difficile à évaluer. Les indicateurs disponibles qui s’y sont reliés réfèrent principalement aux revenus et aux dépendances, contribuant à estimer les phénomènes de pauvreté et d’inégalité. Faits saillants (état des lieux et tendances) Revenus de la population Le revenu disponible des ménages23 en Outaouais, évalué à 26 680 $ en 2011, est supérieur à la moyenne québécoise estimée à 25 783 $. La région occupe le 8e rang au Québec pour cet indicateur. Entre 2008 et 2012, le taux de croissance annuel moyen de ce revenu a augmenté plus rapidement en Outaouais (2,1 %) qu’au Québec (1,9 %). Or, les données prévisionnelles pour 2012 annoncent un recul de ce revenu en Outaouais (26 466 $) alors que les revenus continuent d’augmenter au Québec (26 347 $) et ce, dans l’ensemble des régions (ISQ, 2013). Cette diminution est localisée dans Gatineau, seul territoire québécois à enregistrer une baisse. Les compressions dans la fonction publique sont étroitement liées à ce recul. En 2011, le revenu disponible des ménages est nettement plus élevé pour les Collines-de-l’Outaouais (29 221 $) et Gatineau (27 320 $). Plusieurs résidents de ces territoires occupent un poste au sein de la fonction publique fédérale ce qui peut expliquer, en partie, ces salaires avantageux. La proximité d’Ottawa exerce aussi des pressions importantes à la hausse sur les salaires à Gatineau. Le revenu disponible des ménages chute toutefois sous la moyenne québécoise pour Papineau (22 470 $), la Vallée-de-la-Gatineau (21 557 $) et Pontiac (19 942 $) qui ont une économie davantage axée sur l’exploitation des ressources naturelles. Les secteurs urbain et périurbain de l’Outaouais sont parmi les territoires les plus favorisés au Québec alors, qu’à l’inverse, le secteur rural se classe aux derniers rangs. L’écart diminue toutefois avec les années puisque le taux de croissance annuel moyen de ces revenus entre 2008 et 2012 augmente plus rapidement dans les trois MRC rurales qu’en milieu urbain et périurbain. Même si elles sont contigües, l’écart salarial est majeur entre les Collines-de-l’Outaouais et le Pontiac. Ces différences marquées ne s’arrêtent toutefois pas aux limites territoriales. Un découpage de la MRC des Collines-de-l’Outaouais en 23 secteurs représentants les noyaux villageois et leur zone d’influence a permis d’illustrer la dévitalisation et la pauvreté qui marquent certains pans de son territoire (Ouellet et Alimbouly Weisser, 2011). À Gatineau aussi certains secteurs, dont le centre-ville, affichent une dévitalisation aussi forte qu’en milieu rural et affecte un grand nombre de personnes (Doucet, 2007 ; Blais, 2013). Tableau 29 : Revenu disponible des ménages et ses composantes par habitant, Outaouais et ses territoires, 2008-2012 2008r 2009r TCAM 2012/2008 Rang (2011) Rang (2012) 2010r 2011r 2012p $/hab. % sur 104 Mrc Gatineau 25 054 26 216 26 438 27 320 26 901 1,8 20 28 Les Collines-de-l'Outaouais 27 215 28 498 28 226 29 221 29 467 2 10 14 Papineau 20 068 21 063 21 523 22 470 22 724 3,2 77 82 La Vallée-de-la-Gatineau 19 291 20 335 20 877 21 557 21 670 2,9 85 95 Pontiac 18 307 18 530 19 201 19 942 20 534 2,9 103 103 Outaouais 24 402 25 540 25 777 26 680 26 466 2,1 Ensemble du Québec 24 389 24 638 24 914 25 783 26 347 1,9 Sources : Institut de la statistique du Québec, Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, Commission de la santé et de la sécurité du travail, Emploi et Développement social Canada, ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire, ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Office de la sécurité du revenu des chasseurs et piégeurs cris, Régie des rentes du Québec, Revenu Québec, Secrétariat aux affaires autochtones, Société de l'assurance automobile du Québec, Statistique Canada. Compilation : Institut de la statistique du Québec, Direction des statistiques sectorielles et du développement durable. 1. Taux de croissance annuel moyen. r = données révisées p = données provisoires 1 23 Diffusé par l'ISQ, « le revenu disponible se définit comme la somme de tous les revenus reçus par les ménages résidant dans un territoire donné moins les transferts courants versés par ceux-ci à certains secteurs institutionnels. […] Le revenu disponible représente donc la part du revenu qui reste à la disposition des ménages pour la consommation finale de biens et de services ainsi que pour l’épargne » (ISQ, 2013). Portrait économique de l’Outaouais 43 Transferts gouvernementaux et dépendance économique Sur 100 $ de revenu d’emploi reçu en Outaouais, 17 $ proviennent de transferts gouvernementaux en 2011 alors que cette proportion est de 21,50 $ au Québec24. Avec un indice de 77,1 %, l’Outaouais est la région ayant la plus faible dépendance économique25 au Québec. Cette faible dépendance est attribuable notamment à la population plus jeune et davantage sur le marché du travail. Du coup, la proportion plus faible de personnes de 65 ans a moins recours aux versements des prestations de retraite. Le rapport de dépendance économique est de 13,20 $ pour les hommes et 21,60 $ pour les femmes. Dans les deux cas, ces indices sont en dessous de la moyenne provinciale qui est de 15,10 $ pour les hommes et 31,00 $ pour les femmes. Outre le fait que les femmes sont plus jeunes en Outaouais, cet indice vient également refléter la plus forte présence des femmes sur le marché du travail. De fortes disparités marquent toutefois l’Outaouais. Les revenus provenant de transferts gouvernementaux et l’indice de dépendance sont beaucoup moins importants à Gatineau (14,8 $; 67,1 %) et dans les Collines-de-l’Outaouais (12,1 $; 54,8 %) alors que les trois autres MRC ont des tendances inverses : Papineau (37,7 $; 170,4 %), Pontiac (44,20 $; 200 %) et Vallée-de-la-Gatineau (44,7 $; 202,1 %) affichent une forte dépendance aux transferts gouvernementaux. Ici aussi la proportion élevée de personnes âgées dans les milieux ruraux vient expliquer ces taux élevés. Même si le montant destiné à l’assurance emploi est plus élevé en milieu rural qu’urbain, c’est surtout au niveau des montants alloués à la sécurité de la vieillesse et aux régimes de retraite que l’écart est le plus prononcé. Ces transferts sont en forte augmentation depuis 2007 dans le Pontiac et dans une moindre mesure à Gatineau et à Papineau. Il enregistre toutefois une légère régression dans la Vallée-de-la-Gatineau et les Collines-de-l’Outaouais. Depuis 2007, la dépendance aux transferts gouvernementaux augmente moins rapidement en Outaouais (1,8 %) comparativement au Québec (3,4 %) faisant en sorte que l’indice de dépendance économique (qui vient comparer les territoires au Québec) est en diminution dans l’ensemble des territoires. Tableau 30 : Rapport et indice de dépendance économique, Outaouais et ses territoires, 2007-2011 Gatineau Les Collines-de-l'Outaouais Papineau La Vallée-de-la-Gatineau Pontiac Outaouais Hommes Femmes Ensemble du Québec Hommes Femmes 2007 2008 2009 2010 2011 $ par 100 $ de revenu d'emploi 14,4 14,3 14,5 15 14,8 12,2 12,4 12,3 12,6 12,1 37 36,3 38,3 38,3 37,7 45 45,4 47,5 45,5 44,7 41,1 41,7 45,6 44,3 44,2 16,70 16,70 17,00 17,40 17,00 12,30 12,40 13,00 13,30 13,20 22,40 22,20 21,70 22,30 21,60 20,80 20,70 22,00 21,90 21,50 14,10 14,10 15,50 15,50 15,10 31,20 30,90 31,70 31,60 31,00 Variation 2011/2007 2,8 -0,8 1,9 -0,7 7,5 1,8 7,3 -3,6 3,4 7,1 -0,6 Indice de dépendance économique (2011) % 67,1 54,8 170,4 202,1 200 77,1 84,7 67,7 Source : Statistique Canada, Profils de dépendance économique, adapté par l'Institut de la statistique du Québec. Prestataires de l’aide sociale En 2013, l’Outaouais compte 14 253 prestataires de l’aide sociale (9 712 adultes et 4 541 enfants) et 6 400 prestataires de la solidarité sociale26 (5 932 adultes et 468 enfants), ce qui représente respectivement 4,6 % et 4,4 % du Québec. Alors que le nombre de prestataires de l’aide sociale a diminué entre 2008 et 2013 au Québec (-8,9 %), l’Outaouais a enregistré une hausse de 5,2 %. Le nombre de prestataires de la solidarité sociale a toutefois diminué en Outaouais (-3,6), une baisse toutefois beaucoup moins marquée qu’au Québec (-15 %). Population à faible revenu En 2011, l’Outaouais compte 8 420 familles à faible revenu, soit 4,4 % du Québec. Il s’agit d’une diminution de 9,2 % depuis 2007 dans la région comparativement à une baisse de 8,9 % au Québec. En fait, 8,1 % des familles outaouaises sont considérées à faible revenu comparativement à 8,8 % pour le Québec. Gatineau (7,8 %) et Les Collines-de-l’Outaouais (4,8 %) affichent les taux les plus bas de familles à faible revenu. En chiffre absolu, ces territoires à plus forte densité démographique affichent toutefois un nombre élevé de familles à faible revenu. Les taux sont plus élevés dans Papineau (9 %), Pontiac (12,6 %) et La Vallée-de-la-Gatineau (14,9 %). Ces taux et le nombre de familles à faible revenu ont diminué depuis 2007, et ce, sur l’ensemble des territoires de l’Outaouais. 24 Le rapport de dépendance économique représente les paiements de transferts gouvernementaux par tranche de 100 $ du revenu d'emploi total de la région. 25 L'indice de dépendance économique provincial correspond au rapport de dépendance économique (RDE) d'une MRC exprimé en pourcentage du RDE de la province. Cet indice peut être supérieur à 100, il signifie alors que le RDE de la MRC est supérieur au RDE de l'ensemble du Québec (ISQ, 2014). 26 Les prestataires de l’aide sociale ne présentent pas de contraintes sévères à l’emploi alors que les prestataires de la solidarité sociale présentent des contraintes sévères à l’emploi. Portrait économique de l’Outaouais 44 Plus de femmes que d’hommes vivent sous le seuil de faible revenu dans la région. En 2006, le revenu d’emploi des femmes de l’Outaouais (32 116 $) est le plus élevé au Québec. Il demeure toutefois inférieur à celui des hommes de l’Outaouais (39 884 $) (Conseil du statut de la femme, 2010). Certes, on note une amélioration constante de la situation des femmes en Outaouais, mais les écarts persistent, même chez les jeunes femmes malgré un niveau de scolarité souvent plus élevé que celui des hommes. Plusieurs raisons expliquent ces écarts : les femmes sont plus nombreuses à occuper un emploi à temps partiel ; elles se concentrent davantage dans des secteurs d’emplois précaires et faiblement rémunérés (ex. : le commerce de détail, la restauration et l’hébergement) ; le taux de syndicalisation est également plus faible ; et l’accès à des postes de responsabilité reste plus difficile pour les femmes (Conseil du statut de la femme, 2010). L’Outaouais a adopté une Déclaration régionale de principes en matière d’égalité signée par plusieurs organisations en 2011. Les jeunes âgées de 15 à 29 ans et les ainés sont également plus vulnérables à la pauvreté tout comme les familles monoparentales et les personnes vivants seules (Conseil du statut de la femme, 2010). En outre, la pauvreté n’affecte pas seulement les personnes sans emploi, mais également certaines personnes actives sur le marché du travail dont le salaire n’arrive pas à subvenir aux besoins de base. Pour le mois de mars 2012, 8 751 personnes ont bénéficié du dépannage alimentaire et du programme de repas pour manger à leur faim. Parmi les personnes ayant bénéficié des paniers de provisions en Outaouais, 31,7 % sont des enfants (Moisson Outaouais, 2012). Le phénomène de l’itinérance27 est important en Outaouais. Principalement concentrées à Gatineau, les personnes itinérantes voyagent des deux côtés de la rivière, ce qui engendre des défis importants pour les interventions des intervenants (ASSSO, 2008). Tableau 31 : Taux et nombre de familles1 à faible revenu2, Outaouais et ses territoires, 2007-2011 2007 2008 2009 % 2010 2011 Écart 2011-2007 point de pourcentage Gatineau Taux Familles à faible revenu 8,7 8,3 8,3 8 7,8 -0,9 Nombre 5 970 5 800 5 890 5 750 5 630 -5,7 La Vallée-de-la-Gatineau Taux Familles à faible revenu 17,2 16,5 16,2 15,4 14,9 -2,2 Nombre 1 050 1 010 990 940 920 -12,4 Les Collines-de-l'Outaouais Taux Familles à faible revenu 6,7 6,2 5,8 5,2 4,8 -1,8 Nombre 850 800 760 700 660 -22,4 Papineau Taux Familles à faible revenu 11,3 11,3 10,8 9,7 9 -2,3 Nombre 790 800 760 690 640 -19 Pontiac Taux Familles à faible revenu 13,5 13,6 13,4 13,3 12,6 -1 Nombre 620 620 610 610 570 -8,1 Outaouais Taux Famille à faible revenu 9,4 9,0 8,9 8,4 8,1 -1,2 Nombre 9 270 9 030 9 010 8 680 8 420 -9,2 Source : Statistique Canada, adapté par l'Institut de la statistique du Québec. Compilation : Institut de la statistique du Québec, Direction des statistiques sectorielles et du développement durable. 1. Selon le concept de la famille de recensement. 2. Selon la mesure du faible revenu (MFR) basée sur 50 % du revenu familial médian québécois après impôt. Coût du logement Dans la RMR de Gatineau, 37,6 % des ménages locataires consacraient plus de 30 % de leur revenu en loyer en 2011. Il s’agit d’une croissance de 29 % par rapport à 2006. Parmi eux, 18,3 % consacraient plus de la moitié de leur revenu au loyer et près de 10 % y attribuaient plus de 80 %. Le loyer moyen à Gatineau est de 731 $, une augmentation de 14 % depuis 2006 alors que les revenus ont augmenté en moyenne de 11,2 %. Les femmes locataires sont plus nombreuses que les hommes à consacrer une partie importante de leur revenu au loyer. Plus de la moitié des personnes âgées (57 %) consacre plus de 30 % de leur revenu au loyer dans la RMR de Gatineau (FRAPRU, 2014). Le cout du logement à Gatineau est élevé au Québec, mais demeure moins important qu’à Ottawa, ce qui crée une pression à la hausse sur le cout et la demande de logement à Gatineau. 27 L’itinérance réfère à «une personne ou une famille à faible revenu qui, sur une base permanente, périodique ou temporaire, est sans domicile fixe ou présente des risques significatifs d’être sans domicile fixe dans un futur immédiat » (ASSSO, 2008). Portrait économique de l’Outaouais 45 Atouts • • • Indicateurs favorables en Outaouais : revenus de la population ; faible dépendance aux transferts gouvernementaux qui s’explique par une population en moyenne plus jeune qu’au Québec et sur le marché du travail. Nombre de familles à faibles revenus en diminution en Outaouais et dans l’ensemble du territoire. Faiblesses • Gatineau est le seul territoire québécois à enregistrer une diminution des revenus des résidents en 2012. • Fortes disparités entre d’un côté, l’urbain et le périurbain qui affichent une bonne performance et, de l’autre côté, le milieu rural qui se classe parmi les territoires québécois les plus défavorisés pour le revenu des ménages, la dépendance aux transferts gouvernementaux et la proportion de familles à faible revenu. La proportion élevée de personnes âgées dans ces territoires est parmi les facteurs explicatifs de cette situation. • Présence de fortes disparités également à l’intérieur des territoires urbains et périurbains avec un nombre important de personnes en situation de précarité qui se concentrent souvent dans certains quartiers et noyaux villageois. • Portion importante de personnes prestataires de l’aide sociale en Outaouais (plus de 20 000 personnes). Proportion en augmentation depuis 2009, alors que le Québec affiche une diminution. • Persistance de l’écart de revenu entre les hommes et les femmes. • Vulnérabilité à la pauvreté des femmes, jeunes, ainées, des familles monoparentales et des personnes vivant seules. • Nombre important de personnes qui ont bénéficié de service de dépannage alimentaire. • Importance du phénomène d’itinérance à Gatineau. • Augmentation importante des ménages locataires qui consacraient plus de 30 % de leur revenu en loyer en 2011. Les femmes de l’Outaouais ont des revenus plus élevés qu’au Québec. Pour en savoir plus Agence de la santé et des services sociaux de l’Outaouais (2008). Le phénomène de l’itinérance en Outaouais. Présenté dans le cadre du mandat d’initiative de la Commission des affaires sociales sur le phénomène de l’itinérance au Québec, 64 p. Blais, Xavier (2013). Portrait des communautés de l’Outaouais. 27 p. Coopérative de travail Interface et Conférence régionale des élues de l’Outaouais (2012). Portrait de l’habitation en Outaouais. Rapport final. 105 p. Front d’action populaire en réaménagement urbain – FRAPRU (2014). Dossier noir. Logement et pauvreté. Chiffres et témoignages. 23 p. Institut de la statistique du Québec (2013). Régions. Bulletin statistique régional. Outaouais. 35 p. Institut de la statistique du Québec (2013). Revenu disponible. Bulletin Flash, Économie, 10 p. Ministère des Finances et de l’Économie – MFEQ (2013). Portrait économique des régions du Québec. Direction de l’analyse économique, 101 p. SCHL (2014). Statistiques sur le marché locatif. Le marché de l’habitation. 41 p. Portrait économique de l’Outaouais 46 Éducation Définition et pertinence Les liens entre l’éducation et l’économie sont indéniables. L’accès à l’enseignement est un indicateur important des conditions de vie. Par ailleurs, les personnes scolarisées ont davantage de facilité à trouver un emploi de qualité s’assurant ainsi d’un meilleur salaire et de meilleures conditions de vie. Faits saillants (états des lieux et tendances) Niveau de scolarité et diplômes En 2012, 14,9 % de la population âgée de 25 à 64 ans en Outaouais ne détient aucun diplôme, une proportion plus élevée que l’ensemble du Québec (13,5 %), classant la région au 7e rang. Les personnes qui détiennent uniquement un diplôme d’études secondaires représentent 22,8 % en Outaouais, comparativement à 19,5 % au Québec. Répartition de la population de 25 à 64 ans selon le plus haut niveau de scolarité atteint 27,50% 29,40% Certificat, diplôme ou grade universitaire 20,20% 20,20% Certificat d'un college ou cegep La proportion des personnes qui possède un certificat, un diplôme 22,80% 19,50% Diplôme d'études secondaires ou un grade universitaire est moins importante en Outaouais (27,5 %) qu’au Québec (29,4 %). L’Outaouais se positionne tout de même au 4e rang au Québec pour cet indicateur 28. 14,90% 13,50% Aucun diplôme Les données de 2006 indiquent des disparités importantes entre Outaouais Québec 14,60% 17,40% Diplôme professionnel 29 ISQ, 2014 d’un côté Gatineau et les Collines-de-l’Outaouais, dont 24 % et 24,6 % de la population de 15 ans et plus n’ont pas de diplômes, et de l’autre côté, Papineau (36 %), Pontiac (39,9 %) et la Valléede-la-Gatineau (40,6 %) qui affichent une proportion beaucoup plus grande de résidents sans diplôme. Gatineau (24 %) et les Collines (24,6 %) se démarquent aussi avec des taux plus élevés de résidents qui possèdent un diplôme universitaire (24,3 % et 23,2 %) alors que les taux sont beaucoup plus faibles pour Papineau (10,2 %), Pontiac (9,5 %) et la Vallée-de-la-Gatineau (9 %). La Vallée-de-la-Gatineau et Papineau se démarquent avec une proportion élevée de personnes qui possèdent un certificat ou un diplôme d’apprenti d’une école de métier (19,9 % et 17,8 %) alors que cet indicateur affiche 13,5 % pour l’Outaouais. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces disparités. La structure des emplois disponibles est différente entre ces territoires et influence les données. Les personnes âgées, qui ont en moyenne une scolarité moins élevée, sont davantage représentées dans les territoires ruraux. En outre, pour accéder à une formation postsecondaire, plusieurs jeunes quittent ces territoires pour étudier (exode des jeunes) sans toutefois revenir après leurs études (ISQ, 2014). Décrochage scolaire Pour l’année 2010-2011, le taux de décrochage au secondaire30 en Outaouais est de 25,8 % alors qu’il est de 16,2 % au Québec. À l’exception du Nord-du-Québec, il s’agit du taux de décrochage le plus élevé parmi les régions québécoises (ISQ, 2014). Ce taux a diminué depuis 2007-2008 mais demeure un enjeu de taille en Outaouais. À l’image du Québec, la situation des filles (22,7 %) en Outaouais est meilleure que celle des garçons (28,9%). Une enquête réalisée en Outaouais a révélé que 34 % des élèves du secondaire sondés occupent un emploi à temps partiel (n= 1232). Cette proportion s’élève à 50 % pour les élèves du 5e secondaire, une proportion légèrement plus faible que celle du Québec (55%) (CAPS Outaouais, 2014). 50 40 Taux officiel de sorties sans diplôme ni qualification (décrochage annuel 1) parmi l'ensemble des sortants du secondaire du réseau public au secteur des jeunes2 selon le sexe, Outaouais, 1999-2000 à 2010-2011 38,4 39,9 31,6 32,4 37,7 38 31,3 31,5 36,8 31,3 30 20 10 24,5 24,4 24,7 24,9 25,5 Total 34,2 34,2 35,7 37,1 29,1 29,1 30,2 31,1 23,9 24,5 23,2 Hommes 25 31,4 31,1 26,8 27,7 21,9 24,1 28,9 25,8 22,7 Femmes 0 Source : L’institut de la statistique du Québec, Bulletin statistique régional, édition 2012, Outaouais 1. Le taux est calculé en divisant le nombre d'élèves sortants sas diplôme, ni qualification par l'ensemble des élèves sortants du secondaire, en formation générale des jeunes. Les sorties sans diplôme ni qualification comprennent des sorties dues à l'émigration hors Québec, à la mortalité et d'autres causes que le décrochage. 2. En formation ou en formation professionnelle 28 La moyenne québécoise pour cet indicateur est fortement influencée par Montréal. Des données plus récentes ne sont pas disponibles par MRC. Les données de 2006 réfèrent aux personnes de 15 ans et plus. 30 Taux officiel de sorties sans diplômes ni qualification parmi l’ensemble des sortants du secondaire du réseau public. 29 Portrait économique de l’Outaouais 47 Enseignement postsecondaire L’Outaouais compte trois collèges et Cégep. Le Cégep de l’Outaouais compte trois campus : Gabrielle-Roy dans le secteur Hull (3 607 étudiants en 2011), Félix-Leclerc dans le secteur Gatineau (1 370 étudiants) et le Centre d’Études Collégiales Vallée-de-laGatineau (16 étudiants) qui a ouvert ses portes en 2007 à Maniwaki. Le Cégep Héritage Collège est situé à Gatineau et à Campbell’s Bay dans la MRC Pontiac et le Collège privé Pré-Universitaire Nouvelles Frontières est situé à Gatineau. En 2011, les établissements collégiaux de l’Outaouais ont décerné 1 584 diplômes, soit 2,7 % du Québec. Depuis 2006, le nombre de diplômés a augmenté de 23 %. L’Université du Québec en Outaouais (UQO) est l’institution publique d’enseignement supérieur en Outaouais31. Située dans le secteur Hull à Gatineau, elle est également présente depuis 2002 à Maniwaki avec un centre de formation et à St-Jérome dans la région des Laurentides depuis 2004. Plus récemment, l’Institut des Sciences de la Forêt tempérée (ISFORT), institut de recherche rattaché à l’UQO, a ouvert ses portes à Ripon dans la MRC Papineau. L’UQO a accueilli 6 383 étudiants au trimestre d’automne 2012, dont 65 % environ sont à temps complet. Parmi l’ensemble des étudiants, 83 % sont au premier cycle et 17 % aux cycles supérieurs (Université du Québec, 2013). Les établissements universitaires ont décerné 766 diplômes au baccalauréat en 2011, soit 2,9 % du Québec. Tout comme au Québec, la majorité des diplômés au baccalauréat sont des femmes en Outaouais (62,8 %) et la majorité des étudiants sont dans le domaine des sciences sociales et humaines (67,4 %). La proportion des diplômés dans les domaines des sciences de la santé (11,7 %) et en sciences pures et appliquées (17,9%) est faible, la région occupant respectivement le 13e rang et le 10e rang au Québec. Plusieurs enjeux entourant l’éducation existent en Outaouais, ce qui a mené à une forte mobilisation du milieu (Table éducation Outaouais, Comité pour l’amélioration de la persévérance scolaire et création d’une Alliance pour la cause de l’enseignement supérieur en Outaouais).32 Alors que la population de l’Outaouais représente 4,6 % du Québec, l’université ne reçoit que 1,6 % des investissements. Ce sous-développement affecte l’offre des programmes de formation en enseignement supérieur. Malgré sa forte croissance et la pénurie importante de main-d’œuvre, l’Outaouais offre un programme pour 1 601 personnes âgées entre 15 et 24 ans. En comparaison, le ratio est de 1/581 au Saguenay-Lac-Saint-Jean et 1/614 en Mauricie. Un constat similaire est observé au niveau collégial. Environ 2 600 étudiants dans les établissements d’enseignement postsecondaire d’Ottawa sont des jeunes de l’Outaouais. Les pertes de cet exode sont estimées à plus de 25 millions chaque année pour les établissements d’enseignement supérieur de l’Outaouais (ACESO, 2011). On estime qu’un étudiant sur quatre qui choisit Ottawa comme lieu de formation ne pourra revenir travailler en Outaouais ou au Québec puisque ses qualifications ne seront pas reconnues. Atouts • Gatineau et les Collines-de-l’Outaouais ont une proportion élevée de personnes qui possèdent un certificat, diplôme ou grade universitaire. • L’Outaouais compte trois cégeps et collèges et une université. • Augmentation des inscriptions et du nombre de diplômés au niveau collégial universitaire. • Forte mobilisation du milieu pour améliorer le système d’éducation en Outaouais. Faiblesses • Proportion importante de la population en milieu rural qui n’a pas de diplômes. • Taux de décrochage au secondaire le plus élevé au Québec (hormis le Norddu-Québec. • Sous-financement et offre limitée de programmes de formation en Outaouais par rapport aux autres régions québécoises malgré la forte croissance démographique et la pénurie importante de main-d’œuvre. • Près de 3 000 jeunes de l’Outaouais étudient à Ottawa, générant des pertes financières pour la région et un exode des jeunes. Pour en savoir plus CAPS Outaouais, 2014). La conciliation travail études en Outaouais, 5 p. Institut de la statistique du Québec (2014). Regard statistique sur la jeunesse. – État et évolution de la situation des Québécois âgés de 15 à 29 ans, 1996 à 2012 – Section 4 : Santé, 188 p. Institut de la statistique du Québec (2013). Portrait actuel et évolutif des jeunes de 15 à 29 ans. Fiches régionales, no. 17, 5 p. Table Éducation Outaouais http://www.tableeducationoutaouais.com Université du Québec (2013). Université du Québec en quelques chiffres. 25 p. 31 L’École nationale d’administration publique (ÉNAP) a également un centre à Gatineau et offre des formations en administration publique pour gestionnaires et analystes. L’Université de Sherbrooke offre également un diplôme en gestion de l’environnement à Gatineau. 32 La déclaration de l’ACESO adoptée par une centaine de partenaires des milieux éducatif, économique, social, culturel, sportif, associatif, fédératif et syndical. Portrait économique de l’Outaouais 48 Santé Définition et pertinence La santé est étroitement liée au développement et au bienêtre de la population. Les indicateurs disponibles permettent d’évaluer l’état de santé de la population et l’accessibilité des services. Faits saillants (états des lieux et tendances) Personnels et services en soin de santé L’Outaouais compte 613 médecins en 2012, ce qui représente 1,62 médecin pour 1 000 habitants comparativement à 2,23 au Québec. Le nombre de médecins a augmenté de 3,2 % depuis 2008. Avec la croissance démographique importante, la proportion de médecins pour 1 000 habitants a néanmoins diminué de 2,9 points alors que le Québec affiche une croissance (5,3). En fait, l’Outaouais enregistre une forte pénurie de médecins. Si bien qu’à peine 55,4 % des résidents de l’Outaouais sont inscrits auprès d’un médecin de famille en février 2013 (ASSSO, 2013). Compte tenu des tendances de croissance et de vieillissement de la population, cet enjeu pourrait s’accentuer dans les prochaines années en Outaouais. Le nombre de dentistes en Outaouais est en diminution depuis 2008 en Outaouais alors qu’ils sont en croissance au Québec. En 2012-2013, le nombre de personnels infirmiers pour 1 000 habitants est de 10,7 en Outaouais comparativement à 13,80 au Québec. Depuis 2008, ce taux a augmenté plus rapidement en Outaouais (3,9 %) qu’au Québec (2,2 %). En 2011-2012, l’Outaouais compte à peine 3,09 % des lits dressés et places dans le secteur des soins de santé physique et de gériatrie du Québec. Cela représente 1,31 lit ou place pour 1000 habitants comparativement à 1,98 au Québec. Le taux d’occupation est également supérieur dans la région (92,3 %) comparativement au Québec (85,9 %). Des constats similaires s’appliquent pour les lits dressés et places dans le secteur de l’hébergement et des soins de longue durée. Le taux d’occupation dans les salles d’urgence en septembre 2014 est de 106 %, atteignant 143 % pour l’hôpital de Gatineau et 150 % pour celui de Maniwaki (ASSO, 2014). Tableau 32 : Personnel de santé, région sociosanitaire de l'Outaouais et ensemble du Québec, 2008-2012 2008 2009 2010 2011 2012 Variation 2012/20081 Outaouais n % Médecins 594 567 567 582 613 3,2 Omnipraticiens 375 333 336 338 353 – 5,9 Spécialistes 219 234 231 244 260 18,7 Nombre pour 1 000 habitants 1,67 1,57 1,54 1,56 1,62 – 2,9 Dentistes 112 101 115 103 103 – 8,0 Nombre pour 1 000 habitants 0,32 0,28 0,31 0,28 0,27 – 13,5 Ensemble du Québec Médecins 16 409 16 687 17 067 17 535 18 003 9,7 Omnipraticiens 7 960 8 042 8 180 8 356 8 540 7,3 Spécialistes 8 449 8 645 8 887 9 179 9 463 12,0 Nombre pour 1 000 habitants 2,11 2,13 2,15 2,19 2,23 5,3 Total des dentistes 3 490 3 524 3 592 3 601 3 638 4,2 Nombre pour 1 000 habitants 0,45 0,45 0,45 0,45 0,45 0,1 2008-2009 2009-2010 2010-2011 2011-2012 2012-2013 Variation 2012-2013/2008-2009 Personnel infirmier n % Outaouais 3 514 3 524 3 642 3 715 3 881 10,4 Infirmières 1 106 1 058 1 062 1 065 1 142 3,3 Infirmières clinicienne et praticienne 542 574 582 597 598 10,3 Infirmières auxiliaires 517 555 602 628 692 33,8 Préposées aux bénéficiaires 1 349 1 337 1 396 1 425 1 449 7,4 Nombre pour 1 000 habitants 9,89 9,75 9,90 9,94 10,27 3,9 Ensemble du Québec 104 807 106 376 108 033 109 958 111 553 6,4 Infirmières 37 072 36 236 35 874 35 467 35 266 – 4,9 Infirmières clinicienne et praticienne 15 095 15 877 16 640 17 712 18 460 22,3 Infirmières auxiliaires 15 436 16 100 16 867 17 636 18 312 18,6 Préposées aux bénéficiaires 37 204 38 163 38 652 39 143 39 515 6,2 Nombre pour 1 000 habitants 13,50 13,56 13,62 13,73 13,80 2,2 1 2 3 2 2 3 2 r r r r 4 4 Source: Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2014. 1. Les variations relatives aux médecins et aux dentistes sont données en pourcentage, tandis que les écarts entre les nombres pour 1 000 habitants sont en points pour 1 000. Portrait économique de l’Outaouais 49 Santé de la population La santé des résidents de l’Outaouais est généralement moins bonne que l’ensemble du Québec. En Outaouais, l’espérance de vie à la naissance et l’espérance de vie en bonne santé sont inférieures au Québec. À l’exception du Nord-du-Québec, c’est en Outaouais que les gens en bonne santé vivent le moins longtemps (ASSSO, 2013). Le taux de décès et la mortalité prématurée par maladie cardiovasculaire et par cancers dépassent celui du Québec, et ce depuis plus de 40 ans (ASSSO, 2013) En 2007-2008, l’Outaouais compte 28,1 % de fumeurs alors que la moyenne est de 24,2 % au Québec (ASSSO, 2011). Une personne adulte sur cinq est obèse. Toutefois, la moitié des résidents de l’Outaouais se disent physiquement actifs durant leurs loisirs, une proportion plus importante qu’au Québec (ASSSO, 2013). Environnement L’Outaouais offre un environnement favorable à la saine alimentation ou à un mode de vie physiquement actif (INSPQ, 2012) : 45 % de la population habite des secteurs où la végétation est abondante comparativement à 23 % au Québec. Dans la RMR de Gatineau, 75 % de la population réside à moins d’un kilomètre d’un parc, une proportion plus élevée qu’au Québec (70 %). L’accessibilité à un restaurant-minute (49%) et à un dépanneur (52 %) est moins élevée en Outaouais qu’au Québec (55% et 65 % respectivement), ce qui favorise une meilleure alimentation. La région a également des lacunes : 72 % de la population réside à plus d’un kilomètre d’un commerce d’alimentation comparativement à 59 % au Québec. Seulement 13 % de la population habitent des secteurs ayant un fort potentiel piétonnier comparativement à 24 % au Québec. Dépendance avec Ottawa Depuis 1980, l’autonomie dans les services de santé s’est accrue en Outaouais. En 2008, 15 % des hospitalisations des patients de l’Outaouais sont dans les hôpitaux de l’Est de l’Ontario comparativement à 40 % en 1986. Toutefois, entre 2010-2011 et 2011-2012 le volume d’hospitalisation en Ontario est en progression (18 %) ce qui s’explique par la pénurie de main-d’œuvre et l’augmentation de la population de l’Outaouais. Ce taux est particulière élevé pour l’obstétrique : 30 % des résidentes de l’Outaouais accouchent en Ontario (ASSSO, 2013). Par ailleurs, la situation frontalière rend difficile l’obtention des données socio sanitaires dans un délai raisonnable pour la proportion de la population de l’Outaouais qui utilisent les services en Ontario (ASSSO, 2013). Atouts • • • Faiblesses Environnement favorable à un mode de vie physiquement actif avec un accès plus important qu’au Québec aux espaces verts. • Pénuries de médecins, personnels infirmiers et dentistes. • Diminution de la proportion de médecins et de dentistes pour 1 000 habitants. • Plus faible proportion de lits et place dans le secteur des soins de santé physique, gériatrie et d’hébergement de longue durée comparativement au Québec. L’accessibilité à un restaurant-minute et à un dépanneur est plus difficile en Outaouais favorisant une meilleure alimentation. • Taux d’occupation élevé dans les salles d’urgence. • Moins bonne santé des résidents de l’Outaouais (espérance de vie, taux de décès par maladie cardiovasculaire et cancer, taux de fumeurs et d’obésité). • Accessibilité plus difficile dans la région à un commerce d’alimentation. Autonomisation des services de santé depuis 1985 par rapport à l’est de l’Ontario. • Faible taux de la population qui habite un secteur à fort potentiel piétonnier. • Progression du volume d’hospitalisation en Ontario depuis 2010, notamment dans l’obstétrique. • Difficulté d’obtention de données socio sanitaires pour la population qui utilise les services de santé en Ontario. Pour en savoir plus Institut national de santé publique du Québec INSPQ (2012). Portrait de l’environnement bâti et de l’environnement des services. Région sociosanitaire (RSS) de l’Outaouais. Agence de la santé et des services sociaux de l’Outaouais (2011). Portrait de santé de la population de l’Outaouais 2011. Rapport de la directrice de santé publique. Agence de la santé et des services sociaux de l’Outaouais (2013). Rapport annuel de gestion 2012-2013. Portrait économique de l’Outaouais 50 Conclusion : Synthèse des principaux enjeux économiques de l’Outaouais D’entrée de jeu, soulignons que l’Outaouais est composé de territoires aux réalités contrastées. Dresser le portrait de l’Outaouais à partir des moyennes régionales est un exercice qui revient cependant, à peu de chose près, à faire une description de Gatineau car cette dernière concentre pas moins du 3/4 de la population régionale. Si bien que les tendances régionales ne sont pas représentatives des différentes composantes de la ruralité (Papineau, Pontiac, Vallée-de-la-Gatineau) et sont même, la majorité du temps, antagonistes. Ces différences sont aussi applicables aux Collines-de-l’Outaouais : même si la population de cette MRC partage plusieurs similitudes avec sa voisine Gatineau, l’économie de son territoire a peu de choses en commun avec la ville. Dans ce portrait, nous avons donc pris en considération ses différentes réalités lorsque la disponibilité des données le permettait. Les données régionales contribuent néanmoins à cerner davantage les moteurs économiques de l’Outaouais qui exercent ou qui, selon le cas, pourraient exercer une influence sur l’ensemble du territoire. L’analyse transversale des seize fiches sur le développement économique, social et territorial permet de dégager quelques principaux constats et enjeux touchant le développement de l’Outaouais. Soulignons que ces enjeux sont relativement connus, mais le portrait économique permet de les revisiter à la lumière des récentes données. La fonction publique fédérale et la proximité d’Ottawa génèrent un dynamisme économique dans le milieu urbain de l’Outaouais L’économie régionale dans le secteur urbain et périurbain est fortement influencée par la proximité d’Ottawa et l’importance des emplois dans l’administration publique fédérale. Le « navettage » vers l’Ontario permet aux résidents de l’Outaouais d’avoir accès à des emplois avantageux. Cette proximité procure des atouts qui s’observent dans l’analyse de plusieurs données qui avantage l’Outaouais comparativement à l’ensemble du Québec, soit une croissance démographique importante, et une population plus jeune et davantage intégrée au marché du travail. L’indice synthétique de fécondité est plus important en Outaouais qu’au Québec. Les échanges migratoires entre l’Outaouais avec les autres régions québécoises, le Canada et l’étranger sont en faveur de la région. Les jeunes de 20 ans et moins sont un groupe d’âge important en Outaouais qui représente une force pour son développement surtout pour ce qui est de Gatineau et la MRC des Collines-de-l’Outaouais qui affichent une population plus jeune que celle du Québec. Les personnes âgées de 20 à 64 ans, qui sont une population généralement très active sur le marché du travail, comme le montrent bien les indicateurs d’activité, d’emploi et de chômage favorables ce qui représente un indice de développement économique vital pour la région. Les revenus de la population sont plus élevés et nous observons une faible dépendance aux transferts Portrait économique de l’Outaouais 51 gouvernementaux. Qui plus est, la proportion élevée de personnes qui possèdent un certificat, diplôme ou grade universitaire reste un atout et une richesse sans pareil pour une économie du 21e siècle. Bref, des atouts considérables à préserver. N’en demeure pas moins qu’une réelle politique de diversification économique semble passer par l’intensification des liens collaboratifs entre Ottawa et Gatineau. Dépendance économique et vulnérabilité engendrée par la proximité d’Ottawa Cette proximité engendre également une dépendance et une forme de vulnérabilité importantes qui freinent le développement de l’Outaouais. La proximité exerce des pressions importantes sur la hausse des salaires à Gatineau. À cela s’ajoute une difficulté pour les entreprises privées de concurrencer, d’attirer et maintenir sa main-d’œuvre. Cette dépendance affecte également l’éducation et la santé qui, non seulement, souffrent d’un sous-financement important alors que la population est en forte croissance, mais qui voit une partie plus grande de sa population utiliser les services ontariens faute de mieux en Outaouais. Les conséquences de cette dépendance économique apparaissent clairement dans les dernières données disponibles avec une diminution de la croissance démographique, de la croissance du PIB et des revenus des résidents en 2012. Il s’agit de réels indices d’une vulnérabilité de l’Outaouais à tous changements concernant l’emploi dans la fonction publique fédérale, provinciale et municipale. Rappelons que lorsque l’économie québécoise était au ralenti en 2009, l’Outaouais se démarquait avec la progression de l’emploi et des dépenses de la fonction publique fédérale depuis 2000. Avec les mesures amorcées depuis 2011 pour réduire la taille de la fonction publique, la situation est renversée : le Québec enregistre des gains en emploi alors que l’Outaouais accuse des pertes importantes ce qui aura des conséquences importantes pour la croissance économique des prochaines années. Malgré tout, la région maintient une moyenne plus élevée qu’au Québec pour bons nombres d’indicateurs. Il est sans doute trop tôt pour parler d’une réelle capacité d’adaptation ou même d’une certaine forme de résilience face à des changements importants. Cependant, le besoin d’agir et de trouver des stratégies pour compenser la perte du poids de la fonction publique sur l’économie régionale est fondamentale. Il faut souligner que cette situation affecte particulièrement les résidents de Gatineau et des Collines-del’Outaouais dont une proportion importante occupe un emploi dans la fonction publique. Les MRC rurales sont moins affectées par les compressions budgétaires, car elles s’appuient sur une structure économique différente. Cependant, il ne faut pas minimiser les vases communicants en économie régionale. Portrait économique de l’Outaouais 52 Rappelons que Gatineau demeure un moteur économique majeur pour le développement de la région. Elle concentre divers services comme les infrastructures de soutien, les ressources financières et un bassin important de travailleurs. Elle rayonne donc à l’échelle régionale. Disparités marquées entre les secteurs urbains et ruraux Le portrait a également révélé de fortes disparités entre l’urbain, qui affiche au cours des dernières années une bonne performance et de l’autre côté, le milieu rural qui se classe parmi les territoires québécois les plus défavorisés pour le nombre de jeunes, le revenu des ménages, la dépendance aux transferts gouvernementaux, la proportion de familles à faible revenu et le nombre de résidents sans diplômes. Les indicateurs économiques affichent une dévitalisation particulièrement importante dans les MRC Pontiac et Vallée-de-la-Gatineau. D’autres aspects du développement nécessitent une intervention accrue, comme le transport collectif et l’accès à Internet sur les territoires ruraux. Mais ces disparités se transforment également en diversité pour certains indicateurs, ce qui constitue une richesse pour l’Outaouais. L’économie des territoires ruraux qui repose sur la mise en valeur des ressources naturelles (forêt, agriculture, tourisme) procure une diversité régionale avec un grand potentiel de développement. D’ailleurs, plusieurs indicateurs des fiches ont démontré l’importance de ces secteurs pour l’économie régionale. Les MRC rurales sont les seules à tirer la majeure partie de leur emploi de l’activité économique locale. Le secteur forestier reprend vie et l’agriculture connaît un nouvel essor. Ces milieux ruraux regorgent aussi de ressources spécifiques et offrent une qualité de vie sans pareille : biodiversité, forêts feuillues, parcs naturels, territoires agricoles, activités de villégiature et de plein air, réseau hydrographique important, diversité du paysage, etc. Soulignons par ailleurs le nombre significatif de retraités qui emménagent dans ces MRC pour profiter de cette qualité de vie. L’adaptation aux changements L’identité de l’Outaouais pendant longtemps construite sur la force de son administration publique s’en trouve aujourd’hui vulnérable. Les récentes baisses d’emploi dans la fonction publique ont déjà entrainé une moindre attractivité de la région alors même qu’un risque existe qu’elles s’amplifient dans un avenir rapproché. L’Outaouais a amorcé des réflexions et des actions pour augmenter sa résilience face à ces changements. Nous constatons qu’il existe peu d’entreprises et d’établissements en Outaouais comparativement à la moyenne québécoise, notamment dans le secteur de l’industrie productrice de biens qui demeure moins bien représenté dans la région. Toutefois, la région connait une création importante d’emplois en 2013 dans l’industrie de la Portrait économique de l’Outaouais 53 production des biens ce qui témoigne de l’importance de poursuivre les stratégies de diversification économique. De plus, l’indice de diversité industrielle est en forte croissance depuis 2007 sur l’ensemble du territoire. À cela s’ajoutent plusieurs indices qui démontrent que la région connait une croissance de l’entrepreneuriat, ce qui, à notre avis, s’avère important pour compenser la perte d’emplois dans la fonction publique. Ce dynamisme est lié à la présence de nombreux acteurs qui œuvrent à la promotion et au soutien de l’entrepreneuriat. Ce soutien a permis une croissance et un dynamisme élevé de l’entrepreneuriat collectif en Outaouais qui nous situent parmi les régions les plus dynamiques au Québec. Face à ce constat de vulnérabilité, le milieu urbain comme les MRC rurales tentent de diversifier leur économie à travers des investissements dans l’entrepreneuriat (privé comme collectif) dans des domaines novateurs pour les régions. Dans cette optique la capacité de résilience de la région pourrait se trouver dans une plus grande cohérence entre les besoins du milieu rural et le milieu urbain. Portrait économique de l’Outaouais 54 Références bibliographiques Agence Bassin Versant des 7. http://www.abv7.org/ Agence de la santé et des services sociaux de l’Outaouais (2008). Le phénomène de l’itinérance en Outaouais. Présenté dans le cadre du mandat d’initiative de la Commission des affaires sociales sur le phénomène de l’itinérance au Québec, 64 p. Agence de la santé et des services sociaux de l’Outaouais (2011). Portrait de santé de la population de l’Outaouais 2011. Rapport de la directrice de santé publique. Agence de la santé et des services sociaux de l’Outaouais (2013). Rapport annuel de gestion 2012-2013. Beaucage, André (1992). Les migrations de travail dans la région de l’Outaouais. Recherches sociographiques, XXXIII, 1, p. 55-81 Beaudry, Marcel (1992). 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